L’Arabie saoudite condamne les violences sexuelles «en toutes circonstances», assure l’envoyé du Royaume à l’ONU 

Le représentant de l’Arabie saoudite auprès de l’ONU, Mohammed al-Atiq, évoque les violences sexuelles liées au conflit lors d’une réunion du Conseil de sécurité portant sur les femmes, la paix et la sécurité. (SPA)
Le représentant de l’Arabie saoudite auprès de l’ONU, Mohammed al-Atiq, évoque les violences sexuelles liées au conflit lors d’une réunion du Conseil de sécurité portant sur les femmes, la paix et la sécurité. (SPA)
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Publié le Vendredi 15 avril 2022

L’Arabie saoudite condamne les violences sexuelles «en toutes circonstances», assure l’envoyé du Royaume à l’ONU 

  • Les victimes dans les zones de conflit doivent disposer de voies de recours, a déclaré Mohammed al-Atiq lors d’une réunion du Conseil de sécurité
  • Les aides d’urgence du Royaume «aident plus de 109 millions de femmes dans 79 régions du monde», a-t-il ajouté 

NEW YORK: Le représentant saoudien à l’ONU a déclaré lors d’une réunion de haut niveau du Conseil de sécurité que le Royaume condamnait les violences sexuelles en toutes circonstances, notamment dans les situations de conflit où les victimes ont difficilement accès aux services juridiques et judiciaires.

Mohammed al-Atiq a expliqué que les crises de toutes sortes se multipliaient dans le monde, et a fait part du regret de son pays pour les victimes des multiples formes de violence sexuelle dans les zones de conflit. Il a appelé la communauté internationale à s’unir pour que les victimes disposent de voies de recours dans le cadre des systèmes nationaux de leurs pays et qu’elles obtiennent une justice complète.

M. Al-Atiq s’exprimait lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, qui portait sur les violences sexuelles liées aux conflits et avait pour thème «La responsabilité comme stratégie de prévention: mettre fin aux cycles de violence sexuelle commises en période de conflit.»

«Mon pays croit en l’importance d’inclure la voix des femmes vivant dans des communautés vulnérables, dans les évaluations des besoins humanitaires, de les impliquer dans la conception et la mise en œuvre des programmes humanitaires, en particulier celles qui sont touchées par les conflits armés, afin de parvenir à des plans d’action qui répondent à leurs besoins réels, notamment dans les situations d’urgence», a-t-il souligné. «Notre monde actuel est confronté à de nombreux événements qui s’accélèrent quotidiennement et à des crises qui se succèdent, ce qui ajoute une nouvelle dimension aux impacts négatifs causés par la pandémie de Covid-19 aux niveau sanitaire, économique et social, et affecte clairement le travail humanitaire», a-t-il poursuivi.

Selon M. Al-Atiq, ces défis imposent aux pays d’élaborer des stratégies et des approches conjointes et globales qui renforcent le rôle des femmes dans la réponse à ces crises, et de faciliter leur accès à des services publics, en particulier pour celles qui s’occupent de leur famille, pour maintenir leur capacité et leur résilience.

Compte tenu du rôle important que jouent les femmes dans la construction des sociétés, le Royaume suit une approche spécifique lorsqu’il fournit une aide humanitaire ciblant les femmes et leurs besoins en analysant les rapports de l’ONU relatifs aux femmes afin de les faire correspondre aux besoins humanitaires dans les pays touchés, a-t-il précisé.

L’envoyé a ajouté que l’Arabie saoudite souhaitait communiquer avec des partenaires dans les pays ciblés afin de mettre en place des projets humanitaires visant à soulager les souffrances des femmes, afin de les aider à mener une vie décente. «Mon pays, représenté par le Centre d’aide humanitaire et de secours du roi Salmane (KSrelief), contribue au soutien et à l’autonomisation des femmes dans divers secteurs du travail humanitaire dans les zones en proie à des catastrophes et des conflits armés, via la mise en œuvre de 788 projets dans 79 régions du monde qui comptent plus de 109 millions de femmes bénéficiaires, pour un montant de plus de 520 millions de dollars (environ 482 millions d’euros)», a-t-il indiqué.

M. Al-Atiq a affirmé que tous ces projets avaient pour but de contribuer à accroître la participation des femmes à l’économie et à la main-d’œuvre, de renforcer leurs capacités économiques et d’augmenter leur participation aux programmes d’éducation et de formation dans les pays touchés par des conflits armés. Il a ajouté que ces efforts englobaient la fourniture de services psychologiques et sociaux, de services de protection contre les effets de la violence sexiste et de services juridiques pour les femmes réfugiées.

Il a évoqué le rapport du secrétaire général de l’ONU sur la violence sexuelle dans les situations de conflit pour la période de janvier à décembre 2021. Il a déclaré que la délégation saoudienne soutenait le contenu sur l’utilisation par les groupes terroristes et armés de la violence sexuelle comme moyen de déstabiliser les sociétés fragiles. Il a par ailleurs expliqué que l’armement continu et le flux illicite des armes légères et de petit calibre étaient parmi les facteurs qui alimentent la violence sexuelle généralisée et systématique liée aux conflits.

Le représentant saoudien a attiré l’attention sur les violations documentées et les actes de violence sexuelle à l’encontre des femmes commis par la milice houthie soutenue par l’Iran dans les zones qu’elle contrôle au Yémen. Il a ensuite réaffirmé l’importance de la prise des mesures nécessaires par le biais du Conseil de sécurité pour lutter contre la violence sexuelle dans les conflits et punir ses auteurs.

Il a appelé la communauté internationale, et plus particulièrement les pays donateurs, à redoubler d’efforts pour lutter contre les crimes de violence sexuelle dans les situations de conflit. Il a de même insisté sur le besoin urgent de coordination et de renforcement de l’approche interconnectée entre le travail humanitaire, le développement et la paix afin de garantir un développement global et durable auquel les femmes participent en tant que pilier fondamental.

Il a également appelé les pays à renforcer les mesures proactives et préventives, à mettre en œuvre des programmes de sensibilisation appropriés pour s’attaquer aux causes profondes de la violence sexuelle dans les situations de conflit, et à renforcer le rôle de premier plan des femmes dans les institutions politiques, sécuritaires et juridiques.

M. Al-Atiq a souligné que, sur la base de ses engagements internationaux et de son soutien à tous les efforts visant à instaurer la paix et la sécurité internationales, l’Arabie saoudite s’efforçait de mettre en œuvre les résolutions de l’ONU, car la Vision 2030 du Royaume considère les femmes comme un élément important de la force de la société. De plus, elle croit en l’importance d’une participation égale et en la nécessité de la pleine implication des femmes dans tous les efforts pour maintenir la paix et la sécurité, et à tous les niveaux de décision.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite et le Canada ambitionnent de promouvoir des partenariats d’échanges efficients et productifs dans le secteur éducatif

Session plénière lors du Forum Arabie saoudite Canada dans le secteur éducatif
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  • Lors de son allocution, le ministre saoudien de l’éducation, Youssef Al-Benyan, a essentiellement mis l’accent sur les priorités de l’Arabie saoudite dans le secteur éducatif à savoir la mise en place de partenariats efficients et productifs.
  • Ce que nous souhaitons en organisant ce forum, c’est d’établir de nouvelles formes de partenariat qui répondent concrètement aux ambitions du secteur académique en Arabie saoudite et le Canada est le partenaire idéal pour soutenir le Royaume dans ls réali

RIYAD : Le ministère saoudien de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et l'ambassade du Canada accréditée en Arabie saoudite organisent un Forum de partenariat dédié exclusivement au domaine de l’éducation entre le Royaume et le Canada du 5 au 7 mai 2024.

Le forum réunit les principaux établissements d'enseignement du Canada et du Royaume afin d'explorer des collaborations institutionnelles, y compris des programmes d'études conjoints, des initiatives de recherche collaborative, l'élaboration de programmes d'études, des échanges d'étudiants et de professeurs, ainsi que des partenariats en matière de formation technique et professionnelle.

Lors de son allocution, le ministre saoudien de l’éducation, Youssef Al-Benyan, a essentiellement mis l’accent sur les priorités de l’Arabie saoudite dans le secteur éducatif à savoir la mise en place de partenariats efficients et productifs qui répondent aux besoins d’une économie en constante évolution et investir massivement dans la recherche appliquée qui peut être transformée en moyens, en produits, en objets réels et tangibles qui aident à faire progresser l'économie. Il a aussi affirmé que les universités doivent jouer un rôle primordial dans le développement de la communauté afin qu’elle atteigne un niveau supérieur.

L’ambassadeur du Canada, Jean-Philippe Linteau a aussi soutenu et affirmé les propos du ministre de l’éducation en affirmant que l’Arabie saoudite et le Canada reconnaissent le pouvoir de l'éducation, et le développement du capital humain et l’importance de l'innovation dans le secteur éducatif et que c’est ce dont ont besoin les deux pays pour un avenir prospère.  

L’ambassadeur du Canada en Arabie saoudite, Mr. Jean Philippe Linteau a déclaré au micro d’Arab News en français : « Le Canada a une grande a une grande expérience dans les partenariats académiques avec l’Arabie saoudite et plus particulièrement dans le domaine de la médecine. Ce que nous souhaitons en organisant ce forum, c’est d’établir de nouvelles formes de partenariat qui répondent concrètement aux ambitions du secteur académique en Arabie saoudite et le Canada est le partenaire idéal pour soutenir le Royaume dans la réalisation de ces objectifs. »

Les échanges dans le domaine éducatif entre deux pays s’avèrent fondamentaux, Ils tracent la voie vers des relations bilatérales non seulement commerciales mais interculturelles qui semblent à bien des égards tout aussi importants puisqu’elles permettent une meilleure compréhension entre les peuples et renforcent les liens entre les pays.   

Jean Philippe Tachdjian, Directeur exécutif de l'éducation internationale aux Affaires Mondiales Canada (Global Affairs Canada) a expliqué au micro d’Arab News en français : « Il faut que l’éducation fasse partie de notre relation bilatérale avec un pays et qu’elle soit considérée comme une plaque tournante.

Il est nécessaire d’élargir les horizons et de bâtir une meilleure collaboration dans différents domaines comme l’éducation. Il faut profiter de l’expérience de l’autre. Le Canada accueille depuis très déjà longtemps des étudiants étrangers notamment des Saoudiens au sein de ses universités et nous continuerons de le faire, mais ce que nous souhaitons aussi, c’est de donner à nos facultés l’opportunité d’aller enseigner à l’étranger. C’est pourquoi ce genre de partenariat est intéressant pour les deux pays puisqu’il s’est avéré que l’on ne plus se contenter de recruter des étudiants.

Nous souhaitons aussi permettre à nos étudiants canadiens d’aller étudier à l’étranger, ce qui leur permettrait d’acquérir des connaissances interculturelles et développer une ouverture d’esprit et les compétences nécessaires pour travailler dans des environnements différents. »

Depuis quelques années l’Arabie saoudite s’est ouverte au tourisme et investit massivement dans ce secteur clé afin de promouvoir la richesse et la diversité de son patrimoine archéologique et de ses merveilles naturelles.   

À ce propos, Mr Linteau a confié au micro d’Arab news en français : « C’est assez extraordinaire ce qui se passe dans le domaine du tourisme en Arabie saoudite concernant le développement de nouvelles infrastructures, de nouvelles destinations destinées à promouvoir ce secteur.  

Dans le secteur touristique, la qualité du service est primordiale et le Canada a une excellente expertise dans le domaine de l’hospitalité. Il est donc nécessaire de créer des partenariats entre les institutions saoudiennes et canadiennes afin d’augmenter le nombre de Saoudiens qui graduent avec des programmes de qualité en hôtellerie et en hospitalité. »   

Ce forum a drainé la participation de prestigieuses universités canadiennes notamment l’université d’Ottawa, l’université Mc Grill et celle de Toronto. Ces établissements d'enseignement supérieur possèdent plusieurs départements et jouissent d'une renommée internationale pour la qualité de leurs programmes académiques et de recherche.

La délégation canadienne rencontrera les hauts responsables des universités saoudiennes notamment l’université du roi Saud, et celle du roi Abdulaziz pour la science et la technologie et de l'Université Princesse Nourah bint Abdulrahman afin d’aborder les différents aspects d’un partenariat d’échange dans les domaines clés identifiés dans le cadre de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, notamment l’éducation, les technologies de l’information, le tourisme et l’hôtellerie, les soins de santé, les énergies propres, les mines et l’agriculture.


Introduction d'un service sans rendez-vous pour les ressortissants saoudiens

À partir d’aujourd’hui, les ressortissants saoudiens pourront bénéficier d'un service sans rendez-vous dans les centres VFS de Riyad et de Dammam. (Fournie)
À partir d’aujourd’hui, les ressortissants saoudiens pourront bénéficier d'un service sans rendez-vous dans les centres VFS de Riyad et de Dammam. (Fournie)
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DUBAÏ : À partir d’aujourd’hui, les ressortissants saoudiens pourront bénéficier d'un service sans rendez-vous dans les centres VFS de Riyad et de Dammam.

Cent rendez-vous à Riyad et cinquante rendez-vous à Dammam seront disponibles chaque jour, pendant les heures d'ouverture des centres. Le service sera fourni selon le principe du premier arrivé, premier servi, dans la limite des quotas journaliers.

L’ambassadeur de France en Arabie saoudite a déclaré que les citoyens saoudiens recevront des visas Schengen pour cinq ans dès la première demande.

#عاجل 🔊 بشرى ممتازة اليوم : سيحصل المواطنون السعوديون 🇸🇦 على تأشيرات شنغن 🇪🇺 لمدّة ٥ سنوات عند أول طلب!
قرار أوروبي اتخذ اليوم ودعمته فرنسا بقوّة! الأصدقاء السعوديون، نتطلع إلى رؤية المزيد والمزيد منكم في فرنسا، سواء للسياحة أو العمل! أهلًا وسهلًا بكم في فرنسا!
🇸🇦💙🇨🇵🇪🇺 pic.twitter.com/mswyjqqEHu

— Ludovic Pouille (@ludovic_pouille) April 22, 2024

Les demandeurs doivent soumettre leur demande complète et payer les frais de visa habituels en plus des frais de VFS.

Ce service s'ajoute au service de prise de rendez-vous, qui continuera d'être disponible sur le site web du VFS.


Liban: HRW juge «illégale» une attaque israélienne contre des secouristes

Des personnes et des membres de l'ONG libanaise Emergency and Relief Corps portent le corps d'une des victimes tuées lors d'un bombardement israélien, pendant les funérailles dans le village de Habariyeh au sud du Liban, le 27 mars 2024 (AFP).
Des personnes et des membres de l'ONG libanaise Emergency and Relief Corps portent le corps d'une des victimes tuées lors d'un bombardement israélien, pendant les funérailles dans le village de Habariyeh au sud du Liban, le 27 mars 2024 (AFP).
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  • «Une frappe israélienne contre un centre d'urgence et de secours» à Habariyé, dans le sud du Liban, le 27 mars, «a tué sept secouristes» et «constituait une attaque illégale contre des civils», a déclaré HRW dans un communiqué
  • «Les forces israéliennes ont utilisé une arme américaine pour mener une frappe qui a tué sept travailleurs humanitaires civils au Liban», a déclaré Ramzi Kaiss, chercheur pour le Liban à HRW

BEYROUTH, Liban : L'ONG Human Rights Watch (HRW) a considéré mardi comme «illégale» une frappe israélienne qui avait tué selon elle sept secouristes en mars dans le sud du Liban, exhortant Washington à suspendre ses ventes d'armes à Israël.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le mouvement islamiste libanais Hezbollah, un allié du Hamas palestinien, échange quotidiennement des tirs avec Israël à la frontière libano-israélienne.

«Une frappe israélienne contre un centre d'urgence et de secours» à Habariyé, dans le sud du Liban, le 27 mars, «a tué sept secouristes» et «constituait une attaque illégale contre des civils», a déclaré HRW dans un communiqué.

«Si l'attaque contre des civils a été menée intentionnellement ou de manière imprudente, elle devrait faire l'objet d'une enquête pour ce qui semble être un crime de guerre», a ajouté HRW.

L'armée israélienne avait déclaré à l'époque que la cible était «un complexe militaire» et que la frappe avait tué un «terroriste important» de la Jamaa Islamiya, groupe islamiste libanais proche du Hamas, ainsi que d'autres «terroristes».

HRW a déclaré dans le communiqué n'avoir trouvé «aucune preuve d'une cible militaire sur le site», et a déclaré que la frappe avait ciblé un bâtiment «qui abritait l'association +Emergency And Relief Corps - Lebanese Succour Association+».

La Jamaa Islamiya a par la suite nié tout lien avec les secouristes, et l'association de secouristes a déclaré à l'AFP n'avoir aucune affiliation politique au Liban.

HRW a déclaré que les personnes tuées étaient des bénévoles.

Les familles des victimes et l'association pour laquelle les sept hommes travaillaient ont déclaré qu'ils étaient tous des civils et n'étaient «affiliés à aucun groupe armé», ajoute le communiqué.

HRW précise toutefois que, selon des publications sur les réseaux sociaux, au moins deux des victimes «pourraient être des partisans» de la Jamaa Islamiya.

L'ONG a déclaré que des photos prises sur le site visé montraient les restes d'une bombe israélienne et les restes d'un «kit de guidage produit par la société Boeing basée aux Etats-Unis».

«Les forces israéliennes ont utilisé une arme américaine pour mener une frappe qui a tué sept travailleurs humanitaires civils au Liban», a déclaré Ramzi Kaiss, chercheur pour le Liban à HRW.

L'ONG a exhorté Washington à «suspendre immédiatement les ventes d'armes et l'aide militaire à Israël étant donné la preuve que l'armée israélienne utilise illégalement les armes américaines».