Des milliers d'Israéliens pour une «marche des drapeaux» sous tension à Jérusalem

Des milliers d'Israéliens ont amorcé dimanche en fin de journée à Jérusalem la «marche des drapeaux» marquant la conquête de la partie orientale de la Ville sainte par Israël. (AFP)
Des milliers d'Israéliens ont amorcé dimanche en fin de journée à Jérusalem la «marche des drapeaux» marquant la conquête de la partie orientale de la Ville sainte par Israël. (AFP)
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Publié le Lundi 30 mai 2022

Des milliers d'Israéliens pour une «marche des drapeaux» sous tension à Jérusalem

  • La police a fait état d'une soixantaine d'arrestations, sans plus de précisions
  • Pour contrer symboliquement cette marche, des Palestiniens ont tenu des rassemblements en Cisjordanie

JERUSALEM: Des dizaines de milliers d'Israéliens ont défilé dimanche dans la Vieille Ville de Jérusalem pour la "marche des drapeaux" marquant la conquête de la partie orientale de la Ville sainte par Israël, sur fond de tensions avec des Palestiniens qui considèrent cette procession annuelle comme une provocation.

La tension était forte à Jérusalem avant même le début vers 16H00 (13H00 GMT) de cette marche, partie du centre de Jérusalem pour se terminer au Mur des Lamentations, site de prière le plus sacré du judaïsme en contrebas de l'esplanade des Mosquées. 

Le cortège, qui a réuni 70.000 personnes, selon la police, a traversé la Vieille Ville, située à Jérusalem-Est, secteur occupé par Israël depuis 1967 et annexé.

"Ce jour commémore la libération de notre ville antique, de notre ancienne capitale, Jérusalem", a lancé Jonathan Bnidik dans la foule, composée d'une grande part de jeunes et de nationalistes. 

"Ici, c'est notre pays, un point c'est tout! Les Palestiniens ne sont que des invités", a déclaré à l'AFP Ofer Amar, un jeune Israélien de 18 ans.

De brefs heurts ont opposé des Palestiniens et des policiers israéliens devant la "porte de Damas", par laquelle sont entrés les marcheurs dans la Vieille Ville et qui donne sur le quartier musulman, a constaté un photographe de l'AFP. Au même endroit, des membres du groupe de hooligans anti-arabes "La Familia" ont scandé "Mort aux Arabes", selon des témoins. 

Dans le quartier musulman des projectiles ont été lancés sur des marcheurs, selon un journaliste de l'AFP sur place, tandis que des bouteilles d'eau sur des brancardiers transportant un Palestinien blessé. 

A travers Jérusalem, au moins 79 personnes ont été blessées dimanche dans différents incidents, selon le Croissant-Rouge palestinien. 

La police a fait état d'une soixantaine d'arrestations, sans plus de précisions.

Chants nationalistes

La majorité des commerçants ont fermé boutique dans le quartier musulman et les habitants sont restés chez eux. Dans la rue, avant la marche, des dizaines de jeunes juifs nationalistes ont chanté et dansé en agitant des drapeaux israéliens devant des Palestiniens.

"Vous avez vu ça? Il n'y a pas de respect. Si les commerces sont fermés ce n'est pas que nous avons peur mais parce que nous savons qu'il n'y aura pas de clients aujourd'hui", a lancé Sami, un commerçant.

Le ténor de l'extrême droite israélienne Itamar Ben Gvir s'est rendu avant la marche sur l'esplanade des Mosquées, lieu saint au coeur des tensions israélo-palestiniennes à Jérusalem-Est. 

L'esplanade est le troisième lieu saint de l'islam et aussi le site le plus sacré du judaïsme sous son nom de "Mont du Temple". 

"Je suis venu aujourd'hui affirmer que nous, l'Etat d'Israël, sommes souverains ici", a lancé Itamar Ben Gvir.

En vertu d'un statu quo historique, les non-musulmans peuvent se rendre sur l'esplanade des Mosquées à des heures précises mais ne peuvent y prier. Or, ces dernières années un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement, un geste dénoncé comme une "provocation" par les Palestiniens.

Dimanche, environ 2.600 non-musulmans, des touristes et des Israéliens, ont visité avant la marche l'esplanade, nombre beaucoup plus élevé qu'à l'accoutumée pour une seule journée, selon la police.

«Tolérance zéro»

Quelque 3.000 officiers ont été déployés selon les derniers chiffres communiqués par la police pour la marche de "Yom Yerushalaïm" ou le "jour de Jérusalem", qui marque pour Israël la "réunification" de la Ville Sainte depuis la conquête de sa partie orientale lors de la guerre des Six Jours en 1967. Les Palestiniens ambitionnent eux de faire de Jérusalem-Est la capitale d'un futur Etat.

L'an dernier, lors du jour prévu pour la "marche des drapeaux" selon le calendrier hébraïque et après des jours de violences israélo-palestiniennes à Jérusalem-Est, le mouvement palestinien Hamas au pouvoir à Gaza avait lancé des salves de roquettes sur Israël, prélude à une guerre de 11 jours entre les deux camps.

Cette année, les groupes palestiniens ont de nouveau menacé de "répondre" en cas de violences importantes lors de la marche, voire si des participants se rendaient sur l'esplanade des Mosquées qui ne figurait toutefois pas sur le trajet annoncé.

"Nous n'allons pas hésiter à user de tous les moyens possibles pour stopper une (éventuelle) incursion sur nos sites sacrés", a déclaré à l'AFP Ghazi Hamad, une figure du Hamas. 

Malgré les menaces, le Premier ministre israélien Naftali Bennett avait donné son feu vert à la marche.  

"C'est naturel de brandir le drapeau d'Israël dans la capitale d'Israël (...) mais je demande aux participants de la marche de respecter les consignes", a-t-il déclaré dimanche, avant d'appeler la police à faire preuve de "tolérance zéro pour les extrémistes, incluant la Familia".

Pour contrer symboliquement cette marche, des Palestiniens ont tenu des rassemblements en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, pour brandir leur drapeau, donnant lieu aussi à des heurts avec les forces israéliennes qui ont fait au total une centaine de blessés, principalement légers, selon les secouristes.   

"Je tiens haut le drapeau palestinien pour montrer notre unité et défier les Juifs qui ont brandi leur drapeau aujourd'hui (...) nous ne resterons pas silencieux", a déclaré à Ramallah, Daoud Ajaj, 17 ans. 


Washington annonce avoir arrimé la jetée à Gaza, prête à recevoir de l'aide

Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
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  • Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël
  • Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation

JERUSALEM: Les Etats-Unis ont annoncé avoir achevé jeudi une jetée provisoire sur la côte de Gaza, devant permettre d'acheminer plus d'aide dans le territoire ravagé par sept mois de guerre et dont les principaux points d'entrée sont bloqués depuis plus d'une semaine.

Des militaires américains "soutenant la mission humanitaire de livraison d'aide supplémentaire aux civils palestiniens dans le besoin, ont arrimé la jetée temporaire à la plage de Gaza", indique sur X le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom).

"Il est prévu que des camions chargés d'aide humanitaire commencent à accoster dans les prochains jours", poursuit le Commandement, précisant que l'aide sera remise à l'ONU qui "coordonnera sa distribution dans Gaza".

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a toutefois indiqué que les négociations se poursuivaient concernant la distribution de l'aide.

"Nous finalisons nos plans opérationnels pour assurer que nous sommes prêts à gérer (l'aide) quand la jetée flottante sera totalement opérationnelle, tout en assurant la sécurité de notre personnel", a-t-il déclaré.

Répétant la préférence de l'ONU pour la voie terrestre, il a estimé que l'aide humanitaire "ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante loin de là où les besoins sont les plus aigus".

Que l'aide arrive "par la mer ou par la route, sans carburant elle n'arrivera pas aux gens qui en ont besoin", a-t-il insisté.

Interrogé sur ces inquiétudes, un porte-parole du Département d'Etat américain, Vedant Patel, a indiqué que les Etats-Unis travaillaient avec l'ONU sur les modalités. Mais "de notre point de vue, nous pensons que c'est prêt à fonctionner et que l'aide va commencer à arriver dès que possible".

Le vice-amiral Brad Cooper du Centcom, a annoncé l'arrivée "d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours (...) réparties entre plusieurs bateaux".

"Des milliers de tonnes d'aide sont dans les tuyaux", a-t-il ajouté, précisant que l'aide sera contrôlée en amont à Chypre. "Il n'y aura pas de soldat américain au sol à Gaza."

A terme, Washington espère l'arrivée de l'équivalent de "150 camions par jour", a précisé une porte-parole du Pentagone.

Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël, allié historique des Etats-Unis, à l'acheminement terrestre de l'aide vers la bande de Gaza.

Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation.

Il doit y débarquer environ 100 tonnes d'abris temporaires pour les habitants de Gaza, quelque 2,4 millions de personnes dont environ 70% ont été déplacées par la guerre, dans un territoire déjà surpeuplé et assiégé depuis sept mois.

La marine et des troupes d'infanterie encadrent cette "opération humanitaire", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani.

Mercredi, plus de 200 camions sont entrés à Gaza, via le passage d'Erez-Ouest et celui de Kerem Shalom, chargés notamment de farine et de carburant (76.000 litres) et "nous allons les transférer au Programme alimentaire mondial pour approvisionner les organisations et les boulangeries à travers Gaza", a-t-il déclaré.

Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza en riposte à une attaque sanglante sur son sol de commandos du Hamas et ses alliés, le 7 octobre.

L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrivait déjà au compte-gouttes, mais son entrée à Gaza est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage -Kerem Shalom depuis Israël et Rafah depuis l'Egypte.

L'armée israélienne s'est emparée le 7 mai du côté palestinien du passage de Rafah, par lequel transitait la totalité du carburant indispensable au fonctionnement des infrastructures et hôpitaux de Gaza et à la logistique humanitaire.

Depuis, l'Egypte refuse de coordonner l'acheminement de l'aide avec Israël par Rafah, les deux pays se renvoyant la responsabilité du blocage.

Fermé plusieurs jours début mai après avoir essuyé des tirs de roquettes du Hamas, Kerem Shalom est officiellement ouvert, mais des organisations humanitaires affirment ne pas pouvoir y collecter l'aide acheminée, faute de carburant et en raison de combats alentour.


Un pèlerin français traverse treize pays pour accomplir l’Omra

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
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  • M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres
  • «C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar

MÉDINE: Le pèlerin français Mohammed Boulabiar a passé huit mois à parcourir treize pays pour accomplir l’Omra, a rapporté mercredi l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres.

Il est parti de Paris le 27 août 2023 et a traversé la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, la Grèce, la Turquie et la Jordanie avant d’arriver en Arabie saoudite.

Muni uniquement d’une carte et d’un sac contenant des provisions de première nécessité et une tente ne pesant que 25 kilos, M. Boulabiar raconte avoir passé la plupart de ses nuits dans des mosquées situées le long de la route ou chez des étrangers généreux qui l’ont accueilli dans leur maison.

Pour M. Boulabiar, l’aspect le plus difficile du voyage était la météo.

«Je suis parti en été et je suis arrivé au printemps, traversant l’automne et l’hiver, affrontant les tempêtes et le tonnerre. À un moment donné, une tempête de neige à la frontière grecque a retardé mon voyage d’une semaine», se souvient-il.

«C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien s’entretient avec des dirigeants arabes en marge du sommet de Manama

Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
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  • Le prince héritier a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne
  • Il a souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne»

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré plusieurs dirigeants arabes en marge du Sommet de la Ligue arabe, qui se tient aujourd’hui à Manama.

Le prince héritier s’est entretenu avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, le roi Abdallah de Jordanie, le président syrien, Bachar al-Assad, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le sommet portait essentiellement sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le prince héritier a déclaré dans son discours que le Royaume «insistait sur la nécessité d’une collaboration continue pour faire face à l’agression brutale contre la Palestine».

Il a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne et en garantissant l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Le prince héritier a également souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne sur la base des résolutions légitimes de l’ONU et de l’Initiative de paix arabe, garantissant ainsi le droit du peuple palestinien à établir un État indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com