Menacé par la famine, le Yémen redoute l'impact de la guerre en Ukraine

Les prix des matières premières agricoles ne cessent de grimper depuis le début du conflit (Photo, AFP).
Les prix des matières premières agricoles ne cessent de grimper depuis le début du conflit (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 10 avril 2022

Menacé par la famine, le Yémen redoute l'impact de la guerre en Ukraine

  • Avec une économie dévastée par plus de sept ans de guerre, le Yémen est particulièrement exposé aux conséquences de la crise ukrainienne
  • Les milices Houthis, qui contrôlent une grande part du nord du Yémen, notamment Sanaa et Al-Jawf, ont annoncé vouloir produire davantage de céréales pour y faire face

SANAA: Dans le nord-ouest du Yémen, les champs de blé s'étendent à perte de vue, mais restent insuffisants pour nourrir une population au bord de la famine. Le pays, ravagé par la guerre, craint de manquer de blé à cause d'un autre conflit, celui en Ukraine.

A Al-Jawf, les agriculteurs récoltent la précieuse céréale pour la moudre avant de l'expédier entre autres vers la capitale Sanaa. Avec 30 millions d'habitants, le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, dépend néanmoins largement des importations de blé.

Or un tiers de celles-ci proviennent de Russie et d'Ukraine. Et les prix des matières premières agricoles ne cessent de grimper depuis le début du conflit entre les deux pays fin février, faisant craindre des pénuries.

Avec une économie dévastée par plus de sept ans de guerre, le Yémen est particulièrement exposé aux conséquences de la crise ukrainienne. Les milices Houthis, qui contrôlent une grande part du nord du Yémen, notamment Sanaa et Al-Jawf, ont annoncé vouloir produire davantage de céréales pour y faire face.

Dans une boulangerie de Sanaa, Mohammed al-Jalal et ses employés s'activent pour fournir des petites baguettes de pain aux clients qui les emportent dans des sacs en plastique rouge.

"La farine est disponible sur le marché, mais on a peur d'être à court à cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine", confirme le boulanger à l'AFP.

Les fournisseurs devraient importer davantage et les autorités yéménites miser désormais sur "l'autosuffisance" du pays, appelle-t-il. Elles "doivent soutenir les agriculteurs pour qu'ils cultivent plus de blé".

Depuis environ une semaine, le Yémen vit au rythme d'une rare et fragile trêve de deux mois arrachée par l'ONU. Cet accord prévoit un allègement des restrictions sur l'espace aérien et maritime, avec notamment de deux vols commerciaux hebdomadaire reliant l'aéroport de Sanaa.

Les armes se sont largement tues, hormis quelques flambées sporadiques de violences.

Et, en ce mois de ramadan, l'une des principales préoccupations des Yéménites reste le "iftar", le repas de rupture du jeûne musulman, traditionnellement synonyme de grands rassemblements.

"Si la guerre entre la Russie et l'Ukraine se poursuit, le prix du blé va augmenter ici", craint Ali Al-Kabous, un importateur et revendeur de blé.

Avec l'explosion des prix du pétrole, due elle aussi à la situation en Ukraine, les frais de transport vont aussi augmenter. "Cela fera peser un fardeau énorme sur les gens", déplore le commerçant, pendant que ses employés déchargent des dizaines de grands sacs blancs remplis de farine.

D'autres pays du Moyen-Orient sont également touchés, comme l'Egypte et le Liban, grands importateurs de blé ukrainien et russe. 

Au Yémen, l'ONU estime que jusqu'à 19 millions de personnes pourraient avoir besoin d'une assistance alimentaire au cours du second semestre 2022.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.