Tollé après la visite «provocante» du ministre israélien des Affaires étrangères à Jérusalem-Est

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, en visite à la Porte de Damas, à Jérusalem-Est. (@yairlapid)
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, en visite à la Porte de Damas, à Jérusalem-Est. (@yairlapid)
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, en visite à la Porte de Damas, à Jérusalem-Est. (@yairlapid)
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, en visite à la Porte de Damas, à Jérusalem-Est. (@yairlapid)
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Publié le Mardi 05 avril 2022

Tollé après la visite «provocante» du ministre israélien des Affaires étrangères à Jérusalem-Est

  • La visite provocatrice du ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, à la Porte de Damas, à Jérusalem-Est, a été fermement condamnée par les Palestiniens
  • En ce début de ramadan, la police israélienne a fait de Jérusalem-Est et de la mosquée Al-Aqsa une véritable caserne militaire

RAMALLAH: La visite provocatrice du ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, à la Porte de Damas, à Jérusalem-Est, a été fermement condamnée par les Palestiniens.
Cette visite, qui a eu lieu dimanche soir, a été suivie de violents affrontements. Dix-neuf jeunes ont été blessés et onze Palestiniens ont été arrêtés par la police israélienne.
L'année dernière, cette région a connu de violents affrontements durant le ramadan, au moment où des expulsions ont été enregistrées dans le quartier de Cheikh Jarrah. Cette escalade a entraîné des affrontements entre le Hamas et Israël qui ont duré onze jours.
Au terme de sa visite à Jérusalem-Est, M. Lapid a twitté en hébreu: «J'ai évalué aujourd'hui la situation à Jérusalem avec le commissaire Yaakov Shabtai avant d'effectuer une patrouille à la Porte de Naplouse. Nous traversons une période de tension, mais nous possédons une police en qui nous avons confiance.»
M. Lapid a également affirmé: «Nous apportons un soutien inconditionnel aux forces de sécurité, qui accomplissent leur travail de manière professionnelle dans des circonstances impossibles. Nous nous engageons à les soutenir et nous leur apporterons toutes les ressources dont elles auront besoin.»
«Pendant que les citoyens israéliens se réuniront en famille au cours de la nuit du Séder, près de 8 000 policiers protégeront leurs vies. Sachez que je suis fier de nos policiers, de la police des frontières, des forces de défense israéliennes et de tous ceux qui veillent sur notre sécurité en ces jours difficiles – soyez prudents.»
L'Autorité palestinienne, par l'intermédiaire de son ministère des Affaires étrangères et des Expatriés, a condamné la visite de Lapid à la Porte de Damas. Il a estimé que ses propos incarnaient la politique d'apartheid en place.
Le ministère a par ailleurs critiqué le fait que M. Lapid se soit engagé auprès des extrémistes nationaux à renforcer les effectifs de la police et des forces de l'ordre à Jérusalem au motif que ces dernières assureraient leur protection pendant les fêtes juives.
Il a fait savoir que les promesses de Lapid suscitaient la haine à l'égard des Palestiniens et a estimé que les actions de Lapid «incarnent les formes les plus atroces du régime d'apartheid que l'occupation impose aux citoyens palestiniens par la force et dans le cadre de ses ambitions de colonisation».
Selon le ministère, ce régime restreint et confisque la liberté des Palestiniens; il laisse à penser que seules les fêtes juives doivent être protégées, au mépris absolu des fêtes musulmanes et chrétiennes.
Selon le ministère, les actions de M. Lapid à Jérusalem personnifient le régime d'apartheid israélien et ne tiennent pas compte du fait qu'il s'agit d'une terre occupée. Il s'y rend en tant qu'occupant pour s'assurer que les mesures de sécurité sont bien appliquées de manière à réprimer les citoyens palestiniens – toujours selon le ministère.
Les dizaines de policiers et de forces de sécurité que Lapid tente de protéger ne font que prouver de manière irréfutable que ce dernier occupe notre terre; il a bien peur de s'aventurer sur une terre occupée, a déclaré le ministère.
De son côté, le politicien israélien Itamar Ben-Gvir, partisan de l’extrême droite, a critiqué la visite de M. Lapid à travers ce Tweet: «Vous vous souvenez lorsque M. Lapid m'a accusé de mettre le feu au Moyen-Orient? J'ai ouvert un bureau à Shimon HaTzadik [Cheikh Jarrah]; la paix y règne. Je me suis rendu au mont du Temple [dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa] et je me suis déplacé en toute tranquillité.»
«Il a “fait le tour” de la Porte de Damas et a déclenché des émeutes pendant toute la nuit. Les choses sont claires: les émeutiers respectent celui qui fait preuve de détermination et de courage. Ceux qui font preuve de faiblesse se laissent faire.»
M. Ben-Gvir a renchéri: «Je me suis exprimé lors d'une réunion de la Commission des affaires étrangères et de la sécurité [du Parlement] et j'ai dit qu'il fallait ouvrir le feu sur les assaillants de la police à la Porte de Damas.»
En ce début de ramadan, la police israélienne a fait de Jérusalem-Est et de la mosquée Al-Aqsa une véritable caserne militaire.
Elle a durci les procédures et les restrictions imposées aux fidèles palestiniens à l'approche des fêtes juives.
L'analyste politique israélien Yoni Ben-Menahem s'est confié à Arab News à ce sujet: «Les affrontements entre les jeunes Palestiniens et la police israélienne sur la place Bab al-Amoud ne semblent pas avoir de rapport avec la visite de Lapid dans cette région, qui est devenue depuis un an le lieu d'affrontements quotidiens entre les jeunes Palestiniens de Jérusalem et la police; ces derniers y provoquent les policiers.»
Ben-Menahem poursuit: «C'est le ministre de la Sécurité intérieure et de la Police, Omer Bar-Lev, qui était attendu hier, et non Lapid. Ce dernier s'y est rendu pour faire la une de la presse israélienne.»
Le professeur Sari Nusseibeh, ancien président de l'université Al-Qods, a confié à Arab News que la situation était loin de dégénérer en dépit des tensions galopantes.
D'après lui, la présence des forces d'occupation suscite l'inquiétude. Les tensions n’auront rien d’exceptionnel cette fois encore, selon lui.
Le professeur Nusseibeh a précisé que le renforcement de la sécurité favoriserait une certaine prospérité économique pour les marchands de la Vieille Ville, qui attendaient le ramadan pour donner un nouveau souffle à leur activité.
«Les commerçants de la Vieille Ville de Jérusalem s'accordent à reconnaître combien il est important de maintenir le calme et de faire preuve de discipline pendant le ramadan.»
Le porte-parole du Hamas à Jérusalem, Mohammed Hamada, a déclaré dans un communiqué que «la visite provocante de Yaïr Lapid, ministre des Affaires étrangères israélien, dans la zone de Bab al-Amoud [Porte de Damas] et les tirs des forces d'occupation israéliennes, de la ville de Jérusalem occupée, en direction des Palestiniens montrent sans ambiguïté que l'occupation israélienne s'obstine à poursuivre ses projets malveillants contre Jérusalem et la mosquée Al-Aqsa».
Pour M. Hamada, cette visite représente «une escalade sérieuse et une provocation à l'égard des Palestiniens et des musulmans en ce mois sacré de ramadan».
Il a également souligné: «Nous tenons les responsables de l'occupation israélienne pleinement responsables des retombées de cette action. Avec le peuple palestinien, nous entendons protéger Jérusalem et la mosquée Al-Aqsa par tous les moyens envisageables».
Le ministre des Waqf islamiques et des Affaires religieuses au sein de l'Autorité palestinienne, Hatem al-Bakri, a accusé Israël d'avoir profané la mosquée Al-Aqsa à travers vingt invasions perpétrées au mois de mars. Il a précisé que les autorités israéliennes ont permis à plus de 4 200 Juifs, parmi lesquels des officiers, des soldats et des étudiants d'instituts bibliques, d'entrer dans la mosquée pour y effectuer des prières talmudiques assistées par un religieux juif.
Les serviteurs du temple, vêtus de leur tenue sacerdotale, ont célébré des rituels talmudiques devant le dôme du Rocher et certains d'entre eux ont scandé «l'hymne national israélien» dans la mosquée; ils souhaitaient ainsi confirmer la souveraineté d'Israël sur la mosquée.
Ben-Gvir a participé aux raids perpétrés le 31 mars et que les Palestiniens ont qualifiés de «provocation».
En dépit des petits incidents violents et des tensions qui secouent la Cisjordanie et Jérusalem-Est, les deux parties refusent de se lancer dans un nouveau cycle de violence collective.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.