Afghanistan: un présentateur de télévision libéré par les talibans

Des hommes des services de renseignement talibans sont venus dans la nuit arrêter trois membres du personnel de TOLO TV, l'une des plus grandes chaînes de télévision d'Afghanistan, selon un responsable de la chaîne. (AFP).
Des hommes des services de renseignement talibans sont venus dans la nuit arrêter trois membres du personnel de TOLO TV, l'une des plus grandes chaînes de télévision d'Afghanistan, selon un responsable de la chaîne. (AFP).
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Publié le Vendredi 18 mars 2022

Afghanistan: un présentateur de télévision libéré par les talibans

  • La principale chaîne de télévision indépendante afghane, TOLOnews, avait indiqué que son présentateur Bahram Aman avait été arrêté jeudi soir dans ses locaux
  • M. Aman a annoncé sur sa page Facebook avoir lui aussi été relâché. «Après presque 24 heures, j'ai été libéré de prison», a-t-il écrit, promettant de «toujours rester la voix du peuple»

KABOUL: L'un des présentateurs de télévision les plus connus d'Afghanistan, arrêté jeudi par les talibans pour avoir rapporté que les autorités avaient interdit la diffusion de séries dramatiques étrangères, a annoncé vendredi avoir été libéré.

La principale chaîne de télévision indépendante afghane, TOLOnews, avait auparavant indiqué dans un communiqué que son présentateur Bahram Aman avait été arrêté jeudi soir dans ses locaux, en même temps que le directeur de l'information Khpalwak Sapai et qu'un conseiller juridique, Nafi Khaleeq.

"Tous les trois ont été arrêtés pour avoir relayé des informations selon lesquelles les autorités avaient interdit aux chaînes de télévision de diffuser des séries dramatiques étrangères", avait-elle expliqué, en précisant que ces deux derniers avaient été rapidement relâchés.

M. Aman a annoncé sur sa page Facebook avoir lui aussi été relâché. "Après presque 24 heures, j'ai été libéré de prison", a-t-il écrit, promettant de "toujours rester la voix du peuple".

Un membre de sa famille, sous couvert d'anonymat, a confirmé à l'AFP sa libération et affirmé et que les talibans "l'avaient déjà menacé" par le passé.

Le ministère taliban de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice avait interdit en novembre la diffusion de séries télévisées montrant des femmes, à moins qu'elles ne promeuvent une thématique islamique.

Mais cette directive était diversement mise en oeuvre et les islamistes semblent maintenant vouloir l'appliquer plus strictement, ce dont TOLOnews a rendu compte.

"Nous ne permettrons à personne de piétiner nos valeurs islamiques et nationales (... et) de menacer la sécurité de notre peuple et notre nation", ont réagi dans un communiqué les services de renseignement talibans, peu après la libération de M. Aman.

Ces derniers jours, plusieurs chaînes de télévision afghanes ont cessé de diffuser des séries.

Les informations faisant état de l'arrestation des trois hommes avaient suscité dans la nuit une prompte réaction de la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua). 

L'ONU demande "la libération de toutes les personnes emmenées par les hommes armés et la cessation des intimidations et des menaces à l'encontre des journalistes et des médias indépendants", avait-elle indiqué sur Twitter.

Sous leur précédent régime, entre 1996 et 2001, les talibans avaient interdit la télévision, le cinéma et toutes les formes de divertissement, jugés immoraux.

Malgré leurs promesses de se montrer cette fois-ci plus modérés, les islamistes ont depuis août arrêté des journalistes, des voix critiques du régime et des militantes féministes qui réclamaient le droit au travail ou à l'éducation.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • Israël a mené des raids aériens contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Ces frappes surviennent à la veille d’une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, toujours fragile

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.