Un compositeur hongrois revient au Royaume se produire et encadrer des étudiants saoudiens

Le compositeur et pianiste hongrois Gergely Boganyi a consacré sa carrière à se produire dans le monde entier et à transmettre son savoir par le biais du mentorat. (AFP)
Le compositeur et pianiste hongrois Gergely Boganyi a consacré sa carrière à se produire dans le monde entier et à transmettre son savoir par le biais du mentorat. (AFP)
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Publié le Vendredi 13 mai 2022

Un compositeur hongrois revient au Royaume se produire et encadrer des étudiants saoudiens

  • Gergely Boganyi évoque son processus créatif de composition et son point de vue sur l'industrie musicale en pleine expansion en Arabie saoudite
  • «Constater le dévouement et l'attitude modeste des étudiants saoudiens a été une expérience fantastique»

RIYAD: Le compositeur et pianiste hongrois Gergely Boganyi est revenu en Arabie saoudite, où il avait puisé son inspiration pour composer la symphonie pour grand orchestre de trente-trois minutes dédiée à AlUla.
«Vous savez, il est facile de dire que vous aimez un endroit, et il y a plusieurs lieux dans le monde que j'aime énormément, mais il n'y en a qu'un seul qui m'a inspiré un poème symphonique pour un grand orchestre et c'est AlUla», déclare M. Boganyi.
Le musicien et compositeur a consacré sa carrière à se produire dans le monde entier et à transmettre son savoir par le biais du mentorat.
En visite au siège d'Arab News à Riyad, Gergely Boganyi a parlé de son enthousiasme pour les concerts dans le Royaume, de son processus de composition créatif et de son point de vue sur l'industrie musicale en pleine expansion en Arabie saoudite.

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L'ambassadeur de Hongrie en Arabie saoudite, Balázs Selmeci, avec le compositeur et pianiste Gergely Boganyi au siège d'Arab News à Riyad. (Photo AN par Lama Alhamawi)

Il est également le concepteur du piano Boganyi, dont le style préserve l'intégrité traditionnelle de la structure de l'instrument, mais utilise des matériaux modernes tels que le composite en fibre de carbone dans sa fabrication.
Gergely Boganyi a joué avec ce piano dans le Royaume lors de sa première visite.
«C'était absolument incroyable de venir ici avec notre nouveau piano, de le présenter, et de jouer le premier concert de l'Histoire de l'Arabie saoudite en 2017, à la fois à Riyad et à Djeddah», précise-t-il.
«J'ai eu l'impression de faire partie de l'Histoire... j'ai essayé de rester humble et impliqué pour cette mission.»
Lors de son premier jour pour son retour à Riyad, le maestro a donné un concert à l'ambassade d'Allemagne, suivi d'une conférence et d’une master class pour les pianistes à la Commission de la musique saoudienne.
«Après le concert, j'ai écouté certains des étudiants saoudiens, ce qui a été une expérience absolument unique, à laquelle je ne me serais jamais attendu», souligne M. Boganyi.
Le secteur de la culture et de l'art dans le Royaume se développe rapidement et permet aux jeunes talents de s'épanouir.
«Notre culture et notre vie dans le monde sont généralement un peu surestimées. C'est pourquoi je vois dans ce contexte une chance historique, car l'apprentissage musical n'a pas fait l’objet de centaines d'années d'éducation», ajoute-t-il.
Lorsqu'il a encadré les étudiants saoudiens, le compositeur a constaté une méthodologie «honnête» et simple dans leurs performances.
«Constater le dévouement et l'attitude modeste des étudiants saoudiens a été une expérience fantastique. Cela m'a tout de suite ému», déclare-t-il.
Il souligne qu'avec de tels talents et une telle simplicité, il est possible de développer quelque chose d'extraordinaire dans le Royaume.
«J'ai déjà constaté de grandes évolutions depuis que je suis venu ici la dernière fois (en 2019). Il existe une occasion unique pour diriger la vie musicale et éducative d’une manière vraiment puissante en ce moment», souligne-t-il.

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Gergely Boganyi (photo de Saad Alenzi)

Lors de sa visite au Royaume en 2019, Gergely Boganyi a composé une symphonie inspirée par les magnifiques paysages d'AlUla.
«J'ai visité AlUla, le site historique, la ville et les environs, et j'ai été profondément ému par ce que j'ai vu», déclare-t-il.
M. Boganyi a composé une symphonie dédiée aux quatre éléments d'AlUla dont il s'est inspiré – la terre, les saveurs et les odeurs, le ciel nocturne et le soleil levant.
«Les odeurs, pas seulement celles de la cuisine et du café que j'aime beaucoup, mais aussi celles de la nature», précise-t-il. «La nuit est silencieuse dans le désert, mais il y a quand même un message mystique dans le silence, car le silence n'est pas un silence de mort.»
Gergely Boganyi a également fait la lumière sur son processus de création.
«La composition est l'inspiration la plus complexe, qui vise le public en premier lieu. Ainsi, à titre d’exemple, pour le poème symphonique AlUla, j'essayais de combiner la culture musicale occidentale avec la saveur musicale arabe et de présenter l’ensemble d'une manière musicalement compréhensible», indique-t-il.
Le compositeur a voulu créer une «approche de film romantique» pour la symphonie qui développe une connexion spirituelle avec chaque personne.
«L'essence de la composition passe par l'âme d'une personne, je dois donc être très ouvert d'esprit, mais l'âme doit aussi être ouverte aux personnes qui vont l'écouter», explique-t-il.
Le compositeur a consacré trois mois, jour et nuit, à cette symphonie de trente-trois minutes.
«Je suis ému par la puissance de la scène, de l'espace, du sable, des dunes et des rochers, et aussi du soleil, quand il se lève, c'est un moment si émouvant, le quatrième mouvement est comme la victoire de la lumière sur l'obscurité», déclare-t-il.
Le compositeur indique à Arab News qu'il était né dans une famille de musiciens et qu'il s'était rapidement mis au piano et à d'autres instruments.
«Nous sommes quatre frères et sœurs et nous sommes tous nés sur une période de cinq ans; nous sommes très proches les uns des autres, et nous sommes tous nés dans la musique, donc je ne me souviens même pas quand j'ai commencé à jouer du piano», précise-t-il.
«J'ai tout de suite été attiré par le piano et je n'ai pas pu résister.»
Mardi soir, il a conclu sa visite par sa deuxième représentation à Riyad, avec des morceaux de certains des plus grands compositeurs, tels que Chopin et Liszt.
Lorsqu'on lui a demandé s'il comptait effectuer d'autres visites ou représentations dans le Royaume, il a répondu : «En ce qui me concerne, je suis prêt à revenir la semaine prochaine.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Iran: deux « terroristes  » tués dans une frappe de drone

Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
Téhéran, photo d'illustration. (AFP).
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  • La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche
  • Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone

TEHERAN: Les forces iraniennes ont tué jeudi soir deux "terroristes" dans une frappe de drone dans la région du Sistan-Baloutchistan (sud-est) qui abrite une minorité ethnique, a annoncé un média officiel.

"Une attaque de drone menée par des forces de sécurité contre une voiture transportant des terroristes à proximité de Zahedan a entraîné la mort de deux terroristes", a indiqué l'agence Irna, sans fournir des détails.

La province du Sistan-Baloutchistan, l'une des plus pauvres du pays, abrite majoritairement la minorité ethnique baloutche, qui adhère à l'islam sunnite plutôt qu'à la branche chiite prédominante en Iran.

Le groupe jihadiste Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe), basé au Pakistan, avait revendiqué ces derniers mois plusieurs attaques meurtrières dans cette zone. Formé en 2012, il est considéré comme une "organisation terroriste" par l'Iran, ainsi que par les Etats-Unis.

Le 9 avril, le groupe avait revendiqué une attaque contre un véhicule de la police, qui avait coûté la vie à cinq policiers.

Jaish al-Adl avait déjà revendiqué une double attaque le 4 avril contre une base des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, à Rask, et un poste de police à Chabahar, dans la même région. Seize membres des forces de l'ordre et 18 assaillants avaient été tués, selon un bilan des autorités.


Tensions Israël-Hezbollah, discussions pour une trêve à Gaza

Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
Des personnes se rassemblent sur le site d'une frappe israélienne sur un véhicule dans la région de la plaine d'Adloun, entre les villes de Sidon et Tyr, au sud du Liban, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué
  • De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière

JERUSALEM: L'armée israélienne et le Hezbollah libanais ont échangé des tirs de missiles dans la nuit de jeudi à vendredi alors qu'une délégation égyptienne est attendue en Israël, dans l'espoir de faire avancer les pourparlers pour une trêve et la libération d'otages à Gaza.

L'armée israélienne a fait état de "deux tirs de missiles anti-chars" ayant touché le nord d'Israël depuis le Liban dans la nuit et dit avoir ciblé les "sources de ces frappes" avec des tirs d'artillerie.

Des avions militaires ont frappé des "infrastructures" du Hezbollah dans le secteur de Kfarchouba, a précisé l'armée israélienne dans un bref communiqué.

De son côté, le Hezbollah libanais, mouvement soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien, a revendiqué dans un communiqué des tirs ayant "touché" les forces israéliennes à la frontière.

L'armée israélienne avait annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, d'où le Hezbollah mène des attaques contre l'armée israélienne qui frappe, elle, des positions du mouvement chiite allié du Hamas palestinien.

Le Hamas et Israël sont engagés depuis plus de six mois dans une guerre dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne se prépare à une opération terrestre à Rafah, "dernier" bastion du mouvement islamiste située dans le sud du territoire.

Détruire ou libérer 

De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent, en cas d'offensive, un bain de sang dans cette ville du sud de la bande de Gaza frontalière avec l'Egypte, refuge pour près d'un million et demi de Palestiniens.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu estime qu'une offensive sur Rafah est nécessaire pour "vaincre" le Hamas et libérer les plus de cent otages toujours retenus à Gaza.

Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a annoncé jeudi que le cabinet de guerre s'était réuni "pour discuter des moyens de détruire les derniers bataillons du Hamas".

Mais selon des médias israéliens, le cabinet a discuté d'un nouveau projet de trêve associée à une libération d'otages, avant une visite prévue vendredi d'une délégation égyptienne, pays médiateur à l'instar du Qatar et des Etats-Unis.

D'après le site Walla, qui cite un haut responsable israélien sans le nommer, les discussions portent plus précisément sur une proposition pour libérer dans un premier temps 20 otages considérés comme des cas "humanitaires".

Un responsable politique du Hamas, Ghazi Hamad, a de son côté assuré à l'AFP depuis le Qatar qu'un assaut sur Rafah ne permettrait pas à Israël d'obtenir "ce qu'il veut", soit d"éliminer le Hamas ou récupérer" les otages.

Un « accord maintenant »

Jeudi, des proches d'otages ont une nouvelle fois manifesté à Tel-Aviv, pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il obtienne leur libération.

Certains avaient les mains liées et teintées de rouge, la bouche couverte d'un sparadrap marqué du chiffre "202", le nombre de jours écoulés depuis le 7 octobre, ou portaient une pancarte avec les mots "Un accord sur les otages maintenant".

Le Hamas a diffusé mercredi une vidéo de l'otage Hersh Goldberg-Polin, un geste considéré par la presse locale comme visant entre autres à faire pression sur Israël dans les pourparlers.

Parlant vraisemblablement sous la contrainte, cet Israélo-américain âgé de 23 ans accuse dans cette vidéo M. Netanyahu et les membres de son gouvernement d'avoir "abandonné" les otages.

Les dirigeants de 18 pays, dont les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et le Brésil, ont appelé jeudi le Hamas à "la libération immédiate de tous les otages". "L'accord sur la table pour libérer les otages permettrait un cessez-le-feu immédiat et prolongé à Gaza", poursuit le texte.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas et lancé une opération militaire à Gaza ayant fait jusqu'à présent 34.305 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

« C'est allé trop loin »

Dans la nuit de jeudi à vendredi des témoins ont fait état de bombardements à Gaza, notamment dans le secteur de Rafah où des rescapés ont tenté jeudi de récupérer des objets dans les décombres après des frappes.

"Assez de destruction, assez de guerre. Assez de sang versé d'enfants, de femmes, de personnes âgées et de civils non armés (...) c'est allé trop loin (...) Laissez les gens vivre", a lancé l'un d'eux, Samir Daban, au milieu des gravats.

Alors que les 2,4 millions d'habitants du territoire assiégé sont confrontés à un désastre humanitaire, les Etats-Unis ont commencé à construire un port temporaire et une jetée face au littoral de Gaza, qui permettra à des navires militaires ou civils de déposer leurs cargaisons d'aide.

Washington avait annoncé début mars la construction de ce port artificiel face aux difficultés d'acheminement de l'aide internationale par voie terrestre depuis l'Egypte, en raison des contrôles très stricts imposés par Israël.

Ces développement interviennent alors qu'aux Etats-Unis, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise.

De Los Angeles à Atlanta, d'Austin à Boston, le mouvement d'étudiants américains pro-palestiniens grossit d'heure en heure après être parti il y a plus d'une semaine de l'université Columbia à New York.


Soudan: Washington s'alarme d'une possible offensive «  imminente  » des paramilitaires au Darfour

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire. (AFP).
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  • "Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué
  • "Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté

WASHINGTON: La diplomatie américaine a alerté mercredi d'une possible offensive "imminente" de paramilitaires au Soudan sur la ville d'el-Facher, au Darfour, un carrefour pour l'aide humanitaire dans ce pays ravagé par plus d'un an de guerre et au bord de la famine.

"Les Etats-Unis appellent toutes les forces armées du Soudan à immédiatement cesser leurs attaques sur el-Facher", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Matthew Miller dans un communiqué.

"Nous sommes alarmés par des éléments faisant état d'une offensive imminente des Forces de soutien rapide (FSR) et de ses milices affiliées", a-t-il ajouté.

Depuis un an, la guerre fait rage entre les forces armées soudanaises (FAS) du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire.

El-Facher fait office de hub humanitaire pour le Darfour, région où vivent environ un quart des 48 millions d'habitants du Soudan. Accueillant de nombreux réfugiés, la ville avait jusque là été relativement épargnée par les combats.

Mais depuis mi-avril, des bombardements et des affrontements ont été rapportés dans les villages environnants.

"Les Etats-Unis sont extrêmement troublés par les informations crédibles selon lesquelles les FSR et ses milices affiliées ont rasé de nombreux villages à l'ouest d'el-Facher", a relevé Matthew Miller, ajoutant qu'une offensive sur la ville "mettrait les habitants dans une situation de danger extrême".

El-Facher est la seule capitale des cinq Etats du Darfour que les FSR ne contrôlent pas.

Vendredi, l'ONU avait déjà alerté sur ce "nouveau front" du conflit. Il pourrait "entraîner un conflit intercommunautaire sanglant à travers le Darfour" et freiner encore plus la distribution de l'aide humanitaire dans une région "déjà au bord de la famine", selon la sous-secrétaire générale de l'ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo.

La région a déjà été ravagée il y a plus de 20 ans par la politique de la terre brûlée menée par les Janjawids --les miliciens arabes depuis enrôlés dans les FSR-- sous le président de l'époque Omar el-Béchir.

Le nouveau conflit au Soudan, qui a débuté le 15 avril 2023 a déjà fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 8,5 millions de personnes, selon l'ONU.