Le procès intenté contre le frère de l’émir qatari aura bien lieu, confirme un juge américain

Cheikh Khaled est accusé d’avoir assassiné le chauffeur indien de sa femme, ordonné le meurtre de plusieurs rivaux de l’industrie des courses automobiles et de s’être livré à des activités illégales à grande échelle aux États-Unis et dans d’autres pays. (Photo, Facebook)
Cheikh Khaled est accusé d’avoir assassiné le chauffeur indien de sa femme, ordonné le meurtre de plusieurs rivaux de l’industrie des courses automobiles et de s’être livré à des activités illégales à grande échelle aux États-Unis et dans d’autres pays. (Photo, Facebook)
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Publié le Mercredi 21 octobre 2020

Le procès intenté contre le frère de l’émir qatari aura bien lieu, confirme un juge américain

  • Cette décision permet au procès, intenté par six entrepreneurs américains, d’avoir lieu
  • Outre Cheikh Khaled et Al Anabi Racing USA, le procès nomme quatre autres défendeurs

CHICAGO: Un juge fédéral américain a rejeté cette semaine des requêtes en irrecevabilité pour un procès qui accuse le frère de l’émir qatari Tamim ben Hamad Al-Thani d’avoir commis une série d’actes illégaux.

Cette décision permet au procès, intenté par six entrepreneurs américains qui travaillaient pour Cheikh Khaled ben Hamad ben Khalifa Al-Thani et son réseau de course automobile américain, d’avoir lieu.

Les demandeurs accusent Cheikh Khaled d’avoir assassiné le chauffeur indien de sa femme, ordonné le meurtre de plusieurs rivaux de l’industrie des courses automobiles et de s’être livré à des activités illégales à grande échelle aux États-Unis et dans d’autres pays.

Cheikh Khaled a d’abord essayé d’éviter le procès lorsqu’il avait été initialement intenté en Floride en 2019. Mais lorsque le procès à de nouveau été intenté à Massachussetts en juin 2020, nommant sa société de course Al Anabi Racing USA, il a été forcé à répondre avec huit avocats présentant des requêtes en irrecevabilité.

Outre Cheikh Khaled et Al Anabi Racing USA, SARL, le procès nomme quatre autres défendeurs : Donald Greenbaum, Al Anabi Racing Limited, Speedtech, et Al Anabi Performance. M. Greenbaum représente Al Anabi Racing USA ainsi que les autres sociétés possédées par Cheikh Khaled d’après le procès.

Le juge fédéral Richard G. Stearns a statué que les allégations et les réponses, plus de 80 requêtes distinctes, étaient tellement compliquées qu’elles étaient impossibles à déchiffrer, ordonnant aux deux parties de consolider leurs dossiers et demandant à l'avocate des demandeurs, Rebecca Castaneda, d’intenter le procès de nouveau dans deux semaines.

M. Stearns a écrit : « Le tribunal rejette les requêtes en irrecevabilité des défendeurs sans préjudice et autorise les requêtes des défendeurs pour une déclaration plus précise. Les demandeurs doivent, avant le 30 octobre 2020, déposer une plainte modifiée qui élimine les allégations extrinsèques, qui plaide les faits de manière simplifiée et qui identifie les allégations pertinentes pour chaque chef d'accusation dans un langage compréhensible par une personne d'intelligence raisonnable, sinon l'affaire sera rejetée ».

Dans le procès, les six anciens entrepreneurs décrivent 29 chefs d'accusation distincts offrant un aperçu du monde souterrain effrayant et violent de la vie de drogue, de perversions sexuelles et de violence du conducteur de voiture de course playboy.

Dans le procès, Mme Castaneda affirme que Cheikh Khaled « a crée un environnement d’hostilité, a emprisonné des employés à tort, a causé des blessures corporelles, a agressé et battu des employés, a infligé des souffrances morales,  s’est livré à des représailles et a interféré intentionnellement dans les relations d'affaires ».

Le procès initial comprenait deux ex-employés, Matthew Pittard et Matthew Allende. Mais Cheikh Khaled, un acteur majeur de l’industrie américaine des courses automobiles, l’a empêché d’avoir lieu, une exigence de la loi américaine. Ses avocats n'ont pas non plus répondu aux nombreuses demandes de réponse par courrier électronique. Le procès ré-intenté a été élargi pour inclure d'autres entrepreneurs de Cheikh Khaled, notamment Terry Hope, Robert Von Smith, Jason Mollenbrink et Ramez Tohme, tous citoyens américains.

Outre Cheikh Khaled et ses 16 alias, le procès nomme 29 filiales ou « alter ego » d'Al Anabi Racing USA et son PDG, Donald Greenbaum, comme défendeurs.

Selon le procès, Cheikh Khaled aurait ordonné à Hope et Pittard d'exécuter « huit meurtres commandités distincts » comme condition de leur emploi. Il aurait dit à Hope de tuer le chef d'un circuit automobile américain et sa femme « pour prouver sa loyauté ». Le cheikh aurait également ordonné le meurtre d'un membre de la famille royale du Bahreïn qui participait aux mêmes compétitions.

Mme Castaneda a affirmé que Cheikh Khaled a ordonné à Allende et Pittard d’assassiner une femme marocaine qui était amie avec la femme du cheikh. Mme Castaneda a expliqué qu’il craignait que la femme fournisse des informations embarrassantes à un ressortissant saoudien à un moment où son frère, l'émir Al-Thani, et le Qatar étaient dans une querelle diplomatique avec l'Arabie saoudite et trois autres pays arabes.

En février 2011 et 2012, selon le procès, Cheikh Khaled a tenté de truquer le résultat du « Battle of the Belts Championship » de l'Arabian Drag Racing League, dans l'espoir d'améliorer le classement international de son entreprise.

 


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.