Pourquoi la janbiya reste un symbole de fierté et d'identité nationale dans la péninsule arabique

Un poignard distinctif, autrefois porté par les hommes pour se défendre, est devenu un symbole d'identité tribale dans de nombreuses régions de la péninsule arabique. (AFP/SPA)
Un poignard distinctif, autrefois porté par les hommes pour se défendre, est devenu un symbole d'identité tribale dans de nombreuses régions de la péninsule arabique. (AFP/SPA)
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Publié le Samedi 09 avril 2022

Pourquoi la janbiya reste un symbole de fierté et d'identité nationale dans la péninsule arabique

  • La hausse de la valeur du poignard ornemental reflète son importance croissante en tant qu'emblème du patrimoine saoudien
  • Autrefois portée pour se défendre, la janbiya est aujourd'hui portée par les hommes comme un accessoire de leurs vêtements

DJEDDAH : Le poignard court et incurvé connu sous le nom de janbiya est l'un des symboles les plus reconnaissables du patrimoine arabe au sein d’une grande partie de la population de la péninsule arabique.

Elle est d’habitude portée par les hommes, attachée à une ceinture autour de la taille, comme principal accessoire de leurs vêtements traditionnels. Les sculptures complexes sur la poignée et le fourreau de la dague dévoilent des indices sur le statut social et l'origine tribale de son propriétaire, des détails sur les racines ancestrales et des informations transmises d'une génération à l'autre qui offrent un aperçu fascinant d'une époque largement révolue.

Les origines de ces petites lames de fer recourbées remontent à l'époque préislamique, mais à l'ère moderne, elles sont devenues un symbole de fierté nationale, portées par les hommes de toute la région en hommage à un passé tribal coloré qui continue de résonner dans les traditions sociales d'aujourd'hui.

Le statut de la janbiya en tant qu'emblème de l'identité tribale est tel dans certaines régions d'Arabie saoudite, d'Oman et du Yémen que certains exemplaires peuvent atteindre des dizaines de milliers de dollars. Le propriétaire d'une janbiya la protège soigneusement et la porte toute sa vie ; elle est pour de nombreuses personnes l’élément indissociable de leur personnalité.

Lorsque les tribus bédouines parcouraient les vastes étendues de la péninsule arabique, la dague pendait généralement à la taille, accompagnée de deux ceintures de munitions s'entrecroisant sur la poitrine, et d'une épée à la hanche.

La janbiya était un outil essentiel pour l'autodéfense et la survie sur la route, lorsque des groupes se déplaçaient, souvent la nuit, d'un camp à l'autre.

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Poignards traditionnels, ou janbiya, en vente dans la troisième ville du Yémen, Taiz. (AFP/File Photo)

 

Dans sa petite boutique de Barahat Al-Qazzaz, dans le centre de Taif, Hussein Abdullah Al-Malki, un marchand de poignards âgé de 70 ans, se souvient de l'époque, pas si lointaine, où ces armes faisaient partie intégrante de la vie quotidienne.

Les hommes les emportaient avec eux partout où ils allaient dans les villages montagneux et les vallées des régions du sud, où les attaques de loups et de hyènes étaient une menace constante pour les habitants, dit-il, mais il ajoute que le monde est très différent maintenant.

« La janbiya permettait à nos pères de se protéger », déclare Al-Malki à Arab News, faisant allusion aux temps passés où les hommes de la maison étaient obligés de se tenir prêts à protéger leur maison contre les voleurs et à défendre leur famille.

La longueur et la forme précise des poignards varient dans la région et même en Arabie saoudite, tout comme les caractéristiques de la poignée, de la lame, du fourreau et de la ceinture. Certains ressemblent même plus à des épées qu'à des poignards.

Grâce à son œil d’expert aiguisé par des décennies d'expérience, Al-Malki peut rapidement estimer l'âge d'une janbiya et son lieu d'origine. La version émiratie, par exemple, est plus fine, plus longue et plus incurvée que celles provenant d'autres endroits comme Oman, le Yémen et le Levant. En général, elle est également plus petite et les inscriptions qu'on y trouve sont complètement différentes de celles que l'on trouve ailleurs.

En Arabie saoudite, la janbiya est aujourd'hui essentiellement un accessoire de cérémonie, alors que dans d'autres parties de la région, notamment au Yémen et à Oman, elle fait toujours partie de la tenue quotidienne. De même, en Syrie et en Jordanie, on peut voir les hommes porter dans certaines régions le poignard traditionnel, connu dans ces pays sous le nom de shabriya.

L'un des usages cérémoniels de la janbiya peut être observé lorsque des membres de tribus ou des dirigeants arabes, y compris les familles royales du Golfe, la portent comme accessoire lors de l'ardah, la danse traditionnelle de l'épée qui servait autrefois d'appel au combat.

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La janbiya se porte sur la frange et sa valeur dépend de sa poignée, généralement en corne animale, qui indique le statut de son propriétaire, les poignées les plus chères étant en corne de rhinocéros. (AFP)

 

Dans de nombreuses familles, les janbiyas sont de précieux héritages familiaux transmis qui symbolisent le rite de passage des garçons de l’enfance à l'adolescence.

Ibrahim Al-Zahrani, historien et anthropologue, a déclaré que les poignards servent désormais « de symbole de courage et de virilité » et permettent d’exhiber la fierté des traditions ancestrales.

Alors qu'une janbiya bas de gamme ne coûte que 20 à 50 SAR (4,90 à 12,25 €), les pièces cérémonielles plus complexes et ornées peuvent atteindre des dizaines de milliers de dollars. Dans le souk Al-Janabi de Najran, l'un des marchés les plus connus du Royaume et réputé pour ses artisans janbiya qualifiés, les poignards peuvent coûter 250 000 SAR ou plus, selon les matériaux.

Pour les clients les plus fortunés, les lames peuvent même être façonnées en or ou en argent et ornées d'inscriptions et de décorations, tandis que la ceinture peut être tissée à partir de fils d'or et d'argent, dans les règles de l'art les plus complexes.

Les exemplaires anciens peuvent atteindre des prix élevés aux enchères, en particulier ceux dont les anciens propriétaires sont connus. Une janbiya offerte il y a plus d'un siècle à l'officier de renseignement britannique T. E. Lawrence, plus connu sous le nom de Lawrence d'Arabie, a établi un record lors de sa mise en vente en 2015. La dague montée en argent doré de 30 cm, qui lui a été remise pour son rôle dans la victoire arabe sur l'armée ottomane à Aqaba en 1917, s'est vendue 105 000 dollars et a été offerte au National Army Museum au Royaume-Uni.

Salem Al-Yami, un enseignant à la retraite, a déclaré que la janbiya reste un symbole puissant du patrimoine ancien de la région.

« Les meilleurs poignards sur le marché sont ceux qui ont des poignées en corne de rhinocéros et un fourreau incrusté d'argent », a-t-il déclaré à Arab News.

Les poignards dont la poignée est en corne de rhinocéros sont traditionnellement les plus recherchés en raison de leur beauté esthétique, de leur durabilité et de leur poigne, mais ils sont devenus plus rares, l’espèce de l'animal étant menacée.

Le port de la janbiya s'accompagne de lourdes responsabilités sociales et il peut y avoir un prix à payer pour toute utilisation abusive, qui est considérée comme un manque de respect envers le père ou le grand-père dont la dague a été héritée.

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Un vendeur yéménite montre une janbiya (ci-dessus), un emblème de l'identité tribale dans certaines parties du monde arabe. (AFP)

« L'utilisation de la janbiya de manière hostile, même dans le cadre d'une dispute mineure, peut exposer le contrevenant à une réprimande tribale et à un blâme social sérieux pour avoir empiété sur les traditions et les coutumes de sa tribu », a déclaré Al-Yami. Un tel comportement est considéré comme honteux et lâche, surtout lorsqu'il est dirigé contre un adversaire désarmé.

L'arme est maintenant considérée comme un emblème de paix, a déclaré Jobara Al-Hothali, un autre marchand de dagues à Taif, contrairement à son usage passé.

Lors de rituels tribaux, par exemple, lorsque deux parties impliquées dans un conflit ou une dispute sont appelées à se réconcilier, elles déposent chacune leur poignard dans un acte symbolique de paix. Dans certains cas, les délinquants peuvent être contraints de remettre leur poignard à leur victime en guise d'acte de réconciliation.

« Dans un tel cas, le délinquant n'a d'autre choix que de respecter la décision prise », a déclaré Mohammed Musaifer, un autre marchand de dagues, à Arab News.

« C'est la pire punition qu'un membre de la tribu puisse recevoir, car la janbiya représente une valeur sociale symbolique pour son propriétaire ». Cependant, les efforts de réconciliation se poursuivent, pour persuader l'autre partie de rendre la janbiya à son ancien propriétaire, et les conciliateurs réussissent normalement à maintenir la paix. »

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Fashion Week: Jonathan Anderson entre en scène chez Dior

Des mannequins présentent des créations pour la collection Dior Menswear Ready-to-wear Automne-Hiver 2025/2026 dans le cadre de la Semaine de la mode de Paris, à Paris le 24 janvier 2025. (AFP)
Des mannequins présentent des créations pour la collection Dior Menswear Ready-to-wear Automne-Hiver 2025/2026 dans le cadre de la Semaine de la mode de Paris, à Paris le 24 janvier 2025. (AFP)
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  • C'est l'événement le plus attendu de la Semaine de la mode parisienne: considéré comme un des prodiges de la mode, Jonathan Anderson présente sa première collection Dior Homme vendredi, prélude à la haute couture et la femme
  • Certains vont "détester", d'autres "adorer", a-t-il prédit au Figaro, promettant de s'inspirer du passé de la maison Dior tout en renouvelant les codes

PARIS: C'est l'événement le plus attendu de la Semaine de la mode parisienne: considéré comme un des prodiges de la mode, Jonathan Anderson présente sa première collection Dior Homme vendredi, prélude à la haute couture et la femme.

Tout au long de la semaine, le Nord-Irlandais de 40 ans a distillé des indices autour de ce premier défilé qui aura lieu à 14H30 (12h30 GMT) à l'Hôtel des Invalides.

Certains vont "détester", d'autres "adorer", a-t-il prédit au Figaro, promettant de s'inspirer du passé de la maison Dior tout en renouvelant les codes.

"L'industrie de la mode est comme un bonsaï qui aurait trop grandi: il faut épurer, revenir à ce pour quoi on aime ce métier, et c'est faire du vêtement. Avec cette collection, j'ambitionne de créer une silhouette globale. Et surtout, qu'une fois cette veste posée sur un portant en boutique, elle soit la plus belle que vous ayez jamais vue".

Sur Instagram, où il compte désormais 1,3 million d'abonnés, il a partagé des clichés par Andy Warhol du peintre Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et de Lee Radziwill, égérie mode des années 1960-70 et sœur de Jackie Kennedy, ainsi que des porte-épingles en argent en forme d'oiseau et de grenouille ou encore des vidéos du footballeur Kylian Mbappé, égérie Dior, faisant maladroitement son nœud de cravate.

Jonathan Anderson a aussi dévoilé trois versions des sacs Book Tote de la maison, une avec "Dracula", l'autre avec "Les Liaisons dangereuses", ainsi que d'un "Dior by Dior", titre de l'autobiographie de Christian Dior.

Les invités triés sur le volet ont, eux, reçu une assiette en porcelaine ornée de trois œufs, une invitation devenue virale. Le créateur a révélé qu'il s'agissait de l'élément central d'un plateau de petit déjeuner.

Au moment où le secteur du luxe multiplie les changements de direction artistique pour renouveler son image et raviver sa croissance, sa nomination constitue l'un des mouvements les plus importants du mercato, avec celle du Franco-Belge Matthieu Blazy, 41 ans, chez Chanel.

Après des mois de spéculations, il a été annoncé début juin à la tête des collections femme de Dior, en remplacement de Maria Grazia Chiuri, quelques semaines après son arrivée chez l'homme. Il devient ainsi le premier styliste depuis Christian Dior à superviser les trois lignes de la maison phare de LVMH, avec la haute couture.

"Un des plus doués de sa génération" 

Ce choix "fait sens", pour Alice Feillard, directrice des achats de l'Homme aux Galeries Lafayette. "C'est presque deux marques différentes, Dior Homme et Dior Femme, avec deux histoires très différentes. Ça l'a été pendant de nombreuses années et je pense que, maintenant, le vrai enjeu de la marque, c'est d'avoir une identité un peu plus cohérente", analyse-t-elle.

Salué pour avoir propulsé sur le devant de la scène la griffe espagnole Loewe, également propriété de LVMH, Jonathan Anderson est l'un des créateurs les plus prometteurs, dont la réputation s'est bâtie sur des coupes impeccables, avec une utilisation généreuse de matériaux nobles, comme le cuir et le métal.

Parmi ses créations phares, des tenues de scène pour Beyoncé ou Rihanna. Il a également un lien fort avec le cinéma et a conçu les costumes de "Challengers" et "Queer", deux films de l'Italien Luca Guadagnino.

Formé à la London School of Fashion, le Nord-Irlandais a débuté dans le département marketing de Prada, puis a créé sa propre marque, JW Anderson, en 2008.

"Je pense que c'est un des talents les plus doués de sa génération (...) On a vu ce qu'il a fait chez Loewe, un travail avec brio extrêmement remarquable", avance auprès de l'AFP Alice Feillard.

"Il peut être considéré comme l'un des créateurs les plus talentueux et très certainement les plus prolifiques de ces dernières années", abonde Adrien Communier, chef de rubrique mode pour la revue GQ France.

"Il y a quelque chose d'enfantin mais très intellectuel et je trouve qu'il y a quelque chose aussi de très effronté, très audacieux dans sa mode, qui est très intéressant", ajoute-t-il.


Aramcorama à Ithra : Une archive vivante de l'énergie, de la culture et de la mémoire

L'exposition "Aramcorama" à Ithra explore la façon dont l'industrie pétrolière a contribué à façonner les villes, les communautés et la vie moderne en Arabie saoudite. (Photo AN)
L'exposition "Aramcorama" à Ithra explore la façon dont l'industrie pétrolière a contribué à façonner les villes, les communautés et la vie moderne en Arabie saoudite. (Photo AN)
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  • L'exposition explore la manière dont elle a façonné les villes, les communautés et la vie moderne.
  • L'exposition "Aramcorama" raconte l'histoire à travers une riche sélection de documents visuels.

DHAHRAN : "Aramcorama", au sein du musée d'Ithra, réimagine l'expérience de l'exposition, transformant l'histoire industrielle du Royaume en un voyage personnel et immersif.

Plutôt que de simplement documenter l'essor de l'industrie pétrolière du pays, l'exposition explore la manière dont elle a façonné les villes, les communautés et la vie moderne. 

L'exposition Aramcorama à Ithra explore la façon dont l'industrie pétrolière a contribué à façonner les villes, les communautés et la vie moderne en Arabie saoudite. (Photo AN)
L'exposition Aramcorama à Ithra explore la façon dont l'industrie pétrolière a contribué à façonner les villes, les communautés et la vie moderne en Arabie saoudite. (Photo AN)

Elle encourage les visiteurs à réfléchir à la manière dont les événements passés ont modifié le sens de l'identité des gens.

L'exposition "Aramcorama" raconte l'histoire à travers une riche sélection de documents visuels. Des cartes géologiques, des notes manuscrites, des messages internes et des photographies retracent près d'un siècle de croissance et de changement.

Points importants

À l'exposition "Aramcorama", des cartes géologiques, des notes manuscrites, des messages internes et des photographies retracent près d'un siècle de croissance et de changement.

Les visiteurs peuvent découvrir comment la vision globale d'Aramco a influencé non seulement la vie des individus, mais aussi la perspective de la nation.

Les visiteurs peuvent explorer une chronologie qui met en évidence chaque décennie et qui est encadrée par des gravures suspendues et des présentations médiatiques éclairées. Cette configuration crée un environnement attrayant, dynamique et propice à la découverte.

L'exposition Aramcorama à Ithra explore la façon dont l'industrie pétrolière a contribué à façonner les villes, les communautés et la vie moderne en Arabie saoudite. (Photo AN)
L'exposition Aramcorama à Ithra explore la façon dont l'industrie pétrolière a contribué à façonner les villes, les communautés et la vie moderne en Arabie saoudite. (Photo AN)

Abdullah Alshammasi, ingénieur de longue date à Aramco, a expliqué à Arab News comment l'entreprise a influencé bien plus que l'industrie pétrolière et gazière et a marqué des générations d'employés et d'habitants.

Il a déclaré : "L'entreprise a certainement eu des conséquences durables sur l'industrie pétrolière et gazière : "L'entreprise a certainement eu des conséquences durables sur les premières générations qui y ont travaillé.

L'histoire d'Aramco est l'histoire moderne des communautés qui vivaient dans la province orientale.                                         Adullah Alshammasi, ingénieur d'Aramco 

"Le fait est que, depuis sa création, l'entreprise avait besoin d'une main-d'œuvre qualifiée. Une campagne d'éducation a donc été mise en place, qui s'est progressivement approfondie, passant des compétences manuelles à des compétences plus souples et plus intellectuelles.

L'exposition présente également des affiches de sécurité d'époque, utilisées à l'origine pour afficher les règles du travail. Ces affiches montrent comment la conception et le langage ont évolué au fil des ans, soulignant les changements de style et de communication. 

Cette section de l'exposition capture l'honnêteté discrète de l'histoire, en laissant des objets ordinaires tels que des affiches, des lettres et des outils raconter l'histoire des valeurs, des habitudes et de l'évolution des responsabilités.

En explorant l'exposition, les visiteurs peuvent voir comment la vision globale de l'entreprise a influencé non seulement la vie des individus, mais aussi la perspective de la nation.

​  L'exposition Aramcorama à Ithra explore la façon dont l'industrie pétrolière a contribué à façonner les villes, les communautés et la vie moderne en Arabie saoudite. (Photo AN)  ​
L'exposition "Aramcorama" à Ithra explore la façon dont l'industrie pétrolière a contribué à façonner les villes, les communautés et la vie moderne en Arabie saoudite. (Photo AN)

M. Alshammasi explique : "Des générations ont parcouru le monde, étudié dans les meilleures institutions, ramenant avec elles une meilleure perception du monde, élargissant leurs horizons et, par conséquent, nos sociétés et notre culture".

En fin de compte, "Aramcorama" reflète la façon dont la société saoudienne moderne s'est construite, non seulement par les bâtiments et les champs de pétrole, mais aussi par l'éducation, le progrès et l'état d'esprit.

M. Alshammasi a déclaré : "Cela me dit qu'Aramco est aussi vieux que nos vies modernes".

Ce fait est particulièrement évident dans la province orientale, où la présence de l'entreprise a remodelé la vie quotidienne, et M. Alshammasi ajoute : "L'histoire d'Aramco est l'histoire moderne des communautés qui vivaient dans la province orientale. Leurs vies ont été directement affectées par l'entreprise, pour le meilleur et pour le pire".

L'exposition ne cache pas cette tension, mais invite à la réflexion sur les progrès et leurs coûts, sur ce qui a été gagné et sur ce qui a pu être perdu.

"Aramcorama" ne demande pas aux visiteurs de célébrer ou de critiquer, mais de remarquer, de réfléchir et de se forger leur propre opinion.

Elle respecte la complexité de l'histoire et montre comment l'innovation, le travail, l'infrastructure et la communauté sont tous profondément liés. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Les livres de cuisine saoudiens pour enfants remportent le prix « Best in World » du concours Gourmand

Layal Idriss a été récompensée pour son rôle de directrice de la création de la série de livres de cuisine pour enfants Aklana. (Photo Fournie)
Layal Idriss a été récompensée pour son rôle de directrice de la création de la série de livres de cuisine pour enfants Aklana. (Photo Fournie)
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  • Les 13 volumes d'Aklana retracent les traditions culinaires et culturelles saoudiennes
  • Dans une interview accordée à Arab News, l'éditeur a fait part de son intention de bâtir un « âge d'or » de la littérature pour enfants.

DJEDDAH : Un livre de cuisine pour enfants mettant en valeur le riche patrimoine culinaire de l'Arabie saoudite a remporté l'un des plus grands prix au monde.

Layal Idriss a reçu récemment le Gourmand Cookbook Award 2024 "Best in the World" à Cascais, au Portugal, pour son travail en tant que directrice de la création, éditrice et conteuse visuelle de la série de livres "Aklana".

Cette série est un projet ambitieux qui retracent la culture culinaire du Royaume pour les enfants.

S'adressant à Arab News, Mme Idriss a qualifié le moment de la remise du prix de "vraiment bouleversant".

Le cofondateur de Dar Waraqa et de Radish House Agency a ajouté : "J'ai été honoré d'être invité à parler sur la scène du Gourmand d'"Aklana" de Saudi Books, qui met en lumière la cuisine et la culture saoudiennes.

"Le fait de me tenir là, représentant un projet qui m'est si cher, m'a remplie d'une immense gratitude".

La série "Aklana", créée en collaboration avec la Commission des arts culinaires du ministère saoudien de la culture et publiée par Dar Waraqa, comprend 13 livres conçus individuellement, chacun consacré à l'une des provinces du Royaume.

La série a été conçue comme un "voyage culturel holistique" pour les enfants, destiné à informer et à ravir les lecteurs locaux et internationaux.

Idriss a expliqué que "pour chaque point que nous avons mis sur le papier, nous avons reconnu que nous servions un lectorat mondial". 

Layal Idriss a été récompensée pour son rôle de directrice de la création de la série de livres de cuisine pour enfants Aklana. (Fourni)
Layal Idriss a été récompensée pour son rôle de directrice de la création de la série de livres de cuisine pour enfants Aklana. (Photo Fournie)

Pour garantir une accessibilité internationale, les livres ont été traduits en anglais, en chinois, en coréen et en japonais.

En tant que directrice de la création, elle a dirigé une équipe de quatre à cinq artistes par livre, chacun choisi pour refléter le ton culturel et la narration visuelle de la région qu'il dépeint.

"L'objectif n'était pas seulement d'obtenir de belles illustrations, mais des visuels qui capturent véritablement l'essence du récit et des éléments culturels", a-t-elle déclaré.

Assurer la cohésion artistique et éditoriale des 13 volumes n'a pas été une mince affaire : "Diriger plusieurs artistes tout en conservant un aspect et une sensation unifiés a été un défi complexe mais gratifiant.

"Des premières esquisses à la production finale, j'ai supervisé chaque étape afin de garantir la cohérence de la conception et de la narration.

Aux côtés du chef de projet Mohammed Hasanain, Idriss a également donné la priorité à la qualité de la production.

Elle a déclaré : "Nous nous sommes concentrés sur une production de haute qualité, depuis les illustrations jusqu'au montage : "Nous nous sommes concentrés sur une production de haute qualité, des illustrations au papier, car nous pensons qu'un livre bien fait est le meilleur messager d'une culture dynamique. 

Layal Idriss a été récompensée pour son rôle de directrice de la création de la série de livres de cuisine pour enfants Aklana. (Fourni)
Layal Idriss a été récompensée pour son rôle de directrice de la création de la série de livres de cuisine pour enfants Aklana. (Photo Fournie)

S'exprimant sur ce qui distingue "Aklana" au niveau mondial, Idriss a souligné sa fusion unique de profondeur culturelle, de contenu éducatif et d'excellence visuelle.

Chaque livre explore non seulement la nourriture, mais aussi les traditions locales, les célébrations et les ressources naturelles.

"De nombreux livres de cuisine culturelle proposent des recettes, mais peu d'entre eux explorent de manière aussi complète le mode de vie, les célébrations et les ressources naturelles liées à la nourriture, grâce à une narration visuelle aussi riche et d'une qualité aussi constante", a-t-elle déclaré.

Pour Idriss, ce prix est la validation d'une mission de toute une vie.

"Personnellement, ce prix est une étape incroyablement encourageante. J'ai consacré ma vie à la production de livres avec une vision claire : contribuer à construire l'âge d'or de la littérature pour enfants en Arabie saoudite", a-t-elle déclaré.

Si "Aklana" se concentre sur le patrimoine culinaire, Mme Idriss estime que le même niveau de dévouement doit s'étendre à tous les genres de littérature pour enfants dans le Royaume.

"La passion sous-jacente pour la création de livres significatifs et magnifiquement conçus reste la même", a-t-elle ajouté.

Les Gourmand World Cookbook Awards reçoivent des candidatures de plus de 221 pays et régions.

Chaque année, la cérémonie de remise des prix se déroule dans un lieu réputé pour son patrimoine gastronomique et attire des éditeurs, des chefs, des auteurs et des journalistes du monde entier.

Avec "Aklana" qui fait désormais partie de la conversation culinaire saoudienne et mondiale, Idriss espère qu'il déclenchera une nouvelle vague d'initiatives d'édition fondées sur la culture à travers le monde arabe.

Le succès d'"Aklana" constitue un modèle solide. Nous espérons qu'il inspirera de futurs projets au Royaume et dans toute la région pour approfondir l'exploration culturelle et établir de nouveaux critères de qualité dans le domaine de l'édition.

"Nous nous engageons à poursuivre ce voyage, en partageant nos livres dans le monde entier, car nous pensons qu'ils sont des messagers culturels essentiels." 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com