Exploiter le soleil : la révolution solaire de l'Arabie saoudite

Le programme national d'énergie renouvelable de l'Arabie saoudite prévoit que le Royaume vise une capacité d'énergie solaire de 40 gigawatts d'ici 2030. Ci-dessus, la centrale solaire d'Uyayna, au nord de Riyad, le 29 mars 2018. (Photo d'archives AFP)
Le programme national d'énergie renouvelable de l'Arabie saoudite prévoit que le Royaume vise une capacité d'énergie solaire de 40 gigawatts d'ici 2030. Ci-dessus, la centrale solaire d'Uyayna, au nord de Riyad, le 29 mars 2018. (Photo d'archives AFP)
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Publié le Dimanche 22 décembre 2024

Exploiter le soleil : la révolution solaire de l'Arabie saoudite

  • L'Arabie saoudite est un leader mondial dans l'extraction des ressources énergétiques souterraines, mais c'est sa volonté d'exploiter une source d'énergie céleste qui retient désormais l'attention
  • L'objectif ambitieux du programme national d'énergie renouvelable de l'Arabie saoudite vise une capacité d'énergie solaire de 40 gigawatts d'ici 2030

RIYAD : L'Arabie saoudite est un leader mondial dans l'extraction des ressources énergétiques souterraines, mais c'est sa volonté d'exploiter une source d'énergie céleste qui retient désormais l'attention.

Des politiques gouvernementales favorables, la volonté de répondre à la demande d'énergie grâce aux énergies renouvelables et la réduction de la dépendance à l'égard des combustibles fossiles sont autant de facteurs qui favorisent l'essor de l'industrie solaire dans le pays.

L'objectif ambitieux du programme national d'énergie renouvelable de l'Arabie saoudite vise une capacité d'énergie solaire de 40 gigawatts d'ici 2030, ce qui promet d'importantes opportunités pour le marché dans les années à venir.

Selon le cabinet d'études de marché Mordor Intelligence, le marché solaire du Royaume devrait atteindre un taux de croissance annuel composé de 51 % entre 2024 et 2029, grâce à la mise en service d'un grand nombre d'installations.

Toutefois, des défis se profilent à l'horizon avec la montée en puissance d'autres sources d'énergie propre comme l'éolien et la disponibilité continue des combustibles fossiles qui peuvent entraver la croissance du marché de l'énergie solaire.

Les technologies solaires déployées en Arabie saoudite pour maximiser l'efficacité énergétique

Selon Christopher Decker, associé en énergie et ressources naturelles chez Oliver Wyman, Inde, Moyen-Orient et Afrique, l'Arabie saoudite est à l'avant-garde des technologies solaires innovantes visant à maximiser l'efficacité énergétique et la durabilité dans la région.

"Une avancée notable est la centrale solaire concentrée de Dumat Al-Jandal, qui exploite l'énergie solaire pour chauffer du liquide afin de stocker l'énergie thermique, ce qui permet de disposer d'énergie même lorsque la lumière du soleil n'est pas présente", a-t-il déclaré.

"En outre, la centrale solaire de Sakaka utilise des panneaux solaires bifaciaux qui tirent parti de la réflectivité du sable environnant, ce qui améliore considérablement l'efficacité solaire. Pour maintenir des performances optimales, des projets tels que la centrale Noor Energy 1 à NEOM ont mis en œuvre des technologies de nettoyage robotisé sans eau, qui non seulement garantissent une efficacité élevée mais réduisent également les coûts d'exploitation", a ajouté M. Decker.

M. Decker a ajouté que l'intégration des réseaux intelligents et des technologies d'intelligence artificielle permettait d'optimiser la production d'énergie solaire en prédisant la demande d'énergie et en prévoyant les conditions météorologiques, minimisant ainsi les déchets.

"Enfin, l'initiative NEOM Green Hydrogen illustre l'utilisation de l'énergie solaire pour produire de l'hydrogène vert et, par la suite, de l'ammoniac vert, ce qui témoigne d'un engagement en faveur de solutions énergétiques durables. Ensemble, ces technologies font de l'Arabie saoudite un leader dans le domaine de l'innovation solaire et favorisent la transition vers un avenir énergétique plus durable", a déclaré M. Decker.

Les technologies solaires ont atteint un haut degré de maturité au niveau mondial et les réductions de coûts sont dues à l'efficacité croissante des cellules solaires ainsi qu'aux économies d'échelle.

Selon Adnan Merhaba, associé et responsable du secteur de l'énergie et des services publics chez Arthur D. Little Middle East, ces innovations progressives ont également fait leur chemin en Arabie saoudite et certains développeurs ont proposé des développements supplémentaires, tels que les cellules solaires bifaciales, qui peuvent encore améliorer les rendements.

"L'Arabie saoudite, leader en matière de technologie de dessalement de l'eau, est également à l'avant-garde du dessalement solaire pour améliorer la durabilité. En outre, les instituts de recherche de l'Arabie saoudite investissent dans la prochaine génération de cellules solaires à haut rendement, telles que les cellules tandem de pérovskite, qui peuvent permettre un changement radical en termes de gains d'efficacité", a déclaré M. Merhaba.

L'Université des sciences et technologies du roi Abdallah est un excellent exemple de l'essor de l'industrie solaire en Arabie saoudite.

Selon Stefaan De Wolf, professeur de science et d'ingénierie des matériaux à la division des sciences physiques et de l'ingénierie de l'université, l'institution est pionnière dans la recherche et le développement de technologies photovoltaïques émergentes visant à maximiser l'efficacité énergétique et la durabilité.

"L'une des innovations clés que nous développons est la combinaison de la pérovskite et du silicium photovoltaïque, qui améliore considérablement l'efficacité de l'énergie solaire par rapport aux technologies traditionnelles. Cette approche hybride permet d'obtenir des cellules solaires à très haut rendement, même dans les conditions environnementales difficiles de l'Arabie saoudite (températures élevées et poussière)", a déclaré M. De Wolf.

"En outre, nous étudions le développement de panneaux solaires bifaciaux, qui peuvent produire de l'électricité des deux côtés, ce qui améliore encore le rendement énergétique. Ces innovations sont conçues pour aider l'Arabie saoudite non seulement à maximiser son potentiel en matière d'énergie solaire, mais aussi à contribuer à l'avancement mondial des solutions énergétiques durables", a ajouté le professeur.

De son côté, Qiaoqiang Gan, professeur de science et d'ingénierie des matériaux à la même division, a souligné le fait que les intervenants du secteur recherchent activement des technologies avancées de gestion thermique pour réduire les températures de fonctionnement des systèmes photovoltaïques installés dans le Royaume.

"Ce défi est pressant pour les pays du Moyen-Orient en raison des températures élevées de la région. Pour résoudre ce problème, il faut des matériaux et des dispositifs plus fiables au niveau microscopique, ainsi que des stratégies de gestion thermique avancées au niveau opérationnel", a déclaré M. Gan.

Shihab El-Borai, partenaire chez Strategy & Middle East, a souligné que des projets tels que le Sudair Solar PV témoignent de l'engagement de l'Arabie saoudite en matière d'innovation technologique, en intégrant des panneaux bifaciaux et des systèmes de suivi solaire pour optimiser l'efficacité.

"L'Arabie saoudite tire parti d'innovations de classe mondiale dans le domaine de l'énergie solaire non seulement pour produire de l'électricité, mais aussi pour créer un modèle durable pour l'ensemble de la région", a déclaré M. El-Borai.

"Des entreprises comme Mirai Solar font également des progrès avec des panneaux solaires multifonctionnels qui exploitent la lumière diffuse du soleil tout en offrant un ombrage variable. Ces innovations démontrent la capacité de l'Arabie saoudite à tirer parti des technologies de pointe pour réduire son empreinte carbone et se positionner en tant que leader mondial de l'énergie solaire", a-t-il ajouté.

Contribution du secteur solaire à la diversification économique et aux objectifs énergétiques du Royaume

La croissance du secteur de l'énergie solaire en Arabie saoudite est vitale pour la diversification économique du pays et s'inscrit dans les objectifs de Vision 2030. En améliorant l'infrastructure de l'énergie solaire, l'Arabie saoudite catalyse l'émergence de nouveaux secteurs, attire les investissements internationaux et cultive une culture de l'innovation.

"Cette croissance soutient non seulement la fabrication locale et les chaînes d'approvisionnement, mais génère également des opportunités d'emploi et renforce le développement du capital humain, positionnant le Royaume comme un leader régional en matière d'énergie renouvelable", a déclaré M. Decker d'Oliver Wyman.

"En termes de sécurité énergétique, l'énergie solaire contribue à un mix énergétique résilient et diversifié. En intégrant des technologies solaires avancées, le stockage de l'énergie et des réseaux intelligents, l'Arabie saoudite peut améliorer la flexibilité et la stabilité de son réseau électrique", a-t-il ajouté.

Le partenaire d'Oliver Wyman a continué à souligner que les initiatives solaires, comme la production d'hydrogène vert, garantissent que le Royaume ajoute un flux supplémentaire d'exportation d'énergie, en exploitant de nouvelles sources de revenus tout en promouvant la durabilité environnementale.

"Cette expansion stratégique renforce les capacités énergétiques de l'Arabie saoudite pour l'avenir", a conclu M. Decker.
La demande d'électricité ne cesse d'augmenter dans le Royaume, en grande partie sous l'effet de la croissance économique et démographique, ainsi que des développements à grande échelle dans tout le pays.

"Le déploiement à grande échelle de projets solaires peut également soutenir des secteurs adjacents tels que le stockage des batteries, les technologies de réseaux intelligents et la production d'hydrogène vert. Du point de vue de la sécurité énergétique, le fait de brûler moins d'hydrocarbures pour l'usage domestique libère plus de pétrole pour l'exportation, ce qui augmente les revenus pour l'investissement dans la diversification économique et aide également le Royaume à atteindre ses objectifs de durabilité", a-t-il ajouté.

Au nom de la KAUST, M. De Wolf a expliqué qu'en investissant dans les énergies renouvelables, en particulier l'énergie solaire, le Royaume réduit sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles et construit une économie plus durable et plus résistante.

M. De Wolf a également indiqué que, compte tenu de sa situation géographique, l'Arabie saoudite dispose d'une abondance d'énergie solaire, supérieure à celle de nombreux pays développés - un avantage évident en termes de lumière solaire disponible en tant que source d'énergie.

"Toutefois, les températures élevées représentent un défi important, car elles entraînent une surchauffe des cellules solaires à semi-conducteurs. Pour mettre en œuvre efficacement des systèmes photovoltaïques en Arabie saoudite, il est essentiel de développer des solutions spécialisées qui tiennent pleinement compte des conditions météorologiques et environnementales locales uniques. Ces solutions doivent viser à maximiser l'utilisation de l'énergie solaire abondante tout en atténuant les effets négatifs sur les performances des systèmes photovoltaïques", a déclaré le professeur.

Il a ajouté que la mise au point de ces solutions spécialisées nécessitera des travaux de recherche et de développement supplémentaires, ce qui présentera à la fois des opportunités et des défis pour la réalisation des objectifs de sécurité énergétique.

M. El-Borai, de la société PwC, a souligné qu'en adoptant les énergies renouvelables, le Royaume garantit un approvisionnement énergétique plus stable et durable, favorisant ainsi une croissance économique soutenue.

"La localisation de la production d'énergie renouvelable est un autre élément essentiel. L'Arabie saoudite se concentre sur la production nationale de composants d'énergie renouvelable, réduisant ainsi sa dépendance à l'égard des importations et se positionnant en tant que plaque tournante pour les technologies d'énergie propre. En localisant la production d'énergie renouvelable, l'Arabie saoudite se positionne comme un centre de technologies d'énergie propre dans la région, renforçant à la fois la croissance économique et la sécurité énergétique", a-t-il déclaré.

"D'ici à 2030, l'Arabie saoudite entend produire 1,2 million de tonnes d'hydrogène vert par an, l'énergie solaire alimentant le processus d'électrolyse. Cette double orientation vers l'énergie solaire et l'hydrogène devrait favoriser une plus grande diversification économique et consolider le leadership du Royaume en matière d'énergie verte", a ajouté M. El-Borai.

Défis de l'industrie solaire du Royaume

Le déploiement de l'énergie solaire en Arabie saoudite est confronté à des défis importants, notamment en ce qui concerne la localisation de la chaîne de valeur et la prise en compte des facteurs environnementaux tels que les températures élevées et la poussière.

Du point de vue de Decker, l'Arabie saoudite est confrontée à plusieurs défis pour augmenter sa capacité en matière d'énergie solaire, dont deux sont les limites de l'infrastructure et les complexités de la réglementation.

"Pour relever ces défis, l'Arabie saoudite investit dans la modernisation de son infrastructure de réseau grâce à des technologies de réseau intelligent et à des solutions de stockage de l'énergie, permettant une meilleure gestion de l'énergie solaire intermittente. Le gouvernement travaille à la rationalisation des processus réglementaires et à l'introduction de systèmes d'incitation, tels que les partenariats public-privé et les tarifs favorables, afin d'encourager les investissements du secteur privé, mais il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine", a-t-il ajouté.

Du côté d'Arthur D. Little Middle East, M. Merhaba a déclaré que pour atteindre ses objectifs très ambitieux d'ici 2030, le Royaume devra surmonter des défis techniques, des problèmes de chaîne d'approvisionnement mondiale dus à l'augmentation de la demande de cellules solaires, et une offre concentrée en grande partie en Chine.

Les perturbations du commerce mondial, la localisation et le capital humain nécessaires pour assurer le développement d'une industrie de la chaîne de valeur solaire robuste et compétitive dans le Royaume, ainsi qu'une offre adéquate d'ingénieurs et de techniciens pour répondre à la demande croissante dans le secteur, sont également des sujets d'inquiétude.

Le pays dispose de stratégies et de politiques solides, notamment de plans nationaux d'industrialisation et de localisation, ainsi que d'autres initiatives, qui sont prêtes à l'aider à surmonter efficacement ces obstacles.

Impact de Saudi Vision 2030 sur les stratégies de transition vers les sources d'énergie renouvelables

D'ici à 2030, l'Arabie saoudite vise à produire environ 58,7 GW d'énergie renouvelable, l'énergie solaire contribuant à hauteur de 40 GW à ce total.

Au nom d'Oliver Wyman, M. Decker a expliqué qu'en ce qui concerne l'établissement d'un cadre réglementaire pour faciliter le développement des énergies renouvelables, la Vision 2030 souligne la nécessité d'un environnement favorable.

Cela implique la création de politiques qui encouragent la participation du secteur privé par le biais d'accords d'achat d'électricité qui garantissent des revenus à long terme aux investisseurs, des subventions et des réformes tarifaires pour rendre l'énergie renouvelable plus compétitive, et des processus d'autorisation rationalisés pour réduire les obstacles bureaucratiques pour les projets solaires.

En ce qui concerne la promotion des investissements du secteur privé, M. Decker a souligné que le gouvernement saoudien encourageait activement les partenariats public-privé et les investissements directs étrangers pour stimuler la croissance des projets d'énergie solaire.

"Le programme national d'énergie renouvelable, lancé dans le cadre de Vision 2030, est une initiative clé qui vise à attirer 30 à 50 milliards de dollars d'investissements pour des projets d'énergie renouvelable", a-t-il déclaré.

En ce qui concerne le maintien d'un secteur énergétique traditionnel solide tout en investissant dans la diversification, M. Decker a ajouté : "Si Vision 2030 met l'accent sur la transition vers les énergies renouvelables, elle reconnaît également l'importance de maintenir un secteur énergétique traditionnel solide, en particulier le pétrole et le gaz, qui restent essentiels à l'économie du Royaume."

Cette initiative intervient alors que l'Arabie saoudite cherche à optimiser sa production de pétrole et de gaz grâce à des avancées technologiques et à des améliorations de l'efficacité, afin de garantir que le secteur continue à générer des revenus.

Au nom d'Arthur D. Little Middle East, M. Merhaba a souligné que le Royaume a connu un changement radical de son paysage économique et énergétique au cours des dernières années.

"Le Royaume a inauguré l'ère des énergies renouvelables et accéléré le déploiement de l'énergie solaire. Avec un objectif très ambitieux d'atteindre 50 % d'énergies renouvelables d'ici 2030, qui fait l'objet d'une révision à la hausse, il a non seulement conduit au développement de mégaprojets solaires à des prix historiquement bas, mais aussi à la création d'une dynamique de développement de champions nationaux sur l'ensemble de la chaîne de valeur du solaire", a-t-il déclaré.

M. De Wolf a rappelé que la Vision a créé un climat favorable à l'investissement et au développement, avec des objectifs ambitieux en matière d'énergies renouvelables qui façonnent l'avenir du mix énergétique du Royaume.

De même, M. Gan a souligné que la Vision 2030 a créé un terrain fertile pour le développement de l'énergie solaire, avec des politiques qui encouragent les partenariats public-privé et investissent massivement dans l'infrastructure des énergies renouvelables.

"Cette initiative vise à diversifier le mix énergétique du Royaume par une transition vers des sources d'énergie plus propres et plus durables", a-t-il déclaré.

Du côté de PwC, M. El-Borai a expliqué que le programme national pour les énergies renouvelables est au cœur de cette initiative.

"D'ici à 2060, l'Arabie saoudite vise à atteindre le statut Net Zero, soutenu par des engagements financiers significatifs, tels que l'investissement prévu de 266 milliards de dollars dans des sources d'énergie plus propres, y compris l'énergie solaire", a-t-il déclaré.

"Le Royaume développe activement des projets d'une capacité de 20 GW par an pour atteindre son objectif de 100 GW à 130 GW d'énergie propre d'ici 2030. Ce cadre stratégique met également l'accent sur la localisation de la production d'énergie renouvelable, avec des collaborations telles que le partenariat du Fonds d'investissement public avec des fabricants chinois de panneaux solaires pour établir une capacité de production de 30 GW de panneaux solaires photovoltaïques. Le NREP ne vise pas seulement à produire de l'énergie propre, mais aussi à assurer l'avenir énergétique du Royaume et à réduire sa dépendance à l'égard des combustibles fossiles", a déclaré l'associé de PwC.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Les Bourses mondiales patientent avant la Fed

Les Bourses mondiales patientent lundi avant la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), temps fort de la semaine, où les investisseurs tenteront de déceler des indices sur l'orientation de la politique monétaire de l'institution monétaire pour l'année prochaine. (AFP)
Les Bourses mondiales patientent lundi avant la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), temps fort de la semaine, où les investisseurs tenteront de déceler des indices sur l'orientation de la politique monétaire de l'institution monétaire pour l'année prochaine. (AFP)
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  • "Toutes les attentions cette semaine seront tournées vers la réunion (de politique monétaire) de mercredi" de la Réserve fédérale américaine, commente Jim Reid, économiste de la Deutsche Bank
  • Les marchés "s'attendent à ce que la Fed procède à une dernière et troisième baisse de taux de 0,25% pour 2025, portant à 6 le nombre de baisses et à 1,75% l'assouplissement cumulé depuis septembre 2024", résume M. Reid

PARIS: Les Bourses mondiales patientent lundi avant la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), temps fort de la semaine, où les investisseurs tenteront de déceler des indices sur l'orientation de la politique monétaire de l'institution monétaire pour l'année prochaine.

En Europe, dans les premiers échanges, la Bourse de Paris perdait 0,30% quand Francfort (+0,02%), Londres (+0,06%) et Milan (-0,01%) restaient à l'équilibre.

En Asie, à la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a oscillé autour de l'équilibre, terminant en hausse de 0,18%. A Séoul, l'indice Kospi a gagné 1,34%. A Hong Kong, l'indice Hang Seng lâchait 1,23% dans les derniers échanges.

"Toutes les attentions cette semaine seront tournées vers la réunion (de politique monétaire) de mercredi" de la Réserve fédérale américaine, commente Jim Reid, économiste de la Deutsche Bank.

Les marchés "s'attendent à ce que la Fed procède à une dernière et troisième baisse de taux de 0,25% pour 2025, portant à 6 le nombre de baisses et à 1,75% l'assouplissement cumulé depuis septembre 2024", résume M. Reid.

"La faiblesse récente des données sur l'emploi et un indice PCE stable (...) soutiennent cette perspective", note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

A 2,8% sur un an contre 2,7% en août, l'inflation s'éloigne encore de la cible de la banque centrale américaine, qui est de 2%. L'inflation sous-jacente (hors prix de l'énergie et de l'alimentation) a, elle, légèrement ralenti à 2,8% en glissement annuel, contre 2,9% le mois précédent.

La répartition des votes au sein du FOMC, le Comité de politique monétaire de la Fed, devrait également être scrutée.

"Le FOMC est divisé", souligne Mme Ozkardeskaya. "Certains membres craignent qu'une inflation alimentée par les droits de douane ne contrebalance les forces désinflationnistes et plaident pour la prudence — face à ceux qui veulent des baisses plus rapides, en ligne avec les pressions politiques et la préférence du public."

L'hypothèse la plus probable pour l'analyste reste que "les taux continueront de baisser à mesure que le comité se tourne vers des membres plus alignés sur les positions de la nouvelle administration, à commencer par un nouveau président de la Réserve fédérale".

Parmi les personnalités vues comme de potentiels successeurs de Jerome Powell, l'actuel principal conseiller à l'économie du président américain, Kevin Hasset, est régulièrement cité.

Et "au-delà de cette décision de premier plan, le ton de la conférence de presse du président Powell et le communiqué qui l'accompagne seront essentiels", note Jim Reid.

La Chine menacée de droits de douane

L'excédent commercial colossal de la Chine a dépassé pour la première fois les 1.000 milliards de dollars en 2025, les exportations à travers le reste du monde compensant la forte baisse des livraisons vers les États-Unis, indiquent des chiffres officiels publiés lundi.

Le président français Emmanuel Macron, tout juste de retour de Chine où il a plaidé la cause européenne en fin de semaine passée, a menacé Pékin dimanche de droits de douane "dans les tout prochains mois" si la Chine ne prend pas des mesures pour réduire le déficit commercial qui ne cesse de se creuser avec l'Union européenne.

Lundi, les valeurs européennes exposées à la Chine comme le luxe français, perdaient du terrain. A Paris, L'Oréal cédait 1,64%, Hermes 1,57%, Christian Dior 1,36%, LVMH 1,00% et Kering 0,59% vers 08H30 GMT.

La défense japonaise soutenue

"Les tensions entre la Chine et le Japon montent, soutenant les actions japonaises de la défense", commente Ipek Ozkardeskaya.

Tokyo a convoqué l'ambassadeur de Chine au Japon pour lui exprimer sa "vive protestation" après que des avions militaires chinois ont verrouillé leurs radars sur des chasseurs japonais, au moment où les tensions sont fortes entre les deux pays au sujet de Taïwan.

La Première ministre Sanae Takaichi a suggéré le mois dernier que le Japon pourrait intervenir militairement en cas d'attaque chinoise contre Taïwan, île dont Pékin revendique la souveraineté. La Chine n'exclut pas de recourir à la force pour la reprendre.

A Tokyo, Mitsubishi Heavy Industries a terminé en hausse de 3,06%, Kawasaki Heavy Industries de 2,48% et Japan Steel Works de 4,68%.


L'Arabie saoudite approuve le budget 2026 avec 306 milliards de dollars de recettes prévues

 Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a approuvé le budget 2026 du royaume lors d'une réunion du cabinet à Dammam mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a approuvé le budget 2026 du royaume lors d'une réunion du cabinet à Dammam mardi. (SPA)
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  • Le budget 2026, approuvé mardi par le prince héritier Mohammed ben Salmane lors d'une réunion du cabinet à Dammam, fixe les dépenses totales à 1,31 trillion de SR
  • Le déficit budgétaire devrait atteindre environ 165 milliards de SR en 2026, soit 3,3 % du PIB, grâce à des politiques de dépenses anticycliques ciblées

RIYADH : L'Arabie saoudite devrait générer des recettes de 1,15 trillion de francs suisses (306 milliards de dollars) en 2026, soit une augmentation de 5,1 pour cent par rapport à l'estimation de 2025, soulignant les gains du programme de diversification économique en cours du Royaume.

Le budget 2026, approuvé mardi par le prince héritier Mohammed ben Salmane lors d'une réunion du cabinet à Dammam, fixe les dépenses totales à 1,31 trillion de SR, soit un peu moins que les 1,34 trillion de SR prévus pour 2025, selon la déclaration budgétaire publiée par le ministère des Finances.


Les accords conclus entre l'Arabie saoudite et les États-Unis à Washington

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman aux côtés du PDG de Tesla, Elon Musk, du PDG de Nvidia, Jensen Huang, et d'autres personnes lors du Forum d'investissement américano-saoudien à Washington, DC. le 19 novembre 2025. (SPA)
Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman aux côtés du PDG de Tesla, Elon Musk, du PDG de Nvidia, Jensen Huang, et d'autres personnes lors du Forum d'investissement américano-saoudien à Washington, DC. le 19 novembre 2025. (SPA)
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  • La valeur déclarée des accords annoncés au cours de la visite s'élève à environ 557 milliards de dollars
  • Cette visite a été marquée par une rencontre entre le prince héritier et le président Donald Trump, ainsi que par leur participation conjointe au Forum d'investissement saoudo-américain, auquel assistent d'éminents investisseurs et de grandes entreprises

L'Arabie saoudite et les États-Unis, ainsi que plusieurs entreprises et institutions des deux pays, ont signé une série d'accords et de protocoles d'accord lors de la visite du prince héritier Mohammed bin Salman à Washington les 18 et 19 novembre 2025. Cette visite a été marquée par une rencontre entre le prince héritier et le président Donald Trump, ainsi que par leur participation conjointe au Forum d'investissement saoudo-américain, auquel assistent d'éminents investisseurs et de grandes entreprises.

Vous trouverez ci-dessous une liste complète de tous les accords conclus.

Accords gouvernementaux
1. L'accord de défense stratégique entre l'Arabie saoudite et les États-Unis (SDA) ouvre la voie à une coopération militaire plus large, englobant les transferts de technologie, les programmes de formation conjoints et la fourniture d'armements.

a. Un accord de défense historique qui réaffirme un partenariat militaire de plus de huit décennies et renforce la dissuasion régionale.

b. Des dispositions visant à faciliter les opérations des entreprises de défense américaines en Arabie saoudite.

c. Mise en place de mécanismes de partage de la charge financière de la sécurité entre les deux pays.

d. Annonce officielle de la désignation de l'Arabie saoudite comme "allié majeur non membre de l'OTAN".

e. Le président Trump a officiellement conféré à l'Arabie saoudite le statut d'"allié majeur non membre de l'OTAN".


2) Accord nucléaire. Une déclaration conjointe a été publiée pour finaliser les négociations sur la coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire civile.

a. Établit un partenariat à long terme dans le domaine du développement nucléaire civil.

b. Positionne les entreprises américaines comme les partenaires privilégiés dans la construction du programme d'énergie nucléaire de l'Arabie Saoudite.

c. Lier la coopération aux normes de non-prolifération et à la surveillance réglementaire internationale.

3) Minéraux rares et critiques. Un cadre gouvernemental commun pour coordonner les politiques relatives aux minéraux stratégiques.

a. Cherche à diversifier les chaînes d'approvisionnement mondiales et à réduire la dépendance à l'égard de la Chine.

b. Couvre l'exploration, le raffinage et le développement des chaînes de valeur.

4) Intelligence artificielle. Protocole d'accord stratégique sur l'intelligence artificielle.

a. Accorde à l'Arabie saoudite l'accès aux technologies avancées d'intelligence artificielle, avec la mise en place de garde-fous pour protéger les systèmes propriétaires.

b. Vise à faire de l'Arabie saoudite un leader mondial dans le domaine de l'intelligence artificielle.

c. Englobe la collaboration en matière de recherche, d'infrastructure informatique et de renforcement des capacités humaines.

5) Accélérer les investissements. Un cadre stratégique conçu pour accélérer les flux d'investissement entre l'Arabie saoudite et les États-Unis.

a. Rationaliser les autorisations d'investissement et accélérer le lancement de coentreprises dans des secteurs tels que l'énergie, les infrastructures, la technologie et la défense.

b. Inclut l'alignement réglementaire sur les normes des véhicules.

c. Reconnaissance par l'Arabie saoudite que les véhicules et les pièces détachées conformes aux normes américaines satisfont aux exigences nationales en matière de sécurité.

6) Accords de coopération financière et bancaire entre le département américain du Trésor et le ministère saoudien des finances afin d'approfondir la coopération dans les domaines suivants :

a. Marchés des capitaux

b. Technologies financières (FinTech)

c. Normes réglementaires

d. Institutions financières internationales


Défense et marchés d'armes
 

1. Marché des avions de combat F-35. Les États-Unis autorisent la vente d'avions de combat F-35 à l'Arabie saoudite dans le cadre d'un programme de défense plus large.

a. Un accord portant sur l'achat de près de 300 chars américains ultramodernes destinés à renforcer la puissance opérationnelle des forces terrestres saoudiennes.

b. Une coopération renforcée en matière de planification opérationnelle et de coordination de la défense.

c. Dispositions visant à faciliter le déploiement de systèmes de défense tels que Patriot et THAAD en Arabie saoudite.

d. Des niveaux plus élevés de coopération en matière de renseignement et d'échange d'informations.

Les engagements d'investissement saoudiens aux États-Unis approchent le milliard de dollars, couvrant des projets d'infrastructure, d'énergie, d'industrie et de technologie.

Énergie et nucléaire
1. Énergie nucléaire civile. Un accord de coopération nucléaire civile.

a. Affirme que les activités d'enrichissement et de retraitement ne seront pas autorisées en Arabie Saoudite.

b. Ouvre la voie à la construction de réacteurs nucléaires utilisant la technologie américaine.

c. Intègre des modalités de financement à long terme.

2.  Énergie (pétrole, gaz et services) Un ensemble de protocoles d'accord entre Saudi Aramco et des entreprises américaines, d'une valeur de plus de 30 milliards de dollars, comprenant :

a. Investissements dans le projet de gaz naturel liquéfié à Lake Charles en partenariat avec MidOcean Energy.

b. Un accord avec Commonwealth LNG.

c. Des collaborations dans le domaine des services et technologies pétroliers avec Baker Hughes et Halliburton.

d. Partenariats financiers avec Blackstone et J.P.Morgan.

Minéraux rares et critiques

Un cadre gouvernemental sur les minéraux critiques couvrant l'uranium, les aimants permanents et les chaînes d'approvisionnement. Une coentreprise américano-saoudienne avec MP Materials pour établir une raffinerie de terres rares dans le pays.

Structure de propriété :

Maaden : au moins 51%.

MP Materials et le ministère américain de la défense : 49%

Objectif : réduire la dépendance mondiale à l'égard de la Chine pour le raffinage des terres rares : Réduire la dépendance mondiale à l'égard de la Chine pour le raffinage des terres rares.


1. Accords gouvernementaux

a. Le partenariat stratégique saoudo-américain en matière d'IA

I. Fourniture de GPU avancés dans le pays.

II. Développement de centres de données et d'installations de supercalculateurs.

III. Transfert de connaissances et collaboration en matière de recherche et de développement.

2. Partenariats avec le secteur privé dans le domaine de la technologie et de l'intelligence artificielle

a. Projet de centre de données impliquant AMD, Cisco et la société saoudienne HUMAIN.

b. Lancement d'un centre de données d'une capacité de 100 mégawatts en Arabie saoudite, avec des plans pour passer à 1 gigawatt.

c. Le projet Halo : un supercentre de calcul de 2 gigawatts en partenariat avec HUMAIN et Luma AI.

d. Partenariat avec xAI d'Elon Musk

e. Un projet informatique de 500 mégawatts en collaboration avec Nvidia.

f. Centre d'ingénierie de l'IA : Un partenariat entre Qualcomm et HUMAIN avec le soutien d'Adobe.


Investissements et finances publics
1. Les engagements d'investissement saoudiens aux États-Unis approchent 1 milliard de dollars, couvrant des projets d'infrastructure, d'énergie, d'industrie et de technologie.

2. Des accords d'une valeur de 270 milliards de dollars ont été signés lors du Forum d'investissement américano-saoudien.

3. Les estimations des médias suggèrent que la valeur totale des accords annoncés au cours de la visite s'élève à environ 557 milliards de dollars.

4. Confirmation que les États-Unis restent le premier investisseur étranger en Arabie saoudite, représentant environ 25 % du total des investissements directs étrangers.

Partenariats avec le secteur privé
1. Compagnies énergétiques et pétrolières américaines

a. Baker Hughes

b. Halliburton.

2. Entreprises d'investissement et financières
a. Blackstone Inc.
b. J.P.Morgan.

3. Entreprises de divertissement et d'infrastructures créativesAssurer la participation des petites et moyennes entreprises américaines à la recherche de partenariats dans :

a. Le divertissement.
b. Le sport.
c. Les grands événements.
d. Infrastructures créatives, telles que Convergenz.

Cet article a été publié pour la première fois sur Al-Majalla.