AMMAN: Dans toute la Jordanie, les bureaux de vote ont fermé mardi dernier pour les élections des conseils municipaux et des gouvernorats. Ces dernières ont enregistré un taux de participation modeste: moins de 30%.
1,356 million de personnes ont voté à 19h, heure locale, sur 4 602 135 électeurs éligibles, indique la Commission électorale indépendante. Elle précise que le taux de participation, sur l’ensemble du pays, a atteint 29,64%.
La capitale de la Jordanie, Amman, 4,5 millions d'habitants, a enregistré le taux de participation le plus faible avec environ 15%, selon la CEI. Le taux de participation le plus élevé a été enregistré dans la ville d'Ajloun, au nord du pays, qui compte environ 195 000 habitants.
La CEI, l'organisme national chargé de superviser les élections en Jordanie, déclare qu'elle étudiera les raisons de l'apathie de la capitale à l'égard des élections.
Amman a toujours connu le plus faible taux de participation aux élections parlementaires et municipales jordaniennes. Les observateurs l'attribuent principalement au fait que le tribalisme joue un rôle moins influent dans la capitale et dans d'autres villes métropolitaines.
Arab News a interrogé des habitants d'Amman qui ne se sont pas déplacés vers les urnes. Ils ont déclaré que leur manque d'intérêt pour le scrutin était lié à l'incapacité des anciens représentants à apporter les changements souhaités, que ce soit au Parlement ou dans les conseils municipaux.
Pour Souha Faraj, 32 ans, les candidats se présentent aux élections «uniquement pour réaliser quelques gains personnels».
«Ils veulent juste accéder au Parlement ou aux municipalités pour se servir. Ils ne sont pas là pour le bien du pays, mais pour s'assurer un emploi et du prestige», déclare Faraj.
L'absence d'activités et de programmes partisans à part entière lors des élections a été la principale raison du boycott du scrutin qu’a observé Adnan Abou Taha, 42 ans.
«L’atmosphère n’encourage pas la participation», fait-il savoir. «Nous avions auparavant de prétendus représentants au Parlement ou dans les municipalités, mais ils n'ont profité qu'à eux-mêmes. C'est le résultat de l'absence de partis politiques à part entière, avec un programme bien défini.»
«La raison pour laquelle la participation électorale est faible à Amman et élevée dans d'autres villes est simplement liée au fait qu'il existe encore une forte influence en dehors de la capitale. Les électeurs en dehors d'Amman votent simplement pour leurs proches sans tenir compte de leurs programmes ou de leurs intentions», explique le commentateur politique Khaled Kouda.
Au total, 4 644 candidats, dont 846 femmes, se sont inscrits pour élire les maires et les conseils locaux de 2022.
La CEI a déclaré que 5 000 personnes environ, dont 100 représentants internationaux, ont surveillé les élections.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com