En Égypte, l’esprit d’entreprise est plus fort que la fuite de capitaux

Les réformes économiques du président, Abdel Fattah al-Sissi, ont conduit à la construction de mégaprojets immobiliers, de nouvelles villes et à des améliorations considérables des infrastructures, en plus de l’expansion du canal de Suez. (Shutterstock)
Les réformes économiques du président, Abdel Fattah al-Sissi, ont conduit à la construction de mégaprojets immobiliers, de nouvelles villes et à des améliorations considérables des infrastructures, en plus de l’expansion du canal de Suez. (Shutterstock)
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Publié le Mercredi 23 mars 2022

En Égypte, l’esprit d’entreprise est plus fort que la fuite de capitaux

Les réformes économiques du président, Abdel Fattah al-Sissi, ont conduit à la construction de mégaprojets immobiliers, de nouvelles villes et à des améliorations considérables des infrastructures, en plus de l’expansion du canal de Suez. (Shutterstock)
  • Un nombre croissant d’entreprises du CCG cherchent à investir en Égypte, dont Idar Contracting, une société immobilière basée en Arabie saoudite
  • La croissance du pays est également nourrie par son industrie dynamique de start-up, grâce à une population jeune, éduquée et intelligente, ce qui a eu des effets positifs sur les secteurs de l’éducation et médical

RIYAD: Un climat d’optimisme règne dans le milieu des entreprises en Égypte, malgré les répercussions imminentes de la crise russo-ukrainienne, la pandémie et les perturbations de la croissance à l’échelle du pays. 

Les réformes économiques du président, Abdel Fattah al-Sissi, ont conduit à la construction de mégaprojets immobiliers, de nouvelles villes et à des améliorations considérables des infrastructures, en plus de l’expansion du canal de Suez. 

«Le potentiel de croissance du pays est énorme. Les projets d’investissement et d’amélioration ont pris une ampleur considérable, en particulier au cours des deux dernières années, avec la refonte des routes, des ponts, du métro et des voies ferrées», déclare à Arab News Chehab Moubarak, propriétaire de Brick and Mortar, une société immobilière basée au Caire. 

Ce ne sont pas uniquement les habitants qui font preuve d’optimisme, mais aussi le nombre croissant d’entreprises de la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui cherchent à investir en Égypte. L’une d’entre elles est Idar Contracting, une société immobilière basée en Arabie saoudite qui envisage de s’installer en Égypte, en plus de s’aventurer dans le secteur de l’alimentation et des boissons de la région. 

«Nous avons récemment mené une enquête et nous avons été surpris par l’ouverture économique du pays, sa croissance impressionnante et même la taille des projets gouvernementaux en cours», affirme Ahmad Yaman, propriétaire d’Idar Contracting, à Arab News. 

Le gouvernement travaille d’arrache-pied pour attirer de nouvelles entreprises en Égypte. Le résultat est un coup de pouce considérable à l’entrepreneuriat national. 

«Les nouvelles lois, qui permettent aux étrangers d’être les seuls propriétaires de leurs entreprises et facilitent les transferts de devises étrangères, sont des facteurs encourageants. Les responsables nous ont également proposé un emplacement pour une usine dans leur zone industrielle», indique M. Yaman. 

Parmi les autres sociétés du CCG désireuses d’explorer les possibilités émergentes dans le nord-est de l’Afrique figure le groupe Kamp Hospitality, basé au Liban. La chaîne de restaurants, qui a réussi à se faire un nom à Riyad, envisage de franchiser ses restaurants Kampai en Égypte. 

«Nous avons l’intention d’ouvrir dix restaurants en Égypte au cours des quatre prochaines années», déclare Henri Farah, PDG de Kamp Hospitality Group, tout en faisant part de son plan d'expansion. 

Focus

L’Égypte travaille d’arrache-pied pour attirer de nouvelles entreprises en Égypte. Le résultat est un coup de pouce considérable à l’entrepreneuriat national. 

L’année dernière, l’entreprise Aldar Properties, basée à Abu Dhabi, a acquis une part majoritaire dans la Sixth of October for Development and Investment Company (Sodic), pour 6,1 milliards de livres égyptiennes, soit 386,8 millions de dollars (1 dollar = 0,91 euro). 

La frénésie d’achats s’est également répercutée dans le commerce électronique lorsque la plate-forme Sary, basée en Arabie saoudite, a acquis Mowarrid en Égypte. 

Incidence de la crise ukrainienne 

L’esprit d’entreprise qui prévaut en Égypte est encourageant, à la lumière de la crise ukrainienne qui pèse sur les perspectives d’investissements directs étrangers (IDE) du pays. 

Selon un article intitulé «L’Égypte: une destination de premier plan pour les investissements directs étrangers» de l’expert en économie Hebatallah Ghoneim, les taux d’IDE en Égypte étaient les plus élevés d’Afrique en 2021, malgré la pandémie qui a constitué une véritable menace économique pour le continent.  

«Près de 90 % des IDE en Égypte proviennent de l’Union européenne (UE), des États arabes, du Royaume-Uni et des États-Unis», souligne M. Ghoneim dans cet article, tout en soulignant que les investissements sont assez diversifiés et ne dépendent pas que d’un seul pays. 

Pour ne rien arranger, les marchés boursiers du Caire et d’Alexandrie ont récemment été témoins d’une fuite considérable de capitaux. Selon un récent article publié par Reuters, des centaines de millions de dollars ont déserté le marché des titres du Trésor depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. 

«La croissance prévue pour le prochain exercice financier qui commence en juillet était de 6 %, mais nous ne savons pas comment la croissance sera affectée par la crise ukrainienne. La priorité du gouvernement, pour le moment, est de fournir à la population les produits de première nécessité», déclare Mosbah Qotb, analyste économique et journaliste, lors d’un entretien accordé à Arab News

Le problème ne s’arrête pas là. Un article récent du Middle East Institute met en garde contre une crise alimentaire imminente en Égypte, car le pays dépend largement des importations de céréales et le secteur agricole est incapable d’en produire suffisamment pour répondre aux besoins du pays. 

Selon M. Qotb, l’Égypte importe 80 % de son blé d'Ukraine. Les autres importations en provenance d’Ukraine comprennent le maïs et l’huile de tournesol, ce qui pourrait aggraver encore plus l’inflation dans la région. En outre, le tourisme en déclin risque de ne pas reprendre dans un avenir immédiat. 

Des facteurs rassurants 

Tout n’est cependant pas aussi sombre que le climat économique actuel, car les réserves de change du gouvernement égyptien, la stabilité de la monnaie et la dynamique des infrastructures ont renforcé les perspectives de croissance du pays. 

«Les réserves de change sont à un niveau satisfaisant de quelque 40 milliards de dollars et les réserves stratégiques de blé du gouvernement sont suffisantes pour les quatre prochains mois. Après cela, la production locale de blé sera disponible sur le marché», souligne M. Qotb. 

Par ailleurs, il indique que la stabilité monétaire, alimentée par les fonds importants de la diaspora, s’élève à près de 33 milliards de dollars. Les exportations en 2021 ont atteint un niveau record de 45,2 milliards de dollars. Et enfin, le taux de chômage se situe à 8 % – un niveau acceptable. 

«De plus, les revenus du canal de Suez, qui s’élevaient à 6 milliards de dollars en 2021, devraient augmenter de 10 % cette année», ajoute-t-il. 

L’analyste estime que la croissance du pays est également nourrie par son industrie dynamique de start-up, grâce à une population jeune, éduquée et intelligente, ce qui a eu des effets positifs sur les secteurs de l’éducation et médical. 

L’intérêt croissant des pays du CCG 

Récemment, les entreprises du CCG ont montré un vif intérêt pour les entreprises égyptiennes. Un exemple remarquable de cette tendance a eu lieu le mois dernier lorsque la First Abu Dhabi Bank a proposé d’acquérir une part majoritaire dans la plus grande banque d’investissement égyptienne, EFG Hermes, évaluée à 1,18 milliard de dollars. 

L’année dernière, l’entreprise Aldar Properties, basée à Abu Dhabi, a acquis une part majoritaire dans la Sixth of October for Development and Investment Company (Sodic), pour 6,1 milliards de livres égyptiennes, soit 386,8 millions de dollars (1 dollar = 0,91 euro). La frénésie d’achats s’est également répercutée dans le commerce électronique lorsque la plate-forme Sary, basée en Arabie saoudite, a acquis Mowarrid en Égypte. 

Le chemin de la reprise ne sera cependant pas simple. Les entrepreneurs égyptiens devront eux-mêmes mener leurs entreprises à bon port en ces temps difficiles. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’IA, catalyseur de créativité pour l'industrie de la mode saoudienne en plein essor

La création de la Commission de la Mode en 2020 a donné naissance à des événements phares tels que la Semaine de la Mode de Riyad. Parmi les initiatives novatrices, l’exposition Tasawar a marqué les esprits lors de la dernière édition en Octobre. (Photo fournie)
La création de la Commission de la Mode en 2020 a donné naissance à des événements phares tels que la Semaine de la Mode de Riyad. Parmi les initiatives novatrices, l’exposition Tasawar a marqué les esprits lors de la dernière édition en Octobre. (Photo fournie)
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  • Midjourney, Luma Labs et Krea AI: ces outils révolutionnent le travail des créateurs de mode
  • Comme dans d’autres secteurs créatifs, l'implication croissante de l’IA dans le processus de conception suscite des inquiétudes

RIYAD: L’industrie de la mode saoudienne connaît une métamorphose spectaculaire, s’imposant comme un pôle régional de créativité dynamique. L'intelligence artificielle ouvre désormais de nouvelles perspectives prometteuses.

Alliant tradition et modernité, les créateurs saoudiens séduisent un public international, bousculent les codes culturels et mettent en lumière le riche patrimoine du Royaume à travers une mode contemporaine.

La création de la Commission de la Mode en 2020 a donné naissance à des événements phares tels que la Semaine de la Mode de Riyad. Parmi les initiatives novatrices, l’exposition Tasawar a marqué les esprits lors de la dernière édition en Octobre.

Conçue par Snapchat, Tasawar - "imaginer" en arabe - proposait une galerie en réalité virtuelle présentant les créations de cinq designers saoudiens, permettant aux visiteurs d'essayer virtuellement les vêtements.

Abdullah Al-Hammadi, directeur général de Snapchat en Arabie Saoudite, a souligné le caractère pionnier de l’exposition, première du genre au Moyen-Orient à fusionner technologie et mode.

"Tasawar offrait cinq espaces dédiés aux créateurs saoudiens, chacun utilisant différentes technologies de réalité augmentée pour raconter leur histoire", a expliqué Al-Hammadi à Arab News.

En modulant les filtres au sein de chaque espace, l’ambiance se métamorphosait, plongeant les visiteurs dans l’univers unique de chaque créateur et dévoilant ses sources d’inspiration.

Mohammed Khoja, fondateur de la marque Hindamme, a salué l’utilisation innovante de l’IA dans l'exposition. "Tasawar illustre parfaitement l'apport de l'IA à la mode", a-t-il déclaré. 

"Pour Hindamme, nous avons conçu un univers à la croisée du réel et du virtuel. Nous avons développé un miroir magique où les visiteurs pouvaient revêtir nos créations numériques. Grâce à des filtres et des effets spéciaux, ce dispositif innovant propulsait les utilisateurs dans des odyssées sensorielles uniques. Cette fusion entre le tangible et le numérique offrait une expérience immersive totale."

Cependant, comme dans d’autres secteurs créatifs, l'implication croissante de l’IA soulève des questions. Khoja estime que si l’IA est précieuse pour la recherche, elle ne doit pas devenir l'outil principal de conception, au risque d’altérer l'identité et la créativité du designer.

"L’IA reste un outil de recherche prédictif", nuance-t-il. " Ainsi, lorsque vous explorez diverses thématiques, l'IA vous propose un cocktail de créations sur mesure.

"Ses suggestions sont intéressantes, mais dénuées d'émotion. Elle ne remplacera jamais notre créativité naturelle."

"L’IA se révèle néanmoins remarquablement efficace en tant qu’assistant pour les tâches répétitives. Dans ce rôle, elle devient un allié précieux, nous permettant de gagner un temps considérable et de préserver notre énergie créative." 

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La Semaine de la Mode de Riyad a collaboré avec Snapchat pour présenter les créations de cinq designers saoudiens à l’exposition Tasawar, qui utilise la réalité augmentée et l’IA pour relier les mondes physique et numérique. (Photo AN par Rahaf Jambi)

Dalia Darweesh, styliste et rédactrice en chef, voit en l’IA un atout pour créer des planches d’ambiance et des looks personnalisés. "Pour les marques, l'IA aide à analyser les tendances et les préférences clients", explique-t-elle à Arab News. "Elle permet même des essayages virtuels, fluidifiant l’expérience d’achat en ligne."

Elle a poursuivi : "Parmi les entreprises innovantes dans ce domaine, je suis particulièrement impressionnée par Taffi Inc. Cette plateforme en ligne marie habilement l’expertise de stylistes professionnels à un assistant IA pour offrir des conseils de style sur mesure."

"L'idée d'un monde dominé par l'IA, surtout dans les sphères créatives, me met mal à l’aise. Néanmoins, je reconnais son utilité indéniable lorsqu'il s'agit d'épauler les créateurs et de prendre en charge certaines tâches."

Le journaliste de mode Mohammed Yousif reste prudent: "L'IA peut réduire les erreurs", a-t-il déclaré à Arab News. "Elle peut également aider les marques durables à obtenir de meilleurs résultats de leurs systèmes écologiques et éthiques."

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La Semaine de la Mode de Riyad a collaboré avec Snapchat pour présenter les créations de cinq designers saoudiens à l'exposition Tasawar, qui utilise la réalité augmentée et l'IA pour relier les mondes physique et numérique. (Photo AN par Rahaf Jambi)

Cependant, il a ajouté: "En ce qui concerne le processus créatif, je pense que c'est là que les designers pourraient perdre l'essence de leur travail. C'est aux designers de trouver des idées, de choisir les tissus et les couleurs. C'est ce qui les distingue les uns des autres et c'est simplement ce qui crée une identité pour la marque."

"La créativité reste une qualité humaine. Même si l’IA peut être créative, elle ne sera pas aussi authentique et influente que les humains."

Face à l’hypothèse d'un "héritage numérique" perpétué par l'IA après le départ des grands couturiers, Yousif affiche un scepticisme marqué. "Coder la mode me semble être une impasse," argue-t-il. "L'essence même de la mode réside dans sa capacité à se réinventer. Elle perd son âme dès qu’elle tombe dans la répétition."

"Certes, préserver l'ADN d'une maison est crucial, mais imaginez un instant que Christian Dior ait figé son style dans un algorithme. Il est fort probable que nous aurions été privés de la vision révolutionnaire de John Galliano. Ce constat s’applique également au duo Coco Chanel et Karl Lagerfeld. Leur génie résidait justement dans leur capacité à honorer l’héritage des fondateurs tout en le propulsant dans la modernité. Ils ont su insuffler leur propre créativité tout en restant fidèles à l'esprit originel de la maison. 

"Quelle présomption pour un créateur de vouloir dicter l'avenir de sa griffe, alors que la mode est par essence imprévisible! Un style qui fait mouche aujourd'hui peut tomber en désuétude demain. Réfléchissez un instant: combien de maisons prestigieuses auraient sombré dans l’oubli sans l'arrivée de nouveaux talents visionnaires? L'exemple de Gucci et de Tom Ford est frappant. 

Malgré ces réserves, designers émergents et établis expérimentent l’IA et l'incorporent dans certains aspects de leur travail.

Lors du Sommet Mondial de la Mode WWD (Women's Wear Daily) tenu à Riyad le 6 juin, la créatrice de mode américaine Norma Kamali a déclaré que sa marque lancera une collection complète en octobre, conçue avec l'aide de l’IA, expérimentant la façon dont elle interprète les anciens designs de Kamali.

"Il ne s’agit nullement d’un simple clonage de Norma Kamali," explique-t-elle. "C'est une création inédite, malléable, avec laquelle je peux interagir et expérimenter à loisir." Elle poursuit: "Bien que je compte bien rester aux commandes jusqu'à mes 120 ans, j'ai conscience de l'importance de préparer la relève. C'est pourquoi je forme méticuleusement mon équipe à maîtriser cet outil. 

Elle a ajouté : "J'apprends à l'IA à adopter ma façon de penser, à se comporter comme je le ferais, à utiliser les mêmes réflexions que moi lorsque je conçois une collection."

Néanmoins, Kamali ne cache pas ses réserves. "L’IA n'est pas une entité créative en soi, et c’est là une qualité difficilement remplaçable," souligne-t-elle. "L’IA peut effectivement épauler le créateur, repousser les limites de son imagination et élargir le champ des possibles. Cependant, elle reste un outil au service de la vision artistique du designer."

L'industrie de la mode semble avoir trouvé un consensus quant à l'atout principal de l'IA : son rôle d'assistant de recherche hors pair. Rakan Al-Shehri, à la tête du design et de la stratégie de marque chez Adhlal, met en lumière un bénéfice crucial de cette technologie : la capacité à dynamiser considérablement le processus créatif.

"Autrefois, nous étions tributaires de plateformes telles que Pinterest, Shutterstock, Pexels ou des réseaux sociaux pour élaborer nos moodboards et nos visuels, quelle que soit la discipline du design," confie-t-il à Arab News. "L'avènement de l'IA a radicalement transformé cette approche. Aujourd'hui, l’IA nous permet de générer des références visuelles d'une précision remarquable dès les prémices de notre processus créatif. "

"Par exemple, si je conçois une identité de marque pour un détaillant de mode spécialisé dans les vêtements pour hommes, je veux transformer le récit de la marque en instruments visuels cohérents pour les campagnes marketing, les médias sociaux, les sites web, etc."

"Dès que le concept est défini, je n’ai qu'à me connecter à Midjourney, notre générateur d’IA, et formuler une requête précise. En un clin d'œil, une myriade de références visuelles surgit, parfaitement alignées avec ma vision," explique-t-il. "En quelques minutes à peine, je peux assembler un moodboard riche et inspirant, alors qu’auparavant, cette tâche me demandait des heures de recherche fastidieuse dans d’immenses banques d'images," poursuit-il.

Al-Shehri a déclaré qu'un autre avantage significatif "est l’efficacité en termes de coûts".

"Pour un créateur indépendant comme moi, le coût des ressources visuelles traditionnelles peut vite devenir prohibitif," confie-t-il. "Les banques d'images et les outils spécialisés grèvent souvent nos budgets. L’IA change complètement la donne. Elle nous ouvre les portes d’un univers visuel quasi illimité, à des tarifs défiant toute concurrence, voire gratuitement."

Un programme qu’Al-Shehri apprécie particulièrement est Midjourney - une IA générative qui crée des images à partir de descriptions en langage naturel, similaire à DALL-E d’OpenAI. "Midjourney est, à mon avis, la meilleure plateforme de génération visuelle par IA disponible", a-t-il déclaré.

"Midjourney regorge de fonctionnalités intuitives qui révolutionnent notre approche créative," s'enthousiasme-t-il. "Parmi elles, la fonction 'blend' me fascine particulièrement. Cette fonction agit comme un pont temporel, mariant harmonieusement le passé et le présent pour créer des styles inédits et captivants."

"J'utilise Midjourney presque quotidiennement et je le recommande vivement à toute personne dans l'industrie créative."

AI
Légende: Photos créées par IA. (Photo fournies)

Une autre IA générative qui gagne en popularité parmi les créateurs de mode est Krea.ai. "Krea construit des outils web incroyables basés sur l’art qui offrent plus de contrôle sur les visuels générés, ce qui le rend idéal pour les arts visuels plutôt que pour les graphiques commerciaux", a déclaré Al-Shehri. "Je passe de nombreuses heures à expérimenter avec."

Luma Labs et sa "Dream Machine", qui crée des vidéos de haute qualité et réalistes à partir de texte et d’images, ont également transformé le processus créatif.

"Luma Labs se spécialise dans la génération de vidéos et de mouvements, et certains de mes photographes et directeurs artistiques préférés l’utilisent beaucoup", a déclaré Al-Shehri. "C’est un outil extrêmement bénéfique pour les photographes de mode."

Pour l’heure, les créateurs de mode peuvent respirer: nul besoin de redouter l’avènement d'un AI-Armani ou d'un Robo-Rabanne. Al-Shehri invite plutôt à considérer ces technologies sous un angle différent : L'IA n'est pas là pour nous remplacer, mais pour nous épauler.

"Dans l’ensemble, Ces outils sont de formidables alliés pour optimiser et accélérer le processus créatif des artistes et des designers", a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le président de la SAMA salue les efforts déployés au niveau mondial pour contenir l'inflation

Ayman Al-Sayari, gouverneur de la Banque centrale saoudienne.
Ayman Al-Sayari, gouverneur de la Banque centrale saoudienne.
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  • Le haut fonctionnaire saoudien a souligné l'importance de veiller à ce que le taux de croissance nominal dépasse le taux d'intérêt afin d'atténuer les risques qui pèsent sur la croissance mondiale à court terme. Ce principe permet de soutenir l'expansion
  • En ce qui concerne les efforts de transition énergétique, il a reconnu l'augmentation mondiale de l'utilisation des énergies renouvelables, mais s'est inquiété de l'augmentation de la consommation de combustibles fossiles et des émissions de carbone en 20

RIYADH : Le gouverneur de la Banque centrale saoudienne a fait l'éloge des politiques monétaires « bien calibrées » adoptées par les institutions financières mondiales pour lutter contre l'inflation et renforcer la résilience de l'économie mondiale face à divers défis.

Ayman Al-Sayari s'est exprimé lors d'une session intitulée « Perspectives économiques mondiales et défis en cours » au cours de la troisième réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 qui s'est tenue sous la présidence brésilienne, selon un communiqué publié sur la page X de la banque centrale.

Il a présenté une perspective globale sur les défis et les politiques économiques mondiales.

Le haut fonctionnaire saoudien a souligné l'importance de veiller à ce que le taux de croissance nominal dépasse le taux d'intérêt afin d'atténuer les risques qui pèsent sur la croissance mondiale à court terme. Ce principe permet de soutenir l'expansion économique tout en gérant efficacement la dynamique de la dette.

M. Al-Sayari a souligné les risques importants à moyen terme auxquels l'économie mondiale est confrontée, notamment les conflits géopolitiques en cours et la fragmentation du commerce. Ces facteurs contribuent à l'incertitude et à la volatilité potentielle du paysage économique international.

En ce qui concerne les efforts de transition énergétique, il a reconnu l'augmentation mondiale de l'utilisation des énergies renouvelables, mais s'est inquiété de l'augmentation de la consommation de combustibles fossiles et des émissions de carbone en 2023. M. Al-Sayari a mis en garde contre les actions précipitées et a souligné la nécessité d'une approche équilibrée pour atteindre les objectifs de durabilité sans compromettre la stabilité économique.

« Nous sommes tous favorables à la réduction des émissions de gaz à effet de serre », a déclaré le chef de la SAMA.

M. Al-Sayari a identifié l'inégalité croissante des revenus comme un problème critique. Il a souligné l'importance de mettre en œuvre des prestations sociales ciblées et des politiques du marché du travail bien conçues pour combler ce fossé

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La compagnie aérienne saoudienne flynas acquiert 160 avions Airbus

The deal was signed at Farnborough Airshow, attended by President of the General Authority of Civil Aviation Abdulaziz Al-Duailej and Chairman of flynas Ayed Aljeaid. (Flynas)
The deal was signed at Farnborough Airshow, attended by President of the General Authority of Civil Aviation Abdulaziz Al-Duailej and Chairman of flynas Ayed Aljeaid. (Flynas)
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  • L'accord prévoit la commande de 30 gros-porteurs A330neo et de 130 avions à fuselage étroit de la famille A320
  • Le directeur de flynas, Bander Al-Mohanna, a déclaré que l'accord « renforce notre détermination à faire de flynas un transporteur low-cost mondial de premier plan .

RIYADH : La compagnie aérienne saoudienne à bas coûts flynas a signé un accord pour l'achat de 160 avions Airbus, doublant ainsi le volume de ses commandes à 280 appareils. 

Cet « accord historique », signé au salon aéronautique international de Farnborough (Royaume-Uni), comprend une commande de 30 gros-porteurs A330neo et de 130 avions à fuselage étroit de la famille A320, a indiqué le transporteur dans un communiqué.

Cette commande s'inscrit dans le cadre de la Vision 2030 saoudienne visant à transformer le secteur de l'aviation et à soutenir l'expansion ambitieuse de flynas sous le slogan « Nous connectons le monde au Royaume. » Elle conforte également le statut du transporteur comme l'une des quatre premières compagnies aériennes low-cost au monde.

L'accord s'aligne également sur les objectifs du Royaume en matière d'aviation, notamment le triplement du nombre de passagers annuels à 330 millions, l'extension de la connectivité à plus de 250 destinations et l'augmentation de la capacité de fret aérien à 4,5 millions de tonnes de fret par an d'ici 2030.

« Je félicite flynas pour cet accord important, qui reflète le développement et la transformation rapides du secteur de l'aviation en Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030 », a déclaré le président de l'Autorité générale de l'aviation civile, Abdulaziz Al-Duailej. 

« Cet accord est essentiel pour atteindre l'objectif de la stratégie nationale de l'aviation civile de relier le Royaume à plus de 250 destinations internationales et d'augmenter le trafic de passagers à 330 millions par an d'ici 2030 », a-t-il ajouté, décrivant également la croissance et l'expansion de flynas comme “vraiment remarquables”.

Bander Al-Mohanna, PDG et directeur général de flynas, a déclaré : « Cet accord portant sur l'achat de 160 avions Airbus renforce notre détermination à faire de flynas un transporteur low-cost de premier plan au niveau mondial.

Il a ajouté qu'il s'agissait de la première commande de son entreprise pour le gros-porteur A330neo auprès d'Airbus, dont les livraisons débuteront en 2027.

« En doublant le volume de nos commandes pour atteindre 280 appareils Airbus, nous assurons une croissance durable de notre réseau de lignes régionales et internationales, couvrant les vols court, moyen et long-courriers », a déclaré le PDG, expliquant que cela permettra au transporteur d'explorer de nouveaux marchés long-courriers et d'offrir plus de sièges, avec des produits diversifiés et innovants à ses passagers.

Christian Scherer, CEO d'Airbus Commercial Aircraft, a décrit l'accord comme « une étape importante » pour l'A320neo et l'A330-900.

« L'A330neo permettra à flynas de poursuivre sa croissance sur les marchés des gros-porteurs en s'appuyant sur l'A320 et en bénéficiant des points communs uniques d'Airbus », a déclaré M. Scherer. 

« Les deux types d'appareils offrent à flynas la polyvalence et la rentabilité parfaites pour se développer sur de nouveaux marchés, tout en offrant à leurs passagers une expérience et un confort de cabine de pointe », a-t-il ajouté. « Nous nous réjouissons de poursuivre notre collaboration fructueuse avec flynas, qui entame ce nouveau chapitre passionnant. »

Au début du mois, flynas a reçu son 53e A320neo sur les 120 commandés à Airbus dans le cadre de son plan d'expansion stratégique. 

L'avion de nouvelle génération a atterri à l'aéroport international King Khalid de Riyad, consolidant ainsi la position de la compagnie en tant que première compagnie aérienne à bas prix au Moyen-Orient et l'une des quatre premières compagnies aériennes à bas prix au niveau mondial, selon le cabinet de conseil britannique Skytrax.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com