Exécutions en Iran en 1988: verdict en juillet dans un procès inédit en Suède

Des personnes manifestent devant le tribunal de district de Stockholm dans le cadre du procès pour crime de guerre contre Hamid Noury, à Stockholm, le 23 novembre 2021 (Photo, AFP).
Des personnes manifestent devant le tribunal de district de Stockholm dans le cadre du procès pour crime de guerre contre Hamid Noury, à Stockholm, le 23 novembre 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 05 mai 2022

Exécutions en Iran en 1988: verdict en juillet dans un procès inédit en Suède

  • C'est la première fois qu'un Iranien comparaissait devant un tribunal pour sa participation présumée à ces exécutions
  • Le parquet avait requis la perpétuité, correspondant en Suède généralement à une peine effective d'une quinzaine d'années

STOCKHOLM: Un procès inédit contre un ex-responsable pénitentiaire iranien jugé pour "crimes de guerre" lors des exécutions de masse en Iran en 1988 s'est achevé mercredi en Suède, avec un verdict fixé mi-juillet.

C'est la première fois qu'un Iranien comparaissait devant un tribunal pour sa participation présumée à ces exécutions menées après un ordre de l'ayatollah Khomeini, fondateur de la République islamique d'Iran, vers la fin de la guerre Iran-Irak.

La semaine dernière, le parquet avait requis la perpétuité, correspondant en Suède généralement à une peine effective d'une quinzaine d'années. Mercredi, le président a fixé la date du verdict au 14 juillet.

Hamid Noury, 61 ans, avait été arrêté en novembre 2019 lors d'un voyage à Stockholm et est jugé pour "crimes de guerre et contre l'humanité" et "meurtres" depuis août 2021 devant le tribunal de la capitale suédoise.

"Quelle ironie, quand j'ai vu tant de mes amis condamnés à mort dans des procès d'une minute en Iran, quand on voit la différence avec ici", a déclaré Ramadan Fathi, un des anciens détenus (1980-1993) ayant témoigné contre l'accusé.

Après neuf mois de procès, la dernière journée d'audience a été marquée par les dernières plaidoiries de la défense, ponctuée d'interventions du procureur, de l'avocat des parties civiles et de l'accusé.

"J'espère que ces mains seront blanchies (...) avec l'aide de Dieu", a affirmé M. Noury, en levant les paumes vers le ciel et en saisissant un Coran. 

"Amis, je vous aime, je ne suis pas en colère contre vous", a-t-il lancé à la salle d'audience, selon ses propos en farsi traduits par une interprète.

Vêtu d'un costume beige, l'accusé, coutumier de déclarations décalées, a remercié le président du tribunal pour la bonne tenue du procès, félicitant sa femme "d'avoir un mari aussi compétent".

Selon l'accusation, Noury occupait à l'époque des fonctions d'assistant auprès du procureur à la prison de Gohardasht, près de Téhéran.

L'accusé affirme lui qu'il était en congés durant la période concernée (juillet et août 1988) et qu'il ne travaillait pas dans cette prison mais dans une autre.

Son arrestation à l'aéroport de Stockholm faisait suite à des plaintes déposées par des opposants iraniens auprès de la justice suédoise, au nom de la compétence universelle pour de nombreux crimes graves.

Marqué par une délocalisation en Albanie fin 2021, le procès a donné lieu à une mobilisation quotidienne d'opposants iraniens proches du Conseil national de la résistance iranienne et des "Moudjahidines du Peuple" (MEK, dans son acronyme persan).

«Petits trous»

Ce dernier - un mouvement interdit en Iran et menant une lutte armée au moment des faits - avait été la principale cible des nombreuses exécutions menées en Iran à l'été 1988, en représailles à des attentats. 

Les groupes de défense des droits humains estiment que 5 000 prisonniers ont été exécutés.

Après avoir contesté sur la forme la compétence extraterritoriale de la justice suédoise dans le dossier, la défense a remis en doute des témoignages de parties civiles.

"Il y a de grandes incertitudes sur la façon dont le nom Hamid Noury a émergé dans des témoignages", a affirmé Daniel Marcus, un des deux avocats de l'Iranien, qualifiant les preuves d'"insuffisantes" pour condamner l'accusé.

Après une salve d'applaudissements à la sortie de la dernière audience, le principal avocat des parties civiles a dit "se réjouir d'une prochaine condamnation".

"Les preuves sont accablantes. Ils (la défense) ont essayé de trouver des petits trous mais, à mon avis, ils n'étaient pas à l'aise".

L'avocat des Moudjahidines du Peuple s'est toutefois inquiété du "risque" qu'Hamid Noury quitte la Suède en cas d'acquittement avant qu'un appel puisse être interjeté.

Le procès a tendu un peu plus les relations déjà fraîches entre Stockholm et Téhéran.

L'Iran a convoqué jeudi l'ambassadeur de Suède dans le pays, le jour où le procureur a requis la perpétuité contre Hamid Noury durant le procès.

Selon un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères, le ministre Amir-Abdollahian a indiqué lors d'une conversation téléphonique avec son homologue suédoise Ann Linde que l'Iran "juge illégaux l'arrestation et le procès d'un citoyen iranien, Hamid Noury, et demande sa libération immédiate".

La Suède a déconseillé à ses citoyens les voyages non essentiels en Iran.

Selon l'agence iranienne Isna, l'universitaire irano-suédois Ahmadreza Djalali, condamné à mort en 2017 pour espionnage au profit d'Israël, va être exécuté d'ici au 21 mai.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com