Procès d'un tabassage en 2015: Loïk Le Priol reconnaît les coups mais pas la préméditation

L'avocat Laszlo Beno et un traducteur après l'audition de Loik Le Priol, principal suspect dans la fusillade mortelle de l'ancien joueur vedette de rugby argentin Federico Martin Aramburu à Paris (Photo, AFP).
L'avocat Laszlo Beno et un traducteur après l'audition de Loik Le Priol, principal suspect dans la fusillade mortelle de l'ancien joueur vedette de rugby argentin Federico Martin Aramburu à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 02 juin 2022

Procès d'un tabassage en 2015: Loïk Le Priol reconnaît les coups mais pas la préméditation

  • Loïk Le Priol, mis en cause en mars dernier dans le meurtre du rugbyman argentin Federico Martin Aramburu, a cherché à faire profil bas
  • La procureure a requis cinq ans de prison ferme à l'encontre de Romain Bouvier et de Logan Djian, et quatre ans ferme contre Loïk Le Priol

PARIS: A son procès à Paris pour le tabassage d'un ancien ami en 2015, le militant d'ultradroite Loïk Le Priol, mis en cause en mars dernier dans le meurtre du rugbyman argentin Federico Martin Aramburu, a cherché à faire profil bas, reconnaissant les coups mais niant la préméditation.

"Rien de tout ça n'était prévu, ça a complètement dérapé", a-t-il affirmé devant le tribunal correctionnel.

Aujourd'hui âgé de 27 ans, Loïk Le Priol est jugé avec quatre autres personnes pour des "violences aggravées" commises en réunion, sous la menace d'une arme et avec préméditation à l'encontre d'Edouard K., qui dirigeait le groupuscule d'extrême droite Gud entre 2010 et 2012.

Mains jointes devant lui, tête souvent baissée, il a répondu d'une voix calme depuis le box aux questions du tribunal.

Assurant "regrette(r) tout ce qui s'est passé", il a livré son récit de la soirée du 8 octobre 2015, mettant en cause "une forte alcoolémie" et l'"effet de groupe" pour expliquer leur déchaînement de violence.

Selon l'enquête, le jeune homme a "reçu de nombreux coups de pieds et de poing, a été menacé d'un couteau, puis a été contraint de se déshabiller entièrement", pendant que Loïk Le Priol filmait la scène.

L'ex-commando marine, rapatrié d'une mission dans les forces spéciales en juillet 2015 pour stress post-traumatique, a expliqué qu'il se trouvait ce jour d'octobre 2015 à une fête au domicile d'Edouard K., "un ami" qui "a été très longtemps le leader de nous tous", et qu'il n'avait pas vu depuis longtemps.

La guerre continue à l'intérieur

Il reconnaît avoir appelé ses amis à le rejoindre, mais assure qu'ils voulaient seulement avoir une "explication" avec Edouard K, qui aurait tenu des propos désinvoltes, justifiant des violences passées envers deux ex-copines, amies de Loïk Le Priol.

Un autre prévenu, Romain Bouvier, également mis en examen et incarcéré pour le meurtre de l'ex-international de rugby Federico Martin Aramburu, a ajouté qu'Edouard K. se serait réjoui d'un grave accident de la route subi quelques semaines plus tôt par lui, Loïk Le Priol et "une amie d'enfance", alors dans le coma.

"Je lui en voulais terriblement", a-t-il reconnu, ajoutant qu'à l'époque, suite à l'accident, il consommait "de l'alcool plus que de raison" et se trouvait "dans un état psychologique déplorable".

Loïk Le Priol, qui se trouvait au volant lors de l'accident, sera condamné à un an de prison avec sursis en janvier 2017 pour "violences involontaires".

"Toute cette période de retour de mission est assez compliquée pour moi", s'est remémoré l'ancien militaire d'élite. Une fois rentré en France, "cette guerre, elle continue à l'intérieur de vous", a-t-il expliqué. "Cela n'excuse en rien tout ce qui a pu être fait sur M. Klein, mais je savais que je n'étais pas moi-même".

Evoquant le suivi psychologique entamé, après une période de "déni", il a assuré avoir "eu une évolution énorme depuis" les faits.

Une affirmation qui fait réagir dans la salle d'audience, au vu de la mise en examen du jeune homme le 1er avril pour "assassinat", après la mort de l'ex-international de rugby Federico Martin Aramburu, suite à une altercation à Paris.

"Vous êtes présumé innocent et je ne poserai aucune question à ce sujet", a souligné Léon-Lef Forster, avocat d'Edouard K.

Il a en revanche repoussé l'idée que son client était "le méchant", qui "n'aurait subi que ce qu'il aurait mérité".

Me Forster a contesté le motif de la défense d'amies maltraitées, ajoutant que "même si c'était vrai, ça ne justifie par un tabassage en règle". Selon lui, la raison de l'agression serait plutôt la "blessure narcissique" d'un des prévenus, Logan Djian, qu'Edouard K. aurait traité de "balance" pour l'avoir mis en cause dans une autre enquête.

Retenant la préméditation, la procureure a souligné l'"asymétrie totale" de l'agression à cinq contre un et estimé que le fait de l'avoir filmée constituait "un outil à part entière de la violence subie" par Edouard K.

Elle a requis cinq ans de prison ferme à l'encontre de Romain Bouvier et de Logan Djian, et quatre ans ferme contre Loïk Le Priol, prenant en compte l'"altération du discernement" lors des faits retenue par l'expertise psychiatrique.

Concernant les deux autres prévenus, Kleber V. et Geoffrey L., moins actifs dans la commission des faits et qui ont eu "un parcours judiciaire et une évolution favorable" depuis, elle a requis cinq ans d'emprisonnement dont deux ans ferme, avec possibilité d'aménagement de peine.

Le tribunal rendra sa décision le 29 juin.


Bayrou prendra « tous les risques » et présentera un « budget courageux »

Le Premier ministre français François Bayrou s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue de plusieurs mois de négociations sur la réforme des retraites avec les syndicats et les organisations patronales, à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 26 juin 2025. (Photo : Thomas SAMSON / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue de plusieurs mois de négociations sur la réforme des retraites avec les syndicats et les organisations patronales, à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 26 juin 2025. (Photo : Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Premier ministre François Bayrou présentera un budget 2026 "courageux" pour ramener le déficit public sous les 3 % du PIB, prenant "tous les risques" malgré la menace d’une motion de censure selon Patrick Mignola.
  • Après le 14 juillet, le Premier ministre doit présenter un vaste plan de redressement des finances publiques, incluant 40 milliards d’euros d’économies pour le budget 2026.

PARIS : Le Premier ministre François Bayrou présentera un budget 2026 "courageux" pour ramener le déficit public sous les 3 % du PIB, prenant "tous les risques" malgré la menace d’une motion de censure, a affirmé dimanche le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, dans un entretien à La Tribune Dimanche.

M. Bayrou devrait échapper mardi à la motion de censure déposée par les socialistes, à la suite de l’échec du conclave sur les retraites. Le Rassemblement national, dont les voix sont décisives, a annoncé qu’il ne s’y associerait pas.

Après le 14 juillet, le Premier ministre doit présenter un vaste plan de redressement des finances publiques, incluant 40 milliards d’euros d’économies pour le budget 2026.

"Nous saurons prendre tous les risques. Nous dirons toute la vérité et proposerons toutes les solutions nécessaires pour qu’en 2029, la France ramène son déficit sous la barre des 3 %, conformément à ses engagements et pour éviter l’intervention du FMI", a déclaré Patrick Mignola, proche de François Bayrou. "Nous présenterons un budget courageux", a-t-il insisté.

Le ministre juge que le dialogue reste possible avec le Parti socialiste, dont la motion de censure marque selon lui la fin d’une séquence politique, tout en répondant à des logiques internes au parti.

Avec son congrès de Nancy à la mi-juin, "le PS a traversé un débat interne assez rude", observe-t-il. "Pour panser les plaies, il a ressenti le besoin d’une motion de censure capable de rassembler à la fois les courants d’Olivier Faure et de Nicolas Mayer-Rossignol."

Patrick Mignola réfute également les critiques sur l’inaction supposée du Premier ministre.

"Ce procès en mollesse et en immobilisme est souvent intenté aux centristes, car ils privilégient le compromis au conflit", explique-t-il. Il souligne que "50 textes ont été définitivement adoptés par le Parlement" depuis l’arrivée de François Bayrou à Matignon il y a six mois.


La canicule s'étend dans le sud de l'Europe

Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies lors d'une balade en gondole dans la lagune de Venise, le 27 juin 2025. Le ministère italien de la Santé a mis en garde les habitants et les touristes le 27 juin 2025.  (Photo par ANDREA PATTARO / AFP)
Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies lors d'une balade en gondole dans la lagune de Venise, le 27 juin 2025. Le ministère italien de la Santé a mis en garde les habitants et les touristes le 27 juin 2025. (Photo par ANDREA PATTARO / AFP)
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  • L'épisode de canicule se poursuivra samedi dans le sud de l'Europe, en particulier en France où les risques d'incendie seront multipliés.
  • Le phénomène s'annonce encore plus sévère dimanche en Italie, en Espagne et au Portugal.

MARSEILLE, FRANCE : L'épisode de canicule se poursuivra samedi dans le sud de l'Europe, en particulier en France où les risques d'incendie seront multipliés.

Le phénomène s'annonce encore plus sévère dimanche en Italie, en Espagne et au Portugal.

En France, dimanche et lundi, le mercure devrait atteindre au moins 35 °C sur les deux tiers du pays, ce qui promet des nuits « très désagréables » durant lesquelles le thermomètre ne devrait pas descendre en dessous de 20 degrés, selon Tristan Amm, prévisionniste chez Météo-France.

Le phénomène touche le sud du pays pour la deuxième journée consécutive samedi, avant de s'étendre vers le nord, entraînant notamment des risques d'incendies multipliés. Il devrait durer au moins jusqu'à mardi.

Météo-France s'attend à ce que les températures atteignent 34 à 38 °C samedi après-midi sur les départements concernés par la vigilance orange, et qu'elles approchent « ponctuellement les 40 °C près de la Méditerranée ».

En France, ce pic est dû à un « dôme de chaleur », un anticyclone puissant qui forme une couvercle bloquant l'air en basses couches et le réchauffant progressivement, empêchant ainsi l'entrée de perturbations.

À Marseille (sud), la mairie a annoncé que les piscines municipales seraient gratuites et a publié une cartographie des lieux publics disposant de la climatisation.

La ville de Nice (sud) assure pour sa part que près de 250 ventilateurs portables « ont été livrés ces deux dernières semaines » aux écoles et qu'une distribution de ventilateurs aux personnes âgées isolées a été mise en place.

En Italie, 17 villes sont placées en alerte rouge (niveau 3) samedi, aussi bien dans le nord, comme à Milan, Bologne et Turin, que dans le sud, notamment à Naples et Palerme, avec des pics de température attendus à 39 °C. 

La vague de chaleur frappera encore plus fort dimanche, 21 villes étant placées en alerte rouge.

Certaines régions, comme la Ligurie et la Sicile, ont émis des arrêtés interdisant le travail en extérieur pendant les heures les plus chaudes de la journée et les syndicats se mobilisent pour étendre cette mesure à d’autres régions.

Selon l'agence Ansa, la chaleur a provoqué une augmentation du nombre d'appels aux secours au cours de la dernière semaine.

À Rome, le thermomètre affichait déjà 30 °C à 10 h 00 (8 h 00 GMT) et les températures devraient atteindre 37 °C, selon les prévisions.

Samedi, les nombreux touristes visitant la Cité éternelle tentaient tant bien que mal de se protéger de la chaleur, avec chapeaux, masques et crème solaire ou en se désaltérant dans l'une des fontaines publiques.

« J'essaie de ne pas y penser, mais je bois beaucoup d'eau et je ne reste jamais immobile, car c'est à ce moment-là qu'on attrape une insolation », a confié vendredi à l'AFPTV Siane Minà, étudiante italienne, à l’AFPTV. 

En Espagne, plusieurs régions sont en alerte orange samedi en raison de la première vague de chaleur de l'été, qui pourrait atteindre 42 °C dans certaines zones, selon l'Agence météorologique de l'État espagnol (Aemet).

Le pic de l'épisode est attendu pour dimanche et, avec une marge d'erreur plus importante, pour lundi, lorsque les thermomètres pourraient dépasser les 40 °C dans le sud-ouest du pays et dans certaines zones du nord-est.

« On s'attend à ce que les températures dépassent 42 °C dans la zone du Guadalquivir, du Guadiana et du Tage, sans exclure l'Èbre », a indiqué l'Aemet.

La forte sensation de chaleur contribue également au fait que les eaux maritimes de la péninsule et des îles Baléares dépassent les 26 °C : un chiffre record pour ces dates, typique de la mi-août, a souligné l'Aemet sur X.

Les trois dernières années ont déjà été les plus chaudes de l'histoire de l'Espagne.

Au Portugal, les deux tiers du pays seront en alerte orange dimanche, avec des températures de 42 °C prévues à Lisbonne et un risque maximal d'incendie.


Le Pen exhorte ses troupes à se préparer à tout, y compris à une dissolution

French far-right Rassemblement National's parliamentary group President Marine Le Pen takes part in a 'national unity' convention between the Rassemblement National (RN) party and the Union des droites pour la Republique (UDR) party, at the National Assembly in Paris, on June 28, 2025. (Photo by Julie SEBADELHA / AFP)
French far-right Rassemblement National's parliamentary group President Marine Le Pen takes part in a 'national unity' convention between the Rassemblement National (RN) party and the Union des droites pour la Republique (UDR) party, at the National Assembly in Paris, on June 28, 2025. (Photo by Julie SEBADELHA / AFP)
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  • « Il serait assez dangereux, je crois, de se convaincre qu'il n'y aura pas de dissolution », a lancé la cheffe de file du RN, en ouvrant à l'Assemblée une « convention de l'Union nationale »
  • La présidente du groupe RN à l'Assemblée a revendiqué une « victoire stratégique », avec la « dislocation du bloc central »

PARIS : « Ne procrastinez pas ! » : Marine Le Pen a appelé samedi les parlementaires RN à se préparer aux prochaines batailles électorales, y compris à la possibilité d'une dissolution de l'Assemblée nationale en réponse à « l'affaissement parlementaire » du gouvernement.

« Il serait assez dangereux, je crois, de se convaincre qu'il n'y aura pas de dissolution », a lancé la cheffe de file du RN, en ouvrant à l'Assemblée une « convention de l'Union nationale », réunissant des parlementaires nationaux et européens de l'alliance RN-UDR, presque un an jour pour jour après le premier tour des dernières élections législatives.

La présidente du groupe RN à l'Assemblée a revendiqué une « victoire stratégique », avec la « dislocation du bloc central » réunissant les groupes de l'ancienne majorité (Renaissance-MoDem-UDR) et LR, qui « ne semble plus obéir à aucune direction » selon elle.

Eric Ciotti, patron de l'UDR, a lui lancé un appel aux électeurs et aux militants de son ancien parti LR : « Rejoignez-nous, l'espoir est là, le courage est là ». 

Brandissant « l'affaissement parlementaire » du binôme exécutif Emmanuel Macron-François Bayrou, la présidente du Rassemblement national a estimé que « le bloc central (...) ne pouvait pas laisser ce phénomène de délitement se prolonger indéfiniment ».

« Alors Emmanuel Macron peut être tenté de dissoudre », a ajouté Mme Le Pen, qui ne pourrait pas concourir aux législatives en attendant son procès en appel dans l'affaire des assistants d'eurodéputés FN.

À l'approche de la date du 8 juillet, à laquelle Emmanuel Macron récupérera son pouvoir de dissolution, elle a évoqué une « possibilité, pas une probabilité », ajoutant que « l'histoire ne repassera pas les plats : s'il y a une dissolution, nous devons l'emporter ».

« Nous sommes tous d'accord pour dire que ce gouvernement ne restera pas en place très longtemps, car il est frappé du sceau de l'impuissance », a ajouté Jordan Bardella, président du RN, avant l'ouverture de cette convention, à la fois anniversaire de l'alliance RN-UDR et journée de conférences avec des invités.

Selon une source au sein du groupe, les parlementaires devraient échanger notamment avec André Merlin, ingénieur et industriel, ancien patron de RTE, François Ecalle, haut fonctionnaire à Bercy spécialiste des finances publiques, ou encore le haut fonctionnaire Christophe Eoche-Duval, sur le thème de la simplification.