AL-MOUKALLA : Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed Awadh ben Moubarak, a indiqué lundi que son gouvernement s'engageait à soutenir la trêve actuelle négociée par les Nations Unies et à atténuer les souffrances des Yéménites, malgré les violations permanentes commises par les Houthis dans le pays.
Le ministre a réitéré les engagements de son gouvernement au titre de la trêve pour mettre fin aux hostilités et faciliter l'arrivée de navires de carburant au port maritime de Hodeïda ainsi que la reprise des vols depuis l'aéroport de Sanaa contrôlé par les Houthis. Il a également exhorté la communauté internationale à défendre aux Houthis de menacer la trêve.
«Nous renouvelons l'engagement du gouvernement à mettre en œuvre la trêve dans tous ses aspects, sans exception, malgré les violations militaires continues (commises par les Houthis)», a-t-il déclaré dans un communiqué.
La trêve entrée en vigueur le 2 avril a subi un coup dur le 24 avril, après que le premier vol commercial qui devait partir de l'aéroport de Sanaa a été reporté sine die, les Houthis ayant exigé que les passagers soient munis de passeports fournis par la milice.
Le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale estime que les Houthis ont profité de la trêve pour transporter des armes lourdes et des véhicules militaires vers des zones de tension situées à l'extérieur de la ville centrale de Marib. Par ailleurs, on s'attend à ce qu'ils génèrent 90 milliards de riyals yéménites (soit 90 millions de dollars) en vendant les 18 navires de carburant qui ont été autorisés à entrer dans le port maritime de Hodeïda pendant le cessez-le-feu.

«En manipulant les dispositions de la trêve à leur guise, les Houthis ont prouvé que leur objectif prioritaire était de collecter des fonds pour financer la guerre et enrichir leurs dirigeants», affirme le ministre yéménite.
Plus tôt ce mois, le ministre yéménite de l'Information, Muammar al-Eryani, a accusé les Houthis d'avoir violé l'accord de Stockholm conclu en 2018 avec le gouvernement en pillant les recettes des ventes de pétrole qui étaient censées être utilisées pour payer les salaires des fonctionnaires dans les zones contrôlées par les Houthis. Il a ajouté que les 90 milliards de riyals de recettes prévues pour les ventes de pétrole pendant la trêve suffiraient à payer les salaires de milliers de fonctionnaires pendant trois mois.
Les Houthis n'ont pas versé aux employés du gouvernement leur salaire depuis septembre 2016, date à laquelle l'ancien président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi a déplacé le siège de la banque centrale de Sanaa à Aden pour empêcher la milice yéménite de piller ses réserves.
Parallèlement, trois soldats yéménites ont été blessés après que l'armée a abattu un drone chargé d'explosifs lancé par les Houthis au sud de Marib.
D'après ce qu'a rapporté un responsable militaire local lundi à Arab News, les Houthis ont lancé le drone en direction d'un rassemblement de troupes gouvernementales et ont monté une attaque dans l'intention de s'emparer de la montagne Radaha à Marib.
«Leurs attaques et mobilisations de forces se poursuivent pendant la trêve. Nous avons réussi à déjouer leur attaque contre Radaha», a précisé le fonctionnaire, qui a préféré rester anonyme.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com