Londres signe avec Tokyo son premier accord commercial majeur post-Brexit

Couvrant le textile, la finance, les nouvelles technologies en passant par l'agroalimentaire et les pièces automobiles, le texte reproduit dans les grandes lignes l'accord UE-Japon existant, qui ne s'appliquera plus au Royaume-Uni à compter du 1er janvier. (AFP).
Couvrant le textile, la finance, les nouvelles technologies en passant par l'agroalimentaire et les pièces automobiles, le texte reproduit dans les grandes lignes l'accord UE-Japon existant, qui ne s'appliquera plus au Royaume-Uni à compter du 1er janvier. (AFP).
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Publié le Vendredi 23 octobre 2020

Londres signe avec Tokyo son premier accord commercial majeur post-Brexit

  • Le Royaume-Uni et le Japon ont signé vendredi à Tokyo un accord commercial bilatéral, premier grand traité de libre-échange post-Brexit
  • Selon Londres, environ 99% des exportations entre les deux pays seront exempts de droits de douane grâce à cet accord, dont la conclusion avait déjà été annoncée le 11 septembre

TOKYO : Le Royaume-Uni et le Japon ont signé vendredi à Tokyo un accord commercial bilatéral, premier grand traité de libre-échange post-Brexit pour Londres, alors que des négociations difficiles, à l'issue incertaine, se poursuivent entre Britanniques et Européens.

Couvrant le textile, la finance, les nouvelles technologies en passant par l'agroalimentaire et les pièces automobiles, le texte reproduit dans les grandes lignes l'accord UE-Japon existant, qui ne s'appliquera plus au Royaume-Uni à compter du 1er janvier.

Londres s'est toutefois efforcé de souligner qu'il s'agissait d'un texte "allant plus loin" que l'accord UE-Japon, avec notamment des améliorations en matière de libre circulation des échanges numériques.

Toujours selon Londres, environ 99% des exportations entre les deux pays seront exempts de droits de douane grâce à cet accord, dont la conclusion avait déjà été annoncée le 11 septembre.

Les échanges de biens et de services entre le Royaume-Uni et le Japon ont représenté en 2019 environ 30 milliards de livres sterling (33 milliards d'euros), soit à peine 2% du total du commerce extérieur britannique.

C'est aussi très peu comparé aux échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, qui pesaient plus de 670 milliards de livres l'an passé.

L'accord nippo-britannique pourrait permettre à terme d'augmenter de 15 milliards de livres les échanges commerciaux entre les deux pays, affirme encore Londres.

Faire taire les sceptiques

Les Parlements des deux pays doivent encore ratifier l'accord d'ici la fin de cette année pour qu'il entre en vigueur le 1er janvier 2021, afin de coïncider avec la fin de la période de transition avec l'Union européenne après le Brexit qui a démarré le 31 janvier 2020.

Le texte a été signé lors d'une brève cérémonie à Tokyo en présence de la ministre britannique du Commerce international Liz Truss et du ministre japonais des Affaires étrangères Toshimitsu Motegi.

"Certains disaient qu'un Royaume-Uni indépendant ne parviendrait pas à conclure des accords commerciaux séparés ou que cela prendrait des années. Mais, aujourd'hui, nous avons prouvé aux sceptiques qu'ils avaient tort", a lancé Mme Truss après la signature.

Cet accord "ouvre la voie" à des liens plus étroits entre le Royaume-Uni et 11 pays du Pacifique dans le cadre du traité commercial transpacifique (CPTPP), a ajouté Londres.

M. Motegi de son côté a rappelé que le Japon considère le Royaume-Uni comme une "porte d'entrée vers l'Europe continentale" et a souligné l'importance d'une fin en douceur de la période de transition du Brexit.

"Il est d'une importance capitale que les chaînes d'approvisionnement entre le Royaume-Uni et l'UE soient maintenues même après la fin de la période de transition", a dit le ministre japonais.

Il s'est notamment félicité d'un "accès amélioré" au marché britannique pour certains produits japonais par rapport à l'accord avec l'UE, comme des pièces pour les secteurs ferroviaire ou automobile.

Le constructeur automobile japonais Nissan, allié du français Renault, exploite notamment une énorme usine à Sunderland (nord-est de l'Angleterre), dont l'avenir serait sérieusement compromis en cas de "no deal" entre Londres et Bruxelles.

Urgence avec l'UE

Le Royaume-Uni a repris jeudi ses négociations difficiles avec l'Union européenne sur leurs futures relations commerciales, après une semaine de paralysie.

Les deux parties espèrent trouver un compromis d'ici la fin du mois, pour éviter un chaos économique après le 1er janvier 2021, mais des points de friction importants subsistent.

Gravement affectée comme le reste de l'Europe par la crise liée à la pandémie de Covid-19, l'économie britannique souffre par ailleurs déjà des dommages causés par sa décision de quitter l'UE.

"L'économie britannique est déjà 2,5% plus petite qu'elle ne l'aurait été sans le Brexit", ce qui équivaut à un quart de point de pourcentage de croissance en moins à chaque trimestre depuis le référendum de 2016 sur la sortie de l'UE, selon un rapport de l'agence de notation financière Moody's publié jeudi.

Vendredi dernier, Moody's avait abaissé d'un cran la note financière du Royaume-Uni, de Aa2 à Aa3, en raison d'une croissance moins élevée que prévu et des risques que fait peser le Brexit sur son économie.


Droits de douane: l'UE veut négocier mais s'impatiente face à Trump

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
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  • "J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable"
  • "Nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique" a dit Maros Sefcovic

BRUXELLES: L'Union européenne espère toujours obtenir un accord avec les Etats-Unis après les nouvelles menaces de Donald Trump d'imposer le 1er août des droits de douane de 30%, mais la patience s'amenuise, ont indiqué lundi le négociateur en chef de l'UE et des ministres européens du Commerce.

"J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable", a déclaré le commissaire européen chargé du Commerce Maros Sefcovic.

Mais, a-t-il ajouté, "nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique".

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août.

"Changer de méthode" 

"L'incertitude actuelle causée par des droits de douane injustifiés ne peut pas durer indéfiniment", a souligné M. Sefcovic.

"Évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode", a renchéri lundi à Bruxelles le ministre français chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, avant une réunion des ministres de l'UE. Et il ne faut avoir "aucun tabou", a-t-il martelé, y compris en annonçant dès lundi de premières représailles.

"Nous voulons un accord, mais il y a un vieux dicton qui dit: +si tu veux la paix, tu dois te préparer à la guerre+", a déclaré de son côté le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE.

La présidente de la Commission européenne - qui négocie au nom des Etats membres de l'UE -, Ursula von der Leyen, a choisi pour le moment de temporiser, sous pression notamment de pays, comme l'Allemagne, dont les ventes vers les Etats-Unis représentent la part la plus importante du total des exportations de l'UE.

Elle a annoncé dimanche que l'Union européenne n'allait pas riposter pour l'instant aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, dans l'espoir d'obtenir un accord qui s'avérerait moins douloureux.

"Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu'au 1er août", a déclaré Mme von der Leyen.

Des diplomates ont néanmoins souligné qu'un paquet de mesures de représailles supplémentaires serait présenté aux ministres lundi, mesures qui pourraient être mises en oeuvre si Donald Trump optait effectivement pour des taxes de 30% sur les importations en provenance de l'Union européenne.

100 milliards d'euros

L'UE a déjà menacé en mai d'imposer des droits de douane sur des produits américains d'une valeur d'environ 100 milliards d'euros comprenant des automobiles et des avions, si les négociations échouaient - quand bien même un diplomate a laissé entendre que la liste finale avait été réduite à une valeur de 72 milliards.

Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain.

Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission européenne à "défendre résolument les intérêts européens" et à "accélérer la préparation de contre-mesures crédibles".

Le chancelier allemand Friedrich Merz s'est dit dimanche d'accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Mme von der Leyen et Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s'impliquer "intensivement" pour tenter d'arriver à une solution.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle mis en garde dimanche contre la perspective d'une "guerre commerciale" au sein du monde occidental.

"L'Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L'Italie fera sa part. Comme toujours", a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l'accuse de manquer de fermeté face à Washington.

Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d'un ralentissement économique mondial.


Les expatriés du CCG peuvent désormais investir directement sur le marché principal saoudien

Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
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  • Cette mesure favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale.
  • Le projet a été soumis à la consultation publique pendant 30 jours.

RIYADH : Les résidents des pays du Conseil de coopération du Golfe, y compris les expatriés, peuvent désormais, pour la première fois, investir directement sur le principal marché boursier d'Arabie saoudite, en vertu d'une nouvelle réglementation annoncée par l'Autorité du marché des capitaux.

La réforme, dévoilée par le président de la CMA, Mohammed El-Kuwaiz, supprime les restrictions antérieures qui limitaient l'accès aux accords de swap ou obligeaient les investisseurs à passer par des intermédiaires agréés. Elle s'applique aux résidents actuels et anciens d'Arabie saoudite ou d'autres États du CCG, selon une annonce officielle.

Ces initiatives s'alignent sur les objectifs de diversification économique du Royaume dans le cadre de Vision 2030, qui vise à approfondir les marchés de capitaux et à attirer les capitaux mondiaux. En rationalisant les ouvertures de compte et en élargissant l'accès, la CMA vise à améliorer la liquidité, la transparence et la confiance des investisseurs.  

Dans un message publié sur X, M. El-Kuwaiz a déclaré que cette mesure "favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale, tout en établissant une relation d'investissement à long terme avec des segments plus larges d'investisseurs dans le monde entier, dans le cadre d'un environnement réglementaire plus souple et plus attrayant".

Dans une déclaration séparée, la CMA a déclaré que les mises à jour "amélioreraient l'attractivité du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux, augmenteraient le niveau de protection des investisseurs et renforceraient la confiance des participants au marché".

Les amendements ont été approuvés suite à la publication par la CMA du projet le 20 novembre 2024, intitulé "Faciliter les procédures d'ouverture et de fonctionnement des comptes d'investissement pour diverses catégories d'investisseurs".

Le projet a été ouvert à la consultation publique pendant 30 jours calendaires via la Plateforme électronique unifiée pour la consultation du public et des entités gouvernementales, affiliée au Centre national de la compétitivité, et le site web de la CMA.

L'expansion des investisseurs du CCG fait partie d'une révision réglementaire plus large dévoilée par la CMA la semaine dernière pour moderniser le paysage des fonds d'investissement en Arabie saoudite.

Les réformes clés comprennent l'élargissement des canaux de distribution, permettant aux unités de fonds d'investissement d'être distribuées par le biais de plateformes numériques agréées et d'entreprises fintech approuvées par la Banque centrale saoudienne.

Des mesures de gouvernance plus strictes ont également été introduites, y compris de nouvelles garanties pour les transitions des gestionnaires de fonds, qui nécessitent l'approbation de la CMA et une période de transfert de 60 jours pour protéger les investisseurs.

Les FPI cotées sur le marché parallèle disposent désormais d'une plus grande flexibilité, puisqu'elles peuvent investir dans des projets de développement sans limites strictes d'allocation d'actifs, ce qui peut potentiellement améliorer les rendements.

Les derniers changements réglementaires représentent une autre étape stratégique pour accroître la liquidité, attirer les capitaux étrangers et positionner la bourse saoudienne comme un marché monétaire de premier plan dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Medef appelle les Européens à faire front commun face aux droits de douane américains

Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
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  • Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne,
  • Le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

PARIS : Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne, qui entreront en vigueur dès le 1er août.

« Dans cette période, l'unité de l'Europe est plus que jamais essentielle », a réagi samedi soir le président du premier syndicat patronal dans une déclaration à l'AFP, soulignant que « le Medef s'y emploie avec ses homologues européens ».

Samedi, le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

Cette annonce a aussitôt suscité de vives réactions en Europe, où des secteurs essentiels de l'économie du continent pourraient être touchés, comme l'automobile, l'industrie pharmaceutique, l'aéronautique ou encore le secteur viticole.

« Nous avons encore trois semaines pour négocier et éviter que nos économies, de part et d'autre de l'Atlantique, subissent les contrecoups d'une décision irrationnelle », a estimé Patrick Martin.

« Une absence d'accord conduirait inévitablement à des mesures de rétorsion légitimes de la part de l'Europe », a-t-il ajouté, précisant que le Medef serait « extrêmement » vigilant « pour la sauvegarde de nos intérêts économiques et la pérennité de nos filières les plus exposées au marché américain ».