Sri Lanka: le Premier ministre gagne l'appui de l'opposition pour un «cabinet de guerre économique »

Des manifestants anti-gouvernementaux prennent part à une manifestation près du bureau du président à Colombo, le 15 mai 2022. Les pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments, ainsi qu'une inflation record et des coupures de courant prolongées, ont entraîné de graves difficultés pour les 22 millions d'habitants du pays. (AFP).
Des manifestants anti-gouvernementaux prennent part à une manifestation près du bureau du président à Colombo, le 15 mai 2022. Les pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments, ainsi qu'une inflation record et des coupures de courant prolongées, ont entraîné de graves difficultés pour les 22 millions d'habitants du pays. (AFP).
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Publié le Lundi 16 mai 2022

Sri Lanka: le Premier ministre gagne l'appui de l'opposition pour un «cabinet de guerre économique »

  • Des manifestants continuaient de protester lundi devant le bureau du président Gotabaya Rajapaksa à Colombo, réclamant sa démission depuis le 9 avril
  • Le gouvernement a annoncé qu'un couvre-feu nocturne d'une durée de six heures serait réimposé à partir de lundi

COLOMBO: Le nouveau Premier ministre sri-lankais a obtenu lundi l'appui des deux principaux partis d'opposition, qui ont décidé de faire cause commune pour s'attaquer à la crise économique accablant l'île, réduisant la pression sur le clan Rajapaksa au pouvoir 

Selon des sources officielles, la cérémonie de prestation de serment du gouvernement, qui devait initialement se dérouler lundi après-midi, a été repoussée en raison de pourparlers en cours sur l'attribution des portefeuilles de ministres. 

« Nous soutiendrons inconditionnellement les efforts positifs pour relancer l'économie, mais nous ne ferons pas partie du cabinet » (gouvernement), a annoncé le principal parti d'opposition, le Samagi Jana Balawegaya (SJB), dans un bref communiqué. 

Le parti semble ainsi avoir abandonné sa demande de démission du président Rajapaksa, sur laquelle il insistait jusque-là. »Il est important de sauver le pays de la grave crise économique » qui le frappe, a-t-il estimé. 

Le Sri Lanka Freedom Party (SLFP), deuxième plus grand parti d'opposition, faisant machine arrière, a déclaré rejoindre le cabinet de Ranil Wickremesinghe, nommé Premier ministre jeudi, pour la sixième fois depuis 1993.  

« Nous soutiendrons toute décision correcte prise par le nouveau gouvernement pour faire face à notre grave crise économique », s'est engagé le chef du SLFP, Maithripala Sirisena, dans une lettre adressée au Premier ministre.  

Les deux formations réclamaient que le président Rajapaksa suive le même chemin que son frère Mahinda, qui a quitté ses fonctions de Premier ministre lundi dernier. 

Cependant, des milliers de manifestants restaient campés devant le bâtiment de la présidence à Colombo, exigeant sa démission depuis le 9 avril.  

Le pays de 22 millions d'habitants est confronté à sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, subissant depuis des mois des pénuries de biens essentiels, de longues coupures d'électricité quotidiennes et une inflation record. 

Lundi, l'état d'urgence était toujours en vigueur et des soldats patrouillaient les rues. 

Couvre-feu  

Au moins neuf personnes ont péri dans des affrontements la semaine dernière. La police a déclaré que plus de 350 personnes avaient été arrêtées en lien avec ces violences. 

Le gouvernement a annoncé qu'un couvre-feu nocturne d'une durée de six heures serait réimposé à partir de lundi. Il avait été levé dimanche pour célébrer la fête de Vesak, l'anniversaire de la naissance, de l'illumination et de la mort de Bouddha. 

Quatre ministres avaient déjà prêté serment samedi, tous issus du parti du président Rajapaksa, le Sri Lanka Podu Jana Peramuna (SLPP). 

Le poste de ministre des Finances n'est cependant toujours pas pourvu, mais il est largement attendu que le Premier ministre conserve ce portefeuille crucial pour conduire les négociations en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue d'obtenir un éventuel renflouement.  

En outre, M. Wickremesinghe a fait appel à l'aide internationale.  

Il s'est entretenu dimanche avec des représentants de la Banque mondiale et de la Banque asiatique de développement à Colombo, mettant l'accent sur les difficultés d'approvisionnement en biens essentiels (médicaments, produits alimentaires de base, carburant, engrais), a indiqué son bureau dans un communiqué.  

« Le Premier ministre a déclaré que le gouvernement est confronté au défi immédiat de trouver des fonds pour payer les besoins en carburant pour la semaine à venir », a ajouté le communiqué. « En raison de la pénurie de dollars dans les banques, le gouvernement explore maintenant d'autres options pour obtenir les fonds nécessaires ». 

De longues files d'automobilistes patientaient lundi devant les quelques stations-service encore ouvertes pour obtenir leurs rations de carburant. 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.