Le Parlement européen met en exergue les crimes des Houthis

Une conférence spéciale à Bruxelles, mettant en évidence les atrocités perpétrées par la milice houthie au Yémen, est en cours (Photo fournie).
Une conférence spéciale à Bruxelles, mettant en évidence les atrocités perpétrées par la milice houthie au Yémen, est en cours (Photo fournie).
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Publié le Samedi 26 mars 2022

Le Parlement européen met en exergue les crimes des Houthis

  • Les atrocités commises par les Houthis contre les femmes et les enfants figuraient parmi une liste d'incidents mis en évidence à Bruxelles
  • Alessandra Illuticini a évoqué les atrocités infligées aux femmes dans les zones contrôlées par les Houthis, telles que le port forcé du niqab

BRUXELLES: La communauté internationale a été exhortée à doubler les efforts pour lutter contre les violations des droits humains commises au Yémen par les Houthis soutenus par l'Iran.
Lors d'une conférence spéciale sur la question, les intervenants ont également demandé que les chefs de la milice soient poursuivis devant les tribunaux internationaux pour leurs crimes de guerre.
Les atrocités commises par les Houthis contre les femmes et les enfants figuraient parmi une liste d'incidents mis en évidence lors de cette récente réunion à Bruxelles, organisée par le groupe du Parti populaire européen au Parlement européen.
La conférencière invitée, la Dr Wesam Basindawa, qui se trouve à la tête de la Coalition yéménite des femmes indépendantes, a parlé aux membres du Parlement européen et aux représentants des institutions de l'UE des cas de violence physique et sexuelle envers les femmes et les enfants, du recrutement d'enfants comme soldats, ainsi que des attaques sauvages contre les minorités.
Elle a précisé que les Houthis avaient entravé l'acheminement et la distribution de l'aide humanitaire et mené des attaques terroristes transfrontalières contre des cibles civiles dans les pays avoisinants de l’Arabie saoudite et des EAU.
Le mouvement avait également transformé des écoles et des établissements d'enseignement en camps et en dépôts d'armes, en violation du droit international humanitaire et des droits humains.
Elle a également souligné le fait que les minorités religieuses et ethniques au Yémen, telles que les communautés juives et bahaïes, avaient vu un grand nombre de leurs droits et libertés fondamentaux bafoués par les Houthis.
 «Nous et la communauté internationale devons agir davantage et faire pression sur cette milice terroriste, durcir les sanctions contre elle, poursuivre ses dirigeants et les juger devant des tribunaux internationaux en tant que criminels de guerre», soutient Basindawa.
La députée européenne Isabella Tovaglieri, membre de la Commission des droits de la femme et de l'égalité des genres du Parlement européen, a précisé que les femmes étaient la catégorie la plus touchée et la plus vulnérable dans les zones de conflit et devaient être protégées contre le viol, les enlèvements, les mariages forcés et la pauvreté.
«L'Europe devrait aider les femmes dans la consolidation de la paix et dans la résolution des conflits», ajoute-t-elle.
Prenant la parole lors de la conférence, la députée européenne Luisa Regimenti a évoqué la violence physique et psychologique que subissent les femmes, ainsi que l'importance de fournir des services de soutien aux victimes.
Un autre député européen, Ryszard Czarnecki, a indiqué que les Houthis avaient ciblé des civils lors d'attaques à Marib et contre l'hôpital Al-Thwara, ajoutant que le mouvement avait mis le feu à un centre de détention surpeuplé abritant des réfugiés africains.
Isabella Adinolfi, députée européenne et membre de la Commission des droits de la femme et de l'égalité des genres, a également pris la parole lors de la conférence. Elle a souligné la nécessité de soutenir les enseignantes, les intellectuelles et les journalistes qui travaillent à la sensibilisation à la crise humanitaire au Yémen.
La députée européenne Gianna Gancia a déclaré que la guerre au Yémen avait créé une situation critique pour les femmes et les filles et que «depuis le début du conflit il y a sept ans, l'UE avait déployé des efforts diplomatiques et fourni un soutien financier au Yémen à travers l'aide humanitaire et le développement».
Alessandra Illuticini, présidente de Progetto Donna 2021, a évoqué devant les délégués les atrocités infligées aux femmes dans les zones contrôlées par les Houthis, telles que le port forcé du niqab, le mariage des enfants, les crimes d'honneur et la violence domestique.
Elle a souligné la nécessité de travailler en étroite collaboration avec l'ONU et les organisations de défense des droits humains pour l’autonomisation des femmes et leur protection, ainsi que pour soutenir leur lutte pour leurs droits.
La députée européenne Lucia Vuolo a déclaré: «Le Yémen représente l'une des pires crises humanitaires au monde. Le conflit au Yémen continue de mettre en danger les civils, de déclencher des déplacements de populations et de causer des dégâts dans les infrastructures civiles telles que les hôpitaux et les écoles.»
Simona Russo, coordinatrice de l'association Fight Impunity, a affirmé que la gravité de la situation au Yémen était telle «que nous ne devrions pas l’oublier».
L'organisateur de la réunion, le député européen Fulvio Martusciello, a expliqué qu'il travaillait depuis plus de trois ans sur la sensibilisation à la crise humanitaire au Yémen.
Lui et ses collègues du Parlement européen avaient écrit à Joseph Borrell, haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, demandant que les Houthis soient considérés comme groupe terroriste.
La députée européenne Anna Cinzia Bonfrisco a affirmé: «Nous devons encourager les femmes qui œuvrent à la consolidation de la paix et les aider à établir un dialogue entre les différentes parties au Yémen. Les femmes devraient être des membres actifs dans les négociations de paix du Yémen.»
Clôturant la session, la modératrice de la conférence, Manel Msalmi, a déclaré que l'UE, en tant qu'acteur de la paix, devrait travailler en étroite collaboration avec les organisations de la société civile au Yémen pour l’autonomisation des femmes dirigeantes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Hezbollah suspend les manifestations à Beyrouth dans l'attente des discussions de Barrack sur la décision concernant les armes

L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, Thomas Barrack, s'exprime après avoir rencontré le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, à Beyrouth, au Liban, le 21 juillet 2025. (Reuters)
L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, Thomas Barrack, s'exprime après avoir rencontré le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, à Beyrouth, au Liban, le 21 juillet 2025. (Reuters)
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  • Cette décision est intervenue quelques heures après que les deux groupes aient appelé "les travailleurs et leurs syndicats" à se rassembler mercredi après-midi sur la place Riyad Al-Solh, au cœur de Beyrouth
  • L'appel à descendre dans la rue et l'annonce de son report sont intervenus à la veille de rencontres cruciales avec l'émissaire américain Thomas Barrack

BEYROUTH : Le Hezbollah et son allié, le Mouvement Amal, ont retiré l'invitation conjointe lancée lundi à leurs partisans à descendre dans la rue pour protester contre une décision du gouvernement limitant la possession d'armes à l'État libanais.

Cette décision est intervenue quelques heures après que les deux groupes eurent appelé "les travailleurs et leurs syndicats" à se rassembler mercredi après-midi sur la place Riyad Al-Solh, au cœur de Beyrouth, à quelques mètres du siège du gouvernement, pour dénoncer la décision du cabinet et défendre "le caractère sacré de la résistance et de son arme noble", une décision qu'ils ont qualifiée de "contraire à l'intérêt national suprême et à la formule de la coexistence".

L'appel à descendre dans la rue et l'annonce ultérieure de son report sont intervenus à la veille de réunions cruciales avec l'envoyé américain Thomas Barrack, qui est attendu à Beyrouth mardi pour transmettre la réponse d'Israël à une proposition américano-libanaise sur la mise en œuvre des conditions du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. La suspension des manifestations indique que le Hezbollah et Amal attendent l'issue des discussions avec Barrack avant d'intensifier leur opposition à la décision du gouvernement.

Une source ministérielle a déclaré à Arab News que "des communications ont eu lieu entre les décideurs, y compris le président du Parlement Nabih Berri, l'architecte de l'accord de cessez-le-feu, et ont conclu qu'il n'était pas permis de devancer l'arrivée de Barrack à Beyrouth et les réponses israéliennes qu'il pourrait apporter, ni de devancer la prochaine session du Conseil des ministres, au cours de laquelle l'armée libanaise doit présenter son plan de retrait des armes illégales".

M. Barrack, qui a jusqu'à présent adopté une approche "progressive" dans ses efforts diplomatiques, a rencontré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Tel-Aviv le week-end dernier. Le bureau de ce dernier a déclaré lundi qu'"Israël réduira progressivement sa présence au Liban si les forces de sécurité libanaises prennent des mesures pour désarmer le Hezbollah".

Le bureau de M. Netanyahu a déclaré dans un communiqué que Tel Aviv "apprécie les mesures prises par le Liban concernant la restriction des armes d'ici la fin de l'année, et considère cette décision comme fondamentale et comme une occasion pour le Liban de retrouver sa souveraineté et de mettre en place ses institutions".

"Israël prendra des mesures réciproques, y compris une réduction progressive de la présence de l'armée israélienne, en coordination avec les États-Unis.

La déclaration ajoute que "le moment est venu de travailler avec le Liban dans un esprit de coopération en vue de désarmer le Hezbollah. Israël est prêt à soutenir le Liban dans ses efforts pour désarmer le Hezbollah et à travailler ensemble à un avenir plus sûr et plus stable pour les deux pays".

La radio de l'armée israélienne a rapporté que Tel Aviv a accepté un "retrait progressif" des cinq points situés le long de la frontière avec le Liban, "à condition que le désarmement du Hezbollah commence", et que ces positions ne font pas partie de l'accord de cessez-le-feu, mais plutôt d'un fait accompli imposé par Israël, qui établira ces positions.

Depuis la fin de la guerre entre le Hezbollah et Israël en octobre, le Liban a exigé à plusieurs reprises le retrait d'Israël de cinq collines stratégiques de la zone frontalière qu'il a occupées lors de sa dernière guerre terrestre contre le groupe, la fin des agressions contre le Liban, la libération des prisonniers et la reconstruction de la région frontalière brûlée.

La décision du gouvernement libanais de restreindre le contrôle des armes à l'État a suscité des tensions internes au cours des deux dernières semaines, particulièrement évidentes entre le Hezbollah, d'une part, et le président et le premier ministre, d'autre part.

La semaine dernière, le secrétaire général du Hezbollah, Sheikh Naim Qassem, a menacé de descendre dans la rue en réponse à la décision du gouvernement. À la mi-août, il a déclaré que le Hezbollah "ne rendra pas ses armes" et que le parti "mènera une bataille, si nécessaire", menaçant qu'"il n'y aura pas de vie pour le Liban" si le gouvernement affronte le groupe. Il a mis en garde contre le risque de désordre et de guerre civile si le Hezbollah était désarmé. Cette prise de position a suscité des réactions internes de condamnation.

Au cours des dernières 48 heures, le Hezbollah, par l'intermédiaire de ses militants sur les médias sociaux, a fait circuler des informations provenant de sources non précisées concernant "l'intention d'Israël d'établir une zone tampon dans le sud du Liban englobant 14 villages", accompagnées d'une carte utilisée par Israël dans ses opérations sur le terrain dans la région.

Toutefois, le président libanais Joseph Aoun s'est empressé de démentir ces allégations dimanche soir, affirmant que "le Liban n'a pas été officiellement informé de quoi que ce soit qui ait circulé au sujet de l'établissement d'une zone tampon". M. Aoun a souligné "l'importance de renouveler (le mandat) des forces de la FINUL, jusqu'à ce que la résolution 1701 soit pleinement mise en œuvre, y compris le retrait d'Israël des territoires qu'il contrôle, la libération des détenus et le déploiement complet de l'armée libanaise jusqu'à la frontière internationalement reconnue".

L'écrivain politique Ali Al-Amin a déclaré à Arab News que "le Hezbollah évolue sans horizon politique. Chaque prise de position de ses responsables, la dernière en date étant l'appel à descendre dans la rue, conduit à une nouvelle perte de prestige du parti et l'enferme dans une situation difficile après l'autre".

Al-Amin estime que "par calcul politique, le Hezbollah est un perdant et peut devenir une cible facile tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. S'il reste attaché à ces positions inconsidérées, les pertes s'étendront dans son propre environnement, et de nombreux chiites pourraient plus tard désavouer ses actions".

La première phase de la remise des armes des camps de réfugiés palestiniens à l'armée libanaise a débuté jeudi dernier, marquant le début d'un processus qui se déroulera par étapes au cours des prochaines semaines.

Lundi, des avions de reconnaissance israéliens ont violé l'espace aérien de Beyrouth et de sa banlieue sud.


Liban: Amnesty demande une enquête pour "crimes de guerre" sur les destructions israéliennes

De la fumée s'élève du site d'une frappe aérienne israélienne qui a ciblé un quartier de la banlieue sud de Beyrouth, le 6 octobre 2024. (AFP)
De la fumée s'élève du site d'une frappe aérienne israélienne qui a ciblé un quartier de la banlieue sud de Beyrouth, le 6 octobre 2024. (AFP)
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  • Amnesty International appelle à une enquête pour crimes de guerre, dénonçant la destruction délibérée de biens civils et agricoles par l’armée israélienne dans le sud du Liban, notamment après le cessez-le-feu du 27 novembre 2024
  • Plus de 10 000 structures civiles auraient été détruites entre octobre 2024 et janvier 2025, selon un rapport fondé sur des preuves visuelles et satellites

BEYROUTH: Amnesty International a demandé mardi l'ouverture d'une enquête pour "crimes de guerre" après les destructions "massives" de l'armée israélienne dans le sud du Liban.

"La destruction massive et délibérée de biens civils et de terres agricoles par l'armée israélienne dans le sud du Liban doit faire l'objet d'une enquête pour crimes de guerre", a affirmé l'ONG dans un communiqué.

Un cessez-le-feu annoncé le 27 novembre 2024 a mis fin à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le Hezbollah, au cours desquels Israël avait déployé des troupes au sol.

L'accord prévoyait le retrait des combattants du mouvement libanais de la frontière, le déploiement de l'armée libanaise et le démantèlement des infrastructures du mouvement. Israël devait se retirer totalement, mais maintient encore des forces dans plusieurs secteurs frontaliers jugés stratégiques.

"La destruction par l'armée israélienne de terres, de maisons et d'autres biens civils dans le sud du Liban a rendu des zones entières inhabitables et a ruiné d'innombrables vies", a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice générale de la recherche à Amnesty International.

Une analyse de la période allant du début de l'invasion terrestre en octobre 2024 à fin janvier 2025, réalisée par l'ONG, révèle que "plus de 10.000 structures ont été gravement endommagées ou détruites durant cette période", la plupart après le 27 novembre.

"Les forces israéliennes ont utilisé des explosifs posés manuellement et des bulldozers pour détruire des structures civiles, notamment des maisons, des mosquées, des cimetières, des routes, des parcs et des terrains de football, dans 24 agglomérations", précise le rapport, qui s'appuie sur des vidéos, photos et images satellite authentifiées. "Dans certaines vidéos, des soldats se sont filmés en train de célébrer les destructions en chantant et en s'en réjouissant."

Amnesty souligne que "dans de nombreux cas, les destructions massives de structures civiles ont été commises par l'armée israélienne en l'absence manifeste de nécessité militaire impérieuse et en violation du droit international humanitaire". L'ONG ajoute que "le fait qu'un bâtiment civil ait été utilisé auparavant par une partie au conflit ne fait pas automatiquement de lui un objectif militaire".

Elle précise avoir adressé des questions aux autorités israéliennes, sans obtenir de réponse.

En mars, la Banque mondiale a évalué le coût économique de la guerre pour le Liban à 14 milliards de dollars, dont 6,8 milliards de dommages aux infrastructures.


Le ministre saoudien des AE déclare que les violations israéliennes sapent les efforts en faveur d'une solution à deux États

 Le prince Faisal bin Farhan s'exprime lors d'une réunion ministérielle d'urgence de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). (Photo capture d'écran)
Le prince Faisal bin Farhan s'exprime lors d'une réunion ministérielle d'urgence de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). (Photo capture d'écran)
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  • Le ministre a indiqué que de plus en plus de pays se joignaient à la campagne internationale menée par le Royaume pour reconnaître le statut d'État palestinien
  • "Le nombre de pays qui ont décidé de reconnaître un État palestinien ne cesse d'augmenter", a déclaré le prince Faisal

RIYADH: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que les violations continues d'Israël sapaient les efforts internationaux visant à parvenir à une solution à deux États.

Le ministre a indiqué que de plus en plus de pays se joignaient à la campagne internationale menée par le Royaume pour reconnaître le statut d'État palestinien.  

"Le nombre de pays qui ont décidé de reconnaître un État palestinien ne cesse d'augmenter", a déclaré le prince Faisal.

Ces remarques ont été faites lors d'une réunion ministérielle d'urgence de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), organisée pour discuter de l'agression israélienne en cours contre les Palestiniens.

Le prince Faisal a réitéré le soutien indéfectible du Royaume à la création d'un État palestinien sur les frontières de 1967.

Il a également déclaré que l'Arabie saoudite appelait à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza et exhortait la communauté internationale à mettre fin à l'occupation israélienne.

Le ministre a déclaré que les pays qui hésitent encore à condamner les crimes d'Israël devraient revoir leur position.