Le secteur touristique mondial subit les conséquences de la guerre en Ukraine

Les touristes russes ont été bloqués à l’étranger après l’imposition des sanctions (Photo, Getty Images).
Les touristes russes ont été bloqués à l’étranger après l’imposition des sanctions (Photo, Getty Images).
Une touriste ukrainienne pose pour une photo près de la mosquée Hagia Sophia à Sultanahmet à Istanbul, en Turquie, le 9 mai 2021 (Photo, AFP).
Une touriste ukrainienne pose pour une photo près de la mosquée Hagia Sophia à Sultanahmet à Istanbul, en Turquie, le 9 mai 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 21 avril 2022

Le secteur touristique mondial subit les conséquences de la guerre en Ukraine

  • La chute soudaine du nombre de Russes et d’Ukrainiens qui se rendent à l’étranger depuis le 24 février a nui à la reprise du secteur
  • La flambée des prix des carburants a causé un accroissement de la pression sur les destinations touristiques en difficulté

DUBAÏ: À partir de son bureau situé au centre de Moscou, Vladimir Inyakin, fondateur de l’agence de voyage locale All World, aide les personnes qui tentent de se procurer des billets pour quitter la Russie.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, qui a incité les pays occidentaux à interdire l’accès des avions de ligne russes à leur espace aérien, le modèle économique du secteur des voyages russe s’est rapidement transformé.
Alors qu’auparavant, M. Inyakin aidait ses clients à réserver des escapades de luxe aux quatre coins du monde, il les aide aujourd’hui à se rendre dans n’importe quel pays offrant un répit face à l’atmosphère de crise, de conflit et d’isolement international qui prévaut actuellement.
M. Inyakin, qui a créé son agence de voyage en 2008, raconte à Arab News qu’«au début, les Russes avaient peur, paniquaient, pleuraient et étaient prêts à payer une fortune pour quitter le pays». Mais aujourd’hui, près de deux mois après le début de la guerre en Ukraine, certains Russes envisagent de nouveau de voyager et M. Inyakin est là pour organiser leurs itinéraires.
Certes, les sanctions occidentales ont considérablement réduit la liste des pays où les Russes peuvent se rendre sans trop de tracas. Les Bermudes, qui ont suspendu la certification des avions russes qui y sont enregistrés, constituent un extrême. À l’autre extrême, on trouve des pays qui ont longtemps bénéficié du tourisme russe et qui restent ouverts aux visiteurs en provenance de Russie.
«De nombreux pays ont peur de perdre leurs clients russes», explique M. Inyakin. «Nous ne pouvons plus desservir que quinze pays, principalement des pays de l’ex-URSS, ainsi que l’Iran, Israël, la Turquie, le Vietnam, Zanzibar, le Qatar, les Émirats arabes unis (EAU) et la Thaïlande avec certaines compagnies aériennes russes.»
«Ils voyagent là où ils peuvent avec un billet aller simple et de l’argent liquide, comme en Ouzbékistan, en Géorgie, en Arménie et aux EAU», précise M. Inyakin. «Si vous vous rendez à l’étranger, vous devez prendre de l’argent liquide avec vous. Ceux qui peuvent se le permettre vont à Dubaï.»
Lorsque la valeur du rouble russe s’est effondrée au début de la guerre, les épargnants russes se sont précipités pour convertir leur argent dans d’autres monnaies plus stables ou pour le placer dans des comptes et des investissements sûrs à l’étranger.
Cependant, dans un surprenant retournement de situation, le rouble a progressivement rebondi, sa valeur ayant doublé par rapport à celle du 7 mars. Le 8 avril, le dollar a dépassé le seuil des 72 roubles, mais il a depuis perdu une partie de ses gains.
Selon un article de Reuters, l’affaiblissement du rouble s’explique par la possibilité que la Russie assouplisse davantage ses mesures de contrôle temporaires, en réduisant les exigences relatives aux ventes obligatoires de recettes en devises par les entreprises exportatrices.
Les prix du kérosène ont augmenté de façon spectaculaire depuis que les sanctions occidentales ont été imposées à l’économie russe basée sur les hydrocarbures, ce qui a entraîné une hausse générale des prix des billets d’avion. Les billets aller-retour sans escale de Moscou à Dubaï coûtent 609 dollars (1 dollar = 0,93 euro) sur Flydubai, 1359 dollars sur Emirates et 810 dollars sur Turkish Airlines, soit plusieurs centaines de dollars de plus qu’avant le 24 février.
Avant la guerre, indique M. Inyakin, «On pouvait faire un vol aller-retour de Moscou à Dubaï avec Aeroflot pour 300-350 dollars». Aeroflot n’a pas encore repris ses activités.
«Il y a actuellement une inflation et le taux de change dollar-rouble russe est extrêmement élevé», explique à Arab News un citoyen russe vivant dans le Golfe, sous couvert d’anonymat.
Lorsque le service de messagerie Swift, qui relie plus de 11 000 institutions financières dans le monde, a suspendu les services de sept banques russes à la fin du mois de février en raison de la guerre, le système financier du pays a été paralysé et sa capacité à faire du commerce à l’échelle mondiale a été réduite.
Concrètement, cette suspension a rendu presque impossible pour les Russes d’utiliser leurs cartes de crédit et leurs comptes bancaires à l’étranger.
«Aujourd’hui, le principal défi pour les Russes qui souhaitent voyager est que si vous êtes un citoyen russe vivant en Russie, vous ne pouvez pas facilement réserver des billets d’avion ou des hôtels puisque Visa et Mastercard ne sont plus valables en Russie», déplore le résident du Golfe. «Très peu de pays acceptent Mir, le système de paiement national russe.»

Les Russes jouent un rôle essentiel dans la reprise du secteur touristique (Photo, AFP).


La baisse du nombre de Russes qui voyagent à l’étranger a déjà un impact négatif sur au moins cinq pôles touristiques autrefois populaires auprès des Russes et Ukrainiens: la Thaïlande, le Vietnam, la Turquie, l’Égypte et Chypre.
Les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie de ces pays ne peuvent guère se permettre de telles perturbations, surtout après les fermetures et les interdictions de voyager imposées pendant la pandémie de Covid-19 qui a décimé le tourisme mondial en 2020 et 2021.
Les sanctions et les boycotts imposés en réponse à la guerre nuisent également au secteur touristique russe. Les voyagistes russes qui misent sur la reprise post-pandémie seront cruellement déçus.

Pour des millions d’hommes encore en Ukraine, le voyage n’est tout simplement pas envisageable (Photo, AFP).


Avant la guerre, les Ukrainiens étaient eux aussi de grands voyageurs. Mais aujourd’hui, étant donné que des millions d’entre eux ont été déplacés à cause des combats, leurs dépenses, comme celles des Russes, ont disparu du marché touristique international.
«Nous, Ukrainiens, aimons généralement voyager», affirme Mariia, une Ukrainienne originaire d’Odessa qui vit désormais à Dubaï. «En ce moment, nous ne pensons même pas au tourisme.»
Pour des millions d’hommes encore en Ukraine, le voyage n’est tout simplement pas envisageable. Ceux âgés de 18 à 60 ans, comme le père et le frère de Mariia, ont l’âge de la conscription. «Ils peuvent être appelés à accomplir leur service militaire à tout moment», dit-elle.
Avec ses villes historiques, sa campagne verdoyante et son littoral pittoresque, l’Ukraine était une destination touristique populaire à part entière. Aujourd’hui, son espace aérien est fermé aux avions de ligne, tandis que ses villes et ses infrastructures sont en ruines.
«Je n’ai jamais pensé dans ma vie que j’entendrais les sirènes d’alerte aérienne par appel vidéo dans ma ville», lance Mariia. «Je ne savais même pas que nous en avions. C’était tellement bouleversant.»
La Turquie est peut-être le pays qui ressentira le plus la diminution du nombre de visiteurs russes et ukrainiens. Les hôtels de luxe, les marinas et les plages chatoyantes de Bodrum et d’Antalya ont longtemps été le terrain de jeu des touristes d’Europe de l’Est.
Avant la pandémie, le tourisme représentait 10% du produit intérieur brut (PIB) de la Turquie. En 2021, après la levée des restrictions de voyage liées à la Covid-19, environ 4,7 millions de Russes et 2,1 millions d’Ukrainiens ont visité le pays, soit un quart de ses 24,7 millions de touristes cette année-là.
L’Association des agences de voyages en Turquie s’attendait à ce que 7 millions de Russes et 2,5 millions d’Ukrainiens visitent le pays cette année et que le secteur enregistre des recettes de 35 milliards de dollars.

Une touriste ukrainienne pose pour une photo près de la mosquée Hagia Sophia à Sultanahmet à Istanbul, en Turquie, le 9 mai 2021 (Photo, AFP).


Bien que la Turquie n’ait pas sanctionné la Russie ni fermé son espace aérien aux compagnies aériennes russes, l’invasion de l’Ukraine a anéanti les espoirs d’une reprise post-pandémie.
Le Vietnam a également revu à la baisse ses estimations pour l’année à venir. La province de Khanh Hoa et l’île de Phu Quoc ont toujours été populaires auprès des touristes russes, tout comme la ville de Phan Thiet, affectueusement appelée «Petit Moscou».
Selon une enquête réalisée par l’Administration nationale du tourisme du Vietnam en 2019, les Russes dépensaient en moyenne 1600 dollars par séjour, contre environ 900 dollars pour le touriste moyen.
Plusieurs agences de voyage vietnamiennes proposant uniquement leurs services aux visiteurs russes ont vu le jour au fil des ans. Toutefois, le 23 mars de cette année, en réponse à la guerre, Vietnam Airlines a annoncé qu’elle suspendait ses vols à destination et en provenance de la Russie.
Les mêmes scénarios se déroulent en Thaïlande. Le 25 mars, le South China Morning Post a rapporté que plus de 7000 touristes russes étaient bloqués dans les destinations de vacances autrefois populaires du pays.

Une photo prise le 29 septembre 2021 montre des touristes russes dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge (Photo, AFP).


Si l’on regarde le bon côté des choses, de nombreux Russes en détresse ont pu être rapatriés ces dernières semaines. L’agence de presse nationale TASS, citant l’Agence fédérale du tourisme de Russie, a précisé que plus de 85 000 touristes russes avaient été rapatriés en mars. L’article mentionne aussi que l’Égypte a accueilli le plus grand nombre de touristes à forfait, soit environ 4000.
Le processus de rapatriement a néanmoins été compliqué en raison des nouvelles sanctions occidentales visant les avions qui devraient être utilisés pour les vols spéciaux entre l’Égypte et la Russie. Les voyagistes doivent choisir des itinéraires différents pour faire passer les touristes russes bloqués par des pays tiers tels que les EAU, la Turquie, les Maldives et la Thaïlande.
«La guerre en Ukraine pose de nouveaux défis à l’environnement économique mondial et risque de freiner le rétablissement de la confiance dans les voyages internationaux», souligne l’Organisation mondiale du tourisme de l’ONU dans un communiqué le 31 mars.
«La fermeture des espaces aériens ukrainien et russe, ainsi que l’interdiction des compagnies aériennes russes par de nombreux pays européens, affectent les voyages intra-européens. Elle provoque également des détours dans les vols long-courriers entre l’Europe et l’Asie de l’Est, ce qui se traduit par des vols plus longs et des prix plus élevés.»
«La Russie et l’Ukraine représentaient ensemble 3% des dépenses mondiales en tourisme international en 2020 et au moins 14 milliards de dollars de recettes touristiques mondiales pourraient être perdus si le conflit se prolonge.»
En Italie, où les touristes commencent tout juste à revenir après deux ans de restrictions liées à la pandémie, l’absence de touristes ukrainiens et russes est palpable. Le pays a rejoint les autres membres de l’UE en imposant des sanctions à la Russie et a cessé de traiter avec les banques russes.
Selon un article publié dans le quotidien britannique The Guardian, si la Russie ne figure pas parmi les vingt premiers pays en termes de nombre de touristes en Italie, elle occupe la neuvième place en termes de temps passé dans le pays et la deuxième place en termes d’impact économique global, derrière l’Allemagne.
«Habituellement, le touriste russe moyen séjournait en Italie pendant cinq jours ou plus, contre deux ou trois pour la plupart des autres pays, et il dépensait environ 65% d’argent de plus que le touriste moyen par jour», explique M. Costabile. «Je vous assure que l’absence de visiteurs russes dans le secteur se fera sentir.»
Dubaï est un pays où les Russes sont toujours les bienvenus. Longtemps une destination touristique populaire pour les Russes et les Ukrainiens, la capitale commerciale des EAU est toujours aussi chaleureuse et accueillante pour ceux peuvent se permettre de la visiter.

Dubaï a toujours été une destination populaire pour les Russes et les Ukrainiens (Photo, Shutterstock).


«En raison de cette période difficile pour la Russie, aujourd’hui frappée par des sanctions, de plus en plus de Russes cherchent à s’installer à Dubaï», déclare à Arab News Anastasia, une consultante en art russe arrivée à Dubaï il y a deux mois.
D’autres, cependant, s’inquiètent de l’avenir, ne sachant pas où aller, s’il faut rester, ou comment subvenir à leurs besoins à court terme.
«Tout est encore tellement flou», dit à Arab News un expatrié russe qui vit dans le Golfe, sous couvert d’anonymat. «Personne ne sait combien de temps cette guerre va durer et combien de personnes seront touchées. On ne sait pas calculer les risques.»
L’ambassade d’Ukraine aux EAU a récemment annoncé que les touristes ukrainiens arrivés dans le pays du Golfe avant la guerre pouvaient demander un visa de résidence d’un an.
Quant aux plus de 1000 Ukrainiens qui se sont retrouvés bloqués à Dubaï lorsque l’invasion a commencé en février, les organisations humanitaires sont intervenues pour les héberger ou leur réserver des billets pour la Pologne, où sont réfugiés des millions d’Ukrainiens déplacés par la guerre.
«Ils ne pensent plus à voyager maintenant», confie un Ukrainien vivant à Dubaï à Arab News sous couvert d’anonymat, décrivant la situation de sa propre famille.
«Il n’y a pas de vols à destination ou en provenance de l’Ukraine. Les personnes qui ont réussi à fuir très tôt sont en grande partie celles qui pouvaient se le permettre et qui ont alors opté pour des pays comme Dubaï.»
Alors que les négociateurs russes et ukrainiens ne parviennent toujours pas à conclure un accord de paix et que les combats se déroulent désormais dans l’est contesté du pays, rien ne laisse présager un retour à la normale dans un avenir proche.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Iran n'a pas déplacé d'uranium hautement enrichi avant les frappes, selon les Etats-Unis

Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a également confirmé dans un communiqué que, selon "des informations crédibles", le programme nucléaire de Téhéran avait été "gravement endommagé par les frappes ciblées récentes". (AFP)
Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a également confirmé dans un communiqué que, selon "des informations crédibles", le programme nucléaire de Téhéran avait été "gravement endommagé par les frappes ciblées récentes". (AFP)
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  • Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a confirmé dans un communiqué que, selon "des informations crédibles", le programme nucléaire de Téhéran avait été "gravement endommagé par les frappes ciblées récentes"
  • "Je peux vous dire que les Etats-Unis n'ont eu aucune indication que de l'uranium hautement enrichi ait été déplacé avant les frappes, comme je l'ai vu aussi raconté à tort", a déclaré à Fox News la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt.

WASHINGTON: L'administration de Donald Trump a réfuté mercredi l'hypothèse que l'Iran ait déplacé son uranium hautement enrichi avant les frappes américaines, sur fond de questions autour de l'impact de cette opération militaire sur le programme nucléaire de Téhéran.

Donald Trump s'est emporté contre les médias américains après la divulgation d'un document confidentiel américain semant le doute sur l'efficacité des bombardements menés dimanche en soutien à Israël contre les sites stratégiques de Fordo, Natanz et Ispahan.

Selon lui, les frappes américaines menées en Iran ont provoqué la destruction totale des installations nucléaires visées.

Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a également confirmé dans un communiqué que, selon "des informations crédibles", le programme nucléaire de Téhéran avait été "gravement endommagé par les frappes ciblées récentes".

"Cela inclut de nouvelles informations venant d'une source/méthode historiquement fiable et exacte selon lesquelles plusieurs infrastructures nucléaire clés de l'Iran ont été détruites et leur reconstruction devrait prendre plusieurs années", a ajouté l'agence américaine du renseignement.

Téhéran a admis mercredi que ses installations nucléaires avaient été "considérablement endommagées" par les bombardements israéliens et américains pendant les 12 jours de guerre.

Mais des experts ont soulevé la possibilité que l'Iran se soit préparé à l'attaque en évacuant ses quelque 400 kilogrammes d'uranium enrichi à 60%, niveau proche du seuil de 90% nécessaire à la conception d'une bombe atomique.

"Je peux vous dire que les Etats-Unis n'ont eu aucune indication que de l'uranium hautement enrichi ait été déplacé avant les frappes, comme je l'ai vu aussi raconté à tort", a déclaré à Fox News la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt.

"Quant à ce qu'il y a sur le terrain en ce moment, c'est enseveli sous des kilomètres et des kilomètres de gravats en raison du succès des frappes de samedi soir", a-t-elle ajouté.

L'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA), avec qui le Parlement iranien veut suspendre la coopération du pays, "a perdu la visibilité sur ce matériel à partir du moment où les hostilités ont commencé" a de son côté déclaré son directeur général, Rafael Grossi, à la télévision française.

"Je ne voudrais pas donner l'impression que c'est perdu ou que c'est caché", a-t-il ajouté.

Selon un document classé secret-défense rapporté mardi par le média américain CNN, les frappes auraient retardé le programme nucléaire de Téhéran de seulement quelques mois, sans le détruire complètement, contrairement aux affirmations répétées de Donald Trump.

Une divulgation qui rendu le président américain furieux. Il a notamment annoncé une conférence de presse du ministre de la Défense Pete Hegseth, à 8H00 locales (12H00 GMT) jeudi afin de "lutter pour la dignité de nos grands pilotes américains".

Israël a lancé à partir du 13 juin des attaques massives sur l'Iran, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran dément, défendant son droit à développer un programme nucléaire civil. L'Iran a répondu à l'offensive israélienne par des tirs de missiles.

Un fragile cessez-le-feu, annoncé par Donald Trump, est en place depuis mardi.

 


Nucléaire: la Russie opposée à la suspension par l'Iran de la coopération avec l'AIEA

"Nous souhaitons que la coopération entre l'Iran et l'AIEA se poursuive, nous souhaitons que tous respectent la déclaration répétée à maintes reprises par l'Iran selon laquelle ce pays n'a pas et n'aura pas l'intention de se doter de l'arme nucléaire", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse. (AFP)
"Nous souhaitons que la coopération entre l'Iran et l'AIEA se poursuive, nous souhaitons que tous respectent la déclaration répétée à maintes reprises par l'Iran selon laquelle ce pays n'a pas et n'aura pas l'intention de se doter de l'arme nucléaire", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse. (AFP)
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  • Pour entrer en vigueur, le texte voté nécessite toutefois encore l'approbation du Conseil des Gardiens, un organe habilité à examiner la législation
  • Ces derniers jours, les responsables iraniens avaient dénoncé l'absence, à leurs yeux, de "condamnation" de l'agence internationale après les attaques israéliennes et américaines sur les installations nucléaires du pays

MOSCOU: La Russie est opposée à la suspension par l'Iran, son allié au Moyen-Orient, de la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a indiqué jeudi son chef de la diplomatie, après le vote la veille par le Parlement iranien en faveur d'une suspension.

"Nous souhaitons que la coopération entre l'Iran et l'AIEA se poursuive, nous souhaitons que tous respectent la déclaration répétée à maintes reprises par l'Iran selon laquelle ce pays n'a pas et n'aura pas l'intention de se doter de l'arme nucléaire", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse.

A l'issue d'une guerre de douze jours avec Israël, pendant laquelle des sites nucléaires iraniens ont été touchés par des frappes israéliennes et américaines, le Parlement iranien a voté mercredi en faveur d'une suspension de la coopération avec l'AIEA.

Pour entrer en vigueur, le texte voté nécessite toutefois encore l'approbation du Conseil des Gardiens, un organe habilité à examiner la législation.

Ces derniers jours, les responsables iraniens avaient dénoncé l'absence, à leurs yeux, de "condamnation" de l'agence internationale après les attaques israéliennes et américaines sur les installations nucléaires du pays.

La coopération sera "forcément affectée", avait résumé pour sa part le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaeil Baqaei.

Cette décision de Téhéran a été vivement critiquée par le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, qui a estimé en réponse que ce travail était "une obligation juridique", et non "pas une faveur".

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend, comme Moscou, un droit au nucléaire à des fins civiles.

La Russie, via son agence atomique Rosatom, dispose de plusieurs centaines de spécialistes sur le site de la centrale nucléaire de Bouchehr, dans le sud-ouest de l'Iran.

 


Ukraine: des attaques russes font un mort et deux blessés dans la région de Kherson

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe après la signature d'un accord sur la création d'un tribunal spécial chargé de juger les hauts responsables de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au Conseil de l'Europe à Strasbourg, dans l'est de la France, le 25 juin 2025. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe après la signature d'un accord sur la création d'un tribunal spécial chargé de juger les hauts responsables de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au Conseil de l'Europe à Strasbourg, dans l'est de la France, le 25 juin 2025. (AFP)
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  • Les villes ukrainiennes sont ciblées quotidiennement par des frappes russes, tandis que les troupes russes grignotent depuis des semaines du terrain dans la région de Soumy (nord-est de l'Ukraine)
  • Sur le plan diplomatique, les pourparlers sont dans l'impasse, malgré la pression des Etats-Unis. Moscou exige notamment que Kiev lui cède quatre régions entières (Kherson, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia), en plus de la Crimée annexée

KIEV: Des attaques aériennes russes ont fait un mort et deux blessés en Ukraine, dans la région méridionale de Kherson, ont annoncé les autorités locales jeudi matin.

Dans le village de Tavriyske, une frappe aérienne russe a tué un habitant né en 1987, a annoncé le gouverneur Oleksandr Prokoudine sur Telegram.

Selon l'administration militaire régionale, "des bombes guidées ont touché un immeuble résidentiel", blessant un autre homme, âgé de 34 ans, qui se trouvait à son domicile.

Par ailleurs, dans le district de Korabelny, un bombardement russe nocturne a blessé une septuagénaire, qui a été prise en charge par les secours, a rapporté la municipalité de Kherson sur Telegram.

Les villes ukrainiennes sont ciblées quotidiennement par des frappes russes, tandis que les troupes russes grignotent depuis des semaines du terrain dans la région de Soumy (nord-est de l'Ukraine).

Sur le plan diplomatique, les pourparlers sont dans l'impasse, malgré la pression des Etats-Unis. Moscou exige notamment que Kiev lui cède quatre régions entières (Kherson, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia), en plus de la Crimée annexée, des demandes jugées inacceptables par l'Ukraine.

Le président Volodymyr Zelensky a signé mercredi un accord avec le Conseil de l'Europe pour instituer un tribunal spécial, dans l'objectif de poursuivre et juger les responsables du "crime d'agression contre l'Ukraine".