Le potentiel économique de l'unique recyclerie ferroviaire d'Europe

Un salarié SNCF travaille dans la déchetterie SNCF de Beaune, dans l'Est de la France, le 24 avril 2022. (AFP)
Un salarié SNCF travaille dans la déchetterie SNCF de Beaune, dans l'Est de la France, le 24 avril 2022. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 03 juin 2022

Le potentiel économique de l'unique recyclerie ferroviaire d'Europe

  • Les pièces trop rouillées pour être réutilisées directement, sont rénovées puis revendues
  • La recyclerie a dégagé depuis sa création des recettes de 2,2 millions d'euros, tirées de la revente et des économies réalisées sur le non-achat de pièces neuves

BEAUNE, France : Il y a un vrai potentiel économique: la seule recyclerie ferroviaire en Europe, installée par SNCF Réseau en Côte d'Or, a dégagé 2,2 millions d'euros de recettes depuis sa création en valorisant boulons, tire-fonds et autres butées jusque-là condamnés au rebut.

Aux pieds du contrôleur Thierry Ponsat, des caisses d'attaches et de plaques métalliques marquées Pantin ou Le Mans trahissent l'origine des chantiers ferroviaires où elles étaient traitées comme déchets. Tandis que le ballast, les traverses et les rails ont leur propre filière de recyclage, rien n'était prévu pour les petites pièces qui trouvent depuis septembre 2020 une nouvelle vie à la recyclerie ferroviaire de Beaune (Côte d'Or).

Nous, on prend tout ce qui tient sur une palette, explique Thierry Ponsat. J'identifie la pièce, dit-il en apposant sur un morceau de métal une étiquette marquée plaque recouvrante N°5. Le contrôleur détermine ensuite où elle va: cette pièce-ci, trop rouillée pour être réutilisée directement, sera rénovée puis revendue.

Sur les 10 à 30 tonnes de matière qui arrivent à Beaune toutes les deux semaines, seuls 10% environ sont jugés irrécupérables, évalue Claire Hofstötter, chargée d'affaires économie circulaire chez SNCF Réseau. Le reste est pour moitié revendu à d'autres entreprises, pour moitié retourné au stock national de SNCF Réseau, gestionnaire du réseau ferroviaire, afin d'être réutilisé.

Parfois, il suffit juste de nettoyer une pièce, souligne Mme Hofstötter en pointant du doigt un big-bag (un sac d'1 m3) rempli de cales en plastique venues d'un chantier de Paris Est.

Ils en avaient trop commandé. Donc elles sont neuves mais juste un peu sales après avoir traîné sur le chantier, explique-t-elle. En temps normal, ces milliers de pièces auraient fini à la benne car le chantier n'a pas le temps ni les moyens de faire le tri.

- Leboncoin du rail -

A Beaune, elles vont simplement être nettoyées et réemployées au sein de l'entreprise. D'autres pièces, un peu fatiguées, peuvent être réutilisées: des produits venant de lignes très fréquentées peuvent très bien prendre leur retraite sur des lignes à deux trains par jour à 50 km/h. Et sans risque pour la sécurité, souligne Cyrille Blard, responsable de l'économie circulaire à SNCF Réseau. Un matériau refait coûte deux fois moins cher que du neuf, rappelle-t-il.Les pièces qui ne sont pas réutilisées au sein de la SNCF sont vendues aux autres entreprises ferroviaires en France et en Europe. Pour ce faire, elles sont prises en photo et affichées dans un catalogue consultable par les clients potentiels. Un prix est estimé, correspondant généralement à la moitié du neuf.

C'est un peu comme leboncoin, explique M. Blard. Pour l'instant, c'est du bouche à oreille mais on est en train de développer une +market place+ et de trouver une pertinence économique, explique-t-il.

On n'est pas sur le catalogue Amazon mais ça commence à bien marcher, se réjouit Jérôme Grand, directeur territorial SNCF Réseau de Bourgogne-Franche-Comté. Il y a un marché, assure le responsable, surtout en cette période de flambée du prix des matériaux.

La recyclerie a dégagé depuis sa création des recettes de 2,2 millions d'euros, tirées de la revente et des économies réalisées sur le non-achat de pièces neuves.

Le but premier est environnemental et non pas de faire de l'argent mais c'est intéressant à l'heure où l'équilibre économique de SNCF Réseau est visé en 2024. C'est une sorte de bonus, souligne Jérôme Grand.

Ça rapporte, abonde Cyrille Blard, pour qui la recyclerie vise à démontrer que l'économie circulaire peut fonctionner. Encore unique en Europe pour les petites pièces, le site de Beaune est amené à se dupliquer, selon lui. On pourrait développer 3 à 5 recycleries en France, assure-t-il.

SNCF Réseau, qui gère 30.000 km de ligne, entend réemployer, réutiliser ou valoriser 100% des composants issus de ses chantiers d'ici à 2025, contre 44% en 2020, en incluant les petites pièces, mais aussi les ballast, rails et traverses.


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Short Url
  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Short Url
  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Short Url
  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.