Les entreprises fintech saoudiennes contribuent au changement économique du Royaume

Selon un rapport de Fintech Saudi, la valeur des transactions fintech entre 2017 et 2019 a enregistré une hausse de plus de 18% en glissement annuel, pour atteindre plus de 20 milliards de dollars en 2019. (Photo, fournie)
Selon un rapport de Fintech Saudi, la valeur des transactions fintech entre 2017 et 2019 a enregistré une hausse de plus de 18% en glissement annuel, pour atteindre plus de 20 milliards de dollars en 2019. (Photo, fournie)
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Publié le Mardi 19 avril 2022

Les entreprises fintech saoudiennes contribuent au changement économique du Royaume

  • En 2021, le nombre de nouvelles fintech lancées a grimpé de 37% par rapport à 2020
  • Ces dernières années, l’espace fintech a connu une forte poussée grâce au rôle de la Banque centrale saoudienne, qui a favorisé le développement du secteur

RIYAD: Avec l’atténuation de la pandémie, une nouvelle génération d’entreprises fintech s’apprête à changer la manière dont les entreprises sont gérées en Arabie saoudite.

Qu’il s’agisse de faciliter les paiements sans espèces, de fournir des analyses de données financières ou d’accorder des prêts, ces entreprises proposent des alternatives plus simples et personnalisées aux services bancaires traditionnels.

«Le PIB en Arabie saoudite est tout simplement impressionnant. Dans le Royaume, le potentiel des activités est nettement plus important. Il est dix fois plus fort que celui de l’Égypte et au moins cinq fois plus important que celui des Émirats arabes unis (EAU)», indique Ahmad Coucha, cofondateur et PDG de FlapKap, à Arab News.

FlapKap, une entreprise basée en Égypte, fournit des informations fondées sur l’Intelligence artificielle (IA) ainsi que des analyses de données financières et prévoit de s’implanter dans le Royaume. Cette société offre aux entreprises de commerce électronique des informations de pointe pour optimiser leurs dépenses publicitaires et maximiser leurs profits. Elle propose également à ces entreprises des conditions de paiement flexibles sur les dépenses publicitaires afin de garantir une croissance durable sans problèmes de liquidités.

HyperPay, une société de paiement en ligne basée en Jordanie, est une autre entreprise fintech innovante qui se fait connaître dans le Royaume. Elle a récemment obtenu un permis technique de Saudi Payments, une filiale à part entière de la Banque centrale saoudienne (Sama). Ce permis technique permet aux prestataires de services de paiement électronique d’activer les services Mada, un système de paiement central reliant tous les guichets automatiques et points de vente du pays.

«Après des années de travail acharné pour établir une infrastructure numérique appropriée, l’Arabie saoudite est maintenant prête à adopter les paiements numériques. C’est la raison pour laquelle elle est en avance sur tous les autres pays de la région», explique Mouhannad Ebwini, cofondateur et PDG d’HyperPay.

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Muhannad Ebwini, co-fondateur et PDG d'HyperPay. (Photo fournie)

 

Ces dernières années, l’espace fintech a connu une forte poussée grâce au rôle de la Banque centrale saoudienne, qui a favorisé le développement du secteur en autorisant l’entrée de nouveaux acteurs et de nouveaux produits dans le cadre de son programme Fintech Saudi, lancé en 2018. L’initiative, qui vise à pousser les entreprises fintech à rivaliser au niveau local et mondial, porte aujourd’hui ses fruits avec un nombre croissant d’entreprises innovantes qui renforcent la stabilité financière et soutiennent le développement économique du Royaume.

Selon un rapport de Fintech Saudi, la valeur des transactions fintech entre 2017 et 2019 a enregistré une hausse de plus de 18% en glissement annuel, pour atteindre plus de 20 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) en 2019. Compte tenu de l’augmentation du nombre d'entrepreneurs de première génération qui rivalisent avec les grandes institutions financières, le rapport estime que la valeur des transactions dépassera 33 milliards de dollars d’ici à 2023.

De plus, les perspectives de croissance sont importantes, la taille moyenne des opérations d’investissement étant de 2,7 millions de dollars, contre une moyenne mondiale de 7,3 millions de dollars, selon le rapport. Il convient également de noter le changement radical intervenu dans le secteur financier, qui était auparavant régi par un ensemble complexe de règles et de règlements visant à garantir la sécurité monétaire. Fintech Saudi s’est attaquée au problème en prenant le taureau par les cornes.

L’autorité financière soutient désormais ces start-up, en leur expliquant les règlements et en leur proposant un moyen plus simple d’obtenir un permis d’exploitation auprès de la Sama. Résultat, le Royaume a connu une montée en flèche des investissements en capital-risque dans le secteur des fintechs, atteignant 16 transactions au cours des huit premiers mois de 2021, soit un total de 157,2 millions de dollars. En 2021, le nombre de nouvelles fintech lancées a grimpé de 37% par rapport à l’année précédente.

Face à cet essor instantané des entreprises fintech, la Sama et l’Autorité des marchés de capitaux saoudienne ont lancé le mois dernier à Riyad le tout premier Centre de technologie financière. Situé dans le quartier financier du roi Abdallah, il vise à fournir à ces start-up fintech des opportunités d’investissement. Il ne fait aucun doute que les perspectives des entreprises fintech du Royaume sont désormais bien meilleures.

Le mois dernier, Arib, courtier numérique en prêts personnels basé en Arabie saoudite, a levé 2,3 millions de dollars dans le cadre du financement de départ mené par la société de capital-risque Merak Capital. La fintech utilisera les fonds recueillis pour répondre aux exigences fixées par la Sama afin de finaliser son processus de délivrance de permis et d’introduire de nouveaux services dans son portefeuille.

Fondé en 2019, Arib met à la disposition de ses utilisateurs des options d’autofinancement correspondant à leur profil de crédit et leur permet d’accéder facilement à des prêts. «Le Royaume est témoin d’une énorme révolution technologique et d’une accélération remarquable de la transformation numérique, en particulier dans le secteur des technologies financières», souligne Walid Talaat, PDG d’Arib, confirmant ainsi que le Royaume traverse actuellement une véritable période de changement.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Le groupe de luxe Kering tient son assemblée générale en pleine tourmente

Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation. (AFP).
Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation. (AFP).
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  • Mercredi, le groupe a encore dévissé en Bourse, les investisseurs prenant acte de la forte baisse de "40 à 45%" de la rentabilité attendue au premier semestre alors que son chiffre d'affaires a chuté de 11% au premier trimestre
  • Depuis des mois, le groupe dirigé par François-Henri Pinault tente de redresser la marque italienne qui représente 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle

PARIS: En pleine tourmente, le groupe de luxe Kering tient jeudi son assemblée générale après avoir accumulé les mauvaises nouvelles, entre chute des ventes et perte de rentabilité opérationnelle principalement à cause de sa marque phare Gucci.

Mercredi, le groupe a encore dévissé en Bourse, les investisseurs prenant acte de la forte baisse de "40 à 45%" de la rentabilité attendue au premier semestre alors que son chiffre d'affaires a chuté de 11% au premier trimestre. Par rapport à son pic de juin 2021, l'action de Kering dégringole même de 60%.

Cela montre que "la transformation de Gucci" est plus difficile que le marché ne le pensait" dans un premier temps, estime dans une note Luca Solca, analyste de la banque Bernstein.

Depuis des mois, le groupe dirigé par François-Henri Pinault tente de redresser la marque italienne qui représente 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle.

Changement de directeur artistique avec l'arrivée de Sabato de Sarno, nouvelle direction incarnée par Jean-François Palus, PDG proche de François-Henri Pinault, nomination d'un directeur général adjoint venu du concurrent Louis Vuitton, Stefano Cantino : "Il est clair que Kering a l'intention de +nettoyer la maison+ pour établir des bases plus fortes pour l'avenir", note Luca Solca.

D'autres marques du groupe patinent aussi. Au premier trimestre 2024, les ventes d'Yves Saint Laurent reculent de 8%, celles de Bottega Veneta de 2% et celles des "autres maisons", qui englobent Balenciaga et Alexander McQueen, de 7%.

Mi-avril, la note de Kering a été abaissée par S&P en raison des difficultés de Gucci et des dépenses réalisées par le groupe, ce qui alourdit sa dette.

Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation.

Imposer sa définition du luxe

Kering a en outre déboursé 1,7 milliard d'euros pour acquérir 30% de Valentino, avec une option pour racheter tout le groupe au plus tard en 2028, et 3,5 milliards d'euros pour mettre la main sur Creed, parfumeur acheté en octobre dans le cadre de la création de la branche beauté.

"C'est très intelligent de créer un département beauté", explique à l'AFP Eric Briones, auteur de "Luxe et digital" (ed. Dunod). "Mais le construire avec Creed uniquement, ça ne va pas", ajoute-t-il soulignant que la licence Gucci (chez Coty) "ils la récupèrent dans 3 ou 4 ans et Saint Laurent (chez L'Oréal) aux calendes grecques". La licence des parfums Valentino est également chez L'Oréal.

"Vous allez construire sur Balenciaga qui est une marque qui s'interroge et ne s'est pas encore remise du scandale" dû à une publicité déplacée mêlant des enfants et des accessoires connotés sexuellement et qui a fait chuter ses ventes, selon le spécialiste.

"Aujourd'hui, ce qui manque le plus à Kering, c'est une vision claire, cohérente et impactante", ajoute-t-il. "En ce moment, il y a une bataille dans l'univers du luxe à imposer sa définition du luxe: Vuitton, c'est +nous sommes plus qu'une maison de luxe, nous sommes une maison culturelle+, Chanel c'est +le luxe absolu+, Jacquemus c'est +pop luxury+", détaille-t-il.

"C'est peut-être aussi un groupe trop décentralisé", souffle un autre connaisseur du secteur, "c'est le péché originel de Kering, un héritage de PPR (Pinault-Printemps-La Redoute, précédent nom du groupe, NDLR), il fonctionne davantage comme un conglomérat que comme groupe".

Récemment, quelques changements ont eu lieu dans la gouvernance: Francesca Bellettini, PDG d'Yves Saint Laurent, a été promue directrice générale adjointe de Kering, chargée de "piloter l'ensemble des maisons du groupe dans les prochaines étapes de leur développement" et Jean-Marc Duplaix, directeur financier de Kering depuis 2012, est devenu directeur général adjoint du groupe chargé des opérations et des finances.

La directrice de la communication Valérie Duport a quitté le groupe sans que soit encore nommé son successeur.

"C'est un moment compliqué et personne ne se réjouit parce que si Kering va mal, le secteur global en souffre", conclut M. Briones.


BNP Paribas: baisse du résultat net, mais stabilité des revenus au 1er trimestre

"Le groupe réalise de bonnes performances au premier trimestre 2024 grâce à la bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels", a salué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué. (AFP).
"Le groupe réalise de bonnes performances au premier trimestre 2024 grâce à la bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels", a salué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué. (AFP).
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  • Au premier trimestre cette année, son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur bancaire, est resté stable, atteignant 12,4 milliards d'euros, a indiqué le groupe dans un communiqué
  • Les effets de l'accélération des mesures d'économies annoncée en mars (400 millions d'euros) "sont attendus à partir du deuxième trimestre 2024", a souligné BNP Paribas

PARIS: BNP Paribas a vu son résultat net chuter de près de 30% sur un an au premier trimestre, à 3,1 milliards d'euros, desservi par la plus-value engrangée après la vente de sa filiale américaine Bank of the West au même trimestre l'an dernier.

Le bénéfice net "distribuable", qui permet une comparaison hors effets de périmètre, est lui en baisse de 2,2% sur un an, a annoncé jeudi la première banque française, qui confirme sa trajectoire 2024 prévoyant des revenus "distribuables" en hausse de 2% et un résultat net "distribuable" supérieur à celui de 2023.

L'an dernier, le groupe avait entré dans ses comptes du premier trimestre la plus-value de cession de 3 milliards d'euros issue de la vente de sa filiale américaine Bank of the West.

Au premier trimestre cette année, son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur bancaire, est resté stable, atteignant 12,4 milliards d'euros, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Les effets de l'accélération des mesures d'économies annoncée en mars (400 millions d'euros) "sont attendus à partir du deuxième trimestre 2024", a souligné BNP Paribas.

"Le groupe réalise de bonnes performances au premier trimestre 2024 grâce à la bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels", a salué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué.

Les pôles opérationnels ont ainsi gagné des parts de marché, tout en améliorant leurs performances opérationnelles, selon le groupe.

Bonne dynamique commerciale

Le PNB de la banque de financement et d'investissement (BFI) a baissé de 4% au premier trimestre, totalisant 4,6 milliards d'euros, tandis que celui du pôle banques commerciales (France, Belgique, Italie...) est resté stable, à 6,7 milliards d'euros, la banque ayant réussi à neutraliser les "vents contraires" que sont la couverture contre les coûts de l'inflation et l'arrêt de la rémunération de la réserve obligatoire par la Banque centrale européenne (BCE).

L'acquisition des clients Hello Bank a continué (+32% sur un an), renforcée par l'intégration des clients d'Orange Bank, après l'accord conclu en début d'année pour reprendre les clients de la banque en ligne d'Orange, lancée en grande pompe par l'ancien PDG Stéphane Richard en 2017, et dont l'avenir était en suspens depuis le début de l'année sur fond de déficit chronique.

Le revenu des métiers d'investissement, d'assurance et d'épargne est, lui, en croissance de 0,8%, à 1,4 milliard d'euros. L'activité épargne enregistre notamment une très bonne performance en France avec une collecte brute de 8,3 milliards d'euros, en hausse de plus de 30% sur un an.

Le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, s'établit à 29 points de base des encours de crédits à la clientèle, à 640 millions d'euros, "un niveau bas du fait de la qualité du portefeuille de crédit", selon le communiqué.

BNP Paribas a finalisé son programme de rachats d'actions de 1,05 milliard d'euros le 23 avril. Son conseil d'administration proposera le 14 mai à l'assemblée générale des actionnaires de verser "un dividende de 4,60 euros" par action.


Selon Faisal al-Ibrahim, l’économie saoudienne est en train de changer radicalement

Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
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  • Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie
  • «Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim

RIYAD: Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie et à une transformation de son environnement des affaires en raison de la création de nouveaux secteurs: c’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Économie du Royaume.

Faisal al-Ibrahim a pris la parole mercredi lors d’une conférence à Riyad au cours de laquelle il a mis en lumière l’évolution rapide du paysage des affaires du Royaume, qui s'efforce de diversifier ses sources de revenus afin de ne plus dépendre du pétrole.

Lors de cet événement, intitulé «Politiques industrielles pour promouvoir la diversification économique», le ministre a précisé que les réglementations législatives et économiques qui visent à promouvoir le développement durable avaient subi des changements fondamentaux depuis le lancement de la Vision 2030.

Il a indiqué que les efforts du Royaume pour diversifier son économie avaient conduit à la création de nouveaux secteurs grâce au lancement de plusieurs mégaprojets tels que Neom et le Red Sea Project, entre autres.

«Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim, qui a par ailleurs insisté sur la nécessité d’élaborer des stratégies pour garantir une économie flexible et durable.

«La présence d’investissements étrangers permettra de développer la compétitivité à long terme», a encore expliqué le ministre.

Ce dernier a également assuré que le Royaume travaillait sur le moyen terme pour se focaliser sur la transformation des secteurs qui représentent un changement technologique.

L’Arabie saoudite est désireuse de parvenir à un développement à moyen terme en équilibrant les profits à court terme et en promouvant le succès à long terme, a souligné M. Al-Ibrahim.

Depuis le lancement de la Vision 2030, le ministère de l’Économie et de la Planification a mené plusieurs études économiques qui ont pour objectif de diversifier l’économie en élaborant des objectifs pour tous les secteurs, en augmentant les niveaux de complexité et en étudiant les économies émergentes afin de renforcer les capacités du Royaume. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com