Prix Bayeux: les déplacés de Syrie et les Ouïghoures sous les projecteurs

Le palmarès de la 27e édition du Prix Bayeux-Calvados-Normandie des correspondants de guerre divulgué, le 10 octobre (Photo, AFP)
Le palmarès de la 27e édition du Prix Bayeux-Calvados-Normandie des correspondants de guerre divulgué, le 10 octobre (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 11 octobre 2020

Prix Bayeux: les déplacés de Syrie et les Ouïghoures sous les projecteurs

  • Le « meilleur » travail toute catégorie est un reportage sur les millions de civils syriens venant d'anciens bastions de l'opposition et coincés dans la région d'Idlib
  • L'autre reportage majeur de ce palmarès s'intitule « Les familles ouïghoures », signé John Sudworth et Wang Xiping pour la BBC

BAYEUX : La 27e édition du Prix Bayeux des correspondants de guerre a consacré un reportage sur les civils déplacés de Syrie, réalisé pour Arte, en catégorie grand format, et un sujet sur les Ouïghours, en Chine, pour la BBC, primé en télévision format court.

Le « meilleur » travail toute catégorie est un reportage sur les millions de civils syriens venant d'anciens bastions de l'opposition et coincés dans la région d'Idlib, au Nord-Ouest du pays, entre la frontière turque fermée et les offensives du régime et de son allié russe, a estimé le président du jury international Ed Vulliamy, grand reporter irlandais pour le Guardian et The Observer.

« C'est traité à travers le regard d'un journaliste syrien qui revient dans son pays et celui d'une femme musulmane », une humanitaire, a-t-il précisé.

Ce reporter syrien « parle pour les centaines de millions de personnes dans le monde qui ne savent pas si elles vont un jour revoir leurs familles, leur maison », a-t-il insisté pendant la cérémonie de remise des prix.

Dans la région d'Idlib, « il y a quatre millions de civils aujourd'hui », a précisé Suzanne Allant, qui signe avec Yamaan Khatib et Fadi Al-Halabi ce reportage intitulé "Syrie, dans le piège d'Idlib". « Ils manquent de tout, de logements, de nourriture, de soins car les hôpitaux ont été bombardés », a-t-elle ajouté lors de la cérémonie.

Particularité: Suzanne Allant ne s'est pas rendue en Syrie, mais a piloté à distance les prises de vue et les interviews sur le terrain. C'est la première fois qu'un film réalisé dans ces conditions est ainsi récompensé en 27 ans d'existence du Prix, a-t-il été souligné lors de la cérémonie.

« Dans le film on voit que dans une guerre il se passe plein de choses qui n'ont rien à voir avec la guerre, comme se mettre à chanter » par exemple, a souligné Ed Vulliamy.

Le jury était partagé à parité entre ce reportage et « Yémen: à marche forcée » d'Olivier Jobard (Magnéto Presse) pour Arte/France24, qui remporte finalement le prix de l'image vidéo. Ed Vulliamy a tranché, après avoir consulté de grands noms du reportage international, et voté une seconde fois pour « dans le piège d'Idlib », a-t-il expliqué lors de la cérémonie.

L'autre reportage majeur de ce palmarès s'intitule « Les familles ouïghoures », signé John Sudworth et Wang Xiping pour la BBC, selon Ed Vulliamy. Il décroche le prix en télévision format court. 

« C'est un reportage fantastique, très coûteux, réalisé à la fois depuis la Turquie, le Kazakhstan et la Chine (...) sur l'abomination » d'enfants ouïghoures privés de leurs parents par la Chine, a expliqué le président du jury.

« éradication de l'identité »

« C'est un des sujets majeurs de notre siècle, avec les atteintes à l'environnement, à savoir l'éradication des populations indigènes. Ici l'éradication par la Chine de l'identité d'enfants (ouïghoures) remplacée par une identité repoussante monoculturelle, marxiste-léniniste », poursuit-il.

Cela montre « une Chine qui est le pire du capitalisme et le pire du communisme et qu'on n'aurait pas laissé faire sous la guerre froide. Mais aujourd'hui c'est l'argent qui compte et rien n'est fait », déplore Ed Vulliamy.

En radio, le prix consacre Sonia Ghezali et Wahlah Shahzaïb, pour leur reportage pour RFI, « Afghanistan: après l'attaque de la maternité de MSF ». « C'est un reportage magnifique avec un réel sentiment d'être sur place et une vraie bande son d'ambiance », a souligné Ed Vulliamy.

En photo, le prix du jury international récompense « The Longuest War » (La guerre la plus longue), consacré aux talibans en Afghanistan, de Lorenzo Tugnoli de l'agence italienne Contrasto, pour le Washington Post. « Avoir accès aux talibans est incroyablement difficile. Et esthétiquement » le reportage évoque Le Caravage, a encore souligné le président du jury.

En presse écrite, le prix est attribué à Allan Kaval, du Monde, pour « Dans le Nord-Est de la Syrie, la mort lente des prisonniers djihadistes ». Ce reportage remporte également le prix presse écrite Ouest-France. Le journaliste était samedi hospitalisé à Paris après avoir été assez grièvement blessé au Haut Karabakh. 

Le prix du public a été attribué à Anthony Wallace de l'AFP pour un reportage photo intitulé « Hong Kong, une révolte populaire ». 

L'autre point d'orgue de cette 27e édition a été, selon Ed Vulliamy, l'hommage rendu jeudi au Mémorial des reporters de guerre de Bayeux par la directrice de la photo de l'AFP, Marielle Eudes, au vidéaste yéménite qui collaborait avec l'Agence, Nabil Hasan al-Quaety, 34 ans. Ce père de jeunes enfants a été tué en juin.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.