PARIS: Les sanctions économiques infligées à la Russie en lien avec la guerre en Ukraine vont "faire mal" aux entreprises françaises et européennes mais "la politique doit prendre le pas sur l'économie" dans les circonstances actuelles, a affirmé mercredi le patron du Medef.
"Il faut accepter un certain ralentissement économique pour montrer collectivement à la Russie qu’on n’accepte pas l’agression qui a lieu", a jugé sur franceinfo Geoffroy Roux de Bézieux, au lendemain de la révision à la baisse de la croissance française au premier trimestre 2022 (-0,2% contre une croissance nulle initialement mesurée par l'Insee).
"Quand on se prive de l’énergie russe et indirectement du blé ou du colza ukrainien, c’est un mal nécessaire", a ajouté le patron des patrons, quelques jours après que les 27 Etats membres de l'Union européenne ont décidé d'un embargo progressif sur les importations de pétrole russe.
"On doit être solidaires des décisions des 27, qui sont difficiles à prendre. C’est au politique de décider, pas aux chefs d’entreprises", a poursuivi M. Roux de Bézieux.
"On est dans un moment où la politique doit prendre le pas sur l’économie. Ca va faire mal (...)", mais "l’enjeu derrière c’est le droit international, c’est quelque chose qui dépasse l’horizon des profits trimestriels ou annuels".
Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine fin février, qui a fait flamber les cours des matières premières, plusieurs indicateurs économiques ont viré au rouge.
C'est par exemple le cas de l'inflation dans la zone euro qui a atteint un nouveau record, à 8,1% sur un an en mai selon une estimation d'Eurostat.
En France, le taux d'inflation a franchi également la barre des 5% (5,2% sur un an en mai) pour la première fois depuis septembre 1985.
Malgré la croissance en berne et la forte accélération de l'inflation, M. Roux de Bézieux a appelé une nouvelle fois le gouvernement français à être "le plus ciblé possible" dans les dispositifs de soutien aux ménages, à rebours du +quoi qu'il en coûte+ dégainé par l'exécutif lors de la crise sanitaire.