Les accusations reciproques de blocage paralysent les négociations sur le Brexit

Les discussions entre l'Union européenne et le Royaume-Uni en vue d'établir une relation post-Brexit sont à un « stade très, très critique », déclare le ministre adjoint allemand chargé des Affaires européennes, Michael Roth (Photo, AFP-TV)
Les discussions entre l'Union européenne et le Royaume-Uni en vue d'établir une relation post-Brexit sont à un « stade très, très critique », déclare le ministre adjoint allemand chargé des Affaires européennes, Michael Roth (Photo, AFP-TV)
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Publié le Mercredi 14 octobre 2020

Les accusations reciproques de blocage paralysent les négociations sur le Brexit

  • « Il reste un certain nombre de semaines à cette négociation, et non de jours »
  • « Cela nécessitera la même bonne volonté, le même pragmatisme, la même flexibilité du côté de l'UE que ce que le Royaume-Uni et le Premier ministre ont montré »

BRUXELLES : La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'entretiendra mercredi avec le Premier ministre britannique Boris Johnson, au moment ou les deux parties s'accusent mutuellement de bloquer les négociations commerciales post-Brexit.

Cet échange est programmé à un moment critique des négociations: à la veille d'un sommet européen en partie consacré au Brexit et dont Boris Johnson avait fait une date butoir pour qu'un accord soit trouvé. « Ca n'a pas de sens de penser à des échéances qui iraient au-delà », avait-il estimé début septembre.

Le coup de fil aura lieu en deuxième partie de journée. Le 3 octobre, les deux dirigeants s'étaient engagés lors d'un entretien téléphonique à « travailler intensément » afin de parvenir à un compromis.

Les Européens, qui se sont toujours fixé fin octobre pour trouver un accord, ont de leur côté clairement indiqué mardi que l'aboutissement des négociations nécessiterait encore plusieurs semaines.

« Il reste un certain nombre de semaines à cette négociation, et non de jours », a souligné mardi le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, après une rencontre avec ses homologues européens à Luxembourg.

Le négociateur de l'UE Michel Barnier, qui a fait le point sur les discussions avec les ministres lors de cette réunion, a lui promis de continuer « à œuvrer pour un accord équitable dans les jours et les semaines à venir ».

« Entre le 15 octobre et la mi-novembre, tout doit se jouer », a pour sa part estimé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devant des députés, jugeant cependant « très crédible » et même « vraisemblable aujourd'hui » l'hypothèse d'une absence d'accord.

Depuis que le Royaume-Uni a officiellement quitté l'UE le 31 janvier, les pourparlers entre Londres et Bruxelles pour un accord de libre-échange, qui entrerait en vigueur à la fin de la période de transition s'achevant à la fin de l'année, patinent. Et les deux parties s'accusent de laisser planer le risque d'un « no deal » potentiellement dévastateur pour leurs économies.

« Vieille tactique »

« Les perspectives d'un accord sont là », mais « cela nécessitera la même bonne volonté, le même pragmatisme, la même flexibilité du côté de l'UE que ce que le Royaume-Uni et le Premier ministre ont montré », a lancé le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, devant son Parlement mardi.

Une source au gouvernement britannique a de son côté accusé les Européens de recourir à une « veille tactique » de négociation en repoussant la date butoir.

« Ils supposent que plus le processus sera long, plus le Royaume-Uni sera disposé à faire des compromis. Mais en réalité, toutes ces stratégies ont eu pour résultat de nous amener à la mi-octobre avec beaucoup de travail qui aurait pu être fait, mais ne l'a pas été », a-t-elle critiqué.

Face aux ministres des Affaires européennes de l'UE, Michel Barnier a souligné mardi qu'en dépit de discussions plus « constructives » qu'auparavant avec Londres, les points de blocage persistaient sur la pêche, les conditions de concurrence équitable ou la gouvernance du futur accord. Mais assuré que l'UE ne quitterait pas d'elle-même la table des négociations.

« Nous sommes franchement à un stade très critique (...) sous une extrême pression », a estimé Michael Roth, ministre adjoint allemand chargé des Affaires européennes, appelant le Royaume-Uni à faire « des progrès substantiels » sur les trois sujets de blocage.

Si des progrès ont été enregistrés avec les Britanniques sur les conditions de concurrence, la question de la pêche, explosive pour une poignée d'Etats membres (France, Belgique, Pays-Bas, Irlande, Danemark), reste dans l'impasse.

L'activité ne représente pourtant qu'une part négligeable de l'économie des 27 et du Royaume-Uni: les Européens pêchent chaque année pour 635 millions d'euros dans les eaux britanniques et les Britanniques pour 110 millions d'euros dans l'UE.

Dans une lettre d'invitation au sommet mardi soir, le président du Conseil européen, Charles Michel, a souligné qu'un accord était « dans l'intérêt des deux parties », mais pas « à n'importe quel prix ».

« Les jours à venir sont décisifs », a-t-il prévenu.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.