Ukraine: à Boutcha, Guterres appelle Moscou à coopérer avec la CPI

Le secrétaire général de l'ONU est arrivé mercredi soir en Ukraine après une visite mardi à Moscou (Photo, AFP).
Le secrétaire général de l'ONU est arrivé mercredi soir en Ukraine après une visite mardi à Moscou (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 28 avril 2022

Ukraine: à Boutcha, Guterres appelle Moscou à coopérer avec la CPI

  • Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi Moscou à coopérer avec l'enquête de la Cour pénale internationale sur de possibles crimes de guerre
  • A Borodianka, autre commune proche de Kiev, M. Guterres a qualifié la guerre d'«absurdité au XXIe siècle»

BOUTCHA: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi Moscou à coopérer avec l'enquête de la Cour pénale internationale sur de possibles crimes de guerre, lors d'une visite dans des banlieues de Kiev théâtres d'exactions imputées par les Ukrainiens aux forces russes.

"Quand nous voyons ce site horrible, je vois combien il est important d'avoir une enquête complète et d'établir les responsabilités", a déclaré M. Guterres à Boutcha. "J'appelle la Russie à accepter de coopérer avec la CPI", a-t-il ajouté.

Le 2 avril, à Boutcha, des journalistes de l'AFP ont découvert une rue jonchée de cadavres. Et l'ONU a documenté le "meurtre, y compris certains par exécution sommaire", de 50 civils, après une mission dans la ville le 9 avril.

A Borodianka, autre commune proche de Kiev, M. Guterres a qualifié la guerre d'"absurdité au XXIe siècle", devant des habitations en ruines.

"J'imagine ma famille dans une de ces maisons aujourd'hui détruites et noircies, je vois mes petites-filles courir en panique", a-t-il lancé, avant d'ajouter: "aucune guerre n'est acceptable au XXIe siècle". 

M. Guterres effectue sa première visite en Ukraine depuis le début du conflit, et devait rencontrer le président Volodymyr Zelensky dans l'après-midi.

Pompiers sur tous les fronts 

Cette visite intervient deux jours après sa visite à Moscou, où il a rencontré le président Vladimir Poutine et demandé à la Russie de collaborer avec l'ONU pour permettre l'évacuation des civils des zones bombardées.

Ces régions, le sud et l'est, où se concentre à présent l'offensive russe, subissaient jeudi un feu nourri de bombes.

"L’ennemi intensifie son offensive. Les occupants effectuent des frappes pratiquement dans toutes les directions, avec une activité particulièrement intense dans les régions de Kharkiv et le Donbass, a indiqué l'état-major ukrainien dans sa note matinale.

Selon lui, l'armée russe tente d'empêcher le transfert de forces ukrainiennes du nord vers l'est. 

Le ministère russe de la Défense a de son côté indiqué avoir détruit dans la nuit avec des "missiles de haute précision" deux dépôts d’armements et de munitions dans la région de Kharkiv, et effectué des frappes aériennes sur 67 sites militaires ukrainiens.

Il a accusé les forces ukrainiennes d'avoir mercredi soir frappé "avec des missiles balistiques Totchka-U et des roquettes (…) des quartiers d'habitation du centre de Kherson", dans le sud de l'Ukraine. 

L'administration locale russe a dit jeudi vouloir introduire dans cette ville côtière - la seule dont les Russes aient pris le contrôle complet - le rouble à la place de la hryvnia ukrainienne à partir du 1er mai.

Dans les villes bombardées, les pompiers ukrainiens foncent d'un incendie à l'autre, comme à Kharkiv où plus de 2.000 bâtiments ont été endommagés ou détruits par le feu, selon Ievguen Vassylenko, porte-parole régional des services d'urgence ukrainiens.

"Et ça continue comme ça tous les jours. Les gars n'ont pas assez de temps pour se reposer, c'est le plus difficile. C'est épuisant", explique à l'AFP Roman Katchanov à la tête de la caserne numéro 11 de la deuxième ville d'Ukraine. 

Ukraine: dans Kharkiv bombardée, l'épuisant travail des pompiers

"Le danger on s'en fout!": chaque jour ils arpentent Kharkiv pour éteindre des incendies causés par des bombardements russes. Après plus de deux mois de conflit, l'épuisement guette les pompiers de la deuxième ville d'Ukraine.

Les chiffres sont terribles: plus de 1 000 incendies dans la région de Kharkiv, plus de 2 000 bâtiments endommagés ou détruits par le feu uniquement dans la ville et plus de 140 civils morts dans les décombres, selon Ievguen Vassylenko, porte-parole régional du Service d'urgence de l'Ukraine.

Chaque jour des roquettes russes visent principalement les quartiers Nord-Est et Est, les plus proches de la ligne de front. Des habitants y vivent toujours. Des frappes aléatoires, espacées, à toute heure du jour ou de la nuit, parfois meurtrières.

Mercredi, en fin de journée, deux bombardements ont encore fait un mort et deux blessés. Mardi le bilan était de trois tués.

"En temps de paix, il pouvait n'y avoir qu'un seul incendie majeur, mais pendant la guerre, il peut y en avoir en même temps une dizaine", explique Roman Katchanov, carrure de judoka catégorie poids-lourd, à la tête de la caserne N.11.

"Il y a deux semaines, c'était un gros bombardement", raconte l'homme au débit de mitraillette.

"56 camions de pompiers sont intervenus dans différents quartiers du centre-ville. Un bâtiment, puis un autre, et encore un autre... Et puis ils ont commencé à bombarder Saltivka", le quartier au Nord-Est, le plus ciblé, poursuit le responsable.

"Et ça continue comme ça tous les jours. Les gars n'ont pas assez de temps pour se reposer, c'est le plus difficile. C'est épuisant", ajoute-il.

Mercredi, après l'intervention sur un garage parti en fumée, un pompier est resté longuement assis, le visage en partie noirci, ruisselant de sueur, les traits tirés, le regard dans le vide. 

Cette semaine, les soldats du feu ont reçu la visite d'un petit groupe de collègues américains. Ils sont venus livrer du matériel et donner des cours de secourisme.

Derrière le hangar de la caserne où stationnent d'inépuisables vieux camions de pompiers datant de l'ère soviétique, au côté d'autres plus récents, Roman Katchanov montre à ses hôtes un impressionnant tas de squelettes de roquettes de toutes tailles, témoignage des multiples frappes sur la ville.

Interrogé sur les risques encourus par ses hommes, alors que souvent les Russes bombardent deux fois le même endroit à 10 ou 15 mn d'intervalle, la réponse fuse.

"On s'en fout du danger! Il faut y aller, on n'y fait même plus attention, pour nous c'est juste faire notre boulot", lâche-t-il.

Cibles militaires en Russie 

Jeudi, le commandant des forces aériennes ukrainiennes a estimé que les lance-missiles fournis par les Occidentaux avaient une portée insuffisante pour "atteindre les avions de l’occupant, qui larguent des bombes sur nos villes à 8 km d'altitude et plus".

"Il nous faut des systèmes anti-aériens de moyenne et longue portée" et des "chasseurs modernes", a déclaré Mykola Olechtchouk sur Telegram.

La Grande-Bretagne avait appelé mercredi les alliés de l'Ukraine à faire preuve de "courage" en augmentant leur aide militaire, arguant que la guerre en Ukraine était "notre guerre" et la victoire de Kiev un "impératif stratégique pour nous tous".

"Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça", a lancé mercredi soir dans un discours à Londres la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss.

Les livraisons d'armes à l'Ukraine "menacent la sécurité" européenne, a estimé jeudi le Kremlin. La veille, Vladimir Poutine avait à nouveau mis en garde contre toute intervention extérieure dans le conflit, promettant une riposte "rapide et foudroyante".

Un conseiller de la présidence ukrainienne a laissé entendre que Kiev pourrait attaquer des cibles militaires en Russie. 

"La Russie attaque l'Ukraine et tue les civils. L'Ukraine se défendra par tous les moyens, y compris avec des frappes sur des entrepôts et des bases des assassins russes. Le monde reconnaît ce droit", a écrit jeudi sur son compte Twitter Mykhaïlo Podoliak.

Energie: réunion européenne lundi 

Sur le terrain économique, le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, assurant que ces deux pays n'avaient pas payé en roubles, comme l'exige depuis mars Vladimir Poutine.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a dénoncé un "chantage au gaz" et affirmé que ces deux pays membres de l'UE et de l'Otan, très dépendants du gaz russe, étaient désormais approvisionnés "par leurs voisins de l'Union européenne".

Les ministres européens chargés de l'énergie se réuniront le 2 mai en "session extraordinaire", selon la présidence française de l'Union européenne.

Pour soutenir l'économie ukrainienne, la Commission européenne a proposé mercredi de suspendre pendant un an tous les droits de douane sur les produits importés de ce pays dans l'UE. La proposition doit encore être approuvée par le Parlement européen et les 27 Etats membres.

Le président Volodymyr Zelensky a salué la proposition, accusant la Russie de "tenter de provoquer une crise mondiale des prix" et le "chaos" sur le marché alimentaire mondial.

Ukraine: Erdogan dit à Poutine être «prêt à prendre l'initiative» pour la paix

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait part jeudi à son homologue russe Vladimir Poutine de sa disposition à "prendre l'initiative" pour mettre fin à la guerre en Ukraine, au lendemain d'un échange de prisonniers entre Washington et Moscou sur le sol turc.

Lors d'un entretien téléphonique, M. Erdogan s'est dit "prêt à prendre l'initiative pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine et à servir de médiateur sur la voie de la paix", a précisé la présidence turque dans un communiqué.

M. Erdogan "a exprimé sa volonté d'établir une paix durable dans la région dès que possible en accentuant l'élan pris durant les pourparlers d'Istanbul", selon la présidence.

La présidence turque a ajouté que M. Poutine avait "remercié" M. Erdogan pour l'échange de prisonniers entre Washington et Moscou annoncé mercredi et qui "a eu lieu en Turquie sous la coordination et la supervision" des services de renseignement turcs (MIT).

L'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, avait été échangé contre Konstantin Iarochenko, un pilote russe incarcéré aux Etats-Unis depuis 2010.

Membre de l'Otan et alliée de l'Ukraine, la Turquie s'efforce depuis le début de la guerre en Ukraine de faciliter une médiation entre Moscou et Kiev, et a refusé jusqu'ici de se joindre aux sanctions occidentales contre la Russie, soucieuse de garder une ligne ouverte avec le Kremlin.

La Turquie a ainsi accueilli par deux fois des négociations directes entre les deux parties, le 10 mars au niveau ministériel à Antalya (sud) et le 29 mars à Istanbul.

M. Erdogan a depuis affirmé à plusieurs reprises vouloir accueillir à Istanbul une rencontre entre M. Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.


Les Etats-Unis prennent de nouvelles sanctions contre le Venezuela qui dénonce un acte de «piraterie»

Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays. (AFP)
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  • L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays
  • L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran

WASHINGTON: Le gouvernement américain a annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre des compagnies maritimes opérant au Venezuela et des proches du président Nicolas Maduro, qui a dénoncé un acte de "piraterie maritime" après l'arraisonnement spectaculaire d'un pétrolier par les Etats-Unis au large de son pays.

Ces sanctions contre "le régime illégitime de Nicolas Maduro au Venezuela" visent trois neveux de l'épouse du président que Washington accuse d'être des narcotrafiquants, un homme d'affaires panaméen soupçonné d'avoir facilité les transactions pétrolières de Caracas, et six compagnies maritimes accusées d'avoir transporté du pétrole vénézuélien, a annoncé le Trésor américain dans un communiqué.

Ces personnes et entreprises se voient interdire toute transaction avec une société ou individu américains et leurs avoirs aux Etats-Unis sont gelés.

L'administration du président américain Donald Trump accuse Nicolas Maduro d'être à la tête d'un vaste réseau de narcotrafic, ce que l'intéressé dément catégoriquement, affirmant que Washington cherche à le renverser pour s'emparer du pétrole de son pays.

L'annonce de ces nouvelles sanctions intervient après la saisie par les forces américaines mercredi en mer des Caraïbes d'un pétrolier, le Skipper, qui selon des responsables américains transportait du pétrole en provenance du Venezuela et d'Iran à destination de Cuba.

"Ils ont enlevé les membres d'équipage, volé le navire et inauguré une nouvelle ère, l'ère de la piraterie navale criminelle dans les Caraïbes", a protesté jeudi soir M. Maduro à la télévision publique.

Résumant la stratégie américaine, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que le président Donald Trump n'entendait pas "rester les bras croisés à regarder des navires sanctionnés naviguer sur les mers avec du pétrole provenant du marché noir, dont les profits alimenteront le narcoterrorisme de régimes voyous et illégitimes".

Elle a précisé que le navire serait dirigé vers un port américain et que les Etats-Unis avaient "l'intention d'en saisir le pétrole", reconnaissant cependant que cela posait des questions légales.

Washington a déployé un important dispositif militaire dans les Caraïbes depuis cet été, et bombardé des embarcations suspectées de narcotrafic en provenance du Venezuela. Mais c'est la première fois que le président américain ordonne la saisie d'un pétrolier, visant à priver Caracas de sa principale source de revenus.

Soumis à un embargo depuis 2019, Caracas est obligé d'écouler sa production pétrolière sur le marché noir à des prix nettement plus bas, à destination en particulier de la Chine. La saisie du pétrolier pourrait peser sur ces exportations, en dissuadant les acheteurs potentiels.

Soutien de Moscou 

M. Maduro a indiqué que Caracas allait lancer "les actions juridiques et diplomatiques appropriées". Sans dire que quelle nationalité était le navire, il a précisé qu'il transportait "vers les marchés internationaux 1.900.000 barils de pétrole — pétrole qui a été payé au Venezuela, car quiconque importe du pétrole le paie d’abord".

La ministre américaine de la Justice, Pam Bondi, a publié sur son compte X une vidéo de 45 secondes montrant l'assaut de soldats américains armés débarquant sur le pont d'un navire depuis un hélicoptère.

Selon les données du site Vesselfinder vendredi à 05H30 GMT, le Skipper se trouvait dans les eaux internationales au sud-est de l'archipel français de la Guadeloupe, et se dirigeait vers le nord.

Le navire en question a été sanctionné par le Trésor américain en 2022 pour des liens présumés avec le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien et le Hezbollah.

Lors d'un échange téléphonique avec M. Maduro, le président russe, Vladimir Poutine, lui "a exprimé sa solidarité" et a "confirmé son soutien" à sa politique "visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes", a expliqué le Kremlin dans un communiqué.

Aux Etats-Unis, l'opposition démocrate s'est inquiétée de cette escalade et des intentions réelles du président Trump.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé jeudi avoir mis en garde son homologue américain lors d'un appel téléphonique le 2 décembre.

"Je lui ai dit: Trump, nous ne voulons pas d'une guerre en Amérique latine", a déclaré Lula, selon qui le président américain a alors répondu: "mais moi j'ai plus d'armes, plus de bateaux, plus de bombes".


Japon: séisme de magnitude 6,7 au nord du pays, fin de l'alerte au tsunami

Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés. (AFP)
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  • La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports
  • L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate

TOKYO: Un séisme de magnitude 6,7 s'est produit vendredi au large du nord du Japon, quelques jours après une secousse de niveau 7,5 dans la même zone, qui avait fait au moins 50 blessés.

L'agence météorologique japonaise (JMA) avait dans un premier temps mis en garde contre des vagues de tsunami pouvant atteindre un mètre sur la côte Pacifique au nord.

Au final, des vagues atteignant 20 centimètres ont été enregistrées à deux endroits, sur l'île septentrionale d'Hokkaido et au nord de l'île principale de Honshu, a annoncé l'agence, qui a ensuite indiqué qu'il n'y avait plus de risque de tsunami.

La chaîne de télévision publique NHK a précisé qu'aucun changement notable du niveau de l'eau n'avait été observé dans les deux ports.

L'Institut d'études géologiques américain USGS avait également mesuré à une magnitude de 6,7 cette secousse survenue à 11h44 (02H44 GMT), précisant qu'elle s'est produite à 130 kilomètres au large de Kuji, dans le département d'Iwate, sur l'île principale de Honshu.

La NHK a précisé que l'intensité des secousses était inférieure à celle du tremblement de terre de lundi soir, qui avait fait tomber des objets des étagères, endommagé des routes, brisé des vitres et déclenché des vagues de tsunami atteignant 70 centimètres.

À la suite de ce premier séisme, un ordre d'évacuation a été émis jeudi pour les habitants vivant près d'une tour métallique de 70 mètres endommagée à Aomori (nord), ont rapporté des médias locaux, les autorités évoquant un risque d'effondrement.

L'Autorité de régulation nucléaire a de son côté indiqué qu'aucune anomalie n'avait été détectée dans les installations nucléaires de la région.

Après la secousse de lundi, la JMA avait adressé une rare mise en garde contre un éventuel nouveau tremblement de terre pour les sept jours suivants, d'une magnitude supérieure ou égale.

L'alerte concerne la zone de Sanriku - la pointe nord-est de la grande île de Honshu - ainsi que l'île septentrionale de Hokkaido.

La région est toujours traumatisée par le séisme de magnitude 9,0 de mars 2011, qui avait déclenché un tsunami, à l'origine de quelque 18.500 morts ou disparus.

En août 2024, la JMA avait émis son tout premier avertissement spécial, cette fois-ci pour la partie sud de la côte pacifique du Japon, face à l'éventualité d'une secousse de forte ampleur le long de la fosse de Nankai, au large du pays.

Cette fosse sous-marine de 800 kilomètres est la zone où la plaque océanique de la mer des Philippines "s'enfonce" lentement sous la plaque continentale sur laquelle repose le Japon.

Le gouvernement estime qu'un séisme dans la fosse de Nankai, suivi d'un tsunami, pourrait tuer jusqu'à 298.000 personnes et causer jusqu'à 2.000 milliards de dollars de dégâts.

L'avis de l'an dernier avait été levé une semaine plus tard, mais il avait provoqué des achats massifs de produits de base comme du riz et poussé des vacanciers à annuler leurs réservations.

Le Japon se trouve à la jonction de quatre grandes plaques tectoniques, sur la bordure occidentale de la "ceinture de feu" du Pacifique, et figure parmi les pays les plus actifs sismiquement au monde.

L'archipel, qui compte environ 125 millions d'habitants, subit quelque 1.500 secousses chaque année. La grande majorité sont légères, bien que les dégâts varient selon leur localisation et leur profondeur sous la surface terrestre.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.