La médiation communautaire au service de la justice sociale et de la paix à Deir Ezzor, en Syrie

Depuis 2021, de nombreux militants et acteurs sociaux ont appelé, en collaboration avec cinq associations et organisations de la société civile, à la formation de comités de médiation communautaire. (Photo fournie)
Depuis 2021, de nombreux militants et acteurs sociaux ont appelé, en collaboration avec cinq associations et organisations de la société civile, à la formation de comités de médiation communautaire. (Photo fournie)
Depuis 2021, de nombreux militants et acteurs sociaux ont appelé, en collaboration avec cinq associations et organisations de la société civile, à la formation de comités de médiation communautaire. (Photo fournie)
Depuis 2021, de nombreux militants et acteurs sociaux ont appelé, en collaboration avec cinq associations et organisations de la société civile, à la formation de comités de médiation communautaire. (Photo fournie)
Depuis 2021, de nombreux militants et acteurs sociaux ont appelé, en collaboration avec cinq associations et organisations de la société civile, à la formation de comités de médiation communautaire. (Photo fournie)
Depuis 2021, de nombreux militants et acteurs sociaux ont appelé, en collaboration avec cinq associations et organisations de la société civile, à la formation de comités de médiation communautaire. (Photo fournie)
Depuis 2021, de nombreux militants et acteurs sociaux ont appelé, en collaboration avec cinq associations et organisations de la société civile, à la formation de comités de médiation communautaire. (Photo fournie)
Depuis 2021, de nombreux militants et acteurs sociaux ont appelé, en collaboration avec cinq associations et organisations de la société civile, à la formation de comités de médiation communautaire. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 22 mars 2022

La médiation communautaire au service de la justice sociale et de la paix à Deir Ezzor, en Syrie

  • Le contrôle exercé par Daech pendant trois ans a entraîné une pénurie alimentaire ainsi que la perte de titres de propriété et de documents d'identité
  • Les activistes aident plus de 500 000 citoyens depuis la destruction des tribunaux

BEYROUTH: Les années de guerre en Syrie ont laissé une trace irréversible au sein des campagnes du gouvernorat de Deir Ezzor, entraînant ainsi d’importants effets économiques, sociaux et sécuritaires, dont la destruction généralisée des infrastructures, l'absence de services de police efficaces et l'émergence de groupes extrémistes.
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), formées par des unités kurdes, et les forces du régime syrien se partagent le contrôle du gouvernorat.
La plus grande partie de la province est restée sous le contrôle de Daech pendant des années, jusqu'à ce que les forces du régime et les milices iraniennes s’emparent de la zone située au sud du fleuve de l'Euphrate fin 2017 et que les FDS affirment leur autorité dans la zone située au nord du fleuve début 2019.
Quand les combats se sont arrêtés et la situation sécuritaire s'est améliorée, les habitants de la région ont cherché à rétablir des relations communautaires, mais leurs efforts ont été entravés par l'absence de tribunaux. Cette situation a davantage été aggravée par le retrait des autorités syriennes, ce qui a conduit divers groupes locaux à se disputer le contrôle de la région.
Depuis 2021, de nombreux activistes et acteurs sociaux, en coopération avec cinq associations et organisations de la société civile, à savoir Dirna, Furatna, Sama, Mary et Ensaf, ont appelé à la formation de comités de médiation communautaire pour résoudre les affaires juridiques et d’autres litiges, et pour mettre fin au cycle de la violence dans une société en proie aux conflits.
Ainsi, les comités ont été formés à partir d'un certain nombre de dignitaires locaux, de juristes et de personnes éduquées ayant un bon statut social. Des femmes activistes étaient également présentes en grand nombre et œuvraient à la résolution des problèmes qui les concernent.
Interrogé par Arab News, Mohammed Awad al-Mohammed, président du conseil d'administration de l'Organisation de développement Ensaf et responsable des projets de construction de la paix de l'organisme, dit: «La guerre a engendré d'innombrables problèmes de déplacement et a ainsi provoqué un changement au niveau du comportement et du mode de vie des gens, notamment pendant les trois années où Daech contrôlait la région.»
Il a ajouté que cela avait conduit à une rupture de la cohésion sociale, accompagnée de litiges liés à la perte de documents de propriété et de cartes d'identité, ainsi que d'autres litiges relatifs aux dettes et aux prêts.
«Le peuple demande la stabilité; mais en l'absence de tribunaux, des conflits surviennent et l'on cherche à régler d'anciens différends. C'est ainsi qu'est née l'idée de former des comités de médiation qui comprennent des personnalités influentes et respectées du clan dont le rôle est de contribuer à la résolution des conflits, à la demande de l'une des parties et conformément à la loi islamique et aux coutumes du clan», poursuit Al-Mohammed.
Les comités de médiation communautaire ont effectivement résolu de nombreux problèmes, notamment des conflits entre les clans impliquant des vengeances ou des meurtres, et d'autres liés au divorce, au mariage et à l'héritage. Ils ont également contribué à résoudre des problèmes économiques, y compris la distribution d'aides aux familles et la régulation de l'approvisionnement en électricité, eau et pain.
Par ailleurs, ils ont réglé des litiges personnels résultant d'accidents de la route ainsi que des extorsions via les réseaux sociaux.
On estime que le travail de ces comités a directement ou indirectement profité à près de 500 000 personnes résidant dans les villes et les villages de Deir Ezzor.
Ces organismes s'appuient sur l'expérience et les connaissances de leurs membres. Al-Mohammed, avocat de profession, précise que la résolution des litiges était accompagnée d'efforts de sensibilisation qui consistent notamment à soutenir les droits de succession islamiques des femmes, face à la «cupidité» de certains hommes.
«Les femmes qui ont vécu la guerre se sont retrouvées dans le besoin et ont ainsi commencé à revendiquer leurs droits – ce qu'elles ne faisaient pas avant la guerre.»
Al-Mohammed explique que les comités ont rencontré des difficultés particulières notamment à cause des personnes qui refusent de se débarrasser de leurs armes. «Même les accidents de route peuvent être exploités par des hommes armés. Par conséquent, la fragilité de la situation sécuritaire entraîne de nouveaux conflits ou en ravive d'anciens.»
Au premier abord, les gens hésitaient ou avaient honte de s'adresser aux comités de médiation parce qu'ils avaient l'habitude d'avoir recours aux tribunaux. «Il y avait 50 tribunaux à Deir Ezzor, maintenant il n'y en a plus qu'un seul, qui se trouve à plus de 110 kilomètres, sans compter les coûts élevés et la bureaucratie des tribunaux. Nous avons donc raccourci la distance et écourté le temps grâce à ces organes de justice sociale qui proposent des résultats immédiats, et nous avons pu résoudre des problèmes individuels qui remontaient à plus de quinze ans.»
Pour promouvoir les comités et assurer la continuité de leurs efforts, un groupe d'activistes a lancé la campagne «Peace Is Good» («Faisons régner la paix»), en coopération avec les organisations Dirna, Furatna, Samah, Mary et Ensaf.
Interrogé par Arab News, le coordonnateur de la campagne, Ayman Allaw, déclare: «La campagne a été lancée il y a environ cinq mois, et nous travaillons dans une zone tribale et clanique où les problèmes abondent. L'idée de “Peace Is Good” n'existait pas dans cette région. C'est la force des armes qui y régnait; et en l'absence du gouvernement, l'ignorance prévalait et la loi du plus fort dominait. Par conséquent, l'initiative “Peace Is Good” a été saluée par le clergé, les juristes et les membres honorables du clan.»
Selon Allaw, la zone dans laquelle ils travaillent était d'abord contrôlée pendant la guerre par les milices de l'Armée syrienne libre, puis par Jabhat al-Nusra, ensuite par Daech, pour passer par le régime syrien et enfin par les FDS. Il pense que les gens ont été psychologiquement traumatisés par la guerre. Certains «individus ont profité de la guerre pour gagner du pouvoir et de l'influence», ce qui a mené les gens à chercher refuge auprès des comités de médiation qui comprennent des leaders communautaires respectés, ajoute-t-il.
Les comités de médiation semblent déterminés à ne pas politiser leur travail et ont demandé le soutien des groupes d'aide et des personnes aisées. Allaw a dit que les comités devraient opérer à grande échelle, mais il a précisé que Deir Ezzor pourrait rencontrer le plus de difficultés parce que la région ne compte pas assez de personnes instruites qui puissent travailler avec les clans.
Al-Mohammed rappelle enfin que les comités de médiation avaient contribué à promouvoir la paix à travers la résolution des conflits. Il souhaite que cela devienne partie intégrante de la culture de la société.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.

 


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com