L’Opep+ ne mélange pas politique et économie, affirment Abu Dhabi et Riyad

Ls ministres saoudien et émirati de l’Énergie participaient à l'évènement (Photo, AN).
Ls ministres saoudien et émirati de l’Énergie participaient à l'évènement (Photo, AN).
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Publié le Mercredi 30 mars 2022

L’Opep+ ne mélange pas politique et économie, affirment Abu Dhabi et Riyad

  • Selon le prince saoudien Abdelaziz ben Salmane, à l’Opep+, les discussions politiques restent «sur le pas de la porte»
  • «La Russie produit 10% de la consommation mondiale de pétrole, et sa contribution est donc considérable», a-t-il également précisé

DUBAÏ: L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ne mélange pas la politique et l’économie, ont affirmé les ministres saoudien et émirati de l’Énergie lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï.

Lors d’une table ronde, les deux ministres ont rejeté l’idée selon laquelle l’alliance fonctionnerait sans la Russie. Le ministre émirati, Souhaïl al-Mazroui, a déclaré qu’ils ne prenaient pas parti et ne jugeaient pas la situation au sein de l’Opep+. Selon lui, l’organisation pétrolière ne peut pas être contrainte d’expulser certains de ses partenaires, car cela entraînerait une hausse des cours du pétrole.

Concernant le conflit entre la Russie et l’Ukraine, le prince saoudien Abdelaziz ben Salmane  a indiqué que l’Opep mettait de côté les différences politiques lorsque ses ministres se réunissaient et que l’Opep+ faisait de même. «Ils discutent de ces questions dans une approche  cloisonnée, où ils se focalisent sur le bien commun, indépendamment de la politique», a-t-il précisé.

Il a ajouté que lorsqu’il s’agit de l’Opep+, les discussions politiques restaient «sur le pas de la porte». Sinon, l’Opep+ n’aurait pas été en mesure de traiter avec de nombreux pays à différents moments, a-t-il déclaré. «La Russie est un pays qui produit environ dix millions de barils par jour, soit 10% de la consommation mondiale, et qui produit également une bonne quantité de gaz (...) Sa contribution est donc considérable», a-t-il également précisé.

Selon le prince, sans l’Opep+, il n’y aurait pas de marché énergétique durable dans le contexte de volatilité actuel, et de nombreux pays auraient été confrontés à de pires possibilités, a-t-il estimé. Le prince a également averti que l’Arabie saoudite ne pouvait pas assumer seule la responsabilité de la sécurité de l’approvisionnement si ses installations pétrolières sont constamment attaquées, ajoutant que ces attaques sont soutenues et financées par un «membre de l’Opep».

Les Émirats arabes unis (EAU), l’Arabie saoudite et d’autres pays, dont la Norvège, s’efforcent de parvenir à la neutralité carbone, a affirmé le prince. «Les Vikings arrivent et les Bédouins aussi», a-t-il lancé pour assurer que la Norvège, l’Arabie saoudite et les EAU étaient déterminés à atteindre leurs objectifs.

Interrogé sur les États-Unis, il a répondu que la Maison-Blanche ne devait pas dicter aux pays de l’Opep+ ce qu’ils doivent faire. M. Al-Mazroui a souligné que ce sont des experts, qu’ils travaillent dans le domaine depuis longtemps et qu’ils sont reconnus. «Nous avons donc besoin qu’ils comprennent que ce que nous faisons est dans l’intérêt des consommateurs, aux États-Unis et dans le monde entier», a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


L'Allemagne menacée par la peur des réformes, selon le patron de Deutsche Bank

Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
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  • "Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur"
  • Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement"

FRANCFORT: Le président du premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank a estimé mercredi que l'Allemagne est moins menacée par les tensions commerciales que par son incapacité à mener des réformes urgentes pour relancer son activité économique en panne.

"Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur", a déclaré Christian Sewing, également président du lobby des banques privées allemandes (BdB), en ouverture d'un congrès bancaire à Francfort.

"Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement", a souligné le banquier, au moment où le gouvernement de coalition mené par le chancelier Friedrich Merz a promis un "automne des réformes" après des débuts poussifs depuis le printemps.

Les dirigeants des partis de la coalition au pouvoir, conservateurs de la CDU-CSU et sociaux-démocrates (SPD), se réunissent mercredi à Berlin pour discuter des réformes à mener dans les mois à venir.

La réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à la Chancellerie, a été précédée de déclarations dissonantes entre les ténors de la coalition, notamment sur le besoin de réformer les systèmes sociaux.

Les entreprises réclament aussi des réformes urgentes pour réduire la bureaucratie et abaisser les prix de l'énergie.

"C'est pourquoi nous avons urgemment besoin de l'automne des réformes annoncées, et ce, de manière à ce qu'il mérite vraiment son nom", a lancé M. Sewing.

Berlin a brisé un tabou au printemps en lâchant la bride sur le frein constitutionnel à la dette, afin de permettre le vote de programmes d'investissements en centaines de milliards d'euros pour muscler la défense et moderniser les infrastructures du pays.

"On ne peut pas seulement augmenter la dette et ne pas mettre en place de réforme, les deux doivent aller de pair", a prévenu M. Sewing.

 


TotalEnergies: accord de production sur une zone au large du Nigeria

Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
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  • TotalEnergies obtient deux permis d’exploration dans le bassin du West Delta
  • L’opération s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à développer un portefeuille d’exploration axé sur des projets à faibles coûts techniques et à faibles émissions, tout en poursuivant la croissance de sa production

PARIS: TotalEnergies, en partenariat avec South Atlantic Petroleum, a signé un contrat de partage de production pour deux permis d'exploration au large du Nigeria, qui couvrent une superficie de 2.000 kilomètres carrés, a indiqué le géant pétrolier français mardi.

Ces permis d'exploitation, PPL 2000 et PPL 2001, se situent dans le "bassin prolifique du West Delta", précise le groupe. Le programme comprend le forage d'un puits d'exploration.

TotalEnergies se dit "honorée d'être la première compagnie internationale à se voir attribuer des licences d'exploration lors d'un appel d'offres au Nigeria depuis plus d'une décennie, marquant une nouvelle étape dans notre partenariat de long terme avec le pays", a déclaré Kevin McLachlan, directeur exploitation au sein du groupe pétrolier.

"L'entrée dans ces deux blocs prometteurs" correspond à "notre stratégie qui vise à enrichir notre portefeuille d'exploration de +prospects+ à fort potentiel et prêts à explorer, en vue de générer des développements à faible coût et à faibles émissions (...)", ajoute-t-il.

TotalEnergies est partenaire à 80% et South Atlantic Petroleum à 20%.

Lundi, le groupe français avait annoncé avoir reçu un nouveau permis d'exploration offshore en République du Congo (Congo-Brazzaville), étendant ainsi de 1.000 kilomètres carrés sa zone d'opération au large du pays.

Au Nigeria, TotalEnergies avait annoncé en mai la prochaine cession, au britannique Shell, de sa participation dans un important champ pétrolier en eaux profondes, le champ de Bonga.

TotalEnergies avait alors justifié cette vente par la volonté de "se concentrer sur des actifs à coûts techniques bas et à faibles émissions" et de "baisser le point mort cash", autrement dit réduire ses coûts pour améliorer sa rentabilité.

TotalEnergies prévoit une hausse de sa production d'hydrocarbures d’environ 3% par an jusqu'en 2030.


EDF prolonge la durée de vie de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni

Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
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  • EDF a annoncé la prolongation jusqu’en 2028 de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni après des inspections de sécurité satisfaisantes
  • Ces prolongations visent à garantir l’approvisionnement en électricité bas carbone et à soutenir les objectifs climatiques du Royaume-Uni

LONDRES: L'énergéticien français EDF, qui exploite les cinq centrales nucléaires actuellement en activité au Royaume-Uni, a annoncé mardi prolonger la durée de vie de deux d'entre elles, assurant que cela "contribuera à la sécurité énergétique" du pays.

"Prolonger la durée de vie de ces centrales (...) permettra de garantir l'emploi plus longtemps à plus de 1.000 personnes qui y travaillent et de soutenir les ambitions du Royaume-Uni de disposer d'un approvisionnement en électricité propre et sûr", a fait valoir dans un communiqué le directeur des opérations nucléaires d'EDF au Royaume-Uni, Mark Hartley.

Heysham 1 (nord-ouest de l'Angleterre) et Hartlepool (nord-est) verront leurs durées de vie étendues d'un an, jusqu'en mars 2028, après une prolongation similaire annoncée en décembre dernier, suite à des inspections et évaluations de sécurité satisfaisantes.

EDF avait aussi prolongé en décembre la vie de deux autres centrales nucléaires, Heysham 2 et Torness, qui produiront de l'électricité jusqu'en mars 2030.

La cinquième centrale d'EDF en activité dans le pays, Sizewell B, utilise une technologie différente et "sa durée de vie n'a pas été évaluée dans le cadre de ce processus" mais EDF estime dans son communiqué qu'il existe "de bonnes chances" de prolonger aussi sa durée de vie de 20 ans, jusqu'en 2055.

L'énergéticien français est depuis 2009 l'opérateur du vieillissant parc nucléaire outre-Manche.

Il est parallèlement en charge de la construction de deux autres centrales nucléaires de nouvelle génération de type EPR au Royaume-Uni, Hinkley Point C et Sizewell C. L'entreprise est régulièrement pointée du doigt pour les délais et dérapages de budget de ces projets pharamineux.

Hinkley Point C est en construction et le gouvernement britannique a donné son feu vert en juillet à Sizewell C -- dont le coût avait alors enflé à 38 milliards de livres (44 milliards d'euros).

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités. Une façon aussi d'atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d'éoliennes construits en mer.

Le gouvernement a promis en juin d'injecter plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros) pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, pour Sizewell C, mais aussi des petits réacteurs et la recherche sur la technologie prometteuse de la fusion.