Washington rétablit une présence militaire en Somalie

Des membres des forces militaires somaliennes soutenant les dirigeants de l'opposition anti-gouvernementale se rassemblent avant de partir pour leurs bases à Mogadiscio, en Somalie, le 7 mai 2021 (Photo, AFP).
Des membres des forces militaires somaliennes soutenant les dirigeants de l'opposition anti-gouvernementale se rassemblent avant de partir pour leurs bases à Mogadiscio, en Somalie, le 7 mai 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 17 mai 2022

Washington rétablit une présence militaire en Somalie

  • Donald Trump avait ordonné en décembre 2020, soit juste avant la fin de son mandat, le retrait des troupes américaines de Somalie
  • Joe Biden n'a pas précisé la date de leur arrivée dans ce pays meurtri par l'insurrection des shebab et menacé par la famine

WASHINGTON: Le président Joe Biden a décidé de rétablir une présence militaire en Somalie pour y combattre les djihadistes shebab affiliés à Al-Qaïda, approuvant une demande du Pentagone qui jugeait trop risqué et peu efficace le système de rotations décidé par Donald Trump à la fin de son mandat.

M. Biden "a approuvé une demande du ministère de la Défense de repositionner des forces américaines en Afrique de l'Est, afin de rétablir une petite présence militaire persistante en Somalie", a déclaré à la presse un haut responsable américain ayant requis l'anonymat.

Près de 18 mois après le retrait des quelque 750 militaires américains qui étaient déployés dans ce pays de la Corne de l'Afrique, "moins de 500" soldats des forces spéciales américaines seront de nouveau stationnés dans le pays, a-t-il ajouté. 

Il n'a pas précisé la date de leur arrivée dans ce pays meurtri par l'insurrection des shebab et menacé par la famine en raison d'une sécheresse d'une ampleur historique, indiquant simplement qu'il "faudra un peu de temps" pour les déployer tous.

Donald Trump avait ordonné en décembre 2020, soit juste avant la fin de son mandat, le retrait des troupes américaines de Somalie, n'autorisant que des missions par rotations. Or, ces allées et venues représentaient un risque pour les soldats américains et leur faisaient perdre du temps, les obligeant à acheminer leur équipement au début de chaque rotation et à le réexpédier en fin de séjour, et les rotations étaient entrecoupées de période d'absence.

Le ministre de la Défense Lloyd Austin a "jugé que ce modèle de missions épisodiques était inefficace et de plus en plus intenable", a indiqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

Les shebab «renforcés»

Le haut responsable américain a lui laissé entendre que la décision de M. Biden avait davantage à voir avec la sécurité des forces américaines, qu'avec l'élection dimanche d'un nouveau président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, après plus d'un an d'atermoiements et de crise politique autour de l'organisation du scrutin.

Le soutien des dirigeants somaliens à une coopération avec les Etats-Unis dans la lutte contre les islamistes a été "constant" ces dernières années, a-t-il expliqué. "Nous avons coopéré avec succès avec les Somaliens" malgré les changements de gouvernement, "et nous sommes convaincus que nous continuerons à le faire avec la nouvelle administration".

La décision de rétablir une présence militaire "rationalise le dispositif irrationnel dont nous avons hérité", a-t-il ajouté. "C'était irrationnel parce que cela créait un risque inutile et élevé pour les forces américaines à chaque fois qu'elles entraient et sortaient du pays, et que nous en tirions moins de bénéfice malgré ce risque accru".

Les deux responsables américains se sont abstenus de préciser quels seraient les soldats envoyés, mais les effectifs envoyés jusqu'ici en Somalie appartiennent aux forces spéciales américaines. Ils ont précisé qu'ils étaient déjà positionnées dans des pays voisins et que ce déploiement ne changerait pas la posture militaire américaine en Afrique de l'Est.

"L'objectif est de permettre une lutte plus efficace des forces locales contre les shebab (...) qui se sont renforcés et représentent une menace", a précisé M. Kirby.

Les islamistes radicaux, qui mènent une insurrection dans le pays depuis 15 ans, ont ces derniers mois intensifié leurs attaques, menant notamment un double attentat dans le centre du pays le 24 mars (48 morts), puis un assaut d'envergure contre une base de la force de l'Union africaine (10 morts selon un bilan officiel).

Le porte-parole du Pentagone a assuré qu'il n'était pas question que les forces américaines soient directement engagées dans des combats contre les shebab.

"Je veux rappeler que ces forces ont été et vont continuer à être utilisées pour former, conseiller et équiper les forces partenaires (somaliennes), afin de leur donner les moyens dont ils ont besoin pour désorganiser, affaiblir et surveiller les shebab", a déclaré M. Kirby à la presse. 

"Nos forces ne sont pas actuellement engagées directement dans des opérations de combat et elles ne le seront pas à l'avenir", a-t-il affirmé.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.