Conférence sur l'avenir de l'Europe: 300 propositions citoyennes, et après ?

Le député européen Guy Verhofstadt s'adresse à la presse lors du discours d'ouverture des coprésidents du bureau exécutif de la Conférence sur l'avenir de l'Europe, à Bruxelles, le 19 avril 2021. (AFP).
Le député européen Guy Verhofstadt s'adresse à la presse lors du discours d'ouverture des coprésidents du bureau exécutif de la Conférence sur l'avenir de l'Europe, à Bruxelles, le 19 avril 2021. (AFP).
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Publié le Samedi 30 avril 2022

Conférence sur l'avenir de l'Europe: 300 propositions citoyennes, et après ?

  • Cette «Conférence sur l'avenir de l'Europe sera historique à partir du moment où on met en œuvre ce qui a été décidé», a mis en garde le co-président de la conférence
  • «La démocratie européenne ne sera plus jamais la même», s'est félicitée Dubravka Šuica, vice-présidente de la Commission européenne et co-présidente de la Conférence

STRASBOURG : Trois cents propositions pour bâtir l'avenir de l'UE et après ? Le Parlement européen compte mettre la pression pour que le fruit de la vaste consultation citoyenne, lancée il y a un an et achevée samedi, ne termine pas dans un placard.

Cette "Conférence sur l'avenir de l'Europe", voulue par le président français Emmanuel Macron, "sera historique à partir du moment où on met en œuvre ce qui a été décidé", a mis en garde l'eurodéputé libéral belge Guy Verhofstadt, co-président de cette conférence.

A l'issue de la septième et dernière session plénière de la Conférence, vendredi et samedi au Parlement européen, l'élu a vu dans les propositions approuvées "une voie vraiment prometteuse pour l'UE". Et ce malgré "beaucoup de scepticisme au début".

La mise en place de ce "travail inédit pour notre Europe", salué vendredi par le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune, avait été plus que laborieuse.

D'abord en raison de bisbilles entre les trois institutions européennes - Commission, Conseil (représentant les Etats), Parlement - sur le rôle de chacun et la suite à donner à l'exercice, puis de la crise sanitaire.

Ce n'est qu'à l'automne que 800 citoyens européens ont pu débuter leur travail de réflexion, entourés d'élus et de représentants de la société civile, alimenté par les quelques milliers de propositions déjà formulées sur une plateforme multilingue en ligne.

"Orienter les subventions vers l'agriculture biologique", "établir des normes minimales communes" pour les soins de santé, voter aux élections européennes dès 16 ans, ou "tenir périodiquement des assemblées de citoyens": au final ce sont 325 propositions autour de 49 objectifs qui ont été retenues.

Changement des traités ?

"La démocratie européenne ne sera plus jamais la même", s'est félicitée Dubravka Šuica, vice-présidente de la Commission européenne et co-présidente de la Conférence.

Pourtant le devenir de ces propositions est encore incertain et la balle est désormais dans le camp des institutions européennes, qui recevront, avec Emmanuel Macron, le rapport final de la Conférence le 9 mai, jour de la fête de l'Europe, à Strasbourg.

"Le Parlement européen va forcément vouloir reprendre beaucoup de ces idées, le Conseil voudra probablement freiner sur pas mal de sujets et cela dépendra aussi des présidences" tournantes du Conseil, actuellement la France jusqu'à fin juin, analyse Éric Maurice de la Fondation Robert Schuman.

Réclamant un rôle politique accru, le Parlement européen entend faire pression sur les Etats membres et la Commission dès la semaine prochaine avec le vote d'un appel à déclencher une procédure de révision des traités européens. Un changement nécessaire pour concrétiser certaines propositions citoyennes, comme celle de mettre fin aux décisions à l'unanimité des  Vingt-Sept, frein régulier à l'action européenne.

"Ce sera la prochaine grande discussion", selon Guy Verhofstadt.

"Les lois européennes devraient être décidées par des majorités, non par des vétos", a insisté sur Twitter l'Allemand Manfred Weber, à la tête du principal groupe parlementaire (PPE, droite).

Idées concrètes

Mais selon Eric Maurice, "la question des traités ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt de toutes les propositions". Car le travail réalisé "fourmille d’idées concrètes et intéressantes", parmi lesquelles "il faudra faire un tri sur la faisabilité et l'acceptabilité".

"Nous espérons que ces propositions aient une suite et que nos rêves deviennent réalité", a déclaré samedi dans l'hémicycle Camille Girard, lycéenne française et plus jeune citoyenne participant à la plénière de clôture de la Conférence.

Signe des difficultés à venir pour transformer politiquement l'essai, le groupe eurosceptique du Parlement européen, ECR, a claqué la porte de la Conférence.

"Le programme visant à donner plus de pouvoirs à Bruxelles a été grossièrement soutenu par les organisateurs avec une sélection biaisée des citoyens", a critiqué samedi dans un communiqué le groupe, qui compte dans ses rangs les eurodéputés du parti conservateur nationaliste Droit et Justice (PiS) au pouvoir en Pologne.


Aérien : le chef de l'IATA appelle l'UE à « réévaluer » ses objectifs de décarbonation

Cette photo prise le 6 décembre 2023 montre un panneau avec le logo de l'Association internationale du transport aérien (IATA) lors de la Journée mondiale des médias de l'IATA à Genève. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)
Cette photo prise le 6 décembre 2023 montre un panneau avec le logo de l'Association internationale du transport aérien (IATA) lors de la Journée mondiale des médias de l'IATA à Genève. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)
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  • Le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (Iata) a déclaré mercredi que l'Union européenne devait réévaluer les objectifs de décarbonation qu'elle a assignés aux compagnies aériennes.
  • Une étude publiée par Airlines for Europe, une organisation représentant 17 transporteurs, a estimé que la production de ce carburant était inférieure de 30 % aux niveaux nécessaires pour atteindre l'objectif en 2030.

SINGAPOUR:  Le directeur général de l'Association internationale du transport aérien (Iata) a déclaré mercredi que l'Union européenne devait réévaluer les objectifs de décarbonation qu'elle a assignés aux compagnies aériennes en raison du manque de carburants renouvelables.

Dans le cadre des mesures prises pour lutter contre le changement climatique, l'UE exige en effet que les compagnies aériennes augmentent progressivement la part de carburant d'aviation durable qu'elles utilisent.

Cependant, les compagnies aériennes se plaignent que ce carburant n'est pas suffisamment disponible et reste trop cher.

« J'ai critiqué les objectifs de l'UE parce que je ne pense pas qu'ils seront atteints », a déclaré Willie Walsh à des journalistes à Singapour.

« J'ai du mal à voir comment nous aurons suffisamment de carburant d'aviation durable pour répondre à l'objectif à court terme. »

Les règles européennes exigent que les transporteurs aériens utilisent 2 % de carburant durable dans leur mélange à partir de cette année, puis 6 % en 2030, pour atteindre 70 % à partir de 2050.

Toutefois, une étude publiée par Airlines for Europe, une organisation représentant 17 transporteurs, a estimé que la production de ce carburant était inférieure de 30 % aux niveaux nécessaires pour atteindre l'objectif en 2030.

« Je pense que l'UE doit en particulier réévaluer les objectifs qu'elle a définis », a déclaré Willie Walsh, ajoutant toutefois que l'objectif de l'industrie d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 était toujours réalisable.

Il a également noté que l'Iata avait été réticente à fixer certains objectifs à court terme.

Le patron de l'Iata a estimé que l'UE aurait dû évaluer la production actuelle et future de carburant vert, « et ensuite fixer un objectif pertinent par rapport à cette production ».

Selon lui, certaines compagnies aériennes d'Europe « achètent du carburant durable en dehors de l'UE pour se conformer à leurs objectifs », ce qui, d'après lui, « n'a pas beaucoup de sens » en raison de l'empreinte carbone générée par le transport du carburant.

Contribuant à près de 3 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone, le secteur de l'aviation est l'un des plus difficiles à décarboner.

Le carburant d'aviation durable, un biocarburant qui produit moins d'émissions de CO₂ que le carburant d'avion traditionnel et est fabriqué à partir de matériaux végétaux et animaux tels que l'huile de cuisson et les graisses, est considéré comme crucial pour atteindre les objectifs d'émissions. 


Défense antimissile de l'Otan: Thales veut prendre le contrôle de sa coentreprise avec RTX

Cette photographie montre le logo de l'entreprise française de défense Thales lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 18 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
Cette photographie montre le logo de l'entreprise française de défense Thales lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 18 juin 2025. (Photo de JULIEN DE ROSA / AFP)
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  • Le groupe a signé un protocole d'accord avec RTX « en vue d'acquérir la totalité des parts de Thales Raytheon Systems Air and Missile Defense Command and Control SAS (TRS AMDC2) ».
  • Cette annonce intervient trois semaines après un sommet de l'OTAN au cours duquel les États européens ont promis d'augmenter leurs dépenses militaires pour atteindre 5 % du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2035.

PARIS : L'industriel français de défense Thales a annoncé mercredi vouloir prendre le contrôle de la coentreprise Thales Raytheon Systems, spécialisée dans la défense antimissiles de l'OTAN, qu'il détient actuellement à parts égales avec l'américain RTX.

Le groupe a signé un protocole d'accord avec RTX « en vue d'acquérir la totalité des parts de Thales Raytheon Systems Air and Missile Defense Command and Control SAS (TRS AMDC2) », a-t-elle expliqué dans un communiqué.

La coentreprise, qui existe depuis plus de 20 ans, est dédiée au « développement du système de commandement et de contrôle de l'espace aérien de l'OTAN, Air Command and Control System (ACCS), destiné aux nations et à la structure de commandement » de l'Alliance atlantique, a rappelé Thales.

Le montant de la transaction n'a pas été précisé et, si sa finalisation est anticipée avant la fin de l'année 2025, elle reste conditionnée à l'approbation des autorités de la concurrence et à l'obtention des autorisations réglementaires usuelles, a précisé Thales.

Cette annonce intervient trois semaines après un sommet de l'OTAN au cours duquel les États européens ont promis d'augmenter leurs dépenses militaires pour atteindre 5 % du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2035, sous la pression du président américain Donald Trump.


Budget : Darmanin se réjouit de bénéficier de 200 millions d'euros supplémentaires pour la justice en 2026

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, arrive pour assister au défilé militaire annuel du 14 juillet sur les Champs-Élysées à Paris, le 14 juillet 2025. (Photo de Mohammed BADRA / POOL / AFP)
Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, arrive pour assister au défilé militaire annuel du 14 juillet sur les Champs-Élysées à Paris, le 14 juillet 2025. (Photo de Mohammed BADRA / POOL / AFP)
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  • « Je remercie le Premier ministre, car notre justice est très paupérisée et je ne suis pas venu au ministère de la Justice pour voir ses crédits diminuer alors que je mène des réformes très importantes », a déclaré M. Darmanin sur BFMTV.
  • Le gouvernement envisagerait notamment, l'an prochain, une hausse des dépenses de 6,7 milliards d'euros pour la mission « Défense », de 400 millions d'euros pour les « Sécurités » et de 200 millions d'euros pour la justice et l'enseignement scolaire.

PARIS : Gérald Darmanin s'est félicité mercredi que son ministère de la Justice soit épargné par le plan d'économies présenté la veille par le Premier ministre, François Bayrou, et qu'il puisse même bénéficier de 200 millions d'euros de crédits supplémentaires en 2026.

« Je remercie le Premier ministre, car notre justice est très paupérisée et je ne suis pas venu au ministère de la Justice pour voir ses crédits diminuer alors que je mène des réformes très importantes », a déclaré M. Darmanin sur BFMTV.

Selon un document consulté par l'AFP, le gouvernement envisagerait notamment, l'an prochain, une hausse des dépenses de 6,7 milliards d'euros pour la mission « Défense », de 400 millions d'euros pour les « Sécurités » et de 200 millions d'euros pour la justice et l'enseignement scolaire.

« La loi de programmation de la justice sera respectée en matière de budget et d'effectifs », a affirmé le garde des Sceaux, confirmant ainsi cette augmentation de « plus de 200 millions d'euros ».

« Nous aurons les moyens de remplir toutes les promesses du président de la République », a-t-il assuré, évoquant notamment la construction de places de prison, alors que les établissements pénitentiaires « craquent » selon lui.

M. Darmanin n'a pas évoqué la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, annoncée mardi par M. Bayrou, mais selon une source proche du dossier, le ministère de la Justice ne sera pas concerné.

Cette augmentation de 200 millions d'euros ne prend pas en compte les nouvelles recettes provenant des droits de timbre, de l'augmentation des saisies et des confiscations ou du recouvrement des amendes par les huissiers, a précisé cette source.