La trêve yéménite «tient globalement», selon l’envoyé de l’ONU

L’envoyé spécial de l’ONU, Hans Grundberg, donne une conférence de presse à l’aéroport international de Sanaa avant son départ de la capitale yéménite, le 13 avril 2022. (Photo, AFP)
L’envoyé spécial de l’ONU, Hans Grundberg, donne une conférence de presse à l’aéroport international de Sanaa avant son départ de la capitale yéménite, le 13 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 15 avril 2022

La trêve yéménite «tient globalement», selon l’envoyé de l’ONU

L’envoyé spécial de l’ONU, Hans Grundberg, donne une conférence de presse à l’aéroport international de Sanaa avant son départ de la capitale yéménite, le 13 avril 2022. (Photo, AFP)
  • Hans Grundberg et les membres du Conseil de sécurité ont salué le programme d’aide de 3 milliards de dollars annoncé par l’Arabie saoudite et les EAU
  • La représentante émiratie à l’ONU a accueilli positivement le «consensus sans précédent» pour mettre fin à la guerre

LONDRES: La trêve de deux mois convenue entre les parties au conflit yéménite au début du mois d’avril «tient globalement», a déclaré jeudi l’envoyé de l’ONU, Hans Grundberg, au Conseil de sécurité. 

Il a affirmé qu’aucune attaque aérienne ou transfrontalière confirmée n’avait été signalée, tout en appelant toutes les parties à s’engager à mettre un terme au conflit qui dure depuis sept ans. «Je tiens à remercier le gouvernement yéménite pour son leadership et ses compromis afin de parvenir à cet accord», a indiqué M. Grundberg au Conseil de sécurité, remerciant l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et Oman pour leurs efforts. «Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est de travailler sur le front politique. La trêve est le résultat de l’engagement des parties, mais elle est temporaire, et nous devons profiter de ce moment rare pour pivoter vers un avenir pacifique.» 

M. Grundberg, la Chine, l’Inde, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont salué le programme d’aide de 3 milliards de dollars (un dollar = 0, 93 euros) annoncé par l’Arabie saoudite et les EAU, dont 2 milliards seront versés à la Banque centrale du Yémen. Un autre milliard de dollars fourni par les Saoudiens sera consacré à des projets bénéficiant au peuple yéménite. 

Convenue le 1er avril, la trêve est entrée en vigueur le soir suivant et concerne la milice houthie et le gouvernement yéménite internationalement reconnu. Abdallah al-Saadi, représentant permanent du Yémen auprès de l’ONU, a exhorté le Conseil de sécurité de l’organisation à intensifier ses efforts pour réduire les attaques de la milice soutenue par Téhéran. «Les Houthis veulent demeurer un outil dans la main de l’Iran. Ils utilisent des missiles balistiques qui tuent des civils et détruisent des infrastructures civiles, et nous appelons le Conseil à jouer son rôle d’autorité morale et à faire pression sur eux pour qu’ils respectent la paix», a-t-il souligné. «Notre pays s’engage néanmoins à respecter toutes les dispositions de la trêve.» 

L’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, a appelé à «progresser vers un cessez-le-feu global». Ses homologues chinois, indien et russe ont tous fait écho à ses commentaires pour mettre fin à la guerre. Le Chinois Zhang Jun estime qu’«il n’est dans l’intérêt de personne de reprendre les hostilités au Yémen» et que «la crise humanitaire dans le pays est l’une des pires au monde». Le représentant indien à l’ONU, TS Tirumurti, a condamné les attaques transfrontalières contre l’Arabie saoudite menées le mois dernier, déclarant qu’il «espère que le cessez-le-feu mettra fin à la violence et à la terreur. L’Inde a fourni son aide humanitaire au Yémen dans le passé, et nous restons engagés dans cette voie», a-t-il ajouté. 

Selon le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, la trêve a permis de faire chuter le nombre de victimes civiles à son niveau le plus bas depuis des mois, et l’arrivée de navires de carburant à Hodeidah a réduit le coût de la vie. Toutefois, les Yéménites «luttent toujours pour survivre» et une aide accrue est nécessaire pour ne pas compromettre «les bonnes nouvelles d’aujourd’hui», a-t-il poursuivi. 

«En outre, nous appelons toutes les parties à faciliter l’accès conformément au droit humanitaire international, et nous demandons aux autorités houthies de libérer deux membres du personnel de l’ONU qui ont été arrêtés au début de l’année», a-t-il lancé. «Nous réclamons également la libération de cinq membres du personnel enlevés en février qui n’ont pas été vus depuis soixante jours.» 

Les représentants de plusieurs pays ont noté «l’optimisme accru» résultant de la trêve en cours. La représentante des EAU, Lana Zaki Nousseibeh, a affirmé qu’elle était heureuse de constater un «consensus sans précédent» en faveur de la fin de la guerre. «Nous exprimons notre gratitude envers les efforts déployés par le secrétariat du CCG (Conseil de coopération du Golfe) pour combler le fossé entre les parties yéménites (...), mais nous renouvelons notre condamnation des attaques terroristes des Houthis», a-t-elle souligné. «Cet accord délicat apporte un nouvel espoir, mais nous appelons les acteurs régionaux à trouver une solution pacifique.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.