A Mykolaïv, l'étau russe semble se desserrer, les habitants reprennent espoir

Cette photo prise le 22 mars 2022 et publiée le 23 mars 2022 par le service d'urgence de l'État ukrainien, montre des pompiers en train d'éteindre un incendie après un bombardement russe sur un entrepôt à Mykolaiv. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2022 et publiée le 23 mars 2022 par le service d'urgence de l'État ukrainien, montre des pompiers en train d'éteindre un incendie après un bombardement russe sur un entrepôt à Mykolaiv. (AFP)
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Publié le Dimanche 27 mars 2022

A Mykolaïv, l'étau russe semble se desserrer, les habitants reprennent espoir

  • Après des semaines terribles pendant lesquelles l'armée russe a tenté en vain de faire sauter cette ville-verrou sur la route d'Odessa, ces derniers jours la menace semble s'éloigner
  • Une de ces frappes, le 5 mars sur un village proche de Mykolaïv, a conduit la jeune Sofia au sous-sol d'un hôpital pédiatrique dont elle rêve de sortir prochainement

MYKOLAIV: Clouée depuis trois semaines sur son lit au sous-sol d'un hôpital de Mykolaïv pilonnée par l'artillerie russe, Sofia, 13 ans, a encore des éclats de métal dans le crâne malgré trois opérations, mais garde le sourire et des rêves plein la tête : jouer de la guitare et devenir peintre.


Après des semaines terribles pendant lesquelles l'armée russe a tenté en vain de faire sauter cette ville-verrou sur la route d'Odessa, plus grand port d'Ukraine, ces derniers jours la menace semble s'éloigner. Le front a même sensiblement reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson, à quelque 80 kms au sud-est, seule ville d'importance dont l'armée russe avait revendiqué la prise totale. 


Et, bien que des autocars jaunes quittent chaque matin la ville en direction de l'ouest pour mettre à l'abri des dizaines de personnes, dont beaucoup d'enfants, les habitants se prennent à espérer un retour à une vie presque normale.


"Le temps est magnifique", a commenté samedi le gouverneur de la région, Vitaly Kim, dans une de ces vidéos sur les réseaux sociaux qui ont fait sa popularité depuis le début de l'invasion russe. "Et sans frappes, il le serait encore plus", a-t-il ajouté.


En cette fin de semaine, les sirènes d'alerte ne troublent plus guère les badauds, de plus en plus nombreux dans les rues. La plupart pressent à peine le pas en les entendant.


Une de ces frappes, le 5 mars sur un village proche de Mykolaïv, a conduit la jeune Sofia au sous-sol d'un hôpital pédiatrique dont elle rêve de sortir prochainement.


"Elle a reçu des des éclats à la tête dont certains n'ont pas encore pu être enlevés", explique sa mère, Ludmila, au chevet de l'adolescente, allongée sous une couverture bariolée avec pour compagnon un gros nounours blanc, dans le département neurochirurgie délimité par des draps accrochés à un fil par des pinces à linge.


"Maintenant je peux un peu bouger mes bras et mes jambes, pas encore me lever sans l'aide de ma mère, mais j'espère pouvoir bientôt sortir", dit Sofia, stoïque, des pansements aux mains et près de la tempe.

Les séparatistes de Lougansk pourraient tenir un référendum pour rejoindre la Russie

Le territoire séparatiste de Lougansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, pourrait bientôt organiser un référendum pour rejoindre la Russie, a déclaré dimanche le leader de ce territoire, Léonid Passetchnik.

"Je pense que dans un avenir proche, un référendum aura lieu sur le territoire de la république (autoproclamée de Lougansk, ndlr), au cours duquel le peuple exercera son droit constitutionnel absolu et exprimera son opinion sur l'adhésion à la Fédération de Russie", a-t-il déclaré, cité par les agences russes.

"Je ne sais pas pourquoi, je suis sûr que cela sera le cas", a-t-il ajouté, sans donner de détails sur une date possible.

Les républiques séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, sont situées dans le bassin minier russophone du Donbass (est de l'Ukraine) et échappent depuis 2014 au contrôle de Kiev.

La guerre qui oppose depuis cette date les séparatistes aux autorités de Kiev a fait plus de 14 000 morts. Leur indépendance, proclamée à l'issue de référendums, n'est pas reconnue par la communauté internationale. 

Le 21 février, dans une séquence très chorégraphiée, le président Vladimir Poutine a reconnu leur indépendance et répondu à leur demande de mettre en place une "coopération en matière de défense". 

Ce fut un prélude à l'entrée, le 24 février, des troupes russes en Ukraine, au motif, selon le Kremlin de défendre ces territoires séparatistes.

Douze blessés et deux tués 
"Elle a déjà subi plusieurs opérations mais des morceaux sont encore là. Sa vie n'est plus en danger mais cela peut nuire à sa santé, c'est pourquoi nous nous préparons à l'opérer de nouveau", indique Irina Tkatchenko, une responsable médicale de l'établissement.


"Je sais que je ne dois pas me laisser aller, sinon je vais craquer", confie Ludmila, qui ravale un sanglot avant de se reprendre, un peu rassérénée par le courage affiché par sa fille.


"Je veux fabriquer une guitare pour apprendre à en jouer", proclame Sofia, "puisque mon petit frère a cassé la mienne". "Mais on t'en rachètera une", lui promet doucement sa mère.


"Je rêve d'être artiste, j'ai étudié la peinture pendant un semestre", poursuit ingénument Sofia, "je veux être une peintre célèbre et vivre de mon art".


De l'autre côté du rideau de draps, le petit Micha, 5 ans, a perdu sa mère dans un bombardement. La tête enserrée dans un épais bandage, il se lève de son lit encombré de peluches pour laisser ses grands-parents l'aider à s'habiller.


"Nous avons transformé notre sous-sol en abri, divisé en sections de neurochirurgie, chirurgie, traumatologie et néonatalogie", explique Irina Tkatchenko.


"Au plus fort de la guerre, quand nous avons été attaqués par les +fascistes+ - il n'y a pas d'autre mot - nous avons eu 12 enfants admis pour des blessures de gravité variable", affirme le médecin en chef de l'hôpital, Alexander Plitkine, "ainsi que deux que nous n'avons pas pu sauver".


"Maintenant la situation s'est un peu stabilisée", souligne-t-il.


Autre signe de détente: le gouverneur a assoupli les restrictions sur la vente d'alcool en l'autorisant le week-end, mais a prévenu qu'elles seraient rétablies en cas d'excès.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.


Des milliers de morts cet été en Europe à cause du changement climatique, avancent des chercheurs

Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques. (AFP)
Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques. (AFP)
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  • Il s'agit de la première estimation de si grande ampleur sur les impacts sanitaires d'un été marqué en Europe par des températures particulièrement élevées
  • Plusieurs canicules ont été observées et l'été s'est révélé le plus chaud jamais enregistré dans plusieurs pays, comme l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni

PARIS: Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques.

"Centrée sur 854 villes européennes, cette étude conclut que le changement climatique est à l'origine de 68% des 24.400 morts qui seraient liées à la chaleur cet été", souligne mercredi le communiqué des deux instituts britanniques auxquels appartiennent les auteurs, l'Imperial College London et la London School of Hygiene & Tropical Medicine.

Ils concluent donc qu'entre 15.013 et 17.864 décès liés cet été à la chaleur n'auraient pas eu lieu sans le réchauffement climatique, dans ces villes qui ne représentent par ailleurs qu'un petit tiers de la population européenne.

Il s'agit de la première estimation de si grande ampleur sur les impacts sanitaires d'un été marqué en Europe par des températures particulièrement élevées. Plusieurs canicules ont été observées et l'été s'est révélé le plus chaud jamais enregistré dans plusieurs pays, comme l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni.

Or, les effets sur la santé des chaleurs sont bien connus: aggravation des troubles cardiovasculaires, déshydratation, troubles du sommeil... Et les plus âgés sont, de loin, les plus à risque d'en mourir.

"Il suffit que les canicules soient plus chaudes de 2 à 4°C pour que des milliers de personnes passent de vie à trépas", a souligné Garyfallos Konstantinoudis, co-auteur de l'étude, lors d'une conférence de presse, qualifiant les pics de chaleur de "tueurs silencieux".