Une société cinématographique saoudienne apporte de nouvelles méthodes de production aux écrans du Royaume

La société de production saoudienne Obad Films cherche à présenter des produits à son public par le biais d'histoires et de méthodes de production de haute qualité. (Photo fournie)
La société de production saoudienne Obad Films cherche à présenter des produits à son public par le biais d'histoires et de méthodes de production de haute qualité. (Photo fournie)
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Publié le Lundi 09 mai 2022

Une société cinématographique saoudienne apporte de nouvelles méthodes de production aux écrans du Royaume

  • Le duo créatif veut apporter « la perspective des jeunes au monde »
  • Les compétences et la passion des jeunes réalisateurs leur permettent de pivoter rapidement vers des industries plus créatives en accord avec leur vision, comme la mode et la musique

RIYAD : Il y a quelques années, les campagnes et les créations des marques de mode locales étaient généralement promues par des mannequins sans visage ou indifférenciés sur un fond blanc uni et se concentraient sur les vêtements.

Obad Films veut présenter au public une gamme de vêtements de manière dynamique à travers une histoire.

L'entreprise a été cofondée par le duo saoudien Faisal Shaath, 20 ans, et Ahmed Obad, 22 ans, qui ont transformé leur passion pour la photographie en réalité.

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Leur objectif était et reste d'apporter une perspective fraîche et jeune à l'industrie cinématographique saoudienne. La société s'est imposée dans le secteur des médias de Riyad grâce à des méthodes de production vidéo non conventionnelles, animée par la volonté d'être entendue et vue par l'ancienne génération.

« Nous nous sommes lassés de la façon dont les choses sont présentées. C'est toujours la même chose. Si c'est une marque de mode, c'est toujours filmé dans un parking, c'est toujours filmé dans un désert », a confié Obad à Arab News. « Ce qui nous différencie, c'est que nous allons vraiment au-delà de ce que vous voyez sur le marché. »

Bien qu'ils aient qualifié ces lieux de génériques, ils ont pourtant eu recours aux mêmes décors pour la campagne vidéo de la marque de mode Whyos. « Nous avons utilisé un skate park, un parking et un désert. La façon dont nous les avons montrés tous ensemble était vraiment différente du fait du choix de la musique, de la façon dont elle était séquencée, et de l'histoire qui était racontée à travers la vidéo », a expliqué Obad.

La société compte parmi ses clients des marques et des entreprises de différents secteurs. Elle travaille notamment avec la marque de vêtements et de style de vie Proud Angeles, le magasin de streetwear et de mode Urbn Lot, le plus grand festival de musique d'Arabie saoudite soutenu par le gouvernement, Soundstorm by MDLBEAST, AlMashtal Creative Space, Huawei, etc.

Nous nous sommes lassés de la façon dont les choses sont présentées. C'est toujours la même chose. Si c'est une marque de mode, c'est toujours filmé dans un parking, c'est toujours filmé dans un désert. Ce qui nous différencie, c'est que nous allons vraiment au-delà de ce que vous voyez sur le marché.

Ahmed Obad, cofondateur d'Obad Films

L'objectif est de rendre les contenus de haute qualité accessibles aux entreprises en développement et aux startups. « Nous travaillons avec des clients qui connaissent leur public cible et leur mission, mais qui ont simplement besoin d'un coup de pouce visuel pour lancer leur activité de manière précise et efficace », a expliqué Shaath à Arab News.

Le duo a créé l'entreprise pour apporter « la perspective des jeunes au monde », en comblant les fossés générationnels dans la société saoudienne qui peuvent parfois agir comme des barrières de valeur. « L'objectif de la jeunesse est principalement la créativité éternelle, c'est-à-dire que nous nous efforçons toujours d'apporter des visuels nouveaux et non démodés au niveau local et de tout orienter principalement vers la jeunesse en termes de marché », a déclaré Shaath.

Le terme « jeunesse » ne fait pas référence à une certaine tranche d'âge, mais plutôt à un état d'esprit. « C'est au-delà de la jeunesse. C'est destiné aux jeunes d'aujourd'hui, et quand ils grandissent, pour comprendre ce qui donne vraiment de la valeur à quelque chose au niveau de la créativité », a-t-il ajouté.

« Rien que par la façon dont nous filmons, les effets que nous utilisons, les sentiments que nous transmettons dans nos vidéos, on nous pose souvent la même question. Les gens ne croient pas que cela soit fait localement. Ils demandent : "C'est à Riyad ?" »

Le pays prend vie différemment pour leur public à travers leur objectif créatif et leur vision axée sur la jeunesse.

Les deux réalisateurs sont autodidactes et n'ont pas de formation académique dans le domaine du cinéma. Ils n'ont pas non plus reçu de formation sur une méthode de travail spécifique. Leurs connaissances en matière de production vidéo proviennent de leurs recherches, de l'analyse de contenu et de la réaction du public à leur travail. Ils estiment que cela leur a donné la liberté d'expérimenter et de tester les limites de ce que signifie la réalisation de films ou de ce à quoi elle pourrait ressembler dans un contexte professionnel ou d'entreprise.

Après deux ans passés à développer leurs compétences et à tourner du contenu promotionnel pour des showrooms automobiles depuis sa création, Obad Films a connu une « percée ». Les compétences et la passion des jeunes réalisateurs leur permettent de pivoter rapidement vers des industries plus créatives en accord avec leur vision, comme la mode et la musique.

Obad a d'abord acquis ses compétences en matière de montage en créant des montages de jeux vidéo téléchargés sur YouTube, ce qui lui a permis d'accumuler de l'expérience dans le domaine. Shaath a cultivé sa vision créative en essayant de développer son portfolio de vidéographie en tant que cinéaste et les portfolios de mannequins de ses amis, en les utilisant comme modèles. « (Notre style) n'a cessé de se développer depuis », a-t-il affirmé.

Shaath suivait les projets de montage d'Obad et ils se sont rencontrés par l'intermédiaire d'un ami commun dans l'école internationale fréquentée par Obad. Un mois plus tard, Obad Films est née dans le quartier Olaya de Riyad, lorsque Shaath, 14 ans, et Obad, 16 ans, ont décidé de réaliser leur rêve en se dotant d’un Nikon D750 emprunté au magasin de photographie du père d'Obad il y a six ans.

La communauté des cinéastes saoudiens est capable de beaucoup plus, affirment-ils.

« Ils sont limités à ce qu'ils ont étudié et pensent que ce qu'ils ont étudié est la voie à suivre. Leur créativité se limite à ce qu'ils ont déjà fait l'année dernière. Elle n'est pas développée ou élevée », a déclaré Obad. « Ce n'est pas ce que vous avez mangé, c'est ce que vous pourriez manger. »

L'entreprise veut faire appel aux talents locaux plutôt que de devoir regarder de l'autre côté de la frontière pour obtenir des conseils. « Nous pouvons élever tout cela et être sur ce marché afin que le client n'ait pas à chercher (une expertise) à l'extérieur. Nous avons cela ici », a insisté Obad. « Si nous nous mettons à créer ce que le marché a déjà créé, nous ne nous développerons pas vraiment. Nous nous fixons des attentes en fonction de ce que nous voyons à l'extérieur du Royaume. »

À travers leurs caméras, la réalisation de films devient un art qui ne devrait pas être verrouillé. Les règles traditionnelles qui l'accompagnent sont adaptées à la vision artistique elle-même, et non aux normes conventionnelles de ce qu'elle devrait être.

Alors qu'il y a quelques années, le secteur n'était pas aussi sensible aux divergences, les mentalités évoluent lentement. Ils se souviennent du temps où une personne issue d'un milieu non artistique était intéressée par une certaine publicité. « Ils ont fini par voir ce fossé entre la production cinématographique internationale et locale se réduire considérablement. C'est quelque chose que les gens savent, mais l'industrie cinématographique ne lui permet pas de s'épanouir localement. Nous brisons les principes de base », a expliqué Shaath. « Nous ne restons pas bloqués sur une norme spécifique. Nous nous efforçons toujours d'aller plus loin. Quelle sera la prochaine étape ? Comment pouvons-nous nous développer ? Comment pouvons-nous présenter quelque chose de manière différente ?  Je ne suis pas ici pour faire ce que j'ai fait l'année dernière, je suis ici pour faire ce qui doit être présenté plus tard, en 2025, en 2030. »

L'influence du prince héritier Mohammed ben Salmane sur la communauté saoudienne étant profondément ancrée dans l'aide apportée à l'épanouissement des capacités des jeunes, Obad Films est un exemple de la manière dont ce concept se manifeste au sein du Royaume sur le plan culturel. La société offre une perspective nouvelle sur la façon dont les efforts saoudiens étaient autrefois mis en valeur et sur la façon dont ils pourraient l'être.

Mais Obad Films n'est pas le bout du chemin pour ses créateurs, et leurs ambitions sont loin d'être terminées. « Nous cherchons à faire davantage de ce que nous faisons actuellement, mais à plus grande échelle et avec un budget plus élevé », a affirmé Shaath.

Bien que l'expansion de leur inventaire d'équipement soit certainement envisagée, ils ont également l'intention d'enfreindre toutes les règles. Ils veulent devenir les créateurs haut de gamme qu'ils savent être capables d'être. « Même si le cadre n'est pas bon. Même si le schéma de couleurs n'est pas correct. C'est bon », a ajouté Obad.

 


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.