Relaxe d'Eric Zemmour: le parquet général forme un pourvoi en cassation

Les sorties controversées d'Eric Zemmour lui ont valu une quinzaine de poursuites en justice, notamment pour injure raciale, provocation à la haine ou contestation de crime contre l'humanité. (Photo d'illustration, AFP)
Les sorties controversées d'Eric Zemmour lui ont valu une quinzaine de poursuites en justice, notamment pour injure raciale, provocation à la haine ou contestation de crime contre l'humanité. (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Jeudi 19 mai 2022

Relaxe d'Eric Zemmour: le parquet général forme un pourvoi en cassation

  • Dès la semaine dernière, peu après la décision de la cour d'appel rendue le 12 mai, Me Patrick Klugman, avocat de SOS Racisme, l'une des associations parties civiles, avait annoncé un pourvoi en cassation contre la décision
  • Zemmour avait déjà été relaxé en première instance mais le parquet et les parties civiles avaient fait appel

PARIS : Le parquet général a formé un pourvoi en cassation contre la décision de la cour d'appel de Paris qui a relaxé Eric Zemmour poursuivi pour "contestation de crime contre l'humanité" pour avoir soutenu que Philippe Pétain avait "sauvé" des juifs français durant la Seconde Guerre mondiale, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Dès la semaine dernière, peu après la décision de la cour d'appel rendue le 12 mai, Me Patrick Klugman, avocat de SOS Racisme, l'une des associations parties civiles, avait annoncé un pourvoi en cassation contre la décision.

M. Zemmour avait déjà été relaxé en première instance mais le parquet et les parties civiles avaient fait appel.

Lors du procès en appel, en janvier, l'avocat général avait réclamé une peine de 100 jours-amendes à 100 euros, soit une peine de 10 000 euros d'amende, à l'encontre de M. Zemmour.

Les propos contestés d'Eric Zemmour remontent au 14 octobre 2019, lors d'un débat, dans l'émission "Face à l'info" dont il était le chroniqueur vedette sur CNews, avec le philosophe Bernard-Henri Lévy.

"Un jour (...) vous avez osé dire que Pétain avait sauvé les juifs français. C'est une monstruosité, c'est du révisionnisme", s'était indigné "BHL". "C'est encore une fois le réel, je suis désolé", lui avait répondu Eric Zemmour.

Lors du procès en première instance, Eric Zemmour s'était défendu de toute contestation de crime contre l'humanité et avait estimé que le débat sur le rôle du régime de Vichy (1940-1944) envers les citoyens juifs français devait être tranché par les historiens et non par la justice.

Les sorties controversées d'Eric Zemmour lui ont valu une quinzaine de poursuites en justice, notamment pour injure raciale, provocation à la haine ou contestation de crime contre l'humanité.


Retraites: les syndicats annoncent une 10e journée de mobilisation le 28 mars

Des personnes assistent à une manifestation, une semaine après que le gouvernement a fait passer une réforme des retraites au parlement sans vote, en utilisant l'article 49.3 de la constitution, à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 23 mars 2023. (Photo, AFP)
Des personnes assistent à une manifestation, une semaine après que le gouvernement a fait passer une réforme des retraites au parlement sans vote, en utilisant l'article 49.3 de la constitution, à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 23 mars 2023. (Photo, AFP)
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  • « Alors que l'exécutif cherche à tourner la page, ce mouvement social et syndical pérenne et responsable confirme la détermination du monde du travail et de la jeunesse à obtenir le retrait de la réforme»
  • Alors que les incidents se multiplient depuis une semaine à Paris et dans plusieurs grandes villes, « la responsabilité de la situation explosive n'incombe donc pas aux organisations syndicales mais bien au gouvernement»

PARIS: Les syndicats ont annoncé jeudi une dixième journée de grèves et de manifestation, le 28 mars, et des rassemblements syndicaux de proximité ce week-end, pour protester contre la réforme des retraites.

"Alors que l'exécutif cherche à tourner la page, ce mouvement social et syndical pérenne et responsable confirme la détermination du monde du travail et de la jeunesse à obtenir le retrait de la réforme", ont-ils affirmé à l'issue d'une neuvième journée de mobilisation qui a réuni selon eux "plus de trois millions de manifestants".

Un niveau équivalent au record du 7 mars - même si l'Intérieur a dénombré moins de 1,1 million de personnes dans les rues - qui atteste d'un net regain de participation après l'usage du 49.3 pour faire passer la réforme au Parlement et au lendemain d'une intervention télévisée d'Emmanuel Macron qui a hérissé ses opposants.

Les manifestations, grèves et débrayages "sont une réponse aux contre-vérités exprimées par le président de la République et son entêtement incompréhensible", ont souligné les syndicats.

Alors que les incidents se multiplient depuis une semaine à Paris et dans plusieurs grandes villes, "la responsabilité de la situation explosive n'incombe donc pas aux organisations syndicales mais bien au gouvernement", ont-elles ajouté.


Projet de loi olympique: l'Assemblée adopte un article controversé sur la vidéosurveillance algorithmique

L'Assemblée a aussi adopté l'extension du champ des "criblages", ces procédures d'enquêtes administratives existant actuellement pour l'accès à de grands événements. (Photo, AFP)
L'Assemblée a aussi adopté l'extension du champ des "criblages", ces procédures d'enquêtes administratives existant actuellement pour l'accès à de grands événements. (Photo, AFP)
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  • L'article 7 du projet de loi olympique a été adopté avec 59 voix pour (majorité présidentielle - LR - RN) face à 14 contre (Nupes)
  • Il prévoit à titre expérimental que la sécurisation «de manifestations sportives, récréatives ou culturelles» d'ampleur puisse recourir à des algorithmes

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé jeudi le recours à de la vidéosurveillance dite "intelligente", basée sur des algorithmes, que l'exécutif veut expérimenter avant et pendant les JO-2024, malgré les craintes de dérives sécuritaires de la gauche.

L'article 7 du projet de loi olympique a été adopté avec 59 voix pour (majorité présidentielle - LR - RN) face à 14 contre (Nupes). Il prévoit à titre expérimental que la sécurisation "de manifestations sportives, récréatives ou culturelles" d'ampleur puisse recourir à des algorithmes.

Les JO sont en ligne de mire mais l'expérimentation, qui doit s'arrêter fin 2024, pourrait démarrer dès la promulgation de la loi, et concerner par exemple la prochaine Coupe du monde de rugby en septembre-octobre.

Le but affiché: analyser les images captées par des caméras et des drones, pour détecter automatiquement des faits ou gestes potentiellement à risque.

La liste des "événements" à détecter doit être fixée par décret. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a cité en exemple "un départ de feu, des goulots d'étranglement de population, un colis ou un sac abandonné".

Les députés de la Nupes s'inquiètent du possible dévoiement de cette technologie, craignant que les JO ne servent de tremplin pour généraliser par la suite ce type de surveillance à la population.

"Les événements prédéterminés concernent non pas des personnes mais des situations", a insisté Gérald Darmanin, sans les convaincre.

Les associations de défense des libertés sont contre, comme le Conseil national des barreaux.

Les députés de l'opposition ont tenté de circonscrire davantage l'expérimentation, de la cantonner aux abandons de bagage, ou d'imposer le fait que l'Etat soit seul responsable de l'analyse des données, sans recourir au privé, mais sans succès.

Un amendement du RN Aurélien Lopez-Liguori, président du groupe d'étude sur la sécurité et la souveraineté numériques, a été adopté, pour prioriser le recours à des entreprises européennes.

Mais le fait que des députés de la majorité, membres de ce groupe d'étude, ont cosigné ou sous-amendé cet amendement RN, a indigné à gauche.

«Criblages»

L'Assemblée a aussi adopté l'extension du champ des "criblages", ces procédures d'enquêtes administratives existant actuellement pour l'accès à de grands événements.

Le but est qu'elles puissent concerner également les "participants", comme les athlètes et leurs équipes, les diffuseurs ou les partenaires. L'accès aux "fan zones", où seront retransmis des événements, a aussi été inclus.

Députés insoumis et écologistes ont dénoncé des mesures "disproportionnées" et "intrusives", s'inquiétant que des personnes puissent être exclues en raison d'opinions politiques. Ils ont notamment échoué à obtenir l'exclusion des journalistes du champ des criblages.

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a expliqué qu'il fallait se prémunir contre des personnes présentant "des cartes de presse factices".

Elle a aussi insisté sur le fait que les criblages ne concerneraient pas les spectateurs.

L'Assemblée a par ailleurs autorisé l'extension des compétences du préfet de police de Paris, en matière de sécurité aux départements des Yvelines, du Val d'Oise, de l’Essonne et de Seine‑et‑Marne, du 1er juillet au 15 septembre 2024.


Macron est arrivé en toute discrétion jeudi au sommet européen

Le président français Emmanuel Macron (C) arrive pour un sommet de l'UE, au siège de l'UE à Bruxelles, le 23 mars 2023. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) arrive pour un sommet de l'UE, au siège de l'UE à Bruxelles, le 23 mars 2023. (AFP)
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  • Macron est entré en séance plénière vers 14H45 (13H45 GMT), a précisé l'Elysée, sans emprunter le tapis rouge qui passe devant la presse à l'entrée du bâtiment du Conseil européen
  • Le chef de l'Etat avait des «réunions» jeudi matin à l'Elysée, a indiqué la présidence, sans plus de précisions

BRUXELLES: Le président français Emmanuel Macron est arrivé en toute discrétion trois heures après ses pairs jeudi au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, a constaté une journaliste de l'AFP.

Il est entré en séance plénière vers 14H45 (13H45 GMT), a précisé l'Elysée, sans emprunter le tapis rouge qui passe devant la presse à l'entrée du bâtiment du Conseil européen.

Les 26 autres chefs d'Etat et de gouvernement étaient arrivés dès 11H00 (10H00 GMT) pour un déjeuner avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le chef de l'Etat, confronté à une crise politique et sociale après l'adoption au forceps de la réforme des retraites, avait des "réunions" jeudi matin à l'Elysée, a indiqué la présidence, sans plus de précisions.

Voies de chemin de fer bloquées, trafic perturbé, grèves: la France s'orientait jeudi à la mi-journée vers une nouvelle forte mobilisation pour la neuvième journée d'action contre la réforme des retraites, au lendemain d'une intervention du président de la République qui a hérissé les opposants au texte.

Les disputes franco-allemandes sur la place du nucléaire dans la lutte contre le changement climatique et l'interdiction des moteurs thermiques en 2035 seront au coeur des discussions du sommet européen jeudi.