Burkina: les coupables de l'assassinat de Sankara condamnés à 1,2 million d'euros de dommages

Des membres de la police marchent dans la salle d'audience avant le début du procès de Thomas Sankara à Ouagadougou, Burkina Faso, le 3 février 2022 (Photo, AFP).
Des membres de la police marchent dans la salle d'audience avant le début du procès de Thomas Sankara à Ouagadougou, Burkina Faso, le 3 février 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 10 mai 2022

Burkina: les coupables de l'assassinat de Sankara condamnés à 1,2 million d'euros de dommages

  • Le montant des dommages et intérêts pour «réparation des préjudices moraux et économiques» s'élève à 807,5 millions de francs CFA
  • Cette somme devra être payée solidairement par Blaise Compaoré, l'ancien commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et l'ex-chef de l'armée en 1987 Gilbert Diendéré

OUAGADOUGOU: Le tribunal militaire de Ouagadougou a condamné mardi l'ex-président burkinabè Blaise Compaoré et neuf autres accusés à payer plus de 800 millions de francs CFA, (1,2 million d'euros) de dommages et intérêts aux ayants droit de l'ex-chef de l'Etat Thomas Sankara et de ses compagnons assassinés en 1987. 

Le montant des dommages et intérêts pour "réparation des préjudices moraux et économiques" s'élève à 807,5 millions de francs CFA, dont "un franc symbolique", pour les ayants droit de Thomas Sankara, a déclaré le juge Urbain Méda. 

Cette somme devra être payée solidairement par Blaise Compaoré, l'ancien commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et l'ex-chef de l'armée en 1987 Gilbert Diendéré, tous condamnés à la perpétuité début avril pour leur implication dans l'assassinat, ainsi que sept autres accusés condamnés eux à des peines de trois à vingt ans de prison. 

Selon la décision de justice, l'Etat burkinabè devra dédommager les ayants droit si les condamnés ne sont pas en mesure de payer les sommes. 

Le tribunal militaire a cependant rejeté une demande de restitution des biens de Thomas Sankara à sa famille. 

"Nous déplorons la décision de la chambre de ne pas accéder à cette requête de restitution des biens. Avec la famille de Thomas Sankara, nous allons aviser si nous faisons appel ou pas", a réagi Me Benewendé Stanislas Sankara, un des avocats de la famille Sankara. 

Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1983, Thomas Sankara a été tué avec douze de ses compagnons par un commando lors d'une réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR) à Ouagadougou. Il avait 37 ans.

La mort de Thomas Sankara, qui voulait "décoloniser les mentalités", a été un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de M. Compaoré, contraint de partir après une insurrection populaire en 2014.

Il vit depuis en exil en Côte d'Ivoire et a été condamné par contumace, tout comme Hyacinthe Kafando en fuite depuis 2016.


Israël: le mouvement des colons remporte une victoire au Parlement

En 2005, Israël s'était retiré unilatéralement de la bande de Gaza, évacuant les colonies juives dans ce territoire palestinien ainsi que quatre colonies du nord de la Cisjordanie, dans les environs de Naplouse. (Reuters)
En 2005, Israël s'était retiré unilatéralement de la bande de Gaza, évacuant les colonies juives dans ce territoire palestinien ainsi que quatre colonies du nord de la Cisjordanie, dans les environs de Naplouse. (Reuters)
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  • Ce vote rend désormais possible une éventuelle légalisation par les autorités israéliennes d'une colonie recréée sans leur aval à Homesh
  • Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, --lui-même habitant d'une colonie de Cisjordanie occupée et pour qui «les Palestiniens n'existent pas», comme il l'a déclaré dimanche-- a qualifié sur Twitter le vote d'«historique»

JÉRUSALEM: Le mouvement des colons a remporté une victoire mardi au Parlement israélien avec l'annulation d'une disposition législative interdisant aux Israéliens de se rendre dans une zone du nord de la Cisjordanie dont les habitants juifs avaient été évacués en 2005.

En 2005, Israël s'était retiré unilatéralement de la bande de Gaza, évacuant les colonies juives dans ce territoire palestinien ainsi que quatre colonies du nord de la Cisjordanie, dans les environs de Naplouse.

La loi votée pour permettre ce désengagement interdisait depuis lors aux Israéliens de se rendre dans ces zones, mais un amendement adopté définitivement lors d'un vote nocturne au Parlement les autorise désormais à revenir dans la partie évacuée du nord de la Cisjordanie.

Ce vote rend désormais possible une éventuelle légalisation par les autorités israéliennes d'une colonie recréée sans leur aval à Homesh, la seule des quatre colonies juives de la zone dont les habitants avaient dû être évacués de force en 2005, avant la destruction des lieux par l'armée israélienne.

Toute l'entreprise de colonisation israélienne en Cisjordanie est jugée illégale au regard du droit international par l'ONU.

Alors que le conflit israélo-palestinien semble emporté dans une nouvelle spirale de violence depuis l'entrée en fonctions fin décembre d'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël sous la direction du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé le 20 février aux "parties de faire preuve de calme et de retenue et de s'abstenir de tout acte de provocation".

« Homesh d'abord »

Le Conseil a rappelé qu'il s'opposait "fermement à toutes les mesures unilatérales qui entravent la paix, notamment, entre autres, la construction et l'expansion de colonies de peuplement par Israël, la confiscation de terres palestiniennes et la 'légalisation' des avant-postes de colonies".

Les colons d'extrême droite ont fait de l'avant-poste de Homesh un symbole de leur combat et créé un mouvement nommé "Homesh d'abord". Un petit groupe de militants y a créé une "yeshiva" (institut d'études talmudique) en 2009, évacuée des dizaines de fois depuis par les forces de l'ordre, jusqu'à ce que l'armée finisse par les laisser s'installer.

Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, --lui-même habitant d'une colonie de Cisjordanie occupée et pour qui "les Palestiniens n'existent pas", comme il l'a déclaré dimanche-- a qualifié sur Twitter le vote d'"historique".

"Cette nuit, nous commençons à effacer la honte de l'expulsion et à faire avancer la régularisation de notre présence à Homesh", a-t-il ajouté.

La députée Limor Son-Har Melech, du parti d'extrême droite Force juive, qui vivait à Homesh en 2005, a affirmé sur Twitter vivre "un moment de joie infinie".

« Coup d'Etat messianique »

Le mouvement israélien anti-colonisation La Paix maintenant (Peace Now) a estimé pour sa part que la modification de la loi allait "renforcer l'occupation".

"En plus d'un coup d'Etat contre le pouvoir, nous assistons à un coup d'Etat messianique dangereux qui va renforcer l'occupation", écrit l'ONG.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a condamné de son côté un "crime" et a appelé la communauté internationale à "stopper l'occupation colonialiste" israélienne.

En décembre 2021, un photographe de l'AFP avait vu à Homesh la yeshiva mais aussi un dortoir, deux installations de fortune constituées de bâches montées sur des armatures en bois, sous bonne garde de l'armée israélienne.

En 2022, de violents heurts avaient eu lieu entre les forces israéliennes et des habitants de la localité palestinienne voisine de Burqa, opposés au retour des colons à Homesh où vivaient environ 70 familles avant le retrait de 2005.

Malgré le vote mardi au Parlement, les installations des colons à Homesh restent illégales au regard de la loi israélienne. A la suite d'un énième recours devant la Cour suprême déposé par des habitants de Burqa demandant que l'Etat chasse les colons de Homesh, la Cour a donné au gouvernement 90 jours en janvier pour justifier de leur non-évacuation. Les plaignants affirment que les terres sur lesquels sont installés les colons leur appartiennent.

Orit Struck, ministre des Missions nationales (chargée des colonies juives en Cisjordanie) et membre du parti d'extrême droite Sionisme religieux, dirigé par M. Smotrich, s'est rendue sur place mardi matin et a déclaré que "c'est un grand jour pour Israël", selon un communiqué de l'organisme public gérant les colonies du nord de la Cisjordanie.

Hors Jérusalem-Est annexée, quelque 490.000 Israéliens résident dans des colonies en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967 et où vivent 2,9 millions de Palestiniens.


Crimes de guerre au Tigré : l'Ethiopie dénonce des accusations américaines «sélectives»

Dans cette photo d'archive prise le 10 juin 2022, un camion transportant des grains à destination du Tigré et appartenant au Programme Alimentaire Mondial (PAM) brûle sur une route située à 80 kilomètres de Semera, en Éthiopie. (Photo, Archive, AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 10 juin 2022, un camion transportant des grains à destination du Tigré et appartenant au Programme Alimentaire Mondial (PAM) brûle sur une route située à 80 kilomètres de Semera, en Éthiopie. (Photo, Archive, AFP)
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  • «Le gouvernement d'Ethiopie n'accepte pas les condamnations générales contenues dans cette déclaration» américaine et dénonce «une approche (...) unilatérale et antagoniste», répond mercredi le ministère éthiopien des Affaires étrangères
  • Lundi soir, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, tout juste rentré d'Ethiopie, a accusé tous les belligérants - forces progouvernementales et rebelles - d'avoir commis des crimes de guerre

ADDIS ABEBA: Le gouvernement éthiopien a jugé mardi "sélectives" les accusations américaines sur les crimes de guerre commis durant les deux ans de conflit dans la région éthiopienne du Tigré, estimant qu'elles répartissaient de façon inéquitable les responsabilités. 

Lundi soir, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, tout juste rentré d'Ethiopie, a accusé tous les belligérants - forces progouvernementales et rebelles - d'avoir commis des crimes de guerre, estimant que beaucoup de ces actes n'étaient pas "dus au hasard" ou "une conséquence indirecte de la guerre" mais "étaient calculés et délibérés". 

Mais il a aussi accusé en particulier l'armée fédérale éthiopienne et ses alliées (armée érythréenne et forces et milices de la région de l'Amhara) de crimes contre l'humanité - dont des "meurtres, viols et d'autres formes de violences sexuelles et de persécution" - sans mentionner à ce sujet les forces des autorités rebelles du Tigré. 

"Le gouvernement d'Ethiopie n'accepte pas les condamnations générales contenues dans cette déclaration" américaine et dénonce "une approche (...) unilatérale et antagoniste", répond mercredi le ministère éthiopien des Affaires étrangères dans un communiqué, alors que les autorités rebelles du Tigré n'ont pas répondu aux sollicitations de l'AFP. 

Cette déclaration "est sélective car elle répartit de manière inique les responsabilités parmi les parties. Sans raison apparente", les Etats-Unis "semblent exonérer une des parties de certaines accusations de violations de droits humains, telles que viols ou violences sexuelles malgré des claires et accablantes preuves de sa culpabilité", poursuit-il, en référence aux forces des autorités rebelles du Tigré. 

"Alors que l'Ethiopie met en application le processus de paix, une telle répartition des responsabilités est injustifiée et amoindrit le soutien des Etats-Unis à un processus de paix inclusif en Ethiopie". 

Un accord de paix, signé le 2 novembre 2022 à Pretoria a mis fin à deux ans de brutal conflit au Tigré, région du nord de l'Ethiopie, opposant le gouvernement fédéral éthiopien et aux autorités régionales du Tigré entrées en dissidence. 

Cet accord a été négocié et signé sous l'égide de l'Union africaine (UA) mais l'influence de Washington a été cruciale auprès des parties, selon des sources diplomatiques. 

« Incendiaire » 

En visite en Ethiopie, le 15 mars, M. Blinken avait lié la reprise d'un plus grand partenariat économique avec l'Ethiopie à "la réconciliation et l'établissement des responsabilités" dans les atrocités commises durant le conflit au Tigré. 

En raison de ce conflit, l'Ethiopie, allié historique de Washington, a notamment été exclue en janvier 2022 des bénéficiaires de l'Agoa, initiative américaine qui exempte des pays africains de taxes à l'exportation. 

La déclaration américaine est  "incendiaire" et "va être utilisée pour alimenter des campagnes (...) dressant les communautés les unes contre les autres" en Ethiopie, dénonce le ministère éthiopien des Affaires étrangères, critiquant une "approche partisane et source de discorde". 

Elle est en outre "inopportune" et "nuit aux efforts nationaux (éthiopiens) pour enquêter de façon exhaustive sur ces accusations, quels que soient les coupables", estime également Addis Abeba, promettant de "plus amples investigations" sur les crimes commis durant le conflit au Tigré. 

"L'Ethiopie va continuer à mettre en place toutes les mesures visant à faire rendre des comptes aux responsables, y compris terminer la consultation nationale sur la justice transitionnelle et faire en sorte que justice soit rendue à toutes les victimes", assure le gouvernement éthiopien. 

Prix Nobel de la paix en 2019 pour avoir mis fin à 20 ans de guerre ouverte ou larvée avec l'Erythrée voisine, le Premier ministre Abiy Ahmed est, depuis le conflit au Tigré, passé aux yeux de Washington de symbole d'une nouvelle génération de dirigeants africains modernes à un quasi paria. 

Abiy Ahmed a envoyé en novembre 2020 l'armée fédérale au Tigré, accusant les autorités régionales qui contestaient son pouvoir depuis plusieurs mois d'y avoir attaqué des bases militaires. 

La région était alors dirigée par le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti ayant gouverné de fait l'Ethiopie de 1991 à 2018 avant d'être progressivement marginalisé par M. Abiy. 

Le bilan exact est difficile à évaluer mais les Etats-Unis estiment que quelque 500 000 personnes ont péri durant ce conflit, plus que depuis l'invasion russe de l'Ukraine. 


Xi dit faire de sa relation «stratégique» avec la Russie une «priorité»

Le président chinois Xi Jinping part après une rencontre avec le Premier ministre russe à Moscou le 21 mars 2023. (Photo Dmitry ASTAKHOV / SPUTNIK / AFP)
Le président chinois Xi Jinping part après une rencontre avec le Premier ministre russe à Moscou le 21 mars 2023. (Photo Dmitry ASTAKHOV / SPUTNIK / AFP)
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  • Hasard du calendrier ? Alors que M. Xi affiche son soutien à Moscou en pleines tensions avec les pays occidentaux, le Premier ministre japonais Fumio Kishida est, lui, attendu en Ukraine mardi pour une visite surprise
  • M. Xi, qui doit s'entretenir mardi avec M. Poutine après un premier entretien lundi, a également confié qu'il avait invité le président russe à lui rendre visite en Chine «quand il pourra cette année»

MOSCOU: Xi Jinping a affiché mardi en Russie la "priorité" qu'il accordait aux relations "stratégiques" entre Moscou et Pékin, deux "grandes puissances", signifiant ainsi son entente avec Vladimir Poutine face aux Occidentaux en plein conflit en Ukraine.

Au deuxième jour de sa visite d'Etat en Russie, M. Xi a estimé que son déplacement répondait à une "logique historique", car "nous sommes les plus grandes puissances voisines et des partenaires stratégiques à tous les niveaux".

Le président chinois, qui s'exprimait lors d'un entretien avec le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, a également dit que Pékin "continuera de donner la priorité au partenariat stratégique global entre la Chine et la Russie", selon des propos rapportés par les agences de presse russes.

M. Xi, qui doit s'entretenir mardi avec M. Poutine après un premier entretien lundi, a également confié qu'il avait invité le président russe à lui rendre visite en Chine "quand il pourra cette année", malgré le mandat d'arrêt émis la semaine dernière par la Cour pénale internationale contre le maître du Kremlin.

Hasard du calendrier ? Alors que M. Xi affiche son soutien à Moscou en pleines tensions avec les pays occidentaux, le Premier ministre japonais Fumio Kishida est, lui, attendu en Ukraine mardi pour une visite surprise.

M. Kishida va transmettre au président ukrainien Volodymyr Zelensky "son respect pour le courage et la persévérance du peuple ukrainien qui défend sa patrie sous son commandement, ainsi que la solidarité et le soutien infaillible à l'Ukraine du Japon et du G7", a déclaré la diplomatie nippone.

Fumio Kishida était le seul dirigeant membre du groupe à ne pas encore être allé à Kiev depuis le début de l'offensive russe contre l'Ukraine en février 2022.

Tokyo s'est joint aux sanctions occidentales contre la Russie et a annoncé en février une nouvelle aide de 5,5 milliards de dollars (5,1 milliards d'euros) à l'Ukraine.

- "Cher ami" -

Le conflit en Ukraine, justement, sera au coeur des discussions qui doivent débuter mardi vers 12H00 GMT entre MM. Xi et Poutine, après un entretien "informel" lundi lors duquel ils ont affiché leur entente, en se donnant par exemple du "cher ami".

Lors de ce premier entretien, qui a duré plus de quatre heures, M. Poutine s'était dit prêt à discuter d'une initiative de Pékin visant à stopper ce conflit.

Le président russe a couvert d'éloges son puissant hôte chinois, saluant notamment sa "position juste et équilibrée sur les questions internationales".

Mais si la Chine se pose en intermédiaire en Ukraine, l'Occident juge que Pékin soutient trop Moscou pour être crédible. Washington accuse même les autorités chinoises d'envisager de livrer des armes à la Russie, ce qu'elles démentent.

D'autres, en Occident, jugent que la Chine pourrait s'inspirer de l'attaque russe en Ukraine pour prendre le contrôle de Taïwan.

Lundi encore, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé que "le monde ne doit pas être dupe face à toute décision tactique de la Russie, soutenue par la Chine ou tout autre pays, de geler le conflit (en Ukraine) selon ses propres conditions".

M. Blinken a souligné que M. Xi s'était rendu en Russie trois jours à peine après le mandat d'arrêt de la CPI visant M. Poutine ce qui, selon le diplomate américain, suggère que la Chine n'éprouve pas le besoin "de tenir responsable le président (russe) des atrocités infligées à l'Ukraine".

Pour sa part, Kiev, prudent sur les intentions chinoises, a exhorté lundi M. Xi à "user de son influence sur Moscou pour qu'il mette fin à la guerre d'agression".

- Record gazier -

Interrogé par l'AFP, l'expert français Antoine Bondaz, spécialiste de la diplomatie chinoise, estime que Pékin cherche à promouvoir dans le dossier ukrainien une "image de facteur de stabilité (...) particulièrement auprès des pays non-occidentaux", tout en essayant de "délégitimer les régimes démocratiques".

Ces dernières années, Pékin et Moscou se posent en effet comme des contrepoids géopolitiques à la puissance américaine et ses alliés.

Mais outre les considérations géopolitiques, les questions économiques seront au coeur des

discussions mardi entre MM. Poutine et Xi.

La visite de M. Xi en Russie intervient au moment où cette dernière a massivement réorienté son économie vers Pékin, face aux lourdes sanctions occidentales qui la visent.

Comme un symbole de cette intégration économique croissante, le géant gazier russe Gazprom a annoncé mardi avoir livré la veille une quantité "record" de gaz via le gazoduc transfrontalier "Force de Sibérie".

Selon le Kremlin, MM. Xi et Poutine doivent signer plusieurs documents mardi, notamment une déclaration commune portant sur l'approfondissement de leurs relations économiques d'ici 2030.