«Otoniel», le nouvel Escobar, extradé vers les Etats-Unis

Narcotrafiquant le plus recherché de Colombie, «Otoniel», âgé de 50 ans, avait été arrêté le 23 octobre dans le nord-ouest du pays lors d'une vaste opération militaire (Photo, AFP).
Narcotrafiquant le plus recherché de Colombie, «Otoniel», âgé de 50 ans, avait été arrêté le 23 octobre dans le nord-ouest du pays lors d'une vaste opération militaire (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 05 mai 2022

«Otoniel», le nouvel Escobar, extradé vers les Etats-Unis

  • Les médias locaux ont diffusé les images d'un convoi d'imposants véhicules blindés, escortés de policiers lourdement armés
  • La présidence a également publié des photos d'«Otoniel», menotté et veste grise, à bord d'un jet, peu avant le décollage de l'appareil

BOGOTÁ : Le plus grand narcotrafiquant de Colombie, "Otoniel", chef du Clan del Golfo, a été extradé mercredi vers les Etats-Unis où il est réclamé par un tribunal de New-York, a triomphalement annoncé le président colombien Ivan Duque.

"Je tiens à informer que Dairo Antonio Usuga, alias Otoniel, a été extradé", a déclaré dans la soirée le président colombien sur Twitter, estimant que "ce criminel ne peut être comparé qu'à Pablo Escobar", célèbre narcotrafiquant co-fondateur du tristement célèbre Cartel de Medellin, abattu par la police en 1993.

Narcotrafiquant le plus recherché de Colombie, "Otoniel", âgé de 50 ans, avait été arrêté le 23 octobre dans le nord-ouest du pays lors d'une vaste opération militaire. Il est poursuivi pour trafic de drogue depuis 2009 devant un tribunal de New York et sa tête était mise à prix 5 millions de dollars par les Etats-Unis.

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Dairo Antonio Usuga, alias Otoniel (Photo, AFP)

"Il s'agit du trafiquant de drogue le plus dangereux du monde, du meurtrier de leaders sociaux et de policiers, d'un violeur d'enfants et d'adolescents. Aujourd'hui, la légalité, l'État de droit, la force publique et la justice triomphent", s'est félicité le chef de l'Etat colombien.

Les médias locaux ont diffusé les images d'un convoi d'imposants véhicules blindés, escortés de policiers lourdement armés, se rendant vers l'aéroport de Bogotá. La présidence a également publié des photos d'"Otoniel", menotté et veste grise, à bord d'un jet, peu avant le décollage de l'appareil. 

Des proches des victimes d'Otoniel avaient demandé une "suspension" de l'extradition, estimant que cette procédure allait "soustraire à la justice un chef paramilitaire qui a commis des crimes contre l'humanité dans notre pays". Ils invoquaient leur droit de connaître la vérité et de recevoir des réparations.

Mais la justice colombienne a finalement donné son feu vert à son extradition, a indiqué l'équipe de défense de M. Usuga.

Et une fois sa peine accomplie aux Etats-Unis, le chef du Clan del Golfo "reviendra en Colombie payer pour tous ses crimes commis dans notre pays", a assuré mercredi le chef de l'Etat colombien.

«Qui a peur d'Otoniel»

Le président Duque a "remercié" la Cour suprême, le Conseil d'Etat ainsi que la JEP (une juridiction spéciale enquête sur le conflit armé en Colombie) "pour avoir évité les manipulations intentionnelles de ce criminel pour tenter d'éviter cette extradition".

La détention sous haute surveillance à Bogota du baron de la drogue a été marquée par plusieurs incidents et polémiques.

Des enregistrements de ses témoignages devant la Commission de la vérité, instance qui enquête sur les violations des droits humains pendant le conflit armé en Colombie jusqu'à la signature de l'accord de paix de 2016, ont été volés par des inconnus.

La police colombienne avait également interrompu une audition d'"Otoniel", disant soupçonner une tentative d'évasion.

"Qui a peur d'Otoniel", avait notamment titré le média en ligne indépendant Cambio, estimant que certains voulaient faire taire le narcotrafiquant, qui aurait déclaré durant ses auditions que l'armée continuait à travailler en complicité avec des paramilitaires d'extrême droite dans certaines régions du pays.

Selon la presse, citant un document de la JEP, "Otoniel" aurait mis en cause 63 personnes, prétendument liées au Clan de Golfo, dont un ancien ministre, un ancien directeur national des services de renseignements, six anciens gouverneurs et quatre anciens membres du Parlement.

D'après ses avocats, le baron de la drogue a affirmé également avoir organisé sa reddition.

Issu d'une famille paysanne du nord-ouest de la Colombie, Dairo Antonio Usuga a été guérillero d'extrême-gauche, puis un paramilitaire d'extrême-droite avant de prendre la tête d'une organisation de trafic de drogue forte d'environ 1 600 hommes, qui exportait en moyenne chaque année près de 300 tonnes de cocaïne vers une trentaine de pays, selon les autorités.

Il a succédé à la tête du Clan del Golfo à son frère, Juan de Dios dit "Giovanni", tué par la police en 2012.

En cinq décennies de guerre contre la drogue soutenue par les Etats-Unis, la Colombie a tué ou capturé plusieurs barons de la drogue, le plus connu du grand public étant Pablo Escobar auquel une série télévisée à été dédiée.

Mais le pays reste premier producteur mondial de cocaïne et les Etats-Unis le principal marché, tandis les violences liées au trafic perdurent.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.