Washington et Londres reprennent langue sur le commerce

La secrétaire britannique au Commerce international Anne-Marie Trevelyan (à gauche) et la représentante américaine au Commerce Katherine Tai posent pour une photo lors d'un sommet commercial du G7 à Mansion House à Londres le 22 octobre 2021.(Henry Nicholls / Pool / AFP)
La secrétaire britannique au Commerce international Anne-Marie Trevelyan (à gauche) et la représentante américaine au Commerce Katherine Tai posent pour une photo lors d'un sommet commercial du G7 à Mansion House à Londres le 22 octobre 2021.(Henry Nicholls / Pool / AFP)
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Publié le Lundi 21 mars 2022

Washington et Londres reprennent langue sur le commerce

  • Depuis la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, Londres négocie des accords tous azimuts pour doper son commerce international et cherche en particulier à renforcer ses liens avec les États-Unis
  • Au total, les échanges entre les deux pays représentent quelque 263 milliards de dollars (200 milliards de livres) par an

WASHINGTON : Washington et Londres ont choisi la ville portuaire de Baltimore, à une heure de route de la capitale américaine, pour entamer lundi des pourparlers destinés à «approfondir» leur relation commerciale.

Les États-Unis sont le plus grand partenaire commercial du Royaume-Uni. Et les deux pays sont particulièrement interconnectés en ce qui concerne les échanges de services et les investissements directs étrangers.

Au total, leurs échanges représentent quelque 263 milliards de dollars (200 milliards de livres) par an.

Depuis la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, Londres négocie des accords tous azimuts pour doper son commerce international et cherche en particulier à renforcer ses liens avec les États-Unis.

Mais si l'administration de l'ancien président Donald Trump (2017-2021) était disposée à nouer un accord bilatéral avec Londres et avait même lancé un processus de négociation, celle de Joe Biden ne semble, elle, pas pressée de les relancer.

«Il est important de se souvenir que les accords (commerciaux) ne sont qu'un outil à notre disposition», tempèrent ainsi des responsables américains ayant requis l'anonymat.

Katherine Tai, la représentante américaine au Commerce, qui mènera lundi et mardi les discussions côté américain, soulignera «la nécessité de faire preuve de créativité et de sortir des sentiers battus en ce qui concerne notre dynamique commerciale avec le Royaume-Uni», ont-ils poursuivi au cours d'une conférence téléphonique.

Les responsables ont argué que certains outils commerciaux conçus il y a «de nombreuses décennies» n'étaient pas nécessairement adaptés pour relever les défis mondiaux auxquels les pays sont désormais confrontés.

«Travailler ensemble»

A la question de savoir si cette rencontre relançait le processus de négociations d'un accord interrompues l'an passé, ils ont martelé qu'il s'agissait plutôt «de travailler ensemble» et se sont dit convaincus que les discussions seront fructueuses.

L'objectif de ces deux jours de discussions est de «rendre notre relation commerciale plus inventive et aider nos travailleurs ainsi que nos entreprises à être compétitifs dans une économie mondiale particulièrement difficile», ont-ils insisté.

L'ambassadrice Tai et son homologue britannique Anne-Marie Trevelyan vont aborder une série de problématiques telles que la réduction des goulets d'étranglement sur les chaînes d'approvisionnement mondiales, la décarbonation de leurs économies, la promotion du commerce numérique ou encore le soutien de leur main-d'œuvre nationale ainsi que les droits du travail, une thématique chère à l'administration Biden.

Les discussions se dérouleront au moment où la guerre en Ukraine menée par la Russie continue de faire rage, mais elles ne donneront pas lieu à d'annonces de nouvelles sanctions contre Moscou même si celles-ci seront abordées, ont également indiqué les responsables américains.

«En partie parce que bon nombre des sanctions concernent d'autres ministères du gouvernement américain», comme le Département d'État, le Trésor et le secrétariat au Commerce, ont-ils expliqué.

En revanche, les discussions porteront largement sur «les nombreuses façons dont nous pouvons poursuivre nos intérêts communs vis-à-vis de la Russie et vis-à-vis de la Chine», ont-ils dit sans entrer dans les détails.

Ce nouveau dialogue est «une opportunité pour rendre le commerce transatlantique plus facile, plus rapide et plus rentable», avait estimé mercredi Mme Trevelyan, en annonçant la tenue de cette rencontre qui sera suivi d'une autre ronde de discussions «plus tard au printemps» au Royaume-Uni.

A Baltimore, Washington et Londres n'aborderont pas spécifiquement leur différend sur l'acier et l'aluminium qui est du ressort du ministère américain du Commerce, ont par ailleurs indiqué les responsables américains, en faisant état de «progrès» dans les discussions pour résoudre ce conflit.

Les deux pays avaient annoncé en janvier le lancement de tractations pour mettre fin à ce contentieux hérité de l'ère Trump. Le Royaume-Uni fait partie des nombreux pays qui s'étaient vu imposer des droits de douane additionnels de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium en juin 2018, en pleine guerre commerciale.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.