Ukraine: l'UE promet des aides aux agriculteurs, dément un abandon de sa statégie «verte»

Bruxelles a annoncé mercredi une aide de 500 millions d'euros aux agriculteurs européens (Photo, AFP).
Bruxelles a annoncé mercredi une aide de 500 millions d'euros aux agriculteurs européens (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 mars 2022

Ukraine: l'UE promet des aides aux agriculteurs, dément un abandon de sa statégie «verte»

  • La France bénéficiera ainsi d'une enveloppe de 89,3 millions d'euros
  • Les Etats seront libres d'apporter un soutien supplémentaire

BRUXELLES: Bruxelles a annoncé mercredi une aide de 500 millions d'euros aux agriculteurs européens, un soutien aux éleveurs porcins et l'autorisation d'exploiter les jachères en raison de l'impact de la guerre en Ukraine, mais démenti tout abandon de sa stratégie de "verdissement" des cultures.

L'aide de 500 millions d'euros, tirée de la "réserve de crise" agricole de l'UE et qui devra être approuvée par les Vingt-Sept et les eurodéputés, sera distribuée via les gouvernements aux producteurs les plus touchés par la flambée des cours des céréales, engrais et carburants, a indiqué la Commission européenne.

La France bénéficiera ainsi d'une enveloppe de 89,3 millions d'euros. Les Etats seront libres d'apporter un soutien supplémentaire.

Alors que l'UE cherche à "produire davantage" pour compenser les perturbations de l'offre céréalière d'Ukraine et de Russie, la Commission a également validé une dérogation "temporaire" pour l'année 2022 à ses règles sur les jachères, y autorisant "toute culture destinée à l'alimentation humaine et animale", un potentiel de 4 millions d'hectares supplémentaires.

Actuellement, les exploitations dépassant 15 hectares doivent compter au moins 5% de "surfaces d'intérêt écologique" (prairies, haies, arbres, jachères). L'exigence sera d'au moins 4% de jachères dans la nouvelle Politique agricole commune (PAC) à partir de janvier 2023 pour renforcer la biodiversité.

Bruxelles va aussi assouplir les exigences pour l'importation de l'alimentation animale. Enfin, dès fin mars, le secteur privé pourra demander une aide couvrant partiellement le coût de stockage de viande porcine.

La Commission a en revanche renoncé à publier mercredi, comme prévu, deux propositions législatives sur la réduction des pesticides et la biodiversité, déclinant la stratégie verte "De la ferme à la fourchette".

Celle-ci vise, d'ici à 2030, à réduire de moitié l'usage de pesticides, de 20% celui d'engrais et à consacrer un quart des terres au bio. Plusieurs Etats, emmenés par la France, s'y opposent farouchement, redoutant un effondrement des rendements --ce que Bruxelles réfute.

L'exécutif européen prévoit désormais de présenter les deux textes d'ici l'été, justifiant ce report par l'urgence à valider d'abord les plans nationaux déclinant la PAC.

Mais ces plans nationaux devront respecter les engagements de la "Ferme à la fourchette", a insisté le commissaire à l'Agriculture Janusz Wojciechowski. Ces objectifs "ne doivent pas être abandonnés ou affaiblis, une durabilité environnementale accrue augmentera notre résilience, importante pour la sécurité alimentaire", fait valoir la Commission.

Ces annonces n'ont pas convaincu une partie des eurodéputés, lors d'un débat animé au Parlement européen mercredi soir.

"Il faut résister à la tentation de revenir en arrière. Nos agriculteurs ont besoin de solutions innovantes pour produire davantage avec moins (d'intrants)", a plaidé Ulrike Müller (Renew, libéraux).

"Le report des textes du +paquet nature+ revient à les abandonner", tranche Martin Haüsling (Verts), rappelant que 60% des cultures européennes sont destinées aux élevages et pourraient être réorientées vers l'alimentation humaine.

"Les défenseurs du modèle agricole productiviste instrumentalisent la guerre. Il faut tordre le cou aux prédicateurs d'apocalypse alimentaire: si on se détourne de la +Ferme à la Fourchette+, l'UE sera un colosse agricole aux pieds d'argile, dépendant des pesticides, engrais de synthèse et aliments de bétail" importés, a confié aux journalistes Benoît Biteau (Verts).

A l'inverse, Anne Sander (PPE, droite) reproche à la Commission son "ambiguïté" entre volonté de doper les rendements et maintien d'une stratégie verte "aux conséquences désastreuses" qui ferait "chuter de 13% la production".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com