Tunisie: l'opposition crée une coalition anti-Saied

La priorité de ce Front est de sauver une économie «en profonde récession» en raison d'une situation politique «pourrie» qui repousse les investisseurs, a ajouté M. Chebbi. (AFP)
La priorité de ce Front est de sauver une économie «en profonde récession» en raison d'une situation politique «pourrie» qui repousse les investisseurs, a ajouté M. Chebbi. (AFP)
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Publié le Mercredi 27 avril 2022

Tunisie: l'opposition crée une coalition anti-Saied

  • Figure politique de gauche, Ahmed Néjib Chebbi, 78 ans, s'oppose à ce qu'il décrit comme un «coup d'Etat» du président Saied qui accapare les pouvoirs depuis le 25 juillet
  • Ce vétéran de la scène politique a annoncé la création du «Front de salut national» avec l'objectif d'unir toutes les forces politiques

TUNIS: Un ancien opposant sous la dictature de Zine el Abidine Ben Ali a annoncé mardi la création d'un front regroupant plusieurs partis pour "sauver" la Tunisie de sa profonde crise après le coup de force du président Kais Saied.


Figure politique de gauche, Ahmed Néjib Chebbi, 78 ans, s'oppose à ce qu'il décrit comme un "coup d'Etat" du président Saied qui accapare les pouvoirs depuis le 25 juillet.


Lors d'une conférence de presse à Tunis, ce vétéran de la scène politique a annoncé la création du "Front de salut national" avec l'objectif d'unir toutes les forces politiques, afin de rétablir le processus démocratique et constitutionnel garantissant les libertés et les droits dans le pays.


"Nous voulons le retour à la légitimité et à la démocratie", a-t-il dit. 


La priorité de ce Front est de sauver une économie "en profonde récession" en raison d'une situation politique "pourrie" qui repousse les investisseurs, a ajouté M. Chebbi.


Composé de cinq partis politiques parmi lesquels le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, bête noire de M. Saied, et de cinq associations, cette coalition ambitionne d'attirer d'autres formations politiques et des personnalités "influentes" avant de lancer un dialogue national sur des réformes destinées à "sauver le pays", selon M. Chebbi.


Il a préconisé la mise en place d'un "gouvernement de salut" pour diriger la Tunisie pendant une "période de transition" jusqu'à la tenue de nouvelles élections. 

Washington critique le président tunisien et appelle au retour à une «gouvernance démocratique»

"Les Etats-Unis sont profondément préoccupés par la décision du président tunisien de restructurer unilatéralement l'Instance supérieure indépendante pour les élections en Tunisie", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Ned Price.

Washington "n'a cessé de communiquer aux dirigeants tunisiens l'importance de maintenir l'indépendance des principales institutions démocratiques et de garantir le retour de la Tunisie à une gouvernance démocratique", a-t-il ajouté.

Le 22 avril, il s'est arrogé le droit de nommer le chef de l'Autorité électorale, à quelques mois d'un référendum et un scrutin législatif que cette instance doit superviser.

L'administration du président Joe Biden s'était d'abord montrée prudente au moment du coup de force du chef de l'Etat tunisien l'été dernier, quand il avait suspendu le Parlement et limogé le Premier ministre.

Washington a affirmé fin mars être "profondément préoccupé" par la décision de Kais Saied de dissoudre le Parlement, en appelant à un retour rapide à un "gouvernement constitutionnel".

Après des mois de blocage politique, M. Saied, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs fin juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement avant de le dissoudre en mars.


En février, le président tunisien avait dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour le remplacer par un organe de supervision judiciaire "temporaire" dont il a nommé les membres.


Ses détracteurs l'accusent d'instaurer une nouvelle autocratie dans le pays, seul rescapé du Printemps arabe dont il fut le berceau en 2011.


Outre l'impasse politique, la Tunisie se débat dans une profonde crise socio-économique et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un nouveau prêt.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.