Yémen: Les Houthis refusent l’offre de pourparlers du CCG

Les Houthis ont sapé tous les espoirs de mettre fin à la guerre, en refusant la dernière offre en date du CCG à Riyad (Photo, AFP).
Les Houthis ont sapé tous les espoirs de mettre fin à la guerre, en refusant la dernière offre en date du CCG à Riyad (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 18 mars 2022

Yémen: Les Houthis refusent l’offre de pourparlers du CCG

  • Des centaines de politiciens, d’activistes et de dirigeants de la société civile yéménites seront invités à la conférence
  • Les médias houthis ont cité un responsable anonyme affirmant que le mouvement a entièrement rejeté la tenue de pourparlers de paix à Riyad

AL-MUKALLÂ: Les Houthis ont sapé tout espoir de mettre fin à la guerre au Yémen en refusant la dernière offre en date de pourparlers émise par le Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Le CCG proposait de parrainer les négociations à Riyad pour permettre d’atteindre un accord de paix entre les factions belligérantes, ont expliqué des représentants du gouvernement yéménite à Arab News.

Des centaines de politiciens, d'activistes, de responsables de la société civile ont été invités à ces pourparlers, qui se tiendront du 29 mars au 7 avril dans la capitale saoudienne.

Citant une source anonyme, les relais médiatiques de la milice ont confirmé son refus de participer aux négociations à Riyad. Les Houthis ont par ailleurs demandé un allégement des restrictions imposées par la coalition arabe sur l’aéroport de Sanaa et le port d’Hodeidah.

Cela alors que la crise humanitaire s’intensifie au Yémen, ont alerté des responsables d’ONG et du gouvernement.

«On s’est attendu au refus de la milice houthie», a déclaré Abdel Baset al-Qaedi, sous-secrétaire au ministère yéménite de l'Information, à Arab News. «Les Yéménites auraient été surpris si la milice houthie avait accepté de participer aux pourparlers, car cette milice prouve sans cesse qu'elle est un cancer qui doit être éradiqué pour que le Yémen retrouve sa stabilité»

Le gouvernement yéménite a quant à lui accepté l'offre du CCG, s’engageant à soutenir toute initiative de paix, à commencer par le processus actuellement engagé par l’ONU.

Pour Al-Qaedi, «la milice Houthie s'accroche à l'option de la guerre parce qu'elle en profite en accumulant des richesses, en pillant les biens des Yéménites et en usurpant le pouvoir dans les zones qu’elle contrôle.»

Abdelmalek al-Mekhlafi, ancien vice-Premier ministre du Yémen et conseiller du président du pays, a appelé la communauté internationale à exercer une pression collective sur les Houthis dans le but de les contraindre à accepter de négocier. Il a également proposé de mettre en place une trêve humanitaire pendant le Ramadan.

«Le Ramadan est le mois de la miséricorde et de la paix pour les Yéménites, tandis que les Houthis le considèrent comme le mois de la mort et du meurtre. Les Houthis sont les ennemis des Yéménites et les ennemis de la paix et de l'humanité», a posté Al-Mekhlafi sur Twitter.

Des travailleurs humanitaires locaux ont lancé un nouvel appel désespéré aux donateurs pour qu’ils intensifient leur aide au Yémen déchiré par la guerre. Ils craignent que le conflit ukrainien et la crise humanitaire qui en découle puisse absorber une partie des fonds internationaux alloués au pays.

La guerre au Yémen, qui dure depuis plusieurs années, a eu un impact destructeur sur la population locale, selon Jamal Balfakih, coordinateur général du Haut comité de secours du gouvernement yéménite. Aux milliers de déplacés internes s’additionnent une monnaie nationale en chute libre et l’effondrement de l’économique du pays.

Balfakih plaide pour une distribution équitable et transparente des derniers fonds en date des donateurs internationaux. Les secteurs de la pêche et de l’agriculture sont selon lui prioritaires car ils permettraient au pays de soutenir ses besoins alimentaires.

«Les gens ne bénéficieront pas de cette aide si elle n’est pas organisée et si leurs besoins réels ne sont pas pris en compte», a-t-il avisé.

D'autres travailleurs humanitaires yéménites, tels que Saïd Munef qui s'occupe de plusieurs milliers de personnes ayant fui leurs maisons dans les districts du sud de la province de Marib, ont affirmé que les organisations humanitaires internationales avaient déjà réduit les rations alimentaires et l'argent liquide distribués aux personnes déplacées.

Munef a souligné que moins de 30% des personnes déplacées des districts de Maheia, Al-Abedia et Juba avaient bénéficié de l’aide d'organisations internationales.

«Le monde a rapidement et de manière considérable envoyé de l'aide à l'Ukraine depuis le déclenchement de la guerre il y a 17 jours et a tourné le dos à la crise yéménite qui sévit depuis huit ans», a déclaré Munef à Arab News. «Nous avons besoin d'aide pour lutter contre la malnutrition, les mines terrestres et les déplacements massifs.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".