L'Iran déplace l'atelier de fabrication de composants de centrifugeuses vers un site souterrain

Ci-dessus, le site nucléaire iranien de Natanz, le 14 mars 2022 (Photo, Planet Labs PBC via AP).
Ci-dessus, le site nucléaire iranien de Natanz, le 14 mars 2022 (Photo, Planet Labs PBC via AP).
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Publié le Lundi 18 avril 2022

L'Iran déplace l'atelier de fabrication de composants de centrifugeuses vers un site souterrain

  • L’atelier de fabrication de composants de centrifugeuses de Karaj en Iran s'est retrouvé visé par ce qu'il a décrit comme une attaque de sabotage
  • Natanz a été visé à deux reprises par des attaques de sabotage dans un contexte d'incertitude concernant l'accord nucléaire

TÉHÉRAN : L'Iran a confirmé avoir déménagé un atelier de fabrication de composants de centrifugeuses sur son site nucléaire souterrain de Natanz, ont rapporté les médias d'État, quelques jours après que l’agence de surveillance atomique de l'ONU a déclaré avoir installé des caméras de surveillance pour contrôler le nouvel atelier à la demande de Téhéran.

L'information publiée samedi en fin de journée par l'agence de presse officielle IRNA intervient alors que les efforts diplomatiques visant à rétablir l'accord nucléaire iranien en lambeaux semblent au point mort.

L'agence de presse a cité le porte-parole de l'organisation iranienne de l'énergie atomique, Behrouz Kamalvandi, qui a déclaré que les autorités avaient déplacé l'opération vers un lieu plus sûr.

L’atelier de fabrication de composants de centrifugeuses de Karaj a été visé par ce que l'Iran a décrit comme une attaque de sabotage en juin. Natanz a été visé à deux reprises par des actes de sabotage dans un contexte d'incertitude quant à l'accord nucléaire. L'Iran a imputé ces actes à Israël.

« Malheureusement, en raison d'une opération terroriste qui a eu lieu à Karaj, nous avons été obligés d'intensifier les mesures de sécurité dans le cadre desquelles nous avons déplacé une partie importante des machines et transféré le reste à Natanz et Isfahan », a déclaré Kamalvandi. Isfahan est le site d'une autre installation nucléaire iranienne.

Jeudi, l'Agence internationale de l'énergie atomique, basée à Vienne, a déclaré avoir installé des caméras et retiré les scellés des machines du nouvel atelier de Natanz deux jours plus tôt. Ces machines seront utilisées pour fabriquer des tubes et des soufflets de rotor de centrifugeuse, des pièces cruciales pour les appareils qui tournent à très grande vitesse pour enrichir l'uranium gazeux.

Les pourparlers entre l'Iran et les puissances mondiales à Vienne pour relancer l'accord nucléaire de 2015 n'ont toujours pas abouti. On craint que l'Iran ne se rapproche de la fabrication d'une arme atomique s'il décide de s'en doter.

L'accord nucléaire s'est effondré il y a quatre ans lorsque l'ancien président Donald Trump a retiré les États-Unis et imposé des sanctions écrasantes à l'Iran. Entre-temps, l'Iran a considérablement développé ses activités nucléaires.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a insisté mardi sur le fait que les négociations sur l'accord « se déroulent correctement », même après les commentaires répétés des responsables américains selon lesquels une entente visant à restaurer l'accord pourrait ne pas avoir lieu.

Dans le cadre de l'accord nucléaire, l'Iran a stocké des centrifugeuses de pointe sous la surveillance de l'AIEA, tout en maintenant son taux d'enrichissement à 3,67 % et son stock d'uranium à seulement 300 kilogrammes.

Selon l'AIEA, au 19 février, le stock d'uranium enrichi de l'Iran s'élevait à près de 3 200 kilogrammes. Une partie de l'uranium a été enrichie jusqu'à une pureté de 60 %, ce qui représente une courte étape technique par rapport aux niveaux de 90 % pour les armes. Par ailleurs, l'Iran a empêché l'AIEA d'accéder aux images de ses caméras de surveillance.

Kamalvandi a réitéré la position de l'Iran selon laquelle le pays ne fournira pas les données des caméras à l'agence nucléaire onusienne si un accord n'est pas conclu.

L'Iran affirme depuis longtemps que son programme nucléaire est destiné à des fins pacifiques. Toutefois, les services de renseignement américains et l'AIEA estiment que l'Iran a mené un programme nucléaire militaire organisé jusqu'en 2003.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée libanaise affirme avoir arrêté le chef de l'EI au Liban

(Photo AFP)
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  • la Direction du renseignement a arrêté le citoyen R.F., surnommé “Qasoura”, un dirigeant important de l'organisation terroriste Daech », a indiqué l’armée.
  • L’armée a affirmé que Qasoura avait planifié plusieurs opérations dans le pays

BEYROUTH : L’armée libanaise a annoncé mardi l’arrestation d'une personne présentée comme le chef du groupe jihadiste État islamique (EI) au Liban.

« À la suite d'une série d'opérations de surveillance (...), la Direction du renseignement a arrêté le citoyen R.F., surnommé “Qasoura”, un dirigeant important de l'organisation terroriste Daech », a indiqué l’armée, utilisant l’acronyme arabe pour désigner l’EI.

L’armée a affirmé que Qasoura avait planifié plusieurs opérations dans le pays et qu'il avait pris la tête de la branche locale du groupe après l'arrestation de plusieurs hauts responsables en décembre.

Cette annonce intervient quelques jours après un attentat suicide en Syrie voisine, qui a fait au moins 25 morts dans une église, les autorités syriennes accusant l’EI.

Bien que moins présents qu’en Syrie ou en Irak, le groupe Etat islamique et d'autres mouvements jihadistes ont affronté l'armée libanaise et le Hezbollah, soutenu par l’Iran, au cours de la dernière décennie, principalement dans le nord et l'est du pays.

Il a été largement vaincu dans le pays en 2017.


Les Brics appellent à « rompre le cycle de la violence » au Moyen-Orient

Cette photo fournie par la Cour présidentielle des Émirats arabes unis montre les dirigeants des pays membres lors du sommet des BRICS à Kazan, le 23 octobre 2024. (AFP)
Cette photo fournie par la Cour présidentielle des Émirats arabes unis montre les dirigeants des pays membres lors du sommet des BRICS à Kazan, le 23 octobre 2024. (AFP)
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  • « Il est urgent de rompre le cycle de la violence et de rétablir la paix », ont écrit les dix pays
  • « Les garanties, la sûreté et la sécurité nucléaires doivent toujours être maintenues, y compris dans les conflits armés afin de protéger les populations et l'environnement »

BRASILIA, BRESIL : Le groupe des Brics a appelé  mardi à « rompre le cycle de la violence au Moyen-Orient » après les attaques israélo-américaines contre l'Iran, pays membre de cette organisation qui regroupe dix pays émergents.

« Il est urgent de rompre le cycle de la violence et de rétablir la paix », ont écrit les dix pays (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Égypte, Éthiopie, Indonésie, Iran, Émirats arabes unis) dans une déclaration commune publiée par le Brésil, qui préside actuellement le groupe.

Les dix pays ont également exprimé leur « vive inquiétude face à toute attaque contre des installations nucléaires pacifiques menée en violation du droit international et des résolutions pertinentes de l'Agence internationale de l'énergie atomique » (AIEA).

« Les garanties, la sûreté et la sécurité nucléaires doivent toujours être maintenues, y compris dans les conflits armés, afin de protéger les populations et l'environnement », ont-ils ajouté, affirmant « la nécessité de créer une zone libre d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive au Moyen-Orient ».


Nucléaire iranien : la France toujours prête à réactiver les sanctions

Jerome Bonnafont, Permanent Representative of France to the UN speaks during the United Nations Security Council, following U.S attack on Iran's nuclear sites, at U.N. headquarters in New York City, U.S., June 24, 2025. (REUTERS)
Jerome Bonnafont, Permanent Representative of France to the UN speaks during the United Nations Security Council, following U.S attack on Iran's nuclear sites, at U.N. headquarters in New York City, U.S., June 24, 2025. (REUTERS)
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  • À quelques mois de l'expiration de la résolution du Conseil de sécurité approuvant l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, « le temps est compté », a noté Jérôme Bonnafont lors d'une réunion du Conseil sur ce dossier.
  • « La France et ses partenaires E3 demeurent prêts à mobiliser le levier établi par la résolution 2231, celui du “snapback”, si un accord satisfaisant n'était pas trouvé d'ici l'été », a-t-il mis en garde.

NATIONS-UNIES : La France et ses partenaires européens sont toujours prêts à réactiver les sanctions contre Téhéran si un accord sur le nucléaire iranien n'est pas trouvé prochainement, a déclaré mardi l'ambassadeur français à l'ONU.

À quelques mois de l'expiration de la résolution du Conseil de sécurité approuvant l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, « le temps est compté », a noté Jérôme Bonnafont lors d'une réunion du Conseil sur ce dossier.

« Nous attendons de l'Iran qu'il reprenne sans délai la voie du dialogue afin d'aboutir à une solution diplomatique robuste, vérifiable et durable », a-t-il ajouté.

Seule une solution diplomatique peut « garantir l'impossibilité d'un programme nucléaire militaire iranien », a-t-il insisté après les frappes israéliennes et américaines sur des sites nucléaires en Iran.

« La France, aux côtés des E3 (France, Allemagne et Royaume-Uni), de l'Union européenne, et en étroite coordination avec les États-Unis, restera mobilisée à cette fin. Nous sommes déterminés à conclure un accord qui prendra en compte le régime de non-prolifération, la stabilité régionale et nos intérêts en matière de sécurité européenne », a insisté l'ambassadeur français.

« La France et ses partenaires E3 demeurent prêts à mobiliser le levier établi par la résolution 2231, celui du “snapback”, si un accord satisfaisant n'était pas trouvé d'ici l'été », a-t-il mis en garde.

« Nous utiliserons tous les leviers diplomatiques à notre disposition pour soutenir une solution négociée et assurer que l'Iran ne développe pas d'arme nucléaire », a de son côté déclaré son homologue britannique Barbara Woodward, sans directement mentionner le « snapback » permettant de réimposer les sanctions. 

La résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui approuvait l'accord de 2015, prévoyait la possibilité de rétablir les sanctions (mécanisme appelé « snapback »). Cependant, ce texte arrive à échéance le 18 octobre 2025, dix ans après l'entrée en vigueur de l'accord. 

En 2018, Donald Trump, lors de son premier mandat, avait retiré unilatéralement son pays de l'accord