Quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier en Israël

Les forces de sécurité et de secours israéliennes sécurisent les lieux d'une attaque au cours de laquelle des personnes ont été tuées près d'un centre commercial à BeerSheva, Israël, le 22 mars 2022 (Photo, Reuters).
Les forces de sécurité et de secours israéliennes sécurisent les lieux d'une attaque au cours de laquelle des personnes ont été tuées près d'un centre commercial à BeerSheva, Israël, le 22 mars 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 23 mars 2022

Quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier en Israël

  • Quatre personnes ont été tuées mardi dans une attaque au couteau et à la voiture bélier, perpétrée à Beer Sheva
  • Des civils présents sur place ont ouvert le feu en direction de l'assaillant et l'ont «neutralisé», a ajouté la police israélienne

BEERSHEVA: Quatre personnes ont été tuées mardi dans une attaque au couteau et à la voiture bélier, perpétrée par un homme à Beer Sheva, principale ville du désert du Néguev, dans le sud d'Israël, un des assauts les plus meurtriers ces dernières années dans le pays.

Sans revendiquer l'attaque, un porte-parole du mouvement islamiste palestinien armé Hamas, Hazem Qassem, a affirmé sur les ondes de la radio "La voix d'Al-Aqsa" que cette "opération est une réponse à la politique de déplacement ethnique pratiquée" par Israël contre "le peuple palestinien à l'intérieur des territoires occupés".

Selon la police israélienne, le suspect, qui n'a pas été identifié, a poignardé une femme à une station essence, puis renversé avec sa voiture un cycliste avant de continuer sa course vers un centre commercial à proximité. Il est alors descendu de son véhicule pour poignarder un homme et une femme.

Des civils présents sur place ont ouvert le feu en direction de l'assaillant et l'ont "neutralisé", a indiqué la police israélienne, précisant plus tard qu'il avait succombé à ses blessures. 

Liraz Zrihan, une employée d'une compagnie d'assurance, a vu l'homme sortir un long couteau, "qui ressemblait à un sabre", et semblait chercher d'autres victimes lorsqu'il a été abattu, a témoigné pour l'AFP la jeune femme de 25 ans.

Les secouristes de la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge, ont fait état de quatre morts, sans préciser leur identité.

Les médias israéliens ont identifié l'assaillant comme étant Mohammed Abou al-Kiyan, un enseignant de la ville bédouine de Hura, dans le Néguev, condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir formé une cellule ayant planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein de l'organisation Etat Islamique, et pour des prêches faisant l'apologie du groupe jihadiste.

Acte «terroriste»

Dans un communiqué, le clan bédouin al-Kiyan a "fermement" condamné l'attaque, un acte "individuel" selon lui, "qui ne représente pas les membres du clan respectueux des lois qui ont toujours préconisé le vivre ensemble".  

Après l'attaque, le Premier ministre Naftali Bennett, qui venait de rentrer d'un sommet en Egypte, a tenu des "consultations" avec le ministre de la Sécurité publique et le chef de la police, ont indiqué ses services à Jérusalem.

M. Bennett a présenté ses condoléances aux familles des victimes de cet acte "terroriste" et salué le "courage" des civils ayant ouvert le feu sur l'assaillant pour "éviter encore plus de victimes".

"Nous allons prendre des mesures contre les terroristes", a-t-il martelé, ajoutant que les forces de sécurité du pays étaient en "état de haute alerte".

A partir d'octobre 2015 et pendant des mois, Jérusalem, la Cisjordanie occupée et Israël ont été le théâtre d'attaques au couteau anti-israéliennes commises le plus souvent par de jeunes Palestiniens isolés.

«Violence quotidienne»

Si ces attaques ont depuis diminué, elles continuent de se produire de manière sporadique, notamment ces dernières semaines, généralement en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, deux territoires palestiniens occupés par Israël.

"Je suis de plus en plus préoccupé par la violence quotidienne dans les Territoires palestiniens occupés et en Israël. Il s'agit de la septième attaque au couteau contre des Israéliens ce mois-ci", a commenté l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland. 

Les Etats-Unis ont condamné "vigoureusement" l'attaque, selon le département d'Etat.

Beer Sheva, et le désert du Néguev en général, ont été largement épargnés par ces attaques ces dernières années mais ont parfois été en proie à des heurts entre manifestants de la minorité bédouine et des forces de police israéliennes. 

Dans un communiqué, le parti islamiste modéré Raam, qui concentre ses appuis chez les bédouins du Néguev et soutient l'actuel gouvernement de coalition du Premier ministre Bennett, a condamné "fermement" l'attaque "criminelle". 

"Raam appelle tous les citoyens à maintenir la coexistence, à agir de manière responsable et à promouvoir un discours de tolérance et de sagesse (...)", a déclaré le parti.

Le conseil local du village de Hura, où vivait l'assaillant, a condamné une "attaque terroriste" et appelé la population du Néguev à maintenir "des relations de bon voisinage, entre Juifs et Arabes". 

En soirée, sur le parking du centre commercial où a eu lieu l'attaque, une dizaine de juifs ultra-nationalistes se sont rassemblés avec des drapeaux israéliens en chantant "morts aux Arabes", a constaté une journaliste de l'AFP. 


Israël se prépare à une nouvelle étape de la guerre à Gaza

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  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza
  • Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza, où il a réautorisé mardi l'entrée partielle des marchandises privées.

Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël, qui veut porter le dossier "au centre de l'agenda mondial".

"Aujourd'hui (mardi), une réunion de sécurité restreinte se tiendra au cabinet du Premier ministre", réunissant notamment les ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, et le chef d'état-major de l'armée,  a annoncé dans la matinée la chaîne de télévision N12.

La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire la décision à venir:  "Netanyahu veut que l'armée israélienne conquière toute la bande de Gaza", résume la radio publique Kan.

"Le sort est jeté"

Plusieurs membres du cabinet ayant parlé avec le Premier ministre "ont confirmé qu'il a décidé d'étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus", toujours selon Kan.

"Le sort en est jeté. Nous allons pour la conquête totale de la bande de Gaza", assure également le quotidien Ma'ariv.

En guerre contre le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.

En Israël sur le sort des 49 otages du 7-Octobre - dont 27 déclarés morts par l'armée - , et dans le monde pour alléger les souffrances de plus de deux millions de Palestiniens entassés sur un territoire dévasté et menacé de "famine généralisé" selon l'ONU.

Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile à Gaza, a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans l'enclave, de manière "contrôlée et progressive".

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon le Cogat.

Un nombre limité de commerçants locaux seront autorisés à envoyer dans Gaza "des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d'hygiène (...), sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", a détaillé le Cogat.

L'objectif reste de "prendre toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication" du Hamas dans "l'acheminement et la distribution de l'aide", selon le Cogat.

"Ramener les otages" 

Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide internationale, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

La communauté internationale presse Israël d'y ouvrir en grand les vannes humanitaires. "Refuser l'accès à la nourriture aux civils peut constituer un crime de guerre, voire un crime contre l'humanité", a ainsi répété lundi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk.

Au moins 1.373 Palestiniens ont été tués depuis la mise en place le 27 mai d'un nouveau système de distribution d'aide via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF) soutenue par Israël et les Etats-Unis, la plupart par des tirs israéliens, "alors qu'ils cherchaient de la nourriture", a accusé l'ONU la semaine dernière.

Le Hamas accuse lui Israël d'entretenir volontairement le "chaos" et "d'organiser la famine".

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60.933 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Des vidéos, publiées en fin de semaine dernière par le Hamas et le Jihad islamique, exhibant deux otages israéliens affaiblis et décharnés ont ravivé dans l'opinion publique le débat sur l'urgence d'un accord permettant le retour des captifs.

Familles d'otages en tête, de nombreux Israéliens exigent la fin des hostilités pour ramener "les otages chez eux". M. Netanyahu "mène Israël à sa ruine et les otages à leur mort", a accusé le Forum des familles, la principale organisation de familles des captifs à Gaza.


Israël réautorise l'entrée partielle des marchandises privées dans Gaza

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  • "L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source
  • Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité"

JERUSALEM: Israël a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans la bande de Gaza assiégée et menacée de famine, a annoncé mardi le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile de ce territoire palestinien.

"Un mécanisme a été approuvé pour reprendre progressivement et de manière contrôlée l'entrée de marchandises via le secteur privé à Gaza", indique un communiqué du Cogat.

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source.

Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité".

Pour "mettre en place ce mécanisme, le système de sécurité a approuvé un nombre limité de commerçants locaux, sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", détaille le Cogat.

Le paiement des marchandises "s'effectuera uniquement par virement bancaire, sous contrôle et supervision".

"Les marchandises approuvées comprennent des produits alimentaires de base, des aliments pour bébés, des fruits et légumes et des articles d'hygiène", affirme le Cogat.

Toutes les marchandises seront soumises à un contrôle rigoureux par l'Autorité des passages terrestres du ministère de la Défense avant leur entrée dans la bande de Gaza, souligne cet organisme.

L'armée israélienne, "par l'intermédiaire du Cogat et en collaboration avec les services de sécurité, continuera à mettre en œuvre des mécanismes de contrôle et de surveillance de l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza, tout en prenant toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication de l'organisation terroriste Hamas dans les processus d'acheminement et de distribution de l'aide", conclut le communiqué.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km2, déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Il a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Le territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est désormais menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU.

 


Gaza: le Hamas affirme qu'il n’autorisera l'accès du CICR aux otages que si des couloirs humanitaires sont ouverts

 Le Hamas a affirmé dimanche qu'il n’autorisera l'accès du CICR aux otages israéliens de Gaza que si des couloirs humanitaires sont ouverts vers le territoire palestinien, selon un communiqué de sa branche armée. (AFP)
Le Hamas a affirmé dimanche qu'il n’autorisera l'accès du CICR aux otages israéliens de Gaza que si des couloirs humanitaires sont ouverts vers le territoire palestinien, selon un communiqué de sa branche armée. (AFP)
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  • Le Hamas pose comme autre condition "que l'activité aérienne ennemie, sous toutes ses formes, cesse pendant les périodes où les colis sont reçus par les prisonniers"
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a sollicité dimanche soir l'aide du CICR pour fournir "nourriture" et "traitement médical" aux otages israéliens dans la bande de Gaza

GAZA: Le Hamas a affirmé dimanche qu'il n’autorisera l'accès du CICR aux otages israéliens de Gaza que si des couloirs humanitaires sont ouverts vers le territoire palestinien, selon un communiqué de sa branche armée.

"Les Brigades Qassam sont prêtes à répondre positivement et à accepter toute demande de la Croix-Rouge pour livrer de la nourriture et des médicaments aux prisonniers ennemis", déclare ce communiqué.

"Pour accepter cela, nous stipulons que des corridors humanitaires doivent être ouverts normalement et de manière permanente pour le passage de nourriture et de médicaments à tout notre peuple dans toutes les zones de la bande de Gaza", pose comme condition le groupe islamiste.

Le Hamas pose comme autre condition "que l'activité aérienne ennemie, sous toutes ses formes, cesse pendant les périodes où les colis sont reçus par les prisonniers".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a sollicité dimanche soir l'aide du CICR pour fournir "nourriture" et "traitement médical" aux otages israéliens dans la bande de Gaza.

Le CICR n'a fait aucun commentaire public sur cette demande.

"Les Brigades Qassam ne privent pas délibérément les prisonniers de nourriture, mais ils mangent ce que nos combattants et tout notre peuple mangent", soutient le mouvement, qui prévient: les otages "ne recevront aucun traitement de faveur tant que se poursuivront le blocus et la politique de famine".

La publication depuis jeudi par le mouvement islamiste palestinien et son allié du Jihad islamique de trois vidéos montrant deux otages israéliens très affaiblis, a ravivé en Israël le débat sur la nécessité d'arriver au plus vite à un accord pour libérer ces captifs, enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël du 7 octobre 2023.

Sur les images, les deux captifs, Rom Breslevski et Evyatar David, sont apparus très affaiblis et amaigris, dans une mise en scène visant à faire le parallèle avec la situation humanitaire à Gaza.

La séquence montrant Evyatar David semblant creuser sa propre tombe, pelle à la main, dans un étroit tunnel où il est détenu a particulièrement choqué les Israéliens.