Un homme d'affaires soudanais organise un voyage en Israël pour «briser la glace»

L'homme d'affaires soudanais Abou al-Qassem Bortoum s'exprime lors d'une interview depuis son manoir de la capitale Khartoum, le 13 octobre 2020. (AFP)
L'homme d'affaires soudanais Abou al-Qassem Bortoum s'exprime lors d'une interview depuis son manoir de la capitale Khartoum, le 13 octobre 2020. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 16 octobre 2020

Un homme d'affaires soudanais organise un voyage en Israël pour «briser la glace»

  • Abou al-Qassem Bortoum a établi une liste de 40 Soudanais de régions et d'ethnies qu'il souhaite rejoindre lorsqu'il dirigera un voyage en Israël
  • «Il y a un un blocage psychologique de la part de gens ordinaires à cause des intellectuels imprégnés par l'idéologie islamiste, de gauche ou nationaliste arabe ; l'objectif est de briser la glace»

KHARTOUM: Dans sa maison de Khartoum dont le fronton est une réplique de celui de la Maison Blanche, Abou al-Qassem Bortoum peaufine son projet inédit: se rendre avec 40 autres Soudanais en Israël avec l'objectif de «briser la glace».

Pour ce voyage un peu provocateur au moment où les dirigeants de son pays sont divisés sur la question de la normalisation avec l'Etat hébreu, cet homme d'affaires a sélectionné des compatriotes de tous les milieux, de toutes les régions et de toutes les ethnies.

«Il y a des professeurs d’université, des ouvriers, des agriculteurs, des chanteurs, des sportifs et même des soufis», confie M. Bortoum, 54 ans, à la tête de compagnies agricoles et de transport.

Il affirme débourser 160 000 dollars pour ce voyage de cinq jours prévu en novembre à une date non précisée et préparé avec «des Israéliens de la société civile». Il assure n'avoir jamais été en Israël et n'avoir aucun contact avec les autorités de ce pays.

Le Soudan n'entretient pas de relations avec Israël comme la plupart des pays arabes. Mais M. Bortoum explique que rien ne l'empêche d'aller en Israël car la mention d'interdiction de s'y rendre a été supprimée du passeport soudanais il y a 15 ans.

«Il y a un un blocage psychologique de la part de gens ordinaires à cause des intellectuels imprégnés par l'idéologie islamiste, de gauche ou nationaliste arabe. L'objectif est de briser la glace», explique cet homme rondouillard, père de dix enfants.

«Réduits à mendier»

Selon un sondage publié la semaine dernière et réalisé par l'Arab Center for Research and Policy auprès de 28 800 citoyens de 13 pays arabes, au Soudan, seulement 13% des personnes interrogées ont dit «oui» à des relations avec Israël contre 79% qui y sont hostiles. 

M. Bortoum balaie d'un revers de la main la question de l'occupation des territoires palestiniens par Israël. «Je me préoccupe des intérêts de mon pays et je constate que notre hostilité envers l’Etat hébreu nous a fait du tort. Notre pays est riche en ressources naturelles et pourtant nous sommes réduits à mendier». 

Le Soudan, qui avait hébergé le chef du réseau Al-Qaïda, est sur la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme depuis 1993. Conséquences des sanctions: isolement, absence d'investissements et marasme économique.

Pour M. Bortoum, son pays est aussi resté à l'écart des avancées technologiques. «Une entente avec Israël nous ouvrira les portes de l'investissement technologique occidental. Israël est un petit pays mais ses citoyens ont un impact sur l'économie en Europe et aux Etats-Unis.»

Si les militaires soudanais sont favorables à la normalisation, les civils sont prudents, alors que deux nouveaux pays arabes, les Emirats arabes unis et Bahreïn, viennent de normaliser leurs relations avec Israël.

Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil souverain soudanais, a rencontré en février en Ouganda le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Le vice-président de cette instance, Mohamed Hamdan Daglo, un autre militaire, a déclaré sans ambages en octobre: «Israël est un pays développé (...) Pour notre développement, nous avons besoin d'Israël».

En revanche, le Premier ministre Abdallah Hamdok a demandé aux Etats-Unis de dissocier le retrait du Soudan de la liste noire de la normalisation avec Israël, et avancé que cette question requérait «une discussion approfondie au sein de notre société».

«Aucune vision»

Cet attentisme exaspère M. Bortoum. «Le gouvernement Hamdok n'a aucune vision ni sur le problème de l'économie ni sur les relations internationales», lâche-t-il, faisant allusion à l'incapacité de l’exécutif à juguler une inflation qui atteint les 212%.

L'opposition à la normalisation vient aussi de la plus haute autorité religieuse au Soudan. «Par 40 voix sur 50 nous avons émis une fatwa stipulant que les relations avec Israël sont interdites car ce pays occupe la terre des Palestiniens et je pense que le gouvernement va suivre cette recommandation», assure à l'AFP Adel Hassan Hamza, secrétaire général de l'Académie du Fiqh (jurisprudence islamique).

«La question d'Israël est politique et non religieuse. Je sais que mon voyage va susciter des réactions négatives. Mais cela ne m'effraie pas», lance M. Bortoum.

En 2015, après avoir été élu député au Parlement aujourd'hui suspendu, il avait suscité un tollé parmi les islamistes au pouvoir, en prônant l'abolition de la charia et des relations avec Israël.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com