Présidentielle: Marine Le Pen réalise de très faibles scores auprès des Franco-Tunisiens

La candidate à la présidence Marine Le Pen, après un débat télévisé en direct avec le président français candidat à sa réélection Emmanuel Macron, diffusé sur les chaînes de télévision françaises TF1 et France 2, avant le second tour de l'élection présidentielle française du 24 avril. (AFP).
La candidate à la présidence Marine Le Pen, après un débat télévisé en direct avec le président français candidat à sa réélection Emmanuel Macron, diffusé sur les chaînes de télévision françaises TF1 et France 2, avant le second tour de l'élection présidentielle française du 24 avril. (AFP).
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Publié le Jeudi 21 avril 2022

Présidentielle: Marine Le Pen réalise de très faibles scores auprès des Franco-Tunisiens

  • Lors du premier tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a recueilli moins de 5% des suffrages des Français de Tunisie
  • «Les idées xénophobes, antiarabes et islamophobes de Marine Le Pen feront que très peu de Tunisiens de France voteront pour elle», estime Hatem Mouelhi, un enseignant

TUNIS: Les binationaux, franco-tunisiens et tuniso-français, n’ont pas voté pour la présidente du Rassemblement national (RN) au premier tour de la présidentielle 2022. Et ils ne lui donneront pas leurs voix au second tour, le 24 avril.

Lors du premier round de l’élection, les Français de Tunisie ont, comme toutes les communautés françaises d’Afrique, voté majoritairement pour le président sortant, Emmanuel Macron, et le chef de la France Insoumise (FI), Jean-Luc Mélenchon, qui ont obtenu respectivement 46,06% et 37,61% des voix. Marine Le Pen, elle, n’a pas atteint la barre des 5% (4,97%).

Ce résultat n’est guère surprenant, car, comme l’explique Me Abdelfattah Benahji, président de la section tunisienne de l’Association démocratique des français de l’étranger (ADFE), la communauté française de Tunisie est ancrée majoritairement à droite. «Mais il s’agit d’une droite traditionnelle, démocrate et républicaine», explique-t-il.

Aussi, même quand ils sont en colère et ils le sont actuellement d’après cet avocat, puisqu’ils reprochent à Emmanuel Macron d’avoir négligé le réseau éducatif français à l’étranger , les Français de Tunisie ne virent pas à l’extrême droite, mais votent pour un candidat de gauche. C’est ce qu’ils avaient déjà fait en 2012 en jetant leur dévolu sur François Hollande.

L’extrême droite reste donc très minoritaire au sein de la communauté française de Tunisie, forte de près de 30 000 personnes, dont deux tiers de binationaux, selon l’ambassade de France. D’ailleurs, ses représentants dans le pays se font généralement très discrets et évitent de dévoiler leur orientation politique, témoigne Habib Gaida, directeur général de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI).

Le meilleur score dans ce pays d’un candidat de l’extrême droite lors d’une élection présidentielle a été réalisé par Jean-Marie Le Pen, arrivé en tête en 1995, se souvient le président de l’ADFE Tunisie.

Aussi, c’est tout naturellement à Emmanuel Macron que les voix des Français de Tunisie iront en majorité au deuxième tour de la présidentielle. Ce sera notamment le choix effectué par les chefs d’entreprises installés dans ce pays, qui compte près de 1 400 entreprises françaises.

Habib Gaida estime ces entrepreneurs français, dont la plupart vivent en Tunisie, soutiennent le président sortant, principalement en raison de son orientation libérale. Et ces derniers n’ont aucun intérêt à ce que Marine Le Pen devienne présidente car «ils craignent que cela n’exacerbe le sentiment antifrançais dans le pays».

Mais qu’en est-il des Tunisiens de France? Pour qui penchent-ils lors de la présidentielle? Là, la réalité est beaucoup plus difficile à cerner, d’abord parce qu’«il est interdit en France de réaliser des statistiques ethniques» dans ce domaine, observe Moncef Bouchrara, ingénieur-conseil qui a quitté sa Tunisie natale en 2003 pour s’installer dans l’Hexagone.

Ensuite, il n’est pas aisé de connaître avec précision les orientations politiques des Tuniso-français de France parce qu’ils «ne constituent pas un groupe homogène, appartiennent quasiment à toutes les classes sociales et ne se sont pas organisés en force d'influence politique», poursuit Moncef Bouchrara. Mais l’ingénieur-conseil est sûr d’une chose: les Tunisiens, binationaux ou pas, «ne voteront pas pour l'extrême droite».

Hatem Mouelhi partage cette analyse. Pour cet enseignant, «les idées xénophobes, antiarabes et islamophobes de Marine Le Pen feront que très peu de Tunisiens de France voteront pour elle, à l’instar des autres Maghrébins». Il est convaincu que d’une manière générale, «le vote des Français d’origine étrangère s’orientera soit vers Macron, soit vers l’abstention». Et cela en dépit de l’image de Marine Le Pen, «qui a semblé un peu plus modérée qu’Éric Zemmour pendant la campagne électorale» et «de l’image de président des riches de Macron qui détourne de lui les couches populaires».

Chokri Bechri, boulanger originaire de Zraoua, un village dans le Sud tunisien, à 50 km de Gabès, pense lui aussi que les Tunisiens de France, binationaux dans une très large proportion, ne risquent pas de voter pour Marine Le Pen au second tour. D’ailleurs ils ne l’ont jamais fait par le passé ni à la présidentielle, ni aux législatives.

La candidate du Front national pourra toutefois se consoler en se disant qu’elle a amélioré son score en Tunisie par rapport à 2017, où elle avait obtenu 249 voix (soit 3,31%) au second tour (contre 344 au premier tour en 2022). 

 


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.