L’Arabie saoudite brille dans sa lutte contre la nouvelle menace de Daech

Daech a appelé ses partisans à lancer des attaques terroristes contre les pipelines et les infrastructures économiques en Arabie saoudite, en guise de représailles contre le soutien du Royaume aux accords d’Abraham. (AFP / Fichier Photo)
Daech a appelé ses partisans à lancer des attaques terroristes contre les pipelines et les infrastructures économiques en Arabie saoudite, en guise de représailles contre le soutien du Royaume aux accords d’Abraham. (AFP / Fichier Photo)
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Publié le Jeudi 22 octobre 2020

L’Arabie saoudite brille dans sa lutte contre la nouvelle menace de Daech

  • Même les Lieux saints de l'Islam n'ont pas été épargnés. En 2017, les forces de sécurité saoudiennes ont déjoué un complot visant à attaquer près de la Grande Mosquée de La Mecque
  • En 2015, sous le feu du roi Abdallah ben Abdel Aziz, l'Arabie saoudite a créé la Coalition militaire islamique contre le terrorisme (CMICT) pour lutter contre le terrorisme

LONDRES: Dans un message audio cryptique, le groupe extrémiste Daech a appelé ses partisans à lancer des attaques terroristes contre des pipelines et des infrastructures économiques en Arabie saoudite en guise de représailles contre le soutien du Royaume aux Émirats arabes unis et au Bahreïn suite à la normalisation de leurs relations avec Israël.

La déclaration, publiée sur la chaîne Telegram du groupe, est apparue alors que les Émirats arabes unis ratifiaient officiellement lundi les Accords d'Abraham, parrainés par les États-Unis, et qui ouvrent la voix pour la première fois aux vols commerciaux entre Israël et les EAU.

«Le Royaume a soutenu la normalisation en ouvrant son espace aérien aux avions israéliens lors de leurs vols vers les Émirats arabes unis », a déclaré Abu Hamza Al-Quraishi, porte-parole présumé de Daech, dans l'enregistrement.

«Les accords de normalisation sont considérés comme une trahison de l'islam. Nos objectifs sont nombreux, à commencer par la suppression et la destruction de pipelines, d'usines et d'installations qui constituent des sources de revenus pour le gouvernement tyrannique».

Daech qui contrôlait à son apogée, en 2014, une partie du Moyen-Orient comprenant de larges zones de l'Irak et de la Syrie, a perdu tous ses territoires en mars 2019, après une série de défaites militaires. Son chef, Abu Bakr Al-Baghdadi, a été tué lors d'une opération dirigée par les États-Unis en octobre de la même année.

La position cruciale de l’Arabie saoudite, grand exportateur de pétrole qui alimente l’économie mondiale, signifie que toute attaque contre son infrastructure peut se répercuter dans le monde entier. C’était le cas en septembre 2019, lorsque des drones et des missiles fournis par l'Iran ont frappé les installations d'Abqaiq et de Khurais d’Aramco. (AFP / Fichier Photo)
La position cruciale de l’Arabie saoudite, grand exportateur de pétrole qui alimente l’économie mondiale, signifie que toute attaque contre son infrastructure peut se répercuter dans le monde entier. C’était le cas en septembre 2019, lorsque des drones et des missiles fournis par l'Iran ont frappé les installations d'Abqaiq et de Khurais d’Aramco (AFP / Fichier Photo)

Bien décimé, le groupe, ou ce qui en reste, continue à mener des attaques dans toute la région, faisant craindre une éventuelle réapparition.

Son dernier appel à attaquer le Royaume n'est cependant pas surprenant. Des incidents terroristes portant l’empreinte de Daech se sont multipliés ces dernières années dans les villes de Qatif et de Riyad.

Même les lieux saints de l'Islam n'ont pas été épargnés. En 2017, les forces de sécurité saoudiennes ont déjoué un complot visant à attaquer près de la Grande Mosquée de Makka, tandis qu'en 2016, de multiples attentats à la bombe ont été perpétrés dans trois villes saoudiennes, dont une près de la mosquée du Prophète à Al-Madinah.

Le nouveau message audio attribué à Daech suggère que le groupe extrémiste n’a pas abandonné ses efforts pour frapper des cibles en Arabie saoudite, qui abrite deux des sites les plus sacrés de l’islam.

«Le Royaume agit au niveau mondial. Il aide à maintenir la sécurité dans la région et joue un rôle très important en échangeant des informations de renseignement avec d'autres pays pour maintenir la sécurité et la stabilité », a déclaré à Arab News le Dr Hamdan Al-Shehri, analyste politique saoudien et spécialiste des relations internationales. «Le monde dépend de ses renseignements de sécurité et de ses efforts dans la région dans ce domaine, et c’est pourquoi des groupes terroristes tels que Daech, l’Iran et d’autres sont bien conscient du grand rôle du Royaume. C'est pourquoi ils souhaitent infiltrer le pays, lui infliger des dégâts, pour ensuite changer de camp.

L'Arabie saoudite joue un rôle important au sein de la Coalition mondiale contre Daech, elle arrive juste derrière les États-Unis en nombre de frappes aériennes lancées pendant le conflit. La Royal Saudi Air Force a effectué 341 sorties en Syrie, et permet à ses partenaires de la coalition d'utiliser ses bases aériennes.

En 2015, sous le feu du roi Abdallah bin Abdul Aziz, l'Arabie saoudite a créé la Coalition militaire islamique contre le terrorisme (CMICT) pour «lutter contre le terrorisme jusqu'à ce qu'il soit complètement éradiqué», pour reprendre une phrase des déclarations du prince héritier Mohammed ben Salmane sur la question.

Le 20 septembre 2019, des employés de la compagnie pétrolière Aramco se tiennent près d'une installation gravement endommagée, dans une raffinerie de pétrole de Khurais, en Arabie saoudite (AFP / Fichier Photo)
Le 20 septembre 2019, des employés de la compagnie pétrolière Aramco se tiennent près d'une installation gravement endommagée, dans une raffinerie de pétrole de Khurais, en Arabie saoudite (AFP / Fichier Photo)

La CMICT, dirigé par l'Arabie saoudite, dont le siège est à Riyad, comprend près de 40 pays, à l'exception de l'Iran bien sûr, en raison de son rôle dans le financement et le soutien de groupes terroristes tels que le Hezbollah.

En revanche, le Qatar, bien qu'il soit membre de la coalition, n’offre qu'un soutien modéré à ce combat, en particulier depuis que le Quatuor antiterroriste composé de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et de l'Égypte a rompu ses relations diplomatiques avec Doha en 2017.  L’État est connu pour le financement et l’hébergement de groupes comme celui des Frères musulmans.

Certaines des initiatives de sécurité conjointes du Royaume incluent également la création de centres ultramodernes pour lutter contre les messages extrémistes en ligne, tant au niveau local qu’international.

«Le Royaume joue le plus grand rôle dans la région face à toutes ces milices. C’est pour cette raison que (Daech) le prend pour cible», a déclaré Al-Shehri. Dans le but de creuser un fossé entre ces alliés et d'attiser des divisions plus larges, dit-il, un objectif primordial de Daech est de dissoudre le tissu social en Arabie saoudite et d’abimer la coexistence pacifique entre sunnites et chiites.

Le cousin d'une victime prie sur le site d'un attentat suicide qui a ciblé la mosquée chiite Al-Anoud dans la ville côtière saoudienne de Dammam le 29 mai 2015. Daech a revendiqué l'attaque qui a tué au moins trois personnes. (AFP / Fichier Photo)
Le cousin d'une victime prie sur le site d'un attentat suicide qui a ciblé la mosquée chiite Al-Anoud dans la ville côtière saoudienne de Dammam le 29 mai 2015. Daech a revendiqué l'attaque qui a tué au moins trois personnes (AFP / Fichier Photo)

Les points de vue d’Al-Shehri sont appuyés par le Dr Hani Nasira, auteur et analyste politique égyptien, qui a déclaré que le rôle de l’Arabie saoudite en tant que porte-drapeau de la coopération en matière de sécurité dans la région en fait une cible de premier plan pour ceux qui espèrent semer la confusion.

«Les efforts inlassables déployés par le Royaume et ses alliés en Égypte, aux Émirats arabes unis et à Bahreïn pour épuiser les sources de l'extrémisme afin de répandre la modération et la paix, rejeter la haine et appeler au dialogue, à la coexistence et à la paix mondiale, en ont fait la cible principale et le premier ennemi de tous les groupes terroristes, qu'ils soient sunnites ou chiites», a déclaré Nasira à Arab News. «Les premières opérations d'Al-Qaïda et de Daech en dehors de la Syrie se sont déroulées dans le Royaume».

Cependant, ce n’est pas seulement la lutte du Royaume contre l’extrémisme qui est une source de colère dans les cercles islamiques radicaux. La position cruciale de l’Arabie saoudite en tant que grand exportateur de pétrole qui alimente l’économie mondiale signifie que toute attaque contre ses infrastructures peut se répercuter dans le monde entier.

Cela a été constaté en septembre 2019, lorsque des drones et des missiles fournis par l'Iran ont frappé les installations d'Abqaiq et de Khurais d'Aramco, réduisant instantanément de moitié la production de brut du Royaume.

«Ils croient fermement que ce pétrole approvisionne le monde entier, donc si un problème survient dans le Royaume, il affectera certainement le monde entier. Une crise mondiale pourrait survenir, et c'est exactement ce qu'ils veulent, pour enfin, provoquer un déséquilibre et une crise planétaire», a affirmé Al-Shehri.

Daech qui contrôlait à son apogée, en 2014, une partie du Moyen-Orient comprenant de larges zones de l'Irak et de la Syrie, a perdu tous ses territoires en mars 2019. Son chef, Abu Bakr Al-Baghdadi (photo), a été tué dans une opération en octobre de cette année. (AFP / Fichier Photo)
Daech qui contrôlait à son apogée, en 2014, une partie du Moyen-Orient comprenant de larges zones de l'Irak et de la Syrie, a perdu tous ses territoires en mars 2019. Son chef, Abu Bakr Al-Baghdadi (photo), a été tué dans une opération en octobre de cette année (AFP / Fichier Photo)

Dans le cadre de la Vision 2030, le Royaume a entrepris un certain nombre de méga projets d'infrastructure, dont le projet de la Mer Rouge et la ville intelligente NEOM. Ces évolutions sont conçues pour être le cœur battant du secteur du commerce et du développement de la région, mais en même temps, ils représentent des objectifs potentiels de grande valeur.

«Je pense que ce sont là toutes des questions importantes au niveau sécuritaire, politique et économique, ainsi pour Daech, le Royaume reste sans aucun doute une cible éventuelle», a déclaré Al-Shehri.

Utiliser la normalisation d’Israël avec les Émirats arabes unis et le Bahreïn comme motif d’attaques contre l’Arabie saoudite n’est rien de plus qu’une façade, a-t-il dit. «Ces extrémistes ne recherchent que des justifications et des excuses pour leur conduite terrifiante».

Riyad doit néanmoins être pleinement préparé aux attaques opportunistes des groupes terroristes. «Si, Allah nous en garde, le Royaume n’est pas en mesure d'affronter ces groupes terroristes ou de jouer un rôle majeur dans ce domaine, les attaques viendraient de partout, provoquant un état de chaos sans précédent», a déclaré Al-Shehri à Arab News

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.