Madrid et Rabat scellent une réconciliation «historique» après leur brouille

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez assiste à une réunion avec le roi Mohammed VI du Maroc au Palais Royal de Rabat le 7 avril 2022 (Photo, AFP).
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez assiste à une réunion avec le roi Mohammed VI du Maroc au Palais Royal de Rabat le 7 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 08 avril 2022

Madrid et Rabat scellent une réconciliation «historique» après leur brouille

  • Le chef du gouvernement espagnol a été reçu en audience par le roi Mohammed VI avant un iftar offert en son honneur
  • Cette normalisation a été rendue possible par la décision de Madrid d'afficher son soutien au plan d'autonomie marocain

RABAT: L'Espagne et le Maroc se sont engagés à "ouvrir une nouvelle étape" dans leurs relations suspendues depuis un an, après le revirement de Madrid sur la question du Sahara occidental, lors d'une visite jeudi à Rabat du Premier ministre Pedro Sanchez. 

"Nous nous sommes mis d'accord pour définir une feuille de route durable et ambitieuse", a dit M. Sanchez aux journalistes, en qualifiant ces entretiens de "moment historique". 

Accompagné du ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares, le chef du gouvernement espagnol a été reçu en audience par le roi Mohammed VI avant un "iftar", la rupture du jeûne du ramadan, offert en son honneur. Une marque de l'importance de sa visite aux yeux des Marocains.

Dans une déclaration conjointe, le souverain chérifien et le chef du gouvernement espagnol ont convenu d'"inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays". 

Cette normalisation a été rendue possible par la décision de Madrid d'afficher son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental. 

L’Espagne "reconnaît l’importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable", relève la déclaration conjointe.

"A ce titre, l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend", réaffirme le document.

Quelques heures avant d'atterrir à Rabat, le Premier ministre socialiste avait essuyé un revers à la Chambre des députés espagnols qui a dénoncé l'abandon de la position "historique" de neutralité de Madrid sur l'ex-colonie espagnole.

Le conflit du Sahara occidental -- vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses -- oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.

Tandis que Rabat prône un statut d'autonomie sous souveraineté marocaine, le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU.

Si M. Sanchez a réfuté toute idée de "virage" sur ce dossier, il s'est mis à dos ses alliés de gauche et l'opposition de droite mais aussi le Polisario et Alger, fournisseur de gaz de l'Espagne.

Le quotidien algérien L'Expression a dénoncé jeudi "le jeu dangereux de Sanchez venu aggraver les tensions dans la région".

Réouverture des frontières

La visite du dirigeant espagnol, à l'invitation du roi Mohammed VI, s'est inscrite "dans le cadre d’un nouveau partenariat" entre les deux royaumes voisins qui met fin à une profonde crise diplomatique.

"L'un des premiers objectifs sera le rétablissement de la circulation des biens et des marchandises aux postes frontaliers de Ceuta et Melilla", enclaves espagnoles situées sur la côte nord du Maroc, a précisé M. Sanchez à l'issue de son bref déplacement.

Le Maroc avait stoppé ce commerce transfrontalier, considéré comme de la contrebande, en 2019. 

"Nous allons procéder à la réouverture progressive des passages frontaliers, pour garantir un flux ordonné des personnes (...) et les marchandises circuleront également normalement", a promis le dirigeant espagnol.

"Les liaisons maritimes de passagers entre les deux pays seront rétablies immédiatement et de façon graduelle" jusqu’à l’ouverture complète, détaille la déclaration.

Une réunion de haut niveau entre les deux gouvernements doit se tenir avant la fin de l'année pour mettre en oeuvre la "feuille de route" établie à Rabat.

Parmi les "domaines d'intérêt commun", figurent la "réactivation" de la coopération en matière de migration et la délimitation des espaces maritimes sur la façade Atlantique. Des groupes de travail seront mis en place pour traiter ces dossiers sensibles.

Egalement au rang des priorités: les échanges économiques --l'Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc--, la coopération énergétique, surtout après la fermeture par Alger du gazoduc Maghreb-Europe (GME) mais aussi industrielle et culturelle.  

Pour Madrid, le rétablissement des relations avec Rabat a pour but principal de s'assurer de sa "coopération" dans le contrôle de l'immigration illégale alors que le Maroc, d'où partent la plupart des migrants vers l'Espagne, a été régulièrement accusé, par nombre d'observateurs, de les utiliser comme moyen de pression.

Le gouvernement espagnol espère aussi que Rabat mettra en sourdine sa revendication sur les enclaves de Ceuta et Melilla.

Mais nombre d'analystes mettent en garde contre l'absence de réelles garanties obtenues par l'Espagne de la part du Maroc.


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.