Souvenirs de la Nakba et résistance: le droit au retour subsiste dans les journaux intimes des réfugiés

Un manifestant participe à des affrontements avec les forces israéliennes après un rassemblement célébrant le 74e anniversaire de la Nakba (ou «grande catastrophe»), à Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 mai 2022. (Photo, Reuters)
Un manifestant participe à des affrontements avec les forces israéliennes après un rassemblement célébrant le 74e anniversaire de la Nakba (ou «grande catastrophe»), à Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 mai 2022. (Photo, Reuters)
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Publié le Lundi 16 mai 2022

Souvenirs de la Nakba et résistance: le droit au retour subsiste dans les journaux intimes des réfugiés

  • «Nous reviendrons un jour, et si nous nous ne sommes plus là, ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui reviendront et reconstruiront le pays»
  • À Gaza, les réfugiés représentent plus de 70% d'une population qui compte près de deux millions d'habitants

RAFAH, BANDE DE GAZA: Abou Ahmed Adwan avait cinq ans lorsque sa famille a été déplacée de force pendant la Nakba en 1948. Ils ont cherché refuge dans un camp de la ville de Rafah adjacente à la frontière palestino-égyptienne, à l'extrême sud de la bande de Gaza.

Adwan a grandi dans les ruelles du camp Barbara qui doit son nom au village d'origine abandonné par de nombreuses familles, dont la famille Adwan.

«Nous étions voisins à Barbara avant la Nakba, et nous resterons au camp jusqu'au jour du retour», dit Adwan, maintenant âgé de plus de 70 ans, à Arab News.

Aujourd'hui, il est maire de son village (chef des familles de réfugiés du village de Barbara) et, bien qu'il ait été réfugié toute sa vie, il croit toujours au droit au retour. 

«Nous reviendrons un jour, et si nous nous ne sommes plus là, ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui reviendront et reconstruiront le pays.»

Selon les estimations de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine, le nombre de réfugiés dans le camp de Rafah est passé de 41 000 en 1948 à plus de 125 000 aujourd'hui. Les résidents de l'un des plus grands camps de la bande de Gaza vivent dans des maisons surpeuplées, dans des rues étroites. À Gaza, les réfugiés représentent plus de 70% d'une population qui compte près de deux millions d'habitants.

Pour décrire le village qu'il a visité pour la dernière fois il y a environ 35 ans, Adwan utilise une grande carte du village de Barbara qui recouvre l'un des murs de la salle de réunion dans sa maison. 

Ses discours sur Barbara, ainsi que les histoires de réfugiés liées à la mémoire de la Nakba, sont toujours associés à une «forme de résistance», l'idée étant de maintenir le souvenir des générations passées et d'encourager la restauration des droits volés.

«La génération d'aujourd'hui est plus consciente que ses parents et grands-pères par rapport à la génération de la Nakba, et l'expérience de la Nakba en 1948 ne peut se reproduire», déclare-t-il.

Mohammed Adwan, né en 1970, a été libéré d'une prison israélienne. «Le camp est l'entrepôt de la révolution depuis la Nakba, et les pères et grands-pères en sont l'essence même. Ils parlent sans cesse de la Palestine avec beaucoup de nostalgie», dit-il.

«Nous finirons par revenir», affirme-t-il.

D'après Adwan, les camps de réfugiés contribuent à «résister à l'occupation, à former la conscience des nouvelles générations et à préserver la mémoire nationale.»

«Conserver les noms de nos villes et villages d'origine est important. C'est une façon de résister aux facteurs du temps et aux efforts que déploie l'occupation pour falsifier la réalité et déformer la géographie palestinienne.»

La population croissante au camp a mené à un rapprochement avec les quartiers de la ville. Les maisons simples construites en briques et couvertes d'amiante ont largement disparu et ont été remplacées par des maisons en béton.

Selon Nader Abou Sharekh, spécialiste des affaires des réfugiés, les histoires racontées dans les foyers des camps à travers les générations ont rendu la cause palestinienne «vivante et croissante.»

Les familles des villes et villages détruits lors de la Nakba se sont réunies dans des quartiers à l'intérieur des nouveaux camps pour leur créer des noms. Elles ont ainsi utilisé les noms d'origine de leur patrie pour en garder une trace et par amour de la terre et adhésion au droit au retour. Dans chaque camp, il existe donc des rues portant les noms des maisons d'origine des habitants.

«Dans le camp, les événements de la Nakba sont bien réels, et le droit au retour est une croyance absolue», explique Abou Sharekh. 

«Pendant les fêtes de mariage, on chante des chansons historiques d'avant la Nakba comme Ataba, Mijna, Dabke et Dahia.»

«Ces traditions ont été maintenues pour que la patrie soit toujours synonyme de joie et que le droit au retour subsiste dans les journaux intimes des réfugiés.»

Dans le camp, les vieilles femmes portent encore des robes traditionnelles très colorées.

Les gens ont alloué une partie de leur jardin à la plantation de ce qui leur rappelle les vergers et les fermes qu'ils ont perdus. Parfois, l'espace est utilisé pour construire une hutte ou une tente.

Certains réfugiés cuisinent encore avec des fours traditionnels en argile inspirés de ceux qui ont été abandonnés dans leurs villes et villages détruits.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.