Ukraine: l'UE prépare des achats en commun de gaz pour s'affranchir de Moscou

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononce un discours lors d'une session plénière du Parlement européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 23 mars 2022. (Photo, AFP)
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononce un discours lors d'une session plénière du Parlement européen au siège de l'UE à Bruxelles, le 23 mars 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 mars 2022

Ukraine: l'UE prépare des achats en commun de gaz pour s'affranchir de Moscou

  • La Commission européenne s'est dite mercredi «prête à créer» une plateforme d'achats de gaz au niveau de l'Union européenne (UE) pour diversifier ses sources d'approvisionnement
  • Soucieux d'isoler Moscou après son invasion de l'Ukraine, Bruxelles veut réduire des deux tiers dès cette année les achats européens de gaz russe

BRUXELLES : Les Vingt-Sept devraient s'entendre jeudi sur des achats en commun de gaz pour réduire leur dépendance aux hydrocarbures russes, mais restent divisés sur le plafonnement des prix de l'électricité proposé par Bruxelles.

Après avoir piloté les commandes collectives de vaccins anti-Covid durant la pandémie, la Commission européenne s'est dite mercredi "prête à créer" une plateforme d'achats de gaz au niveau de l'Union européenne (UE) pour diversifier ses sources d'approvisionnement. Les dirigeants des États membres, réunis en sommet jeudi et vendredi, devraient donner leur feu vert, selon un projet de conclusions.

Soucieux d'isoler Moscou après son invasion de l'Ukraine, Bruxelles veut réduire des deux tiers dès cette année les achats européens de gaz russe. En regroupant les demandes, la Commission "faciliterait les contacts avec les fournisseurs internationaux" et pourrait obtenir "des prix avantageux" grâce au poids économique de l'Union.

Elle "négocierait avec les fournisseurs et préparerait de futurs partenariats énergétiques", a ajouté l'exécutif européen, qui discute déjà avec les principaux pays producteurs (Norvège, États-Unis, Qatar, Algérie). La présidente de la Commission Ursula von der Leyen a également rencontré lundi les patrons de grands groupes énergétiques européens (E.ON, Shell, Vattenfall, Eni, TotalEnergies...)

«Stocks à 80%»

Les Européens devraient également décider cette semaine de "se coordonner pour garantir des niveaux adéquats de stockage".

La Commission souhaite forcer chaque État membre à remplir ses réserves à "au moins 80%" des capacités d'ici le 1er novembre, puis à 90% avant chaque hiver les années suivantes, avec des objectifs intermédiaires précis à respecter de février à octobre.

Cette proposition législative, dévoilée mercredi, devra être approuvée par les Vingt-Sept et le Parlement européen. 

Les exploitants des installations de stockage, certifiées par des organismes indépendants, "devront communiquer les niveaux de remplissage aux autorités nationales" qui en rendront compte à Bruxelles sur une base mensuelle. Certains pays ne disposant pas des capacités nécessaires sur leur territoire seront aidés par d'autres.

En revanche, les options détaillées mercredi pour amortir l'impact de la flambée des cours sont loin de faire consensus.

Bruxelles propose aux États d'établir une entité publique rachetant de l'électricité sur le marché pour la fournir aux consommateurs vulnérables, de taxer les bénéfices "excessifs" des entreprises énergétiques pour les redistribuer, ou encore d'instaurer un plafonnement temporaire des prix de l'électricité sur le marché de gros.

«Don Quichotte»

Portugal, Espagne, Italie, Grèce, Belgique et France sont favorables au plafonnement et réclament une réforme structurelle du marché européen de l'électricité, où les prix de gros dépendent aujourd'hui de ceux du gaz.

En première ligne, Madrid fait figure de "Don Quichotte" mais réalise progressivement "que la situation est complexe", observe un diplomate. "Si vous introduisez un plafond de 180 euros par mégawatt-heure mais que le prix du marché est de 200 euros, les énergéticiens vendront leur électricité ailleurs. Imaginez un plafond à 120 euros comme le proposent les Belges... cela menacerait la sécurité de l'approvisionnement", relève-t-il.

"Et si vous voulez compenser la différence par un fonds européen, cela revient pour l'UE à subventionner les producteurs d'énergie, c'est-à-dire Gazprom, le Qatar, etc., et cela détournera les investissements dans les renouvelables", ajoute-t-il.

Plusieurs États (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Danemark...) restent farouchement hostiles à tout interventionnisme sur le marché, tablant sur la libre-concurrence et privilégiant des mesures d'efficacité énergétique ou le renforcement des interconnexions de réseaux sur le continent.

Trois poids lourds du secteur européen de l'énergie EDF, Enel et Iberdrola, ont de leur côté appelé de concert à un plafonnement des prix du gaz dans l'UE pour les ramener à leur niveau d'avant-crise.

De l'avis général, rien ne sera décidé cette semaine à Bruxelles sur ce sujet.

"La réduction de nos dépendances fait davantage consensus que la réforme de nos marchés et le développement d'outils de maîtrise des prix", a reconnu mardi le secrétaire d’État français aux Affaires européennes Clément Beaune, tout en estimant que "l'idée d'une réforme du marché européen de l'électricité avait beaucoup fait son chemin" face à la flambée des cours.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".