Boeing abattu par l'Iran: 2e round de pourparlers Téhéran-Kiev sur une compensation

Le vol PS 752 d'Ukraine International Airlines à destination de Kiev s'était écrasé peu après son décollage de la capitale iranienne le 8 janvier (Photo, AFP)
Le vol PS 752 d'Ukraine International Airlines à destination de Kiev s'était écrasé peu après son décollage de la capitale iranienne le 8 janvier (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 20 octobre 2020

Boeing abattu par l'Iran: 2e round de pourparlers Téhéran-Kiev sur une compensation

  • Les pourparlers portent notamment sur « l'indemnisation des familles et de la compagnie aérienne »
  • Le premier round de négociations avait été « positif et constructif »

TEHERAN : Une délégation ukrainienne a entamé lundi à Téhéran une deuxième série de discussions sur une possible compensation financière de la part de l'Iran pour le crash d'un avion de ligne ukrainien abattu en janvier au-dessus de Téhéran, selon les médias officiels.

Le vol PS 752 d'Ukraine International Airlines à destination de Kiev s'était écrasé peu après son décollage de la capitale iranienne le 8 janvier.

Le crash a entraîné la mort des passagers et de l'équipage, 176 personnes au total, en majorité des Iraniens et des Canadiens, pour beaucoup binationaux.

Après trois jours de démentis, les forces armées iraniennes avaient reconnu avoir abattu l'avion par « erreur », en pleine montée des tensions entre Washington et l'Iran.

Les pourparlers à Téhéran ont lieu au ministère iranien des Affaires étrangères et se poursuivront jusqu'à mercredi, selon l'agence officielle iranienne, Irna.

Elles portent notamment sur « l'indemnisation des familles et de la compagnie aérienne », a affirmé le porte-parole iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, lors d'une conférence de presse à Téhéran.

Un premier round de discussions avait eu lieu à Kiev fin juillet. L'Ukraine avait alors fait part d'un « optimisme prudent » dans les négociations.

Le ministre adjoint ukrainien des Affaires étrangères Yevgeniy Yenin, à la tête de la délégation à Téhéran, a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

Le premier round de négociations avait été « positif et constructif », a déclaré M. Zarif, espérant que les nouvelles discussions aboutissent aux résultats souhaités, selon un communiqué.

« Nous saluons la décision de l'Iran d'assumer toute la responsabilité » du drame et sa « disposition à assurer le même montant des indemnisations pour les proches des victimes, peu importe leur citoyenneté », a déclaré M. Yenin lors de sa rencontre avec M. Zarif, selon un communiqué de la diplomatie ukrainienne. 

Il a souligné « la nécessité d'une enquête impartiale et objective sur les circonstances de la catastrophe aérienne » et appelé Téhéran « à assurer l'accès » à tous ses éléments.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères avait dit en juillet espérer obtenir la plus grande compensation financière possible afin d'alléger « la douleur et le deuil » des proches des victimes.

« Travailler sans relâche »

Le Canada, qui a perdu 55 ressortissants et 30 résidents permanents dans l'accident, a réaffirmé lundi sa volonté de « travailler sans relâche afin que les familles des victimes puissent obtenir les réponses qu'elles méritent ».

Le ministre canadien des Affaires étrangères François-Philippe Champagne « collabore activement avec ses partenaires internationaux pour défendre la tenue d'enquêtes approfondies et crédibles », a déclaré sa porte-parole, Syrine Khoury.

Le Canada avait annoncé début octobre la mise en place de sa propre équipe d'enquêteurs pour « collecter et analyser » les informations disponibles sur le drame.

Le jour du crash, les défenses aériennes de l'Iran étaient en état d'alerte maximale par crainte d'une attaque américaine.

L'Iran s'attendait à une réplique de Washington après avoir attaqué une base utilisée par l'armée américaine en Irak, en riposte à l'élimination du général Qassem Soleimani, artisan de la stratégie régionale de l'Iran.

La direction de l'aviation civile iranienne a affirmé que le mauvais réglage d'un radar d'une unité antiaérienne avait été la principale « erreur humaine » à l'origine de la catastrophe.


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk