Le Liban déclare au HCR qu'il ne peut plus tolérer le fardeau des réfugiés syriens

Le Liban a une fois de plus exprimé ses préoccupations concernant les réfugiés syriens, déclarant que le pays ne peut plus tolérer certaines de leurs actions. (HCR/File Photo)
Le Liban a une fois de plus exprimé ses préoccupations concernant les réfugiés syriens, déclarant que le pays ne peut plus tolérer certaines de leurs actions. (HCR/File Photo)
Short Url
Publié le Dimanche 01 mai 2022

Le Liban déclare au HCR qu'il ne peut plus tolérer le fardeau des réfugiés syriens

  • Des officiels libanais tiennent régulièrement les réfugiés syriens pour responsables de la détérioration de la situation économique
  • Aoun a soulevé la question avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors de sa visite au Liban en 2021

BEYROUTH : Le Liban a une nouvelle fois fait part de ses inquiétudes concernant les réfugiés syriens, déclarant que le pays ne peut plus tolérer certaines de leurs actions.

Le ministre libanais du Travail, Mustafa Bayram, a déclaré : « Le Liban n'est plus en mesure de jouer au gendarme pour les autres pays ».

Le Premier ministre Najib Mikati a présidé une réunion du comité ministériel chargé de discuter de la question des réfugiés syriens au Liban, au cours de laquelle Bayram a déclaré : « L'État libanais n'est plus en mesure de gérer cette question ».

Bayram a également souligné après la réunion que le Liban est laissé seul, et que l'État ne peut pas supporter les coûts.

« Nous n'avons plus de bateaux diesel pour surveiller la mer, et les Nations unies et le HCR doivent assumer leurs responsabilités. Les Libanais font la queue dans les banques et les distributeurs automatiques, tandis que d'autres reçoivent une aide directe en dollars. Ils partagent notre eau, notre électricité et nos ressources alors que nous ne recevons rien. De nombreuses institutions, organisations internationales et pays concluent des accords avec des ONG libanaises et les paient en dollars sans passer par l'État, et franchement, cette situation incontrôlée n'est plus acceptable », a-t-il déclaré.

Hector Hajjar, ministre des affaires sociales, a rencontré Ayaki Ito, représentant du bureau du HCR au Liban, et lui a transmis la position officielle du gouvernement libanais concernant les réfugiés syriens.

Le bureau de Hajjar a déclaré qu'il avait informé Ito que l'État libanais est attaché au principe de ne pas forcer les réfugiés à retourner dans leur pays d'origine, mais que la situation n'est plus tolérable et que l'État n'est plus en mesure de supporter le coût du maintien de la sécurité dans les camps de réfugiés et les zones dans lesquelles les réfugiés se sont installés.

Hajjar a déclaré : « L'État libanais a toujours reçu moins d'aide que les besoins déclarés annuellement, malgré le fait que 35 % de la population soit composée de personnes déplacées et de réfugiés. Selon les rapports, 82 % des Libanais souffrent d'une pauvreté multidimensionnelle. L'État libanais a subi d'énormes pertes au fil des ans, du fait que les personnes déplacées bénéficient des subventions de l'État sur les produits de base tels que les médicaments, le pain et le carburant, sans compter la surpopulation carcérale et les charges qui en découlent, ni le chaos sécuritaire et la concurrence sur le marché du travail. »

Après la réunion du comité ministériel, Hajjar a évoqué le taux de criminalité élevé, auquel les Syriens ont contribué.

Les Forces de sécurité intérieure ont annoncé qu'elles avaient arrêté deux Syriens qui ont failli tuer un propriétaire de magasin au Hermel vendredi en le frappant à la tête avec un objet tranchant alors qu'ils tentaient de le voler.

Bayram a averti que le Liban appliquera les lois qui expulsent les criminels vers leur pays. « C'est ce que font tous les pays ».

« La situation sociale n'est également plus tolérable. Les non-Libanais sont admis dans les hôpitaux, alors que les Libanais ne peuvent plus être hospitalisés. Les autres reçoivent une éducation, un loyer et une allocation de chauffage, et les Libanais n'ont rien », a déclaré Hajjar.

Le Conseil suprême de la défense s'est réuni vendredi, sous la direction du président libanais Michel Aoun, pour discuter des mesures de sécurité qui accompagneront les élections législatives du 15 mai. Aoun a réitéré sa demande de retour des réfugiés syriens dans leur pays et a parlé du fardeau qui pèse sur le Liban, qui souffre d'une grave crise économique.

Les responsables libanais tiennent souvent les réfugiés syriens pour responsables de la détérioration de la situation économique. Aoun a soulevé cette question avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, lors de sa visite au Liban en 2021.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Short Url
  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
Short Url
  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Short Url
  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk