Double menace pour Erdogan : l'UE et la Russie

La Turquie a redéployé un navire de prospection escorté par des navires militaires, faisant fi de l'accord conclu lors du sommet européen du 2 octobre aux premières lueurs du jour. L’objectif de cet accord était de persuader Ankara de renoncer à l'exploration du gaz naturel dans les eaux territoriales grecques et chypriotes. (AFP)
La Turquie a redéployé un navire de prospection escorté par des navires militaires, faisant fi de l'accord conclu lors du sommet européen du 2 octobre aux premières lueurs du jour. L’objectif de cet accord était de persuader Ankara de renoncer à l'exploration du gaz naturel dans les eaux territoriales grecques et chypriotes. (AFP)
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Publié le Jeudi 15 octobre 2020

Double menace pour Erdogan : l'UE et la Russie

  • Les officiels de l'Union européenne (UE) ont admis que leur stratégie, pourtant initiée deux semaines plus tôt, et qui a pour objectif de désamorcer les tensions avec la Turquie, était défaillante
  • Les dirigeants européens ont l'impression qu'Ankara se joue de Bruxelles

ANKARA, BRUXELLES: Mercredi, Recep Tayyip Erdogan a été isolé sur deux fronts, alors que les diplomates européens et russes s'efforçaient de freiner l'aventurisme du président turc en Méditerranée orientale et dans le Caucase.

Les officiels de l'Union européenne (UE) ont admis que leur stratégie, pourtant initiée deux semaines plus tôt, et qui a pour objectif de désamorcer les tensions avec la Turquie, était défaillante.

La Turquie a ainsi redéployé un navire de prospection escorté par des navires militaires, en dépit de l'accord conclu lors du sommet européen du 2 octobre aux premières lueurs du jour. L’objectif de cet accord était de persuader Ankara de renoncer à l'exploration du gaz naturel dans les eaux territoriales grecques et chypriotes.

Pour trois diplomates européens, cette décision donne l'impression qu'Ankara s’amuse avec Bruxelles.

Selon eux, les dirigeants européens n'ont pas réussi à trouver une solution au conflit du gaz. Ils ont plutôt proposé l’approche de la carotte et du bâton – offrir des avantages mais menacer également de sanctions –, qui a échoué.

«Les dirigeants de l'UE ont adopté un comportement attentiste en décidant de reporter le dossier au mois de décembre. Aujourd'hui, voilà que le problème se pose à nouveau et avec force», affirme un des diplomates.

La Grèce et Chypre soulèveront de nouveau la controverse au sujet du gaz lors de la réunion des dirigeants européens qui se tiendra jeudi et vendredi. Pour les deux pays, la dernière escalade démontre que des mesures plus urgentes sont nécessaires, y compris le recours à des sanctions.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a d’ailleurs annulé un voyage à Ankara en signe de protestation contre le déploiement du navire de prospection turc l’Oruc Reis.

Pendant ce temps, la Russie a réduit mercredi ses relations avec la Turquie, alors que Moscou s'inquiète de plus en plus du rôle joué par Ankara dans le conflit du Haut-Karabakh.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, explique que «la Russie ne considère pas la Turquie comme un allié stratégique, mais plutôt comme un partenaire». Il avertit également que l'implication de la Turquie dans le conflit devrait être transparente.

Pour M. Lavrov, «nous désapprouvons la position exprimée par la Turquie et également par le président azéri. Pour nous, une solution militaire au conflit est à la fois inconcevable et inadmissible.»

Richard Giragosian, directeur du Centre d'études régionales à Erevan, estime que Moscou réagit à l'affirmation de pouvoir d'Erdogan dans le Caucase du Sud, une région considérée par Moscou comme faisant partie de sa sphère d'influence.

Pour lui, «la déclaration de Lavrov (...) constitue un message direct et un avertissement à la Turquie. Elle est motivée par une position russe réactive dont l’objectif est de repousser la Turquie, de l'empêcher d'empiéter sur la région et de contester les intérêts russes».

«Outre la décision de l'Azerbaïdjan de décevoir Moscou en rejetant le cessez-le-feu, la détermination de la Turquie à défier le Kremlin pose un véritable obstacle à la sécurité dans la région.»

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Reconnaissance de l'Etat de Palestine par Paris : l'Autorité palestinienne salue une décision «historique et courageuse»

L'Autorité palestinienne a salué lundi soir l'annonce officielle par le président français, Emmanuel Macron, de la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France, la qualifiant de décision "historique et courageuse". (AFP)
L'Autorité palestinienne a salué lundi soir l'annonce officielle par le président français, Emmanuel Macron, de la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France, la qualifiant de décision "historique et courageuse". (AFP)
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  • Le ministère des Affaires étrangères palestinien se félicite dans un communiqué "de la reconnaissance par la République amie de France de l'État de Palestine et la considère comme une décision historique et courageuse"
  • Le ministère salue également "le rôle pionnier joué par la France et le président Macron en incitant de nombreux États" à procéder à la même reconnaissance

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne a salué lundi soir l'annonce officielle par le président français, Emmanuel Macron, de la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France, la qualifiant de décision "historique et courageuse".

Le ministère des Affaires étrangères palestinien se félicite dans un communiqué "de la reconnaissance par la République amie de France de l'État de Palestine et la considère comme une décision historique et courageuse conforme au droit international et aux résolutions des Nations unies, soutenant ainsi les efforts déployés pour atteindre la paix et mettre en oeuvre la solution à deux États."

Le ministère salue également "le rôle pionnier joué par la France et le président Macron en incitant de nombreux États" à procéder à la même reconnaissance.

 


L'Arabie saoudite salue la reconnaissance de la Palestine par quatre États occidentaux

 L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix. (AFP)
L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni et le Canada sont les premiers pays du G7 à franchir le pas
  • Le Royaume a déclaré que cette décision démontrait "l'engagement sérieux des pays amis" à soutenir les efforts en faveur d'une solution à deux États, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, a rapporté l'agence de presse saoudienne

RIYAD: L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix.

Le Royaume a déclaré que cette décision démontrait "l'engagement sérieux des pays amis" à soutenir les efforts en faveur d'une solution à deux États, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, a rapporté l'agence de presse saoudienne (Saudi Press Agency).

Il a ajouté qu'il espérait que d'autres pays suivraient cet exemple et prendraient d'autres mesures positives qui aideraient le peuple palestinien à réaliser ses aspirations à vivre en paix et permettraient à l'Autorité palestinienne d'assumer ses responsabilités, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

L'Arabie saoudite a réitéré sa position en faveur d'un règlement juste et global qui garantisse la sécurité, la stabilité et la prospérité du peuple palestinien.

Dimanche, la Grande-Bretagne, l'Australie, le Canada et le Portugal ont reconnu l'existence d'un État palestinien, marquant ainsi un tournant décisif dans des décennies de politique étrangère occidentale.

Le Royaume-Uni et le Canada sont devenus les premiers pays du G7 à franchir le pas. La France et d'autres pays devraient suivre lors de l'assemblée générale annuelle des Nations unies qui s'ouvre lundi à New York.


Le prince héritier et le président français s'entretiennent avant le sommet sur la solution à deux États

Le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est entretenu par téléphone samedi avec le président français Emmanuel Macron. (SPA/AFP/Photo d’archives)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est entretenu par téléphone samedi avec le président français Emmanuel Macron. (SPA/AFP/Photo d’archives)
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  • Les deux dirigeants ont examiné les résultats de la conférence internationale de haut niveau sur la résolution de la question palestinienne.

RIYAD: Le prince héritier Mohammed ben Salmane a eu un entretien téléphonique, samedi, avec le président français Emmanuel Macron, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les deux dirigeants ont passé en revue les résultats de la conférence internationale de haut niveau consacrée à la résolution pacifique de la question palestinienne, notamment à travers la mise en œuvre de la solution à deux États, une initiative coprésidée par l’Arabie saoudite et la France.

Ils ont également discuté des préparatifs en vue de la reprise de la conférence au niveau des chefs d’État, prévue pour le 22 septembre, dans le cadre des efforts visant à mettre fin à la guerre à Gaza et à parvenir à une paix durable menant à la création d’un État palestinien.

L’appel a également mis en lumière l’adoption de la Déclaration de New York, issue de la conférence et largement approuvée par l’Assemblée générale des Nations unies.

Les deux parties ont souligné le nombre croissant de pays exprimant leur intention de reconnaître un État palestinien, reflétant un large consensus international en faveur d’un avenir pacifique garantissant au peuple palestinien son droit légitime à l’indépendance, selon SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com