Déserter ou se battre? Ingénieurs et chercheurs face au dilemme de la planète

Cette photographie prise le 11 mai 2022 montre Shivaram, un villageois marchant dans le fond fissuré d'un étang asséché par une chaude journée d'été dans le village de Bandai dans le district de Pali. (AFP)
Cette photographie prise le 11 mai 2022 montre Shivaram, un villageois marchant dans le fond fissuré d'un étang asséché par une chaude journée d'été dans le village de Bandai dans le district de Pali. (AFP)
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Publié le Mardi 17 mai 2022

Déserter ou se battre? Ingénieurs et chercheurs face au dilemme de la planète

  • Parmi leurs innovations, on trouve la création d'une nouvelle génération de prévisions météo permettant de mieux localiser le CO2 ou le méthane
  • Claude Grison, docteure française en chimie, récompensée pour ses plantes mangeuses de métaux et ses écocatalyseurs végétaux, insiste sur l'éthique des chercheurs

PARIS: "Déserter" des emplois "destructeurs" ou "changer le monde"? Face au gigantisme de l'urgence climatique, certains jeunes ingénieurs ou chercheurs scientifiques choisissent de "refuser de servir un système", tandis que d'autres accélèrent leurs travaux dans l'espoir de sauver la planète.


Sur les 13 équipes de recherche finalistes du prestigieux prix de l'inventeur européen 2022, annoncées mardi, sept sont récompensées pour des innovations liées à la transition écologique ou à l'industrie verte.


Parmi leurs innovations, on trouve la décontamination de sols miniers pollués par des plantes mangeuses de métaux, la création d'une nouvelle génération de prévisions météo permettant de mieux localiser le CO2 ou le méthane, ou la conception d'un béton favorisant la biodiversité marine sur les installations offshore.


Certains chercheurs appartiennent à de grands groupes industriels, comme Frédérick Pasternak, ingénieur chez le constructeur aéronautique européen Airbus, qui a déposé une vingtaine de brevets dans le domaine de la météorologie et du climat. 


D'autres ont créé des start-up pour répliquer leurs découvertes en masse "avant qu'il ne soit trop tard".


Deux semaines avant le palmarès de l'Office Européen des Brevets (OEB), huit diplômés de l'école d'ingénieurs française AgroParisTech ont agité les réseaux sociaux en appelant leurs congénères à "déserter" des emplois "destructeurs", à "refuser" de "participer aux ravages sociaux et écologiques en cours" et de "servir" un système.

«Sauvés par le progrès»
Un discours tranchant qui rappelle celui de l'astrophysicien du Centre national de la recherche scientifique (CNRS, organisme public français) Aurélien Barrau, militant écologiste et défenseur du vivant.


Régulièrement, celui qui est aussi docteur en philosophie s'exprime devant des étudiants de grandes écoles d'ingénieurs pour les convaincre du besoin de "radicalité" face à la "catastrophe écologique" et à "l'extinction massive" des espèces.


"Vous construisez des avions, en soi c'est problématique", a dit l'astrophysicien le 15 février aux étudiants de l'école aéronautique Sup'Aero à Toulouse, dans le sud-ouest de la France.


"La meilleure solution serait en soi de fermer une école comme la vôtre", leur a-t-il lancé en boutade, avant d'admettre qu'on pouvait "être sauvés par le progrès" à condition de faire une "révolution" dans les priorités.


"Le risque que vous ayez un rôle assez drastiquement nuisible dans l'affaire de survie de la planète est très élevé", avait-il aussi lancé en mai 2021 aux élèves de Polytechnique, qualifiés de "produits un peu archétypaux d'un système façonné pour la reproduction à l'identique, qui est devenu la pire menace pour la vie sur Terre".


Interrogés par l'AFP, les chercheurs, chimistes, physiciens, biologistes... primés cette semaine par l'OEB ont une vision un peu plus optimiste.


"Quand on est chercheur, il faut oser un peu regarder derrière le mur", préconise le Belge Johan Martens, de l'université de Leuven, spécialiste de chimie des matériaux et d'énergie. 

«Je déteste le béton»
Primé avec deux de ses étudiants postdoctorants, Tom Bosserez et Jan Rongé, pour l'invention d'un panneau photovoltaïque permettant de produire directement de l'hydrogène à partir du soleil et de l'humidité de l'air, il attend pour l'industrialiser d'être "sûr" qu'il va servir "à aider la planète et les plus pauvres".


Mais il encourage les jeunes à chercher. Lui-même fourmille d'idées. Il voudrait notamment "piéger l'eau de l'air pour avoir de l'eau pendant les sécheresses".


Claude Grison, docteure française en chimie, récompensée pour ses plantes mangeuses de métaux et ses écocatalyseurs végétaux, insiste sur l'éthique des chercheurs.


Elle veut "aller plus loin que la +chimie verte+ qui cherche à limiter l'impact de la production sur l'environnement". "Nous voulons aussi participer à la résolution des problèmes dont nous avons hérité, par exemple la pollution des sols par l'extraction minière" et créer un nouveau système de production grâce à un engagement écologiste "de terrain".


"La raison pour laquelle je me suis lancé dans la création d'un béton écologique est que je déteste le béton", explique à l'AFP le biologiste marin israélien Ido Sella, qui veut "changer le monde". Il est pionnier d'un béton qui offre un habitat aux huîtres et aux bernacles dont les coquilles agissent ensuite comme une colle biologique pour renforcer la structure du béton. 


"Cela fait 10 ans que je travaille sur mon panneau photovoltaïque et chaque jour en me levant, je me dis que je vais contribuer à sauver la planète", ajoute Johann Martens.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.